• Du 16 au 18 février 2007...

    Avec la présence de l’auteur corse de polars: Jean-Pierre Orsi qui vient de terminer le troisième volet des enquêtes du Commissaire Batti Agostini, ouvrage paru aux Editions du Journal de la Corse sous le titre " La nuit de San Matteo "

    orsi_jp.jpg lachevredrjdceditions.jpg orsinapoleon.jpg

    Voir les articles de l’hebdomadaire " Journal de la Corse " aux adresses ci-dessous :
    http://www.jdcorse.fr/cgi-bin/pages/accueil.pl?infoid=124&login=xlxx9Xv8ww&password=WW9aMNX
    http://www.jdcorse.fr/cgi-bin/pages/accueil.pl?infoid=818&login=xlxx9Xv8ww&password=WW9aMNX

    journeesCorsesActu.jpg Déroulement des journées :

    Du 16 au 18 février 2007, les journées de la Corse se dérouleront à Aubagne. C’est une bonne raison pour faire un tour en Pagnolie où, assurés de la présence du soleil, vous pourrez bronzer en Marcel.
    Cet événement est organisé par l’association très active Kalliste et la conviviale ville d’Aubagne, avec la participation du Conseil général des Bouches du Rhone et du Conseil régional Provence-Alpes-Côted’Azur. Dans le programme dense , les organisateurs proposent une exposition de peinture/sculpture, des stands de produits corses et d’artisanat, des débats et rencontres, de la littérature avec des auteurs pour des dédicaces – des spectacles de théâtre et de chants, un prix artistique et une tombola.

    Le 16 février, l’ouverture des journées corses sera inaugurée à 18 Heures 30 par Monsieur Daniel Fontaine, maire d’Aubagne et Maître Sixte Ugolini*, ancien bâtonnier du Barreau de Marseille, l’actuel président de l ‘association Kalliste, domiciliée à Aubagne. Suivront la présentation des œuvres de Solange Rossi et un apéritif d’honneur.

    tableau1.JPG Ajaccio

    Solange Rossi vit et travaille à Bastelicaccia. Elle a affûté son art à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris. Elle nous présente une peinture expressionniste. Elle peint la Corse avec des traits lourds et des couleurs en contraste pour susciter des émotions, peut-être aussi un trouble sous-jacent. Le tableau " Ajaccio " qui apparaît sur le dépliant distribué montre en premier plan des barques de pêcheurs bleutées sur un fond ocre interrompu par le vert tendre des palmes sur des troncs inégaux. C’est l’ocre des maisons qui occupe l’espace (même marin par son reflet) mais c’est le bleu qui s’impose. Bleu, ocre, vert… On comprend immédiatement qu’il s’agit d’une ville insulaire. Dans ce paysage balnéaire, aucune silhouette humaine n’est visible, pas une ombre au tableau et cette absence finalement provoque un trouble Il s’en dégage un sentiment de solitude. Les barques bleutées vides et amarrées se fondent avec la mer, miroir renvoyant un reflet trouble des maisons et des palmiers. … C’est, pour moi, une carte postale d’une beauté nostalgique. En regardant mieux, j'aperçois un pécheur sur une barque... et la fraîcheur marine du petit matin m'enveloppe d'une douce caresse..

    Tous les jours, de nombreuses toiles et sculptures d’artistes corses et provençaux seront exposées.

    A 21 heures, sur réservation ( participation 12 euros - Tél 04.42.18.19.88 ) vous pourrez assister à la soirée de Gala avec une des plus belles voix de Corse Maï Pesce au Théâtre Comoedia.

    Le lendemain 17 février à partir de 10H30 se succéderont expositions et débats. Vous pourrez aller à la rencontre d’auteurs de talent dont Jean-Pierre ORSI, père du Commissaire Batti Agostini déjà un familier auprès d’ un grand nombre de lecteurs de polars. A signaler un débat à 17 Heures animé par Maître Sixte Ugoloni pour une réflexion franche et loyale sur le thème " Ecologie et développement ". A 21 Heures et jusqu’à l’aube, Grand bal Kalliste avec E Veghje corse, spuntinu et champagne pour une participation de 5 euros.

    Le surlendemain 18 février à 10h30, le grand chef Vincent Tabarini, président de l’association " Cucina corsa ", vous initiera à la cuisine corse. Après les agapes, à 14 Heures, entrée libre pour les " chants et guitares " avec Jean Menconi et le Théâtre Mascone. A 18 Heures 30 le prix Kalliste destiné aux artistes peintres et sculpteurs sera remis officiellement ; juste avant le tirage d’une loterie avec des prix offerts : un voyage en Corse pour 2 personnes et un véhicule par la SNCM- CMN, des produits corses par " U mio paese et Brasserie Pietra mais aussi des livres et CD par la Librairie Alain Piazzola.

    Vous pouvez aller vous renseiger aux adresses ci-dessous :

    http://www.aubagne.com/actualite/pageActu.php?menuID=4&ID=109

    http://www.aubagne.com/textes/journeesCorses2007.pdf



    Maître Sixte Ugolini, avocat ayant exercé pendant trente-sept ans au Barreau de Marseille dont il fut le bâtonnier, poursuit ses nombreuses activités associatives et écrit. Nous vous présentons trois des ouvrages de ce Corse natif de Murato:

       ugolini_avoca.jpg  ugolini_baton.jpg  ugo_portrait.JPG

    Avocat, défense d’en rire , Editions Autres temps

    Présentation par l'éditeur
    Quand un avocat enlève sa robe, ce n'est pas pour séduire, mais pour informer et instruire. Cet ouvrage, à partir d'anecdotes vécues et souvent drôles, permet d'ouvrir notre réflexion sur la profession d'avocat, et même plus généralement sur la justice et la société. Partant de sa longue et riche expérience d'avocat pénaliste — ce qui lui donne le recul nécessaire pour pouvoir rire de tout afin de ne pas en pleurer—maître Sixte Ugolini appuie son regard à la Daumier sur ce vécu drôle ou tragique.Il aborde avec sérieux toutes les éternelles questions que chacun peut se poser sur une justice à la recherche de sa vérité.Un livre agréable et néanmoins utile pour le lecteur, l'humour demeurant le constant fil conducteur de son auteur.

    Bâtonnier en liberté , Editions Autres temps

    Présentation par l'éditeur
    « Être bâtonnier, c'est ajouter à l'insoupçonnable condition de l'avocat l'angoisse des entreprises obligées et le poids de l'incertitude.Être bâtonnier, c'est faire le chemin qui va de l'avocat solitaire vers l'avocat solidaire. C'est aussi prendre son bâton de pèlerin pour affirmer, par l'exemple, sa foi dans une profession mal aimée parce que mal connue.Être bâtonnier, c'est rester un avocat d'amour tout en endossant la robe de l'avocat des avocats.
    Autant dire qu'il faut trouver le temps d'accomplir une double journée chaque jour. Mission impossible ? »

    Raillerie et dictons des villages corses : Macagne e detti di i paesi corse (Broché) Aux éditions Alain Piazzola.

