• A l’Alcazar, la salle était bien remplie pour assister à la conférence sur le Rock et le polar. Dans le public nombreux, nous avons noté la présence de Philippe Carrese, écrivain,cinéaste et musicien, mais aussi Childeric Muller, nouvel élu Modem des dernières Municipales sur la liste de gauche conduite par Patrick Mennucci dans le 1er secteur de Marseille.

    Derrière les conférenciers du jour, attendaient des guitares électriques, un synthé et une batterie. François Thomazeau a fait un long exposé qui s’est voulu à la fois historique et parsemé de conseils de lectures. Chaque étape a été ponctuée par un standard du Rock en commençant par « Rock to night ». Les autres intervenants étaient Thomas Labat et Bruno Leydet, tous les deux musiciens Rockers et auteurs de polars, comme François Thomazeau. François Billard, dans le rôle du modérateur intervenait peu (rappelons que historien de la musique, il a écrit aussi un Poulpe). Thomas Labat et Bruno Leydet, après s’être livrés à des lectures d’extraits d’auteurs rock’n roll, ont été d’accord pour dire que, chez eux, musique et écriture étaient liées au Rock’n roll, tout en précisant qu’ils vivaient cette dualité en schizophrènes.

    Finalement «être rock’n roll » ne serait-il pas (entr’autres goûts déterminés par des origines socioculturelles) écouter cette musique et lire des polars ? Aujourd’hui, le lien entre la musique et le polar  serait-il la crise d’adolescence qui , par la revolte, d’un mode de vie passe à une mode qui se prolonge en mode de vie dont la musique, la littérature et le cinéma sont des aspects culturels ? Aujourd'hui, si certains mettent du Rock dans leur polar, d'autres n'y mettent-il pas du rap et du slam? Les mots n'ont-ils pas leur propre musique? Un livre ne se regarde pas. Comme la musique, il est un plaisir d'abord solitaire, intime. On le lit, l'écoute et le savoure, le regard tourné vers l'imaginaire.



    Pour les images du Rock, on peut penser à James Dean et au film culte des années 50 «La fureur de vivre » qui fait découvrir aux américains leur jeunesse rebelle et délinquante. Le film montre le premier ado qui dit parfois aux parents qu’ils ont tort. De nombreux jeunes s’identifient à James Dean qui porte sur l’écran leur angoisse et leur colère jusqu’à la révolte. James Dean avait une blessure : la mort de sa mère alors qu’il avait 9 ans. Cette mort n’a pas été expliquée au gamin qu’il était et semble à l’origine de son mal de vivre et sa colère qui l’ont certainement aidé à créer son personnage d’adolescent rebelle. L’acteur deviendra un mythe en mourant dans un accident au volant de sa dernière voiture de course, une Porsche Spayder portant le n° 130. Il roulait face au soleil couchant lorsqu’un véhicule a coupé sa trajectoire le 30 septembre 1955. Il jouait dansle film Giant en cours de tournage. Son producteur l’avait pourtant interdit de conduite automobile jusqu’à la fin du tournage mais il n’a pu résister à la fatalité. Avec les voitures et la vitesse, la musique faisait aussi partie de sa courte existence puisqu’il jouait des Congas, notamment dans un bar branché d’Hollywood. Il incarne encore l’esprit Rock’n roll lorsqu’il dit à un ami : « Je ne vais pas traverser la vie avec un bras dans le dos. » Huit mois avant son décès tragique, il se faisait photographier dans un cercueil. Le film « La fureur de vivre » sortira dans les salles une semaine après sa mort. Les photos du film sont devenues légendaires et alimentent le mythe qui est devenu un produit de marketing comme l’est devenu celui du King Elvis Presley.

    La littérature et la musique sont tributaires des modes. Il y a les genres éphémères et ceux qui durent, qui sont les expressions des générations et de leurs révoltes. Dans cette dernière catégorie de genres qui durent, on peut classer le Jazz, le Rock’n roll, le Rhythm and Blues et le polar. Cela me fait penser à l'obsession de l'auteur d'écrire enfin le grand roman d'une vie, d'une époque, peut-être d'un génération dans l'ouvrage de Juan hernandez luna "Fausse lumière" ( Collection L'atinoir de L'écailler - 2007). Qui écrira le grand roman de la génération Rock'n'roll? Tout a-t-il déjà été écrit?...



