• L’insolite normalité et les mystères métropolitains : Sergio Ceccotti, artiste peintre détective du quotidien.



    A Marseille, le centre de la Vieille charité proposait une exposition de faïences provençales et céramiques ottomanes, des pièces appartenant à un collectionneur et mécène marseillais, Pierre Jourdan-Barry. Des œuvres qui poussent au plaisir esthétique ceux qui les regardent… " Regards " est le nom de la librairie hébergée dans ce lieu culturel… Et dans cette libraire, nous avons trouvé un ouvrage sur le peintre Italien Sergio Ceccotti… une autre esthétique bien différente mais combien plus proche du polar… mais aussi du cinéma. On rencontre dans ses œuvres King Kong , Marylin Monroe, Laurel et Hardy, Gary Grant dans " Soupçons " d’Alfred H ( et donc Edward H. n’est pas loin)…. En feuilletant, on s’arrête sur des scènes qui racontent des histoires à imaginer comme « Intérieur suicide » ( Au premier plan un salon, une porte est ouverte sur un chambre où une femme gît dans son lit, son bras pend et sa main repose entre un verre et le combiné téléphonique décroché… On revient dans le salon, près de la fenêtre, sur un guéridon sont posés un journal, un verre et une tasse … Par la fenêtre, une horloge indique cinq heures cinq, le ciel est rougi et des fenêtres sont éclairées). …) Les intérieurs désertés , chambre d’hôtel ou appartement, contiennent des objets laissant supposer une présence humaine : un livre, une lettre… Les scènes quotidiennes deviennent insolites et réveillent en vous le détective qui dort. Comment, dès lors, résister à l’achat de ce livre sans aucun lien avec l’exposition du jour?



    Au début de l’ouvrage, Edward Luci-Smith, présente l’artiste et les œuvres reproduites, avec des repères de pages. Le texte concis et dense est une aide à la compréhension de l’œuvre. Ceccotti apporte sa contribution en répondant à trois questions. Ensuite, les pages sont entièrement occupées, sans texte, par les reproductions des peintures à l’huile sur toile. Edward Luci-Smith , auteur de l’ouvrage né à la Jamaïque, est poète, romancier, biographe et historien de l’art. Il a écrit de nombreux ouvrages sur l’art moderne et l’art contemporain.

    Sergio Ceccotti est né à Rome en 1935, Sergio Ceccotti étudie d'abord à la Internationale Sommerakdemie für Bildende Kunst de Salzbourg sous la direction d'Oskar Kokoschka. Il suit ensuite les cours de dessin de l'Académie de France à Rome de 1956 à 1961.
    À partir de 1960, Sergio Ceccotti expose dans de nombreuses galeries dont la Galerie Alain Blondel qui suit ses travaux depuis la fin des années 1980. Ses peintures sont présentes dans de nombreuses collections publiques et privées en Europe et aux Etats-Unis. Il vit à Rome.


    L’ouvrage acheté : Sergio Ceccotti - Edtion Lachenal et Ritter – par Edward Luci-smith :

    L'interview de l'artiste par Lydie Lachenal et Kenneth Mesdag Ritter, qui suit le texte principal, éclaire les questions fondamentales de la création. Après les reproductions d’œuvres marquantes, on trouvera un historique et une bibliographie très complète
    Inscrit dans la filiation de Chirico mais résolument moderne, Ceccotti utilise dans la figuration des plans proches de la BD et des tracking shots de cinéma. Ce flâneur des villes puise avec audace et talent dans les rues de Rome et de Paris les thèmes esthétiques, poétiques et métaphysiques de la réalité moderne qui nous entoure et que nombre de peintres préfèrent ignorer - une réalité puissante, colorée, insolite et souvent inquiétante. Sergio Ceccotti, comme de nombreux peintres italiens vivants, est souvent décrit comme l'héritier de ""La pittura metafisica" de Giorgio de Chirico, et bien qu'il le célèbre dans son tableau "Hommage à de Chirico', les influences sont multiples.
    Edward Luci-smith écrit " En fait, pourtant, la référence à la " pittura métafisica " peut induire le spectateur en erreur, et même lourdement. Pour aborder une analyse de l’œuvre de Ceccotti, il est nécessaire d’examiner ses acquis culturels et de noter en particulier qu’il fut l’élève de
    Kokoschka*. Bien entendu, il existe ici un certain parallèle avec Chirico lui-même puisque ce dernier devait beaucoup à la peinture d’Europe centrale, et tout particulièrement à l’œuvre d’Arnold Böklin… Dans ses tableaux, Ceccotti présente toutes les phases du malaise du Vingtième siècle. Il utilise sa part d’angoisse d’une façon profondément créatrice, pour tenir haut un miroir qui reflète de nombreux aspects de la société urbaine moderne… "