    Extrait d’un article de Vincent Stagnara dans Ribumbu.com :

    http://www.uribombu.com/macagna_ugolini.htm

    « Il le centre sur le clin d’oeil porté par la communauté corse sur les caractéristiques de nos villages, de leurs habitants, de leurs fortunes ou malheurs.(1) Qu’est ce qu’un dicton sinon une sentence qui ne souffre ni appel ni contradiction et qui est le contraire d’une opinion démocratique donc mesurée ?

    A l’issue de son méritoire essai, plus de deux cents villages sont passés au crible, l’auteur s’interroge : « Pourquoi cette critique systématique de l’autre ? ». Les dictons, i detti, sont en effet, pour l’essentiel, peu flatteurs. Ne sont-ils pas cependant le détour qu’emprunte toute communauté humaine pour déplacer le conflit de l’affrontement physique à la simple dérision, pour faire de l’humour, fut-il acide, une arme d’équilibre ?

    La Corse est autant le pays de Grossu Minutu que celui de Paoli ou Napoléon. Sixte Ugolini, dans sa quête, n’a cure de la compilation à laquelle il préfère l’explication pétrie d’histoire ou de géographie. Son ouvrage est à inscrire au registre des excellents recueils sur la question Il renouvelle même le genre pour certains « detti».
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  • Jazz et polar à l'Alcazar de Marseille

    Dans le cadre de l’événement " Jazz Marseille fait son polar " (organisé en partenariat entre la Ville de Marseille, Le Cri du Port et l’Ecailler du sud), le samedi 3 février à l’Alcazar, une conférence musicale était animée par François Billard, spécialiste du jazz et auteur de polars.

    Nous avons assisté à la conférence " Jazz et polar " dans une salle de la bibliothèque du petit Beaubourg marseillais. Derrière la longue table montée sur un tréteau, le maître de la conférence était en compagnie du Professeur de médecine et jazzman Roger Luccioni* , de François Thomazeau ( L’Ecailler du Sud) et de Jean Pelle* ( qui après la conférence lira des passages de son prochain roman en cours d’écriture, sur des notations d’ambiance du Trio de Jazzmen). Ils ont évoqué d’abord une Amérique désormais mythique, celle des gangsters, des clubs malfamés, de l’alcool illicite. A suivi un concert " Jazz acoustique " avec Daniel Huck saxophoniste, Paul Pioli guitariste, et Christophe Le Van contrebassiste. Cette formation joue une musique ancrée dans la culture profonde du jazz. Pour ce concert, le trio a interprété un répertoire spécialement élaboré autour des plus grands thèmes du polar.

    Les auteurs de la BD " Sans Pitié ", aux Editions BP ( dont Pascal Génot, à qui nous avons consacré un article) étaient présents et ont annoncé la sortie du troisième tome de la trilogie.



    Un jazzman corse présent : Le Professeur Roger Luccioni

    rluccioni.jpg Professeur Roger Lccioni, contrebassiste et compositeur.

    Corse et Professeur de médecine à Marseille comme son père, il est né en 1934 dans cette ville. Après des études musicales, il découvre le jazz à la Libération de 1944, époque marquée par la musique de Glenn Miller. Il monte sa petite formation avec des copains du Conservatoire de musique et commence ses études médicales en 1953. Médecine et Jazz vont cheminer côte à côte dans sa double carrière. Sur la route du Jazz, il va rencontrer des Grands comme Barney Wilen , Louis Belloni, Henri Byrss, Léo Missir, Alain Fougeret, Paul Piguillem, Robert Petinelli, Eric Vidal. En 1956, il participe à la fondation et la rédaction d’une revue Jazz Hip avec critiques de disques, comptes rendus de concerts, réponses au courrier des lectrices, chroniques de la Mazole ( association de fans de science-fiction et jazz, montée avec Lalo Schiffin et Mimi Perrin), et les aventures du Dr Lemoo (suite de nouvelles, romans-photos et BD).

    A partir de 1958, on le voit avec JB (Jean-Bernard Eisinger, Etudiant en médecine jazzman comme lui) dans divers clubs comme le St James, notamment dans un trio qui a joué dans de nombreux clubs du Sud de la France dont les plus célèbres à l’époque : Le Modern Jazz Club à Marseille, le Hot Club d’Aix et L’intérieur à Marseille. Il rencontre Lalo Schiffrin à l’occasion d’une représentation avec Max Roach.

    En 1963 , le batteur du trio est Ron Jefferson et la formation prend le nom de Jazz Hip Trio pour jouer des arrangements et des compositions originales dans de nombreuses tournées. La revue créée en 1954 change de format et passe les frontières. On peut y retrouver des grands noms comme Boris Vian, Francis Postif et Chester Himes… Elle cessera de paraître en 1967.

    En 1972, il compose la musique du film " Madame êtes-vous libre ? ". Il fait la connaissance de Gordon Beck et Phil Woods. Avec ce dernier et le batteur Daniel Humair, il compose aussi la musique du film L’Araignée. Il devient le chef du service Cardiologie de l’Hôpital Nord de Marseille en 1979, tout en continuant la musique avec les grands noms du piano jazz et le trio JHT qui, malgré son appellation ternaire, compte parfois jusqu’à six musiciens, car , lorsque l’on aime la musique, on ne compte ni les musiciens ni les notes. Fin 1986 il se consacre essentiellement à ses activités scientifiques et à la littérature du XIXème siècle.

    Depuis 1993, le Professeur Roger Luccioni fait aussi de la politique mais c’est une autre musique, tout en continuant sans doute à chercher la note bleue et par la suite :
    - Parution de jazzthemes, recueil de partitions ( volumes 1, 2 et 3, 2002).
    - Ouverture du site internet JAZZ THEMES en juin 2003 qui propose des partitions, des articles de fond, des interviews, des photographies ou des peintures liées à l’univers du jazz. Cette activité a généré de nouvelles rencontres et ravivé de vieilles amitiés avec un retour à la composition
    Voir Luccioni / Eisinger (JB) à l’adresse :
    http://www.jazzthemes.net/portraits_jazzhiptrio.htm


    Jean Pelle , auteur de polars et patron du Pelle- Mêle, lieu unique de jazz à Marseille

    Le club de jazz de la ville est un simple bistro, berceau du label informel " Jazz côte Sud ", inspiré de la partition nord-américaine East Coast-West Coast…
    Présentation écrite par Jean Pelle à l’adresse :
    http://www.jazzthemes.net/portraits_lepelle_mele.htm



    Origine du Jazz :

    " Dès ses origines au début du XXième siècle, la musique afro-américaine qu’on appelle le plus souvent " jazz " est indissociable de la parole, du verbe, de cette littérature orale : les work songs (chants de travail), les spirituals et gospel songs des Eglises noires, dans le blues ou ces dirty dozens (sorte de tournois d’insultes en cadence).. suivie par l’écrit : les lyrics (chansons populaires de Broadway)… sans omettre cette élocution gouailleuse venue du ghetto, le " jive " (langage argotique des Noirs de Harlem apparu dans les années 30) qui aboutira au rap du début des années 70 " extrait d’un article de Jacques Chesnel de Starmag à l’adresse : http://www.sitartmag.com/jazzecrivains.htm

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    La conférence :

    Les exposés ont porté sur l’historique du Jazz et du polar jusqu’à l’apparition , en France, du polar jazzy dans le néo – polar avec Manchette.