    Comme autre film culte, on peut citer celui antérieur à la Fureur de vivre puisqu’il est sorti en 1953 : «L’équipée sauvage » (The Wild One ) avec Marlon Brando dans le rôle de Johnny, chef d’une bande de motards qui roulent de ville en ville dans le seul but de s'amuser comme des gamins, d'attirer l'attention et de déranger les habitants bien pensant. Ils s'arrêtent à une course de motos mais provoquent rapidement la pagaille et le Policier de service leur demande expressément de déguerpir sous peine de se retrouver en prison. Ce qu'ils font sans demander leur reste, en dérobant la coupe du deuxième vainqueur. Ils arrivent ensuite dans une petite ville tranquille dont le Policier local veut éviter les ennuis. La bande s'installe dans le café et vadrouille dans les rues, provoquant un petit accident qui les oblige à rester sur place, le temps d'attendre leur pote blessé se faire soigné. Ce qui ne tarde pas à mettre en colère les habitants les plus obtus et bagarreurs...



    Un mot sur Brian de Palma qui réalisa Phantom of paradise (1973) : Reprenant plus ou moins la trame du roman Le Fantôme de l'Opéra, de Gaston Leroux, le mythe de Faust, ou encore Le Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde, le film de de Palma raconte les mésaventures d'un chanteur-compositeur talentueux (Winslow Leach) dont l'œuvre, une cantate intitulée Faust, est volée par la maison de production Death Records appartenant au producteur star, Swan. Ce dernier envisage d'ouvrir son opéra-rock avec les chansons remaniées de Winslow qui va alors entreprendre sa vengeance. La musique est de Paul Williams, saxophoniste de Rhythm and Blues et compositeur. Quelques années plus tard, le même de Palma réalisera Scarface avec Al Pacino. Tony Montana, petit truand expulsé de Cuba, débarque à Miami. Malin et sans scrupule, il entre en contact avec Lopez, un patron de la pègre qui fait le trafic de cocaïne. Ayant attiré sa confiance, il devient un de ses hommes de main, puis son second. Tony, appelé "Scarface" à cause d'une balafre au visage, peut compter sur son ami Manny venu avec lui de Cuba, fidèle allié de son ascension. La musique est de Giorgio Moroder. Il a composé une quinzaine de bandes originales de films et a collaboré (en tant que producteur ou en tant que compositeur) avec des artistes de premier plan comme David Bowie, Eurythmics, Freddie Mercury, Elton John, Sparks ou Debbie Harry (Blondie).Mais c'est avec Donna Summer qu'il connaîtra ses plus grands succès de compositeur et de producteur. Pour n'en citer que quelques uns : Hot stuff (1979), Bad Girls (1979), le fameux Love to love you baby (1975) ou bien encore I feel love (1977) récemment repris par Madonna dans sa tournée Confessions On The Dance Floor Tour 2006.



    On pourrait aussi cité des films de Scorcese et de Coppola qui montrent cette Amérique du Rock’n roll et, enfin, pour mémoire, la comédie musicale West Side Story : L'histoire est inspirée de Roméo et Juliette de William Shakespeare. A New York, dans les années 1950, deux gangs de rue rivaux, les Jets (américains de la première génération, fils d'immigrés irlandais ou polonais) et les Sharks (d'origine portoricaine), font la loi dans le quartier. Ils se provoquent et s'affrontent à l'occasion. Tony et Maria, chacun d'eux attaché à l'un des belligérants, tombent amoureux, mais le couple doit subir le clivage imposé par leur clan.



    Revenons sur l’exposé de François Thomazeau : les histoires parallèles du Rock et du polar.