    *Oskar Kokoschka (né le 1er Mars 1886 à Pöchlarn en Autriche; † le 22 février 1980 à Villeneuve en Suisse), est un écrivain et peintre expressionniste autrichien. De 1903 à 1909, Kokoschka suit les cours de la Kunstgewerbeschule de Vienne (il présente le concours d'entrée en même temps qu'Hitler et, à la différence du futur dictateur, le réussit)

    Tableau de Koloschka

    L'univers de Ceccotti est très proche de celui de l'artiste américain Edward Hopper, par cet attachement à une certaine mélancolie urbaine, par quelques éléments typiques tels que le traitement de la quotidienneté, de l'histoire d'une époque avec ses mythes, ses modes, sa culture, son architecture des espaces extérieurs et ses ambiances intérieures... Entre influence Pop, Surréaliste, Réaliste, le travail de Ceccotti, proche d'un film de série noire, révèle une vision sociologique, métaphysique et contemporaine du monde, où se mêlent légende et vie ordinaire. Il utilise le principe du découpage des scènes tel un story-board ou une planche de bandes dessinées, il crée une séquenciation des plans supplantant évidemment la camera du cinéaste. La multiplicité des images dans une toile permet simultanément une lecture parcellaire et globale. Ceccotti nous introduit dans un monde où tout paraît à priori normal, mais les détails allégoriques ou fantaisistes induisent quelque chose d'inquiétant, d'étrange; au seuil de multiples petites perturbations auxquelles nous assistons en tant que témoin privilégié, celles-ci nous tiennent en haleine par un suspens électrique. Mélancolie de la métropole, lassitude, angoisse des temps modernes, sensation d'un arrêt du temps, grâce à ses procédés techniques, Ceccotti nous entraîne dans un visible quasi photographique, dans une peinture de la réalité qui nous entoure sans tabous culturels, en créant des images poétiques.

    Propos de Sergio Ceccotti : " … Je me promène dans la ville de préférence le dimanche, et j’ajoute : les dimanches d’été. Les magasins fermés, la circulation réduite, la sensation d’arrêt du temps, tout cela permet de regarder les choses en elles-mêmes, en dehors de leur fonction : une pompe à essence fermée n’est plus le même " objet ", la chose près de laquelle on s’arrête pour faire le plein – voilà ce qui nous amène fatalement à de Chirico, qui nous a ouvert les yeux, au début du XXème siècle, sur la mélancolie des métropoles, la lassitude et l’angoisse qu’engendre la modernité. Le paradoxe est que lui-même n’a jamais abordé directement le thème de la métropole – ce qui l’aurait situé dans son époque -, il a bâti au contraire des images intemporelles toujours actuelles aujourd’hui, à partir d’éléments tirés très probablement de ses souvenirs d’enfance, c’est-à-dire de la province grecque à la fin du XIXème siècke, ce qu’il y a de plus loin de notre modernité. " extrait des trois questions posées par Lydie Lachenal et Kenneth Mesdag Ritter dans l’ouvrage de Edward Luci-smith.






    Sergio Ceccotti, artiste-peintre détective:









    Sergio Ceccotti et les influences:






    Propos de spécialistes:


    Propos d’Antonio Del Guercio : Sergio Ceccotti travaille dans le sens contraire: vers une réduction de la "spectacularité" de l'image, une banalisation iconographique. Mais cette réduction et cette banalisation subissent de légères effractions : un détail bizarre, une présence incongrue, une subtile aberration de la perspective rendent l'image élusive ou inquiétante. Mais c'est surtout la reconquête tenace de l'intensité nue de la peinture - du charme qui émane de l'économie interne de ses moyens - qui donne toute leur force aux œuvres de Ceccotti. Ce charme et cette intensité, ils les a cherchés en dialoguant avec les ré-articulations figuratives que l'on fit dans les années 20 et 30 à partir du silence stupéfié de la Métaphysique " deChiriquienne " ; mais en dialoguant aussi avec une certaine peinture romaine d'avant-guerre. Et avec les ambiguïtés iconologiques du Surréalisme, dont il a recueilli - avec un calcul mesuré et sans grandes déclamations - quelques échos troubles et feutrés. Et naturellement, devrais-je dire, cette peinture est vouée à la nuit urbaine (où il lui arrive parfois de rencontrer les traces des désolations chantées par Edward Hopper), au kitsch, aux intérieurs claustrophobes, aux indéchiffrables colloques entre les objets inanimés, aux miroirs inutiles, au bruit qui monte lorsque rien ne bouge et que personne ne parle. Et à la longue durée du regard. "


    Les Lettres françaises - Décryptez le Ceccotti code, par Christine Sourgins

    Ceccotti est un peintre d’intrigues, d’énigmes quotidiennes dans un cadre urbain : une rue de Paris, un intérieur d’appartement, de bureau, une chambre d’hôtel. Quelques personnages viennent rôder sur la toile mais ce qui impressionne d’abord c’est le théâtre des lieux. Des dispositifs panoramiques se réfèrent au théâtre, ou bien au balayage d’une caméra : à droite, derrière une baie vitrée, la ville, devant nous un salon se déploie en profondeur, à gauche une enfilade révèle des silhouettes. Mais que se passe-t-il ? Pourquoi cette part de gros gâteau crémeux au premier plan ? Arsenic ou cholestérol ? On songe à Hitchcock mettant en valeur un verre de lait dans ses films. Et ce revolver qui traîne ? Il aime ces allusions au monde policier. Dans ses toiles, quelque chose a ou va avoir lieu. Mais le peintre évite l’anecdote descriptive : c’est au spectateur de reconstituer le scénario.
    Voici un nocturne : au premier plan la pluie frappe les carreaux et le fenestron télévisuel diffuse les Portes de la nuit ; au mur une gravure du déluge biblique ; au fond de la pièce on butte sur la cage vitrée d’une douche semblable à celle de Psychose : Cherchez la mise en abîme. Parfois elle est si vertigineuse qu’un personnage se raccroche à la corniche de l’immeuble. Ceccotti pratique le jeu du tableau dans le tableau, ici un Braque, là un Buffet... Sa peinture parle aussi de la Peinture : il partage le goût de la nuit, des trains et des femmes nues avec Delvaux, des lieux esseulés avec Hopper, d’une inquiétante étrangeté avec Chirico. à cela s’ajoutent des jeux plastiques où la sphère d’un luminaire répond au carré d’une fenêtre, l’intérieur s’oppose à l’extérieur, le vert acide au bleu saphir. Il donne des indices qui nous mènent en tableau : il peint un livre dont l’auteur se nomme... Ceccotti. Son roman ? La Robe rouge - titre et sujet du tableau. C’est dire l’ironie des choses.
    Les objets vedettes sont ceux qui délivrent un message : télévision, téléphone, portable, journal, courrier, livres... Tous signifient une société obsédée de communication, où, plus on communique, moins on communie. Aussi les personnages sont absents, en manque ou en attente. Et si les références cultivées ou les rébus visuels servaient à restaurer une communion perdue, au monde, à la société, à nous mêmes ? Alors pourquoi ce parfum années soixante, celui du métro avec son ambiance rétro alors qu’une voyageuse lit le numéro récent d’un quotidien célèbre ? Le costume de ces années évoque tout un univers de romans ou de films noirs. Cette période paraît plus à même de traduire la dignité du quotidien, le mystère qui réside dans la banalité. Ce décalage vestimentaire donne à cette œuvre un soupçon de hiératisme, d’une mise à distance de la réalité, grâce à laquelle on peut regarder en face les apparences trompeuses : dans un salon au design inactuel règne une ambiance de farniente, qui vacille quand on aperçoit un magazine avec, en couverture, un terroriste du XXIe siècle...