    Pour remonter à la genèse du jazz, François Billard est parti de 1880 avec l’arrivée des Italiens et des juifs à la nouvelle Orléans , en rappelant que les émigrants italiens avaient subi des actes de racisme allant jusqu’à des lynchages. Eux, ils n’étaient pas racistes et ont vécu au milieu des Juifs venus d’Europe de l’Est et des Noirs. En 1917 , le jazz naît officiellement grâce à l’enregistrement de " Livery Stable Blues " par " The Original Dixieland Jazz Band ". En fait, ce groupe de musiciens blancs enregistre à Chicago une musique née dans la société noire de la Nouvelle-Orléans.

    La mafia découvre l'Amérique dans les dernières décennies du 19ème siècle , quand les mafiosi trouvent toutes les opportunités pour leurs trafics traditionnels. Les autorités américaines n’ont pas vu venir le danger. Leur gouvernement , leurs lois , leurs tribunaux , leurs forces de police n'étaient pas préparées à combattre. La guerre  allait se dérouler dans des ruelles sombres , des bars , des casinos. La première organisation mafieuse s’appelait la Main Noire qui deviendra ensuite la Cosa Nostra.

    En novembre 1895 , Giuseppe Balsamo, âgé de 24 ans , a quitté la Sicile et débarque sur l'île d'Ellis. Inconnu aux U.S.A, il était en Sicile un personnage déjà important de la mafia. Entre la fin du 19ème et la moitié du 20ème siécle, les noms des gangsters d’origine sicilienne vont alimenter les chroniques judiciaires et nécrologiques : Ignazzio Saieta, Vincenzo Mangano, Jim Colisimo alkias Big Jim Diamond, John Torrio… et des plus célèbres comme Lucky Luciano et Alphonse Capone alias Al Capone, alias Scarface. C'est lors d'une bagarre au sujet d'une fille de l'établissement " Le Harvard Inn " que Capone reçut les 3 coups de couteau au visage qui lui valurent le surnom de "Scarface" (le balafré).

    - 10 octobre 1917, naissance de Thelonious Monk dont la vie a fait l’objet d’un excellent opus écrit par Laurent de Wilde - folio poche n°3009 (vendu 6 euros 40).
    extrait : " Pendant que sur le Vieux continent explosait la révolution russe, les Etats-Unis se faisaient, en catimini, leur peitit Octobre noir : naissance d’un génie du jazz… Quand il a quatre ans, voilà sa famille qui s’installe à New Yorket elle y reste , toujours au même endroit, dans un quartier de l’ouest de Manhattan : San Juan Hill. Monk partage donc ce privilège d’habiter la capitale de jazz avec Max Roach, Bud Powell, et puis c’est tout. Les autres compères de l’aventure du Bebop, Les Dizy Gillespie, les Miles Davis, Charlie Parker, Art Blakey, Oscar Pettiford, Kenny Clarke, et j’en passe, tous ont fait le Voyage, tous sont montés à la Mecque, terminus la Grosse Pomme (New York), pour faire leurs preuves. Pas Monk. Il est là, au centre de la ville, depuis le début… " Beaucoup de Jazzmen venaient de Kansas City.

    - 1922 :L’orchestre de King Oliver dénommé Creole Jazz Band accueille le cornettiste Louis Armstrong. Ce dernier a donc quitté la Nouvelle-Orléans, où il a fait ses armes avec Kid Ory, pour rejoindre ce lieu d’ébullition du jazz qu’est alors Chicago. Il partage ainsi le succès de cette formation qui est la première à insister sur l’improvisation.
    Par la suite, en 1927, les gangsters italiens s’étaient imposés dans les bas quartiers de la Nouvelle Orléans , Chicago et New York. . D’un côté il y avait les gangs anglo-saxons (surtout des Irlandais dont un certains Dion O’ Banion, alias Dinie) et des Allemands et , de l’autre, les Juifs et les Italiens avec une culture du jazz qu’ils vont promouvoir dans leurs boîtes. Al Capone, pour prendre le plus connu, était un amoureux du jazz et il employait des jazzmen dans ses établissements.

    - 1927 : Au sein du Hot Seven qu’il dirige, Louis Armstrong enregistre de nombreux titres dont Weary Blues. C’est l’époque où " Satchmo " compose ses plus grands chefs-d’œuvre. Cette même année, il revient à une formation " Hot Five ", abandonne le cornet pour le son plus brillant de la trompette et enregistre des dizaines de titres.
    C’était l’époque où La Guardia était le maire de New York, celle de Duke Ellinton. L’évolution a été la même en France et notamment à Marseille dans les boîtes tenues à l’époque par des truands.

    Résumé de " Cotton club ", film de Coppola : En 1919, la prohibition a engendré une vague de violence qui a déferlé sur l'Amérique. À New York, au cabaret Cotton Club, la pègre, les politiciens et les stars du moment goûtent les plaisirs interdits. Un trompettiste blanc et un danseur noir sont emportés dans une tourmente où l'amour et l'ambition se jouent au rythme des claquettes, du jazz... et des mitraillettes.

    La formation de Duke Ellington se produit pour la première fois au Cotton Club à Harlem, salle dans laquelle il jouera jusqu’à 1932. Il est alors l’inventeur du style "jungle" reposant sur des cuivres de sourdines, tandis que l’année 1927 est celle d’enregistrements majeurs. La célébrité du pianiste et chef d’orchestre, qui multiplie les concerts, dépasse alors largement New York.
    Il y avait aussi le Minton’s Playhouse où , avec d’autres, Monk se produisait en amateur. Dans ce club , chaque lundi, se produisaient Duke Ellington, Count Nasie, Cab Calloway parmi tant d’autres.

    Selon le Professeur Luccioni, aux Etats – Unis, le jazz s’est implanté d’abord dans les bordels de la Nouvelle Orléans et , parmi les jazzmen, il y avait même des délinquants comme Ferdinand Lamante , musicien et proxénète. Finalement un sénateur , Sydney Story a interdit les bordels à la Nouvelle Orléans rebaptisée " Story Ville " et les musiciens de jazz ont émigré vers Chicago. L’implantation a été la même en France et notamment à Marseille : les boîtes tenues à l’époque par les truands. Si vous voulez vous plonger, sans ennui, dans l’histoire du Milieu marseillais des années 1930 à 60, nous avons écrit un article sur le roman " Le Corse’ écrit par Innocenzi et Bazal. Pour l’histoire du Jazz, il faut interroger le Professeur Luccioni.