    Le Rock ’n’ roll (pour Rock and roll), ou simplement Rock, est un genre musical qui mêle le blues noir et le Rythm and Blues en premier lieu, avec une culture blanche marquée par la musique country notamment. Le rock devient par la suite une véritable philosophie avec sa cohorte culturelle, du cinéma aux bandes dessinées en passant par la mode vestimentaire. C’est la musique des bandes de mauvais garçons, en jeans et blousons noirs, et des bouseux devenus citadins.


    Pour Thomazeau , après les romans Hard boiled, les apparitions presque concomitantes du Rock et du polar correspondent à celles du livre de poche et du microsillon 45 Tours. Il constate, avec François Billard, que si le Jazz est peu présent dans les polars, le Rock'n'roll y a pris une grande place, estimant que, avec le Hard boiled ,  Hammet, Chandler and Co  étaient des auteurs Rock ‘n roll avant l’heure et qu’on les retrouve dans les textes des Rockers qui sont aussi des « durs à cuire », sans aucun doute inspirés par cette littérature. Le polar et le Rock ‘n Roll se seraient ainsi interpénétrés et les auteurs de polars d’aujourd’hui seraient des enfants du Rock auquel ils empruntent parfois des standards comme titres de leurs ouvrages. Thomazeau évoquait le mythe américain « Stagger Lee », l’histoire de ce type de la fin du 19ème ou début du 20ème siècle, chauffeur de taxi, pauvre, noir, qui, las de subir le racisme et les humiliations, aurait pris un flingue et tué un shériff, Billy Lyons, qui lui aurait volé son Steton à 5 dollars. De nombreuses versions de cette histoire circuleront. Stagger devient Stagolee ou StaGG Amais surtout l’archétype du pauvre type qui prend sa revanche sociale par la violence. Vous pouvez lire l’histoire de ce mythe à l’adresse ci-dessous :

    http://arbobo.over-blog.com/article-3392942.html

    Ce mythe a inspiré des centaines de titres du Rhythm and Blues au Rock et à la Pop. Certains sont même allés jusqu’à le reconnaître dans Hey Joe de Jimi Hendrix. Vous pouvez consulter une liste de titres reprenant « Stagger » sur le site Allmusic à l’adresse ci-dessous :

    http://www.allmusic.com/cg/amg.dll

    Greil Marcus est un critique et auteur de livres sur le rock et la Soul music. On trouve ses livres et ceux de Nick Cohn ou Nick Tosches, qui remplissent le même office, aux éditions Allia et parfois en folio Gallimard. On lui doit notamment chez Allia Sly Stone, le mythe de Stagger Lee. A travers Sly Stone, leader d'un des plus fameux groupe de funk dans les années 60 et 70, il retrouve la légende de Stagger lee, le bandit noir, et offre un tableau saisissant de l'histoire de la révolte des Noirs.

    L'étiquette rock 'n' roll a été d’abord utilisée pour discriminer le Rhythm and Blues des Afro-Américains pour des raisons liées à la politique raciale de l'époque. Il était inadmissible que des artistes blancs soient mêlés sous la même étiquette que les artistes noirs chez les disquaires. Le style particulier du Rhythm and Blues blanc a reçu une nouvelle étiquette « Rock 'n roll ».



    Ike Turner, son cousin Jackie Brenston ( proxo et petit voyou sans envergure mais aussi saxophoniste) et leur groupe The Delta Cats rallient Memphis, Tennessee depuis Clarksdale, véritable pépinière de musiciens ; c'est en effet la ville natale de Junior Parker, Bukka White, Son House, John Lee Hooker, Earl Hooker, Jackie Brenston, Ike Turner, Eddie Boyd, Sam Cooke, Willie Brown et Johnny B. Moore. La légende raconte que c'est là que Robert Johnson aurait vendu son âme au diable.

    http://haraldsgraffiti.over-blog.com/article-3387940.html



    Jackie Brenston et Ike Turner enregistrent Rocket 88 à Memphis le 3 mars 1951.Ce morceau est d’abord une chanson de Rythm and Blues. Elle est inspirée de Cadillac Boogie de Jimmy Liggins. Dans les paroles, Brenston remplace la vieille cadillac par la nouvelle Oldsmobile Rocket Hydra-Matic 88. La mélodie est quasiment la même. Bill Haley enregistre une version de Rocket 88 avec son groupe The Saddle-Men publiée sur le label Holiday en juillet 1951. Il est le premier musicien blanc à faire une reprise d'un n°1 de Rhythm and Blues.