    Les sites choisis pour plus :

    http://www.galerie-blondel.com:83/4daction/L_expo/vx/53
    http://www.etciu.com/sergioceccotti.htm
    http://www.ca-doro.com/artCECCOTTI2.htm


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  • Robin Renucci apporte une bouffée d’air ( Aria ) corse au FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM D’AUBAGNE qui se déroule du 26 au 31 mars 2007



    Lettre de l’équipe de Festival :

    « Chers visiteurs,
    Dans quelques jours le 8e Festival International du Film d'Aubagne ouvrira ses portes. Le programme est en ligne et vous pouvez dès à présent programmer vos visionnages.
    La compétitions courts métrages comprends toujours huit programmes mais le nombre de films reçus, toujours en augmentation (plus de 900 courts), nous a obligé à vous donner plus de films à voir, pour notre plus grand bonheur, et le vôtre n'en doutons pas. La compétition longs métrages ouvrira une large lucarne sur le monde. La sélection est riche et éclectique et là aussi le choix a été rude car de plus en plus de films nous parviennent des quatre coins du monde.
    Cette année, nous vous proposons un Regard sur l'Afrique avec, notamment, la venue de la Compagnie ivoirienne Ymaco Teatri qui sait si bien fusionner tradition du conte africain, danse, musique et cinéma. A ne pas manquer !
    2007 sera l'année des 10 ans du SIRAR, que le festival accompagne depuis ses débuts. Un dispositif unique d'aide à la réalisation de premiers courts métrages et d'aide à la composition de musique de films...
    Nous vous souhaitons une bonne visite... et à bientôt de vous accueillir sur le festival. »

    Site du festival à l’adresse ci-dessous :
    http://alcime.nuxit.net/

    Les longs métrages - Présentation:

    Qu’est ce que le cinéma ? Au sein d’un Festival la question devient : quel est le cinéma que nous souhaitons montrer ? Quels sont les longs métrages que nous devons retenir parmi les 150 reçus ? Investis d’une mission, celle de montrer des premières œuvres avec une musique originale, les comités de sélection ont souhaité partager avec le public le plaisir de découvrir des œuvres empreintes de sincérité et de créativité cinématographique et musicale.
    Ainsi, "Sempre Vivu" et "Cheech" nous captivent par leur intrigue loufoque et leurs personnages à la fois tendres et surprenants. Grâce à la fluidité narrative de "J’invente rien" et "Falafel", proposent une réflexion poétique et émouvante sur la quête de chaque individu et sur les relations humaines.
    Dans un univers maîtrisé, "Quelques kilos de dattes pour un enterrement" et "Ahlaam", mettent en lumière des destins soumis à une réalité sociale et culturelle. Le documentaire "VHS Kaloucha" nous plonge dans une formidable allégorie sur les productions "à l'arrache" de films amateurs. Enfin "What’s a Man without a Moustache" dans un rythme effréné, nous entraîne dans les aléas amoureux familiaux, existentiels d’une petite communauté croate.



    La bouffée d’air corse :



    SEMPRE VIVU, long métrage de Robin Renucci, en compétition, projection le jeudi 29 mars 2007 à 20 Heures au cinéma " Le Pagnol ", Aubagne.

    Interprètes : René Jauneau, Angèle Massei, Wladimir Yordanoff, Elise Tielrooy, Pierre Laplace, Nathalie Grandhomme, Guy Cimino, François Berlinghi, Jo Fondacci

    Fiche technique : réalisation : Robin Renucci, scénario : Robin Renucci, Jean-Bernard Pouy, Pierre Chosson, Ricardo Montserrat, Stéphane Gallet, Jean-Louis Milesi, image : Bruno Privat, son : Maxime Gavaudan, montage : Lisa Pfeiffer, musique : Pierre Gambini, production : Agora Films, France, France 3 Cinéma, Canal+

    Synopsis : Faute d’avoir vérifié que son patriarche était bien mort, un village corse est pris dans un tourbillon de mensonges et de quiproquos. Quand le mort qui n’est pas mort ne laisse personne en paix, entraînant dans une valse folle, femmes, enfants, officiels et voisins, la comédie vire au jeu de massacre. En Corse, on ne plaisante pas avec la mort ? Mais si !