    François Thomazeau a fait valoir que le gangstérisme était lié au Jazz mais aussi au showbizz. Il a rappelé l’usage de la drogue fait par certains musiciens ( on pense immédiatement à Charly Parker dit " Bird "), notamment de la Soul musique et du Rock’n roll. Il a cité son premier polar " La faute à Degun " contenant des références au Jazz en précisant qu’il était épuisé mais sans ajouter ce que nous vous livrons : Ce premier roman a été édité par l’éditeur corse Méditorial dans la collection " Misteri " où l’on retrouve la première parution des " Trois jours d’engatze " de Philippe Carrèse, qui, dans le polar marseillais, avait devancé Total Kheops de Jean-Claude Izzo. Pour mémoire, celui-ci faisait également de nombreux clins d'oeil au Jazz dans ses récits.

    Jean Pelle a cité un film de Robert Altman " Kansas City " (1996) pour une introduction aux rapports entre le jazz et le cinéma : Evocation de Kansas City, ville de tous les dangers, dans les années trente à travers les aventures d'une jeune télégraphiste qui kidnappe la femme d'un homme politique influent afin d'obtenir la libération de l'homme qu'elle aime, petit malfrat tombé dans les griffes des gangsters. " C'est construit comme un air de jazz. On devine le thème principal qui s'insinue, s'impose, s'amplifie, puis, soudain, s'efface pour permettre à d'autres instruments d'apparaître, de jouer en solo…. " Pierre Murat, pour article complet aller sur le site de Télérama à l’adresse :
    http://www.telerama.fr/cine/film.php?id=40492

    En Californie, il n’y avait pas de jazz, qui ne s’était pas imposé à Hollywood. En 1910, les films sont muets et les séances sont accompagnées par des pianistes. Aux Etats Unis, les pianistes noirs mettent en musique les films par des Stride, du Boogy boogy, notamment.



    Jazz et cinéma :

    À l’époque, cinématographe et jazz-band se développent ( de concert ) dans l’industrie spectaculaire qui anime les grandes villes. Le jazz s’échappe des fosses musicales, sous l’écran blanc d’un cinéma encore muet. Mais, à quelques exceptions près, l’on n’assiste pas à une véritable fusion, un réel échange entre jazz et cinéma. De fait, la ségrégation aura longtemps rendu impossible une véritable convergence esthétique entre les deux arts. Et si le jazz occupe une place importante dans les bandes-son des films criminels des années 1940-1950, c’est encore le fait de musiciens blancs.

    En 1927, réalisation des premiers films parlants : Le Chanteur de jazz (A. Crossland) et Greta Garbo dans La Chair et le Diable (Clarence Brown). Par la suite le Jazz va devenir une référence culturelle dans le cinéma. Le cinéma français recèlera du jazz autant que le cinéma américain.

    La fin des années 1950 marque une étape primordiale dans l’histoire de l’influence du jazz sur le cinéma. Des deux côtés de l’Atlantique, naît une certaine modernité cinématographique qui doit beaucoup au jazz. C’est, " le cinéma des corps " dont parle Deleuze, inauguré à la fois par Godard et Cassavetes avec son film Shadows, mis en musique par Mingus. Il y a " un rapport étroit entre le mouvement des corps et le rythme de la musique, une osmose évidente entre le geste et la pulsation. "

    Parmi les musiques de cinéma, on peut citer celles de Bernard Hermann sollicité par des Hitchkock, Welles, Mankiewitch, de Palma, Scorcese.

    Dans certains films, le jazz s’intègre au film pour devenir un élément indispensable au numéro d’acteur. Pour approfondir, il existe le DVD " les cent ans du Cinéma " sorti en 1995.

    Petite filmographie non exhaustive :

    - L’homme au bras d’or, film d’Otto Préminguer (1955), Franck Sinatra joue le rôle d’un batteur Francky Machine. La musique est de Elmer Bermstein. On entend de la musique symphonique avec des séquences jazz.
    - Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle (1958) avec la musique de Miles Davis qui l’a improvisée en studio. En 1957, le cinéaste Louis Malle engage Miles Davis pour réaliser la musique de son film. L’enregistrement en est resté mythique. Le musicien est informé du projet à Paris, le film est visionné, et après une tournée de trois semaines, Miles Davis passe au studio d’enregistrement avec ses musiciens (en plus de sa trompette, un saxophone, un piano, une contrebasse et la batterie). En quatre heures, devant les images projetées, ils improvisent en se conformant aux besoins de Louis Malle, et aux idées de Miles Davis. Il s’agit d’un très bel exemple d’osmose entre le cinéma noir et la face la plus nocturne du jazz distillée par la trompette du magicien Miles Davis. Plus d'infos : http://www.milesdavis.com
    - Les tricheurs de Marcel Carmet, meilleur film français 1958, avec la musique de Claude Lutter
    - Le coup de l’escalier, film de Robert Wise (1959) , avec une musique de John Lewis
    - Les liaisons dangereuses, film de Roger Vadim (1959), avec la musique de Thelonius Monk.
    - 1968 sera l'année de Bullitt – musique de Lalo Shifrin – " excellent score très marqué par le jazz et contenant là encore toutes ses "marques de fabrique" : thèmes d'amours esquissés à la flûte solo, rythmes syncopés et toujours sur le fil du rasoir, ainsi que quelques mesures clairement atonales (comme l'utilisation de "clusters" avant la célèbre poursuite de voitures) ".
    - Play Misty for me ( titre français : un frisson dans la nuit ), film " de et avec Clint Eastwood " articulé complètement autour du jazz. ( 1971)
    - Série noire , film d’Alain Corneau (1979) avec Patrick Dewaere dans le rôle de Franck Poupart. Ce minable imagine le meurtre d’une vieille peau qui prostitue sa nièce et devient le scénariste de sa propre vie qui lui échappe et dont il reste le spectateur. La musique est de Duke Ellignton et Juan Tizol.
    - Short Cuts, film de Robert Altman (1993) , Lyon d’or à Venise : " L’américan way life revue façon derniers jours de l’empire romain… "
    On pourrait citer aussi des films d’Edouard Molinaro et d’autres…

    Il y a les films inspirés par la vie et la musique de Grands du Jazz comme Charlie " Bird " Parker, l’oiseau bleu mort à 35 ans à New York en 1955. " Bird " est un film de Clint Eastwood (sorti en 1988), l'un des très rares consacrés au jazz (avec le documentaire Straight, No Chaser de Charlotte Zwerin consacré au pianiste Thelonious Monk, Autour de minuit de Bertrand Tavernier, évocation mélangée du saxophoniste Lester Young et du pianiste Bud Powell, et plus récemment le film consacré à Ray Charles), et émanant d'un réalisateur lui-même musicien. Ce côté exceptionnel est aussi renforcé par la structure même du film qui, loin d'être une biographie linéaire ou un long flashback, épouse la forme d'un morceau de jazz en faisant intervenir et revenir des thèmes, en faisant circuler son histoire entre quelques intervenants et lieux principaux, le tout baignant dans un éclairage souvent nocturne. Propos de Clint Eastwood : " …J'adore les jazzmen depuis toujours. Lester Young, Count Basie, Dave Brubeck, Gerry Mulligan. Aujourd'hui, les jeunes connaissent le rock, pas le jazz. Dommage. Avant de tourner, il était plus important de rencontrer ceux qui avaient connu Parker que de lire des livres sur lui. Le cinéma se fait en observant la vie des gens. Parker était quelqu'un d'incroyable, au cerveau curieusement fait. Pour la musique, il avait des années d'avance sur tout le monde. Mais dans la vie, il est resté un garçon gentil et sensible. "

    En 2003, sous le titre " Le BLUES ", sept films pour célébrer le blues " The Soul of a man " de Wim Wenders est le premier film d'une série lancée à l'occasion de l'année du blues, manifestation organisée par le Congrès américain. Ce projet initié par Martin Scorsese, Paul G. Allen et les producteurs Jody Patton et Ulrich Felsberg rassemble sept cinéastes unis par une passion commune pour le blues, chacun ayant décidé de livrer une vision personnelle de ce courant musical. Mis à part le documentaire de Wim Wenders, cette série propose des films de Martin Scorsese, Clint Eastwood, Mike Figgis, Charles Burnett, Marc Levin et Richard Pearce.