    Par la suite, leur disque Rocket 88 sera davantage considéré par certains comme la première chanson de rock'n'roll de l'histoire que le «Crazy Man Crazy » de Bill Haley, même si ce titre est la première chanson rock'n'roll à atteindre le haut des charts. Tous les experts ne sont pas d’accord sur ce point, certains considérant que Rocket 88 reste du Rhythm and Blues. « Il faut mettre une fin ce mythe, malgré ses évidentes qualités ce titre n'est pas le premier Rock and Roll de l'histoire, cela reste malgré tout du R&B. La rythmique de Rocket 88 tient plus du shuffle (rythmique à contretemps) hérité des productions de la fin des années 40. Le Rock and Roll est caractérisé par son rythme particulier, un "eight to the bar" (8 temps par mesure) typique du Boogie mais avec un back beat accentuant le 4ème et le 8ème temps. La variante quatre temps est aussi possible, l'accent étant alors porté sur le 2ème et le 4ème temps ». écrit l’auteur d’un blog Tutti frutti consacré aux musiciens blacks :
    http://tutti.allmyblog.com/




    Rocket 88, dont la partie vocale a été laissée à Jackie Brenston, a été enregistré dans les mythiques studios Sun Records, célèbres pour avoir enregistré That's All Right Mama, le 1er tube d'Elvis Presley en 1954, pur rock'n'roll également. Ike Turner est connu aussi pour avoir été le mari de la chanteuse Lina Turner qu’il battait. Il est mort, après Brenston et à l’âge de 76 ans, le 12 décembre 2007.

    Rocket 88 était une voiture américaine (il s’agit de l’Oldsmobile Rocket 88). Les voitures et l’alcool sont présents chez les Rockers. Il y a eu le polar jazzeux , feutré, ambiance whisky et petites pépées. Lui succèdent le polar rock’n roll. Henri Thomazeau cite aussi Robert Johnson, petit guitariste inconnu qui deviendra un grand guitariste de Blues. Il est devenu une légende et une grande source d'inspiration pour des artistes tels que Jimi Hendrix, Led Zeppelin, Bob Dylan, The Rolling Stones ou encore Eric Clapton et Cream. En 2003, le magazine Rolling Stone l'a classé 5ème meilleur guitariste de tous les temps.

    En 1951, le disc jockey Alan Freed anime une émission de radio appelée Moondog's Rock And Roll Party. C'est la première diffusion du rock 'n' roll à une large audience. C'est ce disc jockey radio qui trouve son nom au rock 'n' roll en reprenant une expression que l'on retrouve depuis les années 1940 dans certaines chansons de Rhythm and Blues et qui signifie en argot « faire l'amour ». Alan Freed est le premier disc jockey blanc à soutenir avec force des artistes noirs jouant la « musique du diable ». La bonne société américaine en fera son « ennemi numéro 1 » et aura d'ailleurs sa peau en 1959.

    Le terme Rockabilly désigne la première forme historiquement identifiable de Rock 'n' roll, il s'agit essentiellement d'un croisement de Rythm and Blues et de musique country. Elvis Presley et Bill Haley sont deux précurseurs chez les chanteurs blancs. Elvis Presley, surnommé The King (« Le Roi » du rock 'n' roll), enregistre ce qui est probablement l'un des tout premiers morceaux de rockabilly avec That's Alright Mama et collectionnera très rapidement les succès, mais, pour les experts, c'est Bill Haley and His Comets qui signent officiellement l'acte de naissance du rock 'n' roll pour de nombreux historiens avec le titre Rock Around the Clock (reprise de Sonny Dae and His Knights, 1952). Ce premier tube de l'histoire du rock 'n' roll qui figure au générique du film Graine de violence est numéro 1 des hit-parades aux États-Unis (8 semaines) et au Royaume-Uni (3 semaines) en 1955. Buddy Holly, Jerry Lee Lewis, Eddie Cochran et Gene Vincent s'engouffrent dans la brèche. Les musiciens noirs restent très actifs grâce à Chuck Berry et Bo Diddley tout particulièrement. N'oublions pas Little Richard, qui sur son premier 45 tours signe quatre des plus grands standards de rock : Tutti Frutti, Long Tall Sally, Rip It Up et Ready Teddy.