    Robin Renucci, réalisateur :
    Réalisateur, Acteur, Scénariste français Petit-fils d’un forgeron corse, Robin Renucci passe une enfance paisible entre la Bourgogne et l’île de Beauté. Très tôt passionné par le monde du théâtre, il crée des spectacles de rue, étudie pendant deux ans au cours Dullin et intègre le Conservatoire d’Art Dramatique de Paris, avec pour professeurs Antoine Vitez, Jean-Paul Roussillon et Marcel Bluwal. Il fait sa première apparition à l’écran en 1981 dans les Eaux profondes de Michel Deville, un cinéaste qu’il retrouvera deux ans plus tard pour La Petite Bande. Interprétant souvent des séducteurs tourmentés, Robin Renucci devient vite un des jeunes comédiens les plus en vue de la nouvelle génération. S’il prend part à des succès tels que Coup de foudre et Vive la sociale, et à la fresque de Corneau Fort Saganne, il connaît la consécration grâce à Escalier C de Tacchella : sa prestation de critique d’art misanthrope lui vaut une nomination au César du Meilleur acteur en 1986. Il enchaîne avec un autre rôle marquant, celui d’un jeune journaliste dans le corrosif Masques de Claude Chabrol, réalisateur qui le mariera 20 ans plus tard à la juge Isabelle Huppert dans L’Ivresse du pouvoir (2006). A partir des années 90, Robin Renucci multiplie les apparitions sur le petit écran, mais se fait moins présent au cinéma. Goûtant peu le star system, il se consacre alors au théâtre, à la fois comme acteur et comme initiateur d’ateliers de création et de formation en Corse. On retrouve néanmoins le comédien dans les œuvres délicates de René Féret ou Bertrand van Effenterre, ainsi que dans de nombreux films d’époque, de La putain du roi à Arsène Lupin (2004) en passant par Les Enfants du siècle. Déjà auteur d’un téléfilm diffusé en 1998, il signe en 2006 son premier long métrage pour le cinéma, Avà hé mortu!.
    http://alcime.nuxit.net/articles.php?lng=fr&pg=172

    Certains critiques comparent Robin Renucci à Emir Kusturica et nous lui souhaitons toutes les palmes possibles en commençant par celle du Festival international d’Aubagne… Jusqu’où ira la comparaison ? Renucci a-t-il créé un univers qui lui est propre ? Nous réserve-t-il quelques envolées comme a su le faire Kusturica, c’est-à-dire des moments magiques: le nuit de la Saint-Georges dans Le Temps des gitans, ou le mariage dans Underground, ou un fil conducteur qui prend l’apparence d’un poisson volant dans Arizona Dream, ou un éléphant voleur de chaussures dans Underground, ou encore une maison qui s’envole dans Le temps des gitans… Doit-on s’attendre à un mélange onirique d’allégorie et de poésie ? A-t-il trouvé en Pierre Gambini le Boran Brégovic de Kusturica ?… Chagall or not Chagall ? Autant de questions auxquelles nous trouverons des réponses le Jeudi 29 mars 2007 à 20 Heures au cinéma Le Pagnol à Aubagne. De toute façon, Il nous paraît impossible d’être déçu par Robin Renucci , influences kusturiciennes ou pas.



    L’ARIA, association dirigée par Robin Renucci :

    Robin Renucci est l’inspirateur et le directeur de l’association L’ARIA qui a donné un peu d’air frais à des villages de Balagne.

    Site de L’Aria à l’adresse ci-dessous :
    http://www.aria-corse.com/

    L’association a été créée en 1998 par le comédien Robin Renucci. L’ARIA (Association des Rencontres Internationales Artistiques) est un pôle d’éducation et de formation par la création théâtrale dans la tradition de l’Education Populaire. Située dans la micro-région du Giussani (au cœur du Parc Régional de Haute Corse), son installation a permis la re-dynamisation d’un territoire en voie de désertification.

    Chaque été, les Rencontres Internationales de Théâtre en Corse, ont fait la renommée de L’Association. Cependant l’ARIA organise des activités tout au long de l’année.