    Jazz et littérature :

    En 1930, c’est l’époque du Swing, jazz populaire qui va se répandre dans le monde entier. La littérature n’a pas de bande son Il n’y a pas de jazz dans les romans, tout simplement parce que c’est la musique de l’époque et les auteurs n’éprouvent pas le besoin de faire référence au Jazz qu’ils entendent de partout. Jean-Paul Sartre (qui contrairement à la légende, fréquentait peu les clubs de jazz) écrivait, en 1947, dans un article intitulé " New York City " : "la musique de jazz, c’est comme les bananes, ça se consomme sur place… j’ai découvert le jazz en Amérique, comme tout le monde ". On trouve une référence au jazz dans " La Nausée " où la chanson " Some of these Days ", interprétée par Sophie Tucker revient comme un leitmotiv, tout comme dans une scène nocturne des Chemins de la Liberté.

    Alors que le polar noir naît dans les années1920 avec Hammet, le Jazz va réellement apparaître dans la littérature vers les années 1950. Boris Vian écrit et joue de la trompette. Dans L’Ecume des Jours, le personnage principal, Colin, s’abreuve de cocktails traduits des accords de Duke Ellington dont le titre d’une de ses compositions, " Chloé ", est choisi comme prénom pour son épouse.

    Pour le polar, cela vient réellement bien plus tard, avec notamment :
    - " Really the Blues " ou La rage de vivre par Milton Mezz Mezzrow et Bernard Wolfe : " Le premier dans le genre, et certainement celui que tout jazzman se doit de lire. On peut ne pas aimer la façon de jouer de la clarinette de Mezzrow, mais ce témoignage de la vie qu’il a lui-même vécue, et décrit avec tant de rage, est poignant. Tout y passe : son enfance, son adolescence à Chicago, ses premiers contacts avec les musiciens de jazz, particulièrement Bix Beiderbecke et ses Wolverines de l’Austin High School dans la banlieue ouest de Chicago, a drogue dont il est consommateur et dépendant, sa cure de désintoxication, puis pourvoyeur officiel des autres musiciens et dont ce sera sa deuxième profession, ses rencontres avec les plus grands, Armstrong, Bechet, Ladnier, Singleton, et les autres. Puis, sa deuxième carrière à New York, où il devient producteur de disques et enregistre avec Bechet. 1938 sa rencontre avec Hugues Panassié, une solide amitié qui lia les deux hommes, et qui se concrétisa par l’enregistrement des disques Swing devenus anthologiques. " Alain Hautrive à l’adresse :
    http://www.hot-club.asso.fr/docum/livre/RDV.html

    - Les romans de David Goodis, ( 1917-1967) et pour exemple : Tirez sur le pianiste ( Down There, 1956), adapté au cinéma par François Truffaud en 1960.

    En France , il va exister une fascination pour le polar américain et le jazz. En 1945, apparaît la Série noire qui édite Chaze, Petter Senney… Entre 1960 et 1970, les auteurs mettent vraiment du jazz dans leurs polars avec, notamment, Shester Himes (1909-1984), noir américain , exilé en France. Aux Etats Unis, il a fait des tas de métiers . Il fréquentait aussi les tables de jeux et participait au trafic d’alcool. En 1928, il est arrêté pour vol à main armée et, à 19 ans, il écope de 20 ans de prison. Pendant sa détention, il lit Hammet et sa lecture lui donne l’idée d’écrire. Il est libéré à 26 ans. Il écrit des nouvelles et un premier roman bien accueilli sans confirmer, aux U.S.A, ce premier succès. C’est Marcel Duhamel, directeur de la Série noire, qui le fait venir en France où il écrit La reine des pommes ( 1957) qui reçoit, en France, le Grand prix de la littérature policière. Il a deux héros noirs , Ed Cercueil et Fossoyeur, policiers américains excentriques que l’on retrouve, par la suite, dans une dizaine de romans. L’auteur nous parle du Harlem miséreux, de la condition de l’homme noir. Ed Cerceuil écoute un solo de saxophone de Lester Young… Finalement, les deux flics black meurent dans " Plan B " (1969) . L’auteur tue donc ses héros, comme Conan Doyle l’avait fait pour Sherlock Holmes au grand dam des lecteurs. Chester Himes a vécu à Paris, connu quelques jazzmen et inauguré avec La Reine des Pommes (1958) une série de romans policiers, sorte de préfiguration du " polar contemporain " nourri au jazz . Chez Himes, paroles de blues et rythmes syncopés ponctuent sans cesse l‘action qui se déroule dans un Harlem chaud bouillant.

    Jean-Patrick Manchette, le père du néo-polar décédé en 1995, était un passionné de jazz. De lui, on peut citer Le Petit bleu de la côte ouest, un roman adapté au cinéma par Jacques Deray et Alain Delon avec le film " 3 hommes à abattre ". On y trouve des références permanentes au jazz et des évocations littéraires dans une ambiance post-révolutionnaire de crise sociale et de totale déprime. Il a été mis en BD par Jacques Tardi. " Le jazz West coast berce Georges Gerfaut, héros du Petit bleu de la côte ouest , qui fait des tours de périphériques parisiens et permet à Manchette, comme il en est friand, de mettre en rapport actes violents, constats sociaux désarmants et poids du jazz dans les mutations politiques et sociales du vingtième siècle, le tout servi par une écriture remarquable ". Dans un dossier musiques et polar " Les vrais durs de dansent pas… ", écrit Karine Gilabert et Olivier Pene . Pour une lecture du dossier aller sur site Librairie Mollat :
     http://www.mollat.com/dossiers/les-vrais-durs-dansent-pas-328.html