    Le rock 'n' roll provoque un mouvement de rejet de la bonne société américaine qui croit avoir triomphé de ce mouvement en 1959. On annonce alors la mort du rock 'n' roll et il est vrai qu'aux États-Unis, le mouvement semble s'essouffler. Les chanteurs sont désormais très consensuels et Elvis Presley est institutionnalisé, cantonné aux ballades. Le rock 'n' roll continue cependant de se développer sous des formes plus locales et confidentielles comme la surf music de la côte ouest ou le garage au nord.

    L’Internaute vous propose son histoire du Rock’n Roll de 1954 à 1997 à l’adresse ci-dessous :

    http://www.linternaute.com/histoire/categorie/40/a/1/1/histoire_du_rock_n_roll.shtml

    L’apparition du Rock remonte donc aux années 1950. Le roman noir est installé dans la littérature américaine et s’est démocratisé avec l’apparition des livres de poches. C’est aussi l’époque de James Dean, acteur que l’on peut qualifier de Rock’n roll à l’écran comme dans sa vie. En évoquant le littérature et les films sur l’apparition de Rock’n roll, François Thomazeau reprend le mythe du pacte avec le diable scellé d’abord à Clarksdale par le mythique Robert Johnson. Les Rockers seraient entrés en Rock ‘n roll par ce pacte démoniaque, ce qui expliquerait l’hécatombe dans leurs rangs pour causes d’overdose de drogue mais aussi de plomb, puisque plusieurs ont été tués par armes à feu. François Thomazeau établit une filiation avec des écrivains de l’errance comme William Seward Burroughs, Jack Kerouac et Jack London. On peut citer des propos de Kérouac, mort d’une cirrhose et de l’abus de dopants : « Les seuls gens qui existent sont ceux qui ont la démence de vivre, de discourir, d'être sauvés, qui veulent jouir de tout dans un seul instant, ceux qui ne savent pas bâiller. » A 15 ans, Jack London commença une vie d’errance. Il fut tour à tour, marin, blanchisseur, chercheur d’or, pilleur de parcs à huîtres. Il retourna aussi à la fac. Puis Il devint garde pêche, chasseur de phoque, alcoolique, vagabond, socialiste. Il alla aussi à l’université et fut petit à petit publier... jusqu’à la gloire (son roman, Martin Eden est très autobiographique). En 1944, Burroughs vit avec Joan Vollmer dans un appartement partagé avec Jack Kerouac et sa première femme Edie Parker. C'est à cette période qu'il entame sa consommation d'héroïne. Il épouse Joan en 1946 avec le projet de fonder une famille. Le 6 septembre 1951, en voyage à Mexico, Burroughs, ivre, tue accidentellement sa femme d'une balle en pleine tête alors qu'il essayait de reproduire la performance de Guillaume Tell, qui fendit d'une flèche la pomme posée sur la tête de son fils. Burroughs est inculpé pour homicide involontaire mais échappe à la prison en rejoignant le Mexique en 1952 puis en vivant des années d'errance ; Principalement connu pour ses romans hallucinés mêlant drogue, homosexualité et anticipation, il est associé à la Beat Generation et à ses figures emblématiques (Jack Kerouac, Allen Ginsberg). On retient aussi de lui son utilisation littéraire du cut-up, technique (mise au point dans une petite chambre d'hôtel rue Gît-le-Cœur à Paris avec Brion Gysin) qui consiste à recréer un texte à partir de bribes découpées et mélangées au hasard, utilisant parfois des fragments d'autres auteurs.