    En 2006, ont eu lieu les 9ème rencontres mais nous reviendrons 4 ans plus tôt aux 5èmes Rencontres Internationales de Théâtre en Corse, avec le spectacle Corse noire d’après des textes de Marie Susini et Prosper Mérimée… Corse noire, un recueil de nouvelles et …
    " Le matin dans le maquis se laisser enivrer par les lumières et les odeurs de myrte; saisir l'instant indécis où le soleil sombre pour laisser place aux esprits de la nuit, le moment où l'innocence de l'enfance bascule. Puis s'aventurer dans la nuit des bandits avec leurs histoires d'honneur et de vengeance.
    Entre splendeur et tragédie, naissance du monde et fatalité de la mort, honneur et vendetta, interroger la langue et les histoires d'un pays où sont enfouies nos racines.
    Corse noire, est un spectacle en trois fragments conçus et réalisés par Anne-Marie et Frédérique Lazarini.
    Sur le chemin de l’arrivée, les spectateurs sont d’abord accueillis par des " bandits " qui leur racontent leur histoire tirée de récits d’écrivains voyageurs du XIXéme siècle, Ponson du Terrail, Rosseeuw Saint-Hilaire, Alphonse Daudet, Albert Glatigny, Guy de Maupassant…etc…
    Puis sur la scène, les trois morceaux du triptyque, Mateo Falcone de Prosper Mérimée, Plein Soleil et La Renfermée la Corse, deux textes de Marie Susini adaptés par Sylviane Bernard-Gresh "
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  • Antoine SERRA au musée d’Histoire de Marseille, jusqu’au 7 avril 2007 :

       

    " Les couleurs de l’engagement 1920-1950, autour d’Antoine Serra ", exposition ouverte en décembre 2006 jusqu’au 7 avril 2007, musée d’histoire de Marseille, Centre Bourse de Marseille, entrée libre de 12 Heures à 19 Heures, sauf dimanches et jours fériés., adresse : Jardin des Vestiges, Marseille - Tél. : 04 91 90 42 22.

    Des documents historiques accompagnent les œuvres picturales de cet artiste engagé dont les créations côtoient celles de François Diana, Louis Roc, Louis Toncini et André Fougeron. Le Musée d’histoire vous offre un regard sur une partie de l’histoire de Marseille, ville rebelle et prolétarienne, dans une période où se sont succédés les conflits sociaux et armés. Les croquis, desseins, tableaux et notes d’Antoine Serra témoignent de leur temps. Comme ses compagnons, il est un témoin engagé et fait partie des artistes exprimant leur solidarité pour le monde ouvrier et les peuples colonisés. Certains sont comme lui engagés, au moins un temps, au PCF (dont il reçoit une commande sur les dockers et le port, à l’instar du peintre André Fougeron sur les mineurs du Nord). Dans la mouvance du Front populaire, il participe aussi à la création de la Maison de la culture de Marseille, la première créée en région.

    Les œuvres sont en majorité issues de collections particulières ; quelques-unes sont conservées au musée d’Histoire de Marseille et dans d’autres collections municipales : peintures, dessins et gravures, affiches, tracts, photographies, journaux.

    " Avec les Couleurs de l’engagement, 1920-1950, autour d’Antoine Serra, la cité phocéenne offre une approche atypique de l’histoire contemporaine à travers le regard de l’artiste sarde devenu marseillais. En peignant le labeur mais aussi les grèves des dockers, Serra prenait souvent le parti des opprimés. Une vie de bohème et d’action, passée sous les poutres d’un atelier situé dans l’ancien arsenal des galères, autour du quai de Rive-Neuve, d’où il peignait dans la lumière, puisant là toute la sève de son œuvre, " mélange de réalité très dure et de beauté brute " (Jacqueline Serra). Dans cette traversée du siècle, Serra va se construire, des rues de la Belle de- Mai aux Alpilles où il se retirera, en passant par l’Italie profonde. Tour à tour révolté, antifasciste, clandestin, Serra, envoûté par la Méditerranée terrienne, reste aujourd’hui ce talentueux imagier du peuple, témoin singulier du XXe siècle provençal… " La peinture n’est pas faite que pour décorer ", disait-il, " brosses et pinceaux sont aussi des armes de combat. " extrait pris sur le site Cote-Ouest :
     http://www.coteouest.net/actu-deco/agenda/article.asp?ida=119&idc=3