    - Le temps mort est paru aux Etats-Unis en 1960 sous le titre original : The dead beat, édité en France notamment chez 10-18 (n° 2238) dans la série "nuits blêmes " dirigée par Jean-Claude Zylberstein. Sur le quatrième de couverture, on lit : " Le jeune voyou pianiste de jazz qui est le " héros " de ce très blochien roman de Bloch pour être minable n’en est pas moins exemplaire. Du monde de Bloch d’abord, puisqu’il tue, comme Norman Bates de Psychose, à cause d’un profond déséquilibre psychique, d’un manque irrémédiable…, de notre monde ensuite, car ce n’est pas un petit monstre isolé, c’est une hirondelle de mauvais augure qui annonce un printemps sinistre, celui qui va voir la jeunesse devenir l’objet d’un véritable culte (rarement désintéressé) en même temps que la défaite des adultes et des vieux. "

    - La Neige était Noire, roman de Malcolm Braly et Le Diable et son Jazz du critique Nat Hentoff...
    ... L’Ange du Jazz de Paul Pines, roman dont le quatrième de couverture résume ainsi le livre :" Des accords de jazz résonnent dans le Tin Angel, un club du Bowery, à New York. Mais son propriétaire, Pablo Waitz, a dans la tête une toute autre musique. Son associé et meilleur ami, Ponce, s'est fait descendre lors d'une fusillade avec les flics et ses acolytes se sont fait la malle. Sombre histoire de cocaïne. Difficile pour Pablo de se croiser les bras : même si le détective chargé de l'affaire est un ami et qu’il s’appelle Christ, il ne faut pas en attendre de miracles. Les flics aux basques, Pablo va devoir régler ses comptes à sa manière, pour la mémoire de son ami, et pour récupérer les trente-cinq mille dollars de la caisse qui ont financé l'opération.. La poudre sera-t-elle toujours l'ange noir du jazz ? " Paul Pines a grandi à Brooklin. En 1970, il a ouvert son propre jazz club, le Tin Palace, situé à l’angle de la 2nd Street et de Bowery, Le Tin Palace a été un creuset culturel new-yorkais pendant une bonne partie des années 70. Des musiciens de renom s’y sont produits. Pines s’est fortement inspiré du Tin Palace pour créer le Tin Angel de son roman.

    Toujours le jazz, plus tard, dans ces histoires que racontent des auteurs qui n’hésitent pas, comme Marc Villard, à considérer le polar comme "un rythme ternaire avec une écriture fluide qui coule à la west coast ". Jean Echenoz emprunte le titre d’un standard "Cherokee" (à la recherche d’un disque dérobé) pour son deuxième livre. L’andalou Antonio Muñoz Molina raconte la vie tumultueuse d’un pianiste de jazz dans L’hiver à Lisbonne, hommage de l’auteur au film noir américain et au jazz ; Walter Mosley fait revivre un vieux musicien de Blues dans La Musique du diable.

    Quatorze écrivains, dont Gilles Anquetil, Yves Buin, Jean-Claude Izzo, Thierry Jonquet et Jean-Bernard Pouy, ont improvisé sur la disparition d’un grand saxophoniste de l’histoire du jazz dans l’ouvrage collectif intitulé Les treize morts d’Albert Ayler.

    En 1987, une rencontre entre le Jazz et la BD avec " Barney et la note bleue " ( Phlippe Parengaux et Jacques de Loustal). Un BD qui se lit, avec un disque qui s’écoute : Barney Wilen, saxo-ténor qui a côtoyé les plus grands comme Jay Cameron, Art Blakey, Miles Davis, Bud Powel… En image et en musique, une histoire d’amour menée bebop battant par un musicien de jazz célèbre à la fin des années 5O… un extrait : " L’instant d’après, il n’y pense plus du tout : immobile, il écoute quelque chose qui fait sauter so cœur et arrondit sa bouche. Il écoute l’orchestre qui ne joue plus, juste le saxophone dans l’ombre qui déroule une spirale de notes rêveuses puis s’éteint dans un soupir…"

    Aujourd’hui à Paris, le Jazz est dans le métro :
    On peut croiser de bons artistes de jazz dans... le métro parisien, si on prend le temps de s’arrêter pour les écouter. Au milieu du rap, de l’accordéon, des violons et autres instruments à cordes ou à vent, ces jazzmen de l'underground parisien se sont fait leur place en douceur, avec leur musique tout en finesse et en délicatesse. Vous pouvez prendre le métro et rencontrer surtout des saxophonistes sur la ligne 11, quelquefois à Châtelet, entre les deux tapis roulants, ou à Montparnasse, du côté de la ligne 4 et 12.

    Notre compte rendu n’étant pas exhaustif, nous vous proposons des sites à aller consulter, pour approfondir :

    - évolution du Jazz à partir des années 1970:
    http://vulcain.lamediatheque.be/jazz/q13_10.htm
    - Librairie Mollat : http://www.mollat.com/dossiers/les-vrais-durs-dansent-pas-328.html
    - Miles Davis : http://www.milesdavis.com
    - Article de Pierre Mura : http://www.telerama.fr/cine/film.php?id=40492
    - Article Jacques Chesnel : http://www.sitartmag.com/jazzecrivains.htm
    - Luccioni/Eisinger : http://www.jazzthemes.net/portraits_jazzhiptrio.htm
    - Le Pelle-mêle: http://www.jazzthemes.net/portraits_lepelle_mele.htm
    - La mafia sicilienne : http://droitetcriminologie.over-blog.com/article-2552051.html
    - L’actualité de la Mafia : http://mafiactualite.skyblog.com



    Post criptum de Corse noire :

    " Mais comment peut-on comprendre et aimer Parker si on n'a pas le temps de s'imprégner de sa musique ? Je déteste les prétendus films de jazz où il n'y a que deux mesures à la fin. Au milieu, les gens parlent, parlent. Ce n'est pas le cas dans Bird, je crois. Mais la musique, sans doute, pénètre en vous moins vite que les mots." propos tenus par Clint Eastwood après la sortie de son film " Bird ".

    Le roman noir est sorti des bas – fonds et exprime par des mots ce que le Jazz nous raconte en musique. Pour nous, il existe une parenté entre le Jazz et le roman noir mais cette parenté peut se retrouver avec des musiques populaires antérieures et postérieures au Jazz. On se souvient du Bal à Jo près de la Bastille et de la java pratiquée par les gouapes d’Antan qui ont inspiré quelques auteurs du début du 20ème siècle.
    Aujourd’hui le rap et le slam racontent des choses proches de celles trouvées dans un roman noir. La Noire s’imprègne des émotions musicales de son temps ou de la culture de l’auteur.. Dans un polar, une référence à une musique peut avoir simplement une visée Proustienne en direction du lecteur, ajoutant une émotion partagée avec l’auteur. La musique reste une émotion transmise au cerveau par l’ouïe ( pas Amstrong !…).
    On peut disserter sur un polar en exposant des lectures différentes. L’écoute de la musique nous apparaît être d’abord un dialogue intérieur. Tout passe par l’émotion du moment, l’envie de prolonger l’instant partagé. La musique est un langage universel parce qu’elle n’a pas besoin de commentaire et de traduction. Analysée et expliquée la musique devient une affaire de spécialistes, avec des mots codifiés qui peuvent engendrer des erreurs et des incompréhensions, trahir les notes, les silences et les harmonies du musicien et fausser l’écoute originelle, l’émotion neuve. Le jazz est d’abord une musique instrumentale d’improvisation, ce qui impose aux jazzmen d’être toujours neufs et toujours bons. Rien dans un solo n’est prévu et les références ne peuvent être qu’un enfermement proche de celui de la musique classique qui s’adresse à des mélomanes. C’est peut-être ce refus de l’enfermement bourgeois et académique qui fait qu’un polar est jazzy et non, comme poncif obligé, la simple référence (en passant) à un jazzman ou à un morceau connu, comme on le ferait pour une spécialité culinaire.
    Sorti de la musique instrumentale, dans les textes chantés, il y a des mots et c’est déjà de la littérature. Aujourd’hui, la Noire, comme le rap et le slam, ne peut s’enfermer dans des références et des règles sans perdre son âme populaire et libre jusqu’à la révolte. La couleur noire, dans son ambivalence, recèle toutes les nuances du genre. Il serait dommage de n’en conserver que l’élégance et le raffinement.