    En France, selon Thomazeau, les premiers romans noirs Rock ‘n Roll sont les polars post-soixant’huitards parmi lesquels certains reprennent comme titres ceux de standards du Rock.

    Pour conclure le propos on pouvait s'interroger en écoutant un auditeur proposer l’étiquetage suivant : le Jazz pour le flic et le détective, le Rock pour le quidam, et l’ Opéra pour le serial killer… Les rapprochements entre le Rock ‘n Roll et le Polar sont apparus à plusieurs égards comme les mêmes relevés entre le Jazz et le polar. Par ailleurs, on ne peut pas occulter une filiation entre le Rythm and Blues, le Rock’n Roll, le Jazz et le blues. Seul l’opéra nous semble jouer dans une autre catégorie et notamment celles de certains Thrillers. Les goûts musicaux d’un auteur de polars se retrouvent-ils dans son phrasé ? Certainement en ce qui concerne un Rocker dur et pur. Mais ils se retrouvent d'abord dans son mode de vie.

    En consultant Wikipédia, on peur lire cette définition : « Le rock 'n' roll (pour rock and roll), généralement raccourci en rock est un genre musical qui mêle le blues noir et le Rythm and Blues en premier lieu, avec une culture blanche marquée par la musique country notamment. Le rock devient par la suite une véritable philosophie avec sa cohorte culturelle, du cinéma aux bandes dessinées en passant par la mode vestimentaire. »

    Article complet : http://fr.wikipedia.org/wiki/Musique_rock

    Le Rock, une philosophie ! Le mot est lâché. Le Rock est un « bruit qui pense » et donc donne à penser. Stop ! Stop it!… Don’t stop the Music ! C’est tout d’abord de la musique à écouter et à danser. Après la conférence, nous avons assisté au concert donné par le groupe Double Blanc.



    Double ban pour Double blanc!...



    Après le conférence, quatre musiciens ont récupéré les instruments de musique. Il s’agissait du groupe «Double blanc », un nom en hommage à un album des Beatles « White Album ». Connu sous le nom de Double Blanc, ce disque devait ramener les Beatles sur terre après trois ans d'expérimentation en studio. Au lieu de cela, cet album leur fit explorer des terres inconnues, continuant à faire exploser les normes de la musique pop. Lennon et McCartney sont encore à leur zénith, notamment Lennon qui devient alors une des figures éternelles du rock.



    Le groupe « Double blanc » a été créé en 1995 autour d’une passion commune, la musique des Beatles. Il s’est spécialisé dans la reprise de standards des années 60 à 70 : Wilson Picketts, Pink Floyd, Rolling Stones, Hendrix, Creedence Clerwater Revival…A la basse et au chant, nous avons reconnu Mario Albano, journaliste des sports à La Provence. Nous n’en doutons plus, Marseille, si le Rock est liée, comme le Jazz, à la drogue, celle de Marseille est l’OpiOM, OM étant une équipe totalement Rock’n Roll, y compris ses commentateurs journalistes..

    Mario Albano s’éclate au stade Velodrome mais, depuis 2005, aussi avec Jacques ( guitare et chant), Michel ( Batterie, chant) et Jacques ( Clavier, guitare et chant). C’est Mario Albano qui présente intelligemment et en fin connaisseur chaque titre d’un répertoire de standards orientés sur la thématique Rock et Polar. C’est lui, le soliste du groupe. Il donne le tempo avec sa basse et sa voix passe sans problème des Doors, à Hendrix, en passant par les Beatles et Elvis Presley notamment.. Michel, à la batterie, rivalise avec Ringo Star et Jacques, à la guitare, avec Eric Clapton , avant d’être un moment relayé par le deuxième Jacques qui a quitté provisoirement le Synthè pour la guitare rythmique et solo sans perdre de sa virtuosité. Un moment d’intense plaisir pour les enfants du Rock présents…

    Alors nous proclamons un double ban pour Double blanc, un groupe