    " À travers ce fabuleux voyage dans cette histoire, ressurgissent des lieux et métiers désormais disparus : les tuileries de Saint-Henri, les hauts fourneaux, les raffineries de la Méditerranée, les " caréneurs ", dockers et tractoristes du port. Car " Les couleurs de l’engagement " ne se veut surtout pas une exposition de peinture, comme l’indique dans la préface du livret de présentation Myriame Morel-Deledalle, conservateur du musée. C’est une tranche d’histoire de la ville de Marseille vue à travers le peintre dont la destinée elle-même a été intimement liée à cette grande ville de la Méditerranée. " Article de Christophe Deroubaix ( le Web de l’Humanité)





    Biographie  faite par Jacqueline Serra surle site de l'artiste:

    Antoine Serra (1908 - 1995) Naissance dans l’île de la Maddalena en Sardaigne.

    "... quand on reçoit un choc, il n'est pas possible de se taire et d'oublier, pour un temps au moins, que brosses et pinceaux sont aussi des armes de combat."
    Un dimanche d'été 1936, Antoine Serra découvre du plan du château des Baux un lieu magique, le Rocher et le Val d'enfer. Si j'arrive un jour à vivre de ma peinture, c'est ici que je reviendrai.

    La Provence reste la terre promise des grands peintres. C'est dans la solitude artistique que Serra réalise jusqu'à la fin de sa vie ses plus belles oeuvres. Il a choisi de peindre une Provence pudique, l'ubac le côté de l'ombre préférant les hardis contre-jours, là où les scories sont supprimées, où seule la nature est sublimée.
    Serra le démiurge refuse l'originalité à tout prix, il dissèque la nature, la met à nu pour lui arracher son âme. Peintre méditerranéen, originaire de Sardaigne, terre de vielles civilisations et d'antiques croyances où le surnaturel rejoint le naturel, il plante son chevalet face à ce chaos rocheux.

    Antoine Serra est né en 1908, sur l'île de la Maddalena (Sardaigne). Il arrive à Marseille en 1914, entre à l'école des Beaux Arts en 1921 Du fait de son jeune âge, il doit obtenir une dispense pour suivre des cours "modèle vivant". Il reçoit plusieurs prix en 1923,1924,1925. Il adhère aux jeunesses communistes en 1926. Deux ans plus tard, il présente sa première exposition avec un groupe d'amis, "les jeunes Peintres" à la Galerie Guibert à Marseille. Il est fondateur du groupe "Les Peintres Prolétariens".

    Dans les années 1930 son œuvre est inspirée par Marseille la prolétaire, les quais, le port, les dockers. Serra, responsable de la première maison de la culture en province (inaugurée en 1936 par MALRAUX. Durant cette année, la presse mentionne des expositions de peinture plusieurs conférences d'ARAGON pour l'inauguration. Il est à noter qu'il existait à Marseille un Comité de solidarité pour des prisonniers politiques, animés par des émigrés de longue date et des français de souche. Serra faisait partie du groupe), expose les œuvres de Fougeron, Aragon, Giono, Pagnol, Picasso et Pignon. En 1937, il prend position pour le peuple espagnol et réalise une grande toile intitulée "la non-intervention" sur le bombardement de Guernica.

    Nommé Délégué au Comité Directeur de l'Union Nationale des Intellectuels du Département en 1945, il participe à diverses expositions internationales.
    Un an plus tard, il installe définitivement au cœur d'un rocher des Baux son atelier troglodyte : je ne suis plus obligé de courir après les saisons, elles viennent à moi avec toutes leurs splendeurs. Ayant un besoin viscéral du contact avec la ville de Marseille, il y gardera un atelier Quai de Rive Neuve.

    Chaque exposition de Serra est une révélation : on trouve l'homme qui vibre, dépasse et surmonte les difficultés physiques et morales de la vie. Le grand art dans la maturité d'un peintre est de tout baigner : paysages, natures mortes, portraits, dans le soleil intérieur de l'âme, Serra sait allier la grandeur et la simplicité, ce qui est une orientation vers la pureté de l'art. L'homme qui selon le mot d'Eluard a la nostalgie de la lumière totale.

    Avec l'aide du peintre Guy Montis, il créé en 1948 le Groupe Provence et nomme l'écrivain provençal Charles Galtier, Secrétaire ; il invite ses amis peintres de Rive Neuve : Seyssaud, Chabaud, Ambrojiani, Roc, Diana Hauer.