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  • Marseille : Noir du polar à la Maison de la Corse, avec Jean-Pierre Orsi, et noir anthracite au théâtre Toursky, avec Piétra…
     
     
    Samedi 27 janvier 2007: La maison de la Corse était trop petite pour l’affluence qu’elle a connue ce dernier week-end, 27 et 28 janvier 2007.
    Plusieurs salles étaient à la disposition des éditeurs et des auteurs présents. Entre les conférences sur Pascal Paoli et les leçons de cuisine corse, les visiteurs se sont pressés autour les livres, une exposition de tableaux et les produits corses, avant de fêter le Capu d’Annu lors d’un apéritif. Les habitués sont venus compléter leur bibliothèque corse et leur nombre s’est renforcé par de nouveaux venus. Pour tous, c’était l’occasion de rencontres et de nouvelles présentations lors desquelles il n’est pas rare de recevoir des nouvelles de relations ou de parents. Les salons culturels restent des lieux privilégiés de cohésion sociale et de solidarité. Il faut rappeler que la Maison de la Corse recevait des dons alimentaires pour l’île où, comme partout, le nombre des nécessiteux augmente.

    Du côté littéraire, il n’est plus besoin de dire que nos éditeurs proposent de bons romans et de beaux livres. C’est une réalité maintenant ancienne. Le succès du salon du livre corse est donc mérité pour les organisateurs et les participants. Jean-Pierre Orsi dédicaçait ses trois polars corses : " La chèvre de Coti-chiavari " (réédité ), " Sous le regard de Napoléon " et son dernier " la nuit de San Matteo " qui est déjà un succès en librairie. Nous avons noté la présence de son éditeur Le Journal de la Corse en la personne de Jean-Charles Gaspari. Il faut rappeler que le Journal de la Corse est aussi un journal vieux en âge mais moderne par sa ligne éditoriale, sa présence sur le Net et dans l’édition de polars contemporains.

    Dans ce genre littéraire, Jean-Pierre Orsi et Jean Crozier – Pandolfi (auteur de La vendetta de Sherlock Holmes) ont pris l’initiative de créer une association des auteurs corses de polars et un site avec des projets d’événements d’abord en Corse et ensuite sur le continent. Corse noire s’est associée à cette aventure. Vous pouvez visiter le site de l’association Corsicapolar à l’adresse ci-dessous :
    http://www.corsicapolar.eu


     
    Et puisque nous en venons au "noir", à 21 Heures, le Théâtre Toursky à Marseille donnait la dernière représentation du ballet " conditions humaines " de notre talentueuse compatriote Marie-Claude Pietragalla.
     
    Dans cette œuvre dansée, le noir est celui du charbon et des terrils de la région Nord - Pas de Calais. C’est le noir des conditions d’existence des mineurs au début du 20ème siècle et c’est le noir de la mort. Le 10 mars 1906, la catastrophe de Courrières : coup de grisou à la suite d’un incendie qui couvait dans la veine Cécile de la mine. Sur 1425 mineurs, 1099 ne remonteront pas. Trop rapidement, la direction de la mine décide qu’il n’y a plus de survivant et fait inverser l’air dans les puits. Malgré cela, le 30 mars treize rescapés réapparaissent et le 4 avril, quatorze autres. " Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire " est le sous-titre de ce spectacle de danse - théâtre. C’est le Président de la région Nord Pas de Calais qui a sollicité la troupe Marie-Claude Pietragalla, pour la commémoration de cette catastrophe. Avec Julien Derouault, danseur et compagnon, la chorégraphe et danseuse - étoile a consulté des archives, parcouru le bassin minier et rencontré d’anciens mineurs et des veuves de mineurs, réalisant un véritable travail d’investigation. Après la première représentation devant une salle composée, en grande majorité, d’anciens mineurs, les personnes contactées ont trouvé normal que ce soit un ballet, de la danse, qui parle de la mine et raconte leur vie, parce qu’au fond (de la mine) il y avait tellement de bruit que la parole n’avait pas de place. Pietra et Derouault concluent une interview croisée dans le journal " L’Hebdo " en disant : " Le corps, la mémoire du corps avait parlé… " Que reste-t-il de cet événement, de ce qui demeure gravé dans le corps ? Pietra commente son travail : " C’est à travers ces questionnements que l’œuvre chorégraphique " Conditions humaines " tentera de se frayer un chemin…. où poésie et humilité seront les armes du mouvement " et Julien Derouault ajoute : " La danse est peut-être l’art le plus légitime pour raconter l’histoire des mineurs : les deux ont en commun le corps comme outil de travail ".

    Le rideau s’ouvre sur un tableau allégorique de la mine " dans son drapé de noir " : surélevée, Pietragalla fait danser ses bras, son buste sort d’une immense jupe noire qui couvre toute la scène. Sous le tissu " noir anthracite ", des corps ensevelis. Le deuxième tableau met en scène une femme désespérée luttant contre la folie, bientôt rejointe par d’autres… Chaque tableau est inspiré par les récits authentiques recueillis lors du travail journalistique qui a précédé la chorégraphie. L’enfer de la mine est mis en scène de façon dantesque dans un tableau qui fait penser à une œuvre du peintre Fernand Léger. Les hommes – machines exécutent leurs danses mécaniques dans un concert de bruits assourdissant. Et puis, des tableaux ouvrent des parenthèses sur la vie dans les corons de briques rouges où la vie reprend provisoirement le dessus avec ses amours, ses espiègleries mais aussi parfois la solitude, la fatigue, l’ennui des femmes pendant que les hommes s’enivrent … Et toujours, la mort qui rode dans la mine. La mort et la mine incarnées par une seule danseuse Pietra, Peut-être parce que les deux ne font qu’une, lorsque les corps ne remontent plus et laissent des vêtements vides à des veuves. Quelle mémoire subsiste ? Celle gravée dans les corps cassés des mineurs et dont l’odeur imprègne encore les vêtements. " Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ". A l’époque la justice n’a pas eu ce courage et les responsables de la catastrophe ont été mis hors de cause, malgré une longue grève et une prise de conscience collective de la réalité des mines. Cette catastrophe, qui aurait pu être évitée, a traumatisé pour longtemps les habitants du Nord de la France.