    Il expose au Salon d'Automne de Paris de 1950 sa grande toile (300 x 250 cm) La messe de minuit aux Baux sur laquelle il représente les habitants du village à la messe.

    En 1970 il exécute une fresque Les Olivades pour l'école maternelle des Baux. Il pense que l'art doit être très proche des hommes et qu'il faut semer très tôt.
    En 1971, il s'engage dans la vie politique locale, y est élu conseiller municipal à la culture dans la municipalité de Raymond Thuilier.

    Sa vie étant intimement liée à la peinture, il créé avec ses amis le "Groupe des Amis de Serra" ; le premier Président Charles Moure (Président de la Chambre de Commerce de Marseille) permettra à Serra de peindre librement sans engagement mercantile jusqu'à la fin de sa vie, le 06 mai 1995.


    Site de l’artiste  ci-dessous :
    http://www.antoineserra.com/


     
    Livre : Antoine Serra, de la Sardaigne à Marseille. Regards sur un peintre singulier du XXe siècle provençal.



    Auteurs : Jean Arrouye | Jean Doménichino, Jean-Marie Guillon
    Editeur : Jeanne Lafitte
    Jean Arrouye est professeur des Universités et sociétaire de l’Association internationale des critiques d’art. Spécialiste de l’analyse d’images, il travaille principalement sur la peinture, la photographie et les relations entre textes littéraires et images. Jean Domenichino et Jean-Marie Guillon, maître de conférences et professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Provence, membres de l’umr telemme, sont spécialistes de l’histoire sociale et politique de la Provence.

    Les présentations du livre :

    "Antoine (Antonio) Serra est né le 6 mars 1908 à La Maddalena, seule ville de l'archipel sarde du même nom qui se trouve entre Corse et Sardaigne. I1 est le troisième enfant d'une fratrie de quatre. Sa famille est pauvre. Elle connaît la misère endémique qui est ici le lot de la grande majorité des habitants. Elle est accentuée par l'alcoolisme du père. Ce dernier, qui "fait" le maçon, est sujet à des crises de démence, de plus en plus fréquentes, jusqu'au jour où il est définitivement interné en hôpital psychiatrique. Il y mourra sans avoir revu les siens. Dans une région où l'image du père - Padre padrone - est très forte, surtout pour les fils, c'est un drame. L'absence du père marque profondément le jeune Antoine. La plaie alors ouverte ne sera jamais refermée. Il reportera toute son affection sur sa mère, Maria Serra. Il lui vouera un attachement sans bornes. Il ne cessera de la peindre ou de la croquer au fusain. Il est vrai que c'est elle qui a assuré, seule, la survie de toute la famille. Pour ce faire, elle n'hésite pas. Avec ses quatre enfants, elle fait ce que nombre d'Italiens ont fait depuis les années 1870 : elle prend le chemin de l'exil..."

    Le début de la vie d’Antoine Serra (1908-1955) ressemble à un conte : venu à Marseille à l’âge de 6 ans avec sa mère et ses trois sœurs, il tente de tirer la famille de la misère par des chemins détournés qui le conduisent en maison de correction. Antoine Serra aurait pu alors devenir gangster ou traîne-savate. Il est devenu artiste-peintre : la rédemption par l’art ! Il adhère au mouvement communiste en 1926, puis, en 1930, il fonde à Marseille, avec d’autres jeunes artistes engagés, le groupe des Peintres prolétariens. C’est au cours de l’Occupation, alors qu’il participe à la Résistance, qu’apparaissent les premières dissensions entre le parti et lui. Totalement réhabilité en 1945, il défend un moment la ligne du réalisme socialiste, avant de prendre ses distances, tout en se tournant vers la mystique chrétienne. Après la guerre, Serra fait partie du milieu artistique qui gravite autour du Vieux-Port, puis il se retire dans les Alpilles et la Provence intérieure. Soutenu par de nouveaux mécènes parmi lesquels Paul Ricard et l’industriel Charles Mourre, Serra se lie aussi avec le mouvement régionaliste dont Marie Mauron. Ce livre éclaire une œuvre en perpétuel mouvement et qui fait appel à une large palette d’émotions. "



    Rencontre posthume entre le peintre et un poète:






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