    Le succès était au rendez-vous. La troupe part pour Belgrade où le Théâtre national veut reprendre " Fleurs d’automne " créé en 2001 à Marseille. Au théâtre Toursky, la troupe est toujours la bienvenue et affiche complet à chaque passage. Le précédent ballet était " Je me souviens ", inspiré par les souvenirs d’enfance de Pietra. Avant, il y a eu " Ni Dieu, ni maître " en hommage à Léo Ferré. On doit citer aussi " Sakountala " inspiré par Camille Claudel. Il y a eu " Ivresse " " et son flamenco. ; en remontant beaucoup plus loin, " Corsica " et les musiques de Guelfucci. Dans tout ce que la star corse de la danse fait, le choix des musiques est toujours un bonheur. Avec " conditions humaines ", Marie-Claude Pietragalla démontre qu’elle peut aborder les sujets les plus difficiles. Cette liberté de création qu’elle dit avoir trouvée est une chance pour un très large public. Vous pouvez aller visiter son site qui offre aussi des extraits en vidéo, à l’adresse ci dessous :
    http://www.pietragalla.com


      
    Dimanche 28 janvier 2007, Jean-Pierre Orsi accueille, sans entrechat ni pirouette, de nouveaux lecteurs intéressés par ses trois polars corses. L’un d’eux est venu exécuter une commande faite par sa sœur qui n’a pas pu se déplacer. L’inventeur du Commissaire Batti Agostini a décidé de faire de la place aux polars corses dans les rayons des librairies du Continent. Les siens sont déjà en vente dans toutes les grandes librairies de Marseille comme Cultura pour n’en citer qu’une.
     
    Les trois romans forment une trilogie avec des personnages récurrents : trois récits distincts des enquêtes menées par le Commissaire Baptiste Agostini, assisté de ses deux collaborateurs, Jean – Antoine Mariani, affublé du sobriquet " A ghjobula " et Angelo Leonetti dit l’Acellu. Nous vous laissons découvrir, par la lecture, les explications des sobriquets. Nos trois compères ne connaissent pas l’oisiveté. Au commissariat d’Ajaccio, leur quotidien était fait de vols à la tire, de la petite délinquance, des petits casses, des petits trafics de drogue, des scènes de ménage, des actes de racisme ordinaire… jusqu’à ce que Jean-Pierre Orsi les fassent entrer dans le monde du polar d’abord avec " La chèvre de Coti-Chiavari " qui n’est pas un de ruminants caprins dont le lait caille pour notre plaisir dans une bergerie de Coti-chiavari. Il s’agit d’une coutume sicilienne pour règlement de compte raffiné. Lorsque la victime est Antoine Doria, professeur des civilisations méditerranéennes à l’université de Corte, descendant d’une illustre famille génoise, militant nationaliste en rupture avec son mouvement… et de surcroît vieil ami de notre commissaire, ce dernier est prêt, avec sa garde prétorienne, à affronter tous les dangers d’où qu’ils viennent… A peine sortis de cette affaire éminemment délicate qui le touchait personnellement, voilà notre commissaire avec un nouveau cadavre sur les bras : Un jeune homme retrouvé mort " sous le regard de Napoléon " qui n’a pas bougé et reste muet… Non ! … Napoléon n’a pas ressuscité. Il ne s’agit pas de l’omerta d’un illustre descendant mais du lieu de la découverte du cadavre : au pied de la statue de Napoléon, au Casone, quartier habituellement calme à Ajaccio. Le défunt est un toxicomane qui a succombé à une overdose de cocaïne aggravée par un abus d’alcool. S’agit-il d’une simple affaire de drogue ? On aurait pu le penser, si le cadavre n’avait pas eu, posée sur sa poitrine, une étrange croix en bois. Rapidement, un journaliste local échafaude une hypothèse selon laquelle le corps du jeune homme aurait été l’objet de rites sataniques ayant un rapport avec le Croisé du jardin d’Austerlitz… Par la suite apparaît une certain Silvana Papalardo. Est-elle vraiment immortelle ? Que manigance un ancien de l'Indochine aux méthodes douteuses ? Vous aimeriez bien tout savoir ? Rien de plus facile : lisez les romans.

    Dans les deux premiers volets, l'horrible des situations propres à un bon polar côtoie souvent des instants plus quotidiens, à savoir les problèmes familiaux du commissaire, la perte d'un ami cher ou une certaine actualité corse. Le troisième volet " La nuit de San Matteo " débute, en 2005, avec la grève de la SNCM et l’intervention du GIGN sur la " Pascal Paoli " au grand dam du lieutenant Mariani qui ne comprend pas l’opération commando menée contre des syndicalistes. Connaissant bien entendu les raisons du conflit social, le commissaire Agostini se souvient alors de son ami feu Antoine Doria qui prônait une politique audacieuse d’investissement en Corse et, d’abord, préconiser de casser le système clanique, frein au développement de l’île… Sur ces bonnes paroles, il se rend à Cuttoli , village corse où il possède une maison que son ami " Zi Pè " (Jean-Pierre Poletti) lui a laissée en héritage. Un lègue qui lui vaut la haine des deux neveux du Défunt et une raclée mémorable interrompue par une vieille dame, Anna-Maria Meniconi qui a très bien connu Zi Pè. Le lendemain un gamin, contre 20 euros donnés par un inconnu affublé d’une casquette et de lunettes de soleil, lui remet une enveloppe contenant deux balles de Kalachnikov. Une menace claire avec la question qui se pose : Qui veut tuer le Commissaire Agostini ? … Nous ne vous en dirons pas plus que ce qui est écrit dans la quatrième page de couverture : lors d’une nuit, un commando cagoulé et armé pend par les pieds, en haut de la grille d’entrée du cimetière de Cuttoli, un homme apparemment sans vie. L’intrigue se déroule sur fond de conflit social lié au projet de privatisation de la compagnie maritime corse, la SNCM.

    Si vous n’avez pas lu les deux premiers, nous vous conseillons cette trilogie. Jean-Pierre Orsi nous parle de choses sérieuses sans se prendre au sérieux et nous rend familier ce commissaire Agostini, au point d’avoir envie de l’appeler Batti, en lui donnant une tape amicale dans le dos, avant d’aller partager un apéritif à Coti-Chiavari où notre auteur, ancien journaliste et cadre mutualiste, trouve son inspiration, en contemplant la Méditerranée… Malgré quelques césures, je termine cette trop longue phrase, un peu essoufflé mais satisfait car, arrivée à Coti-chiavari, la vue est belle sur le Golfe d’Ajaccio. Au bout des trois lectures, j’ai aussi suivi trois enquêtes prenantes. Toutefois, je n’ai pas pu savoir si le commissaire Baptiste Agostini est parent avec son homonyme prénommé Léonard que j’ai rencontré dans un polar du corso-québécois François Canniccioni. Ce que je peux dire, c’est que " Jean-Pierre Orsi ", il n’y en a qu’un, en bonne place dans le polar corse.
     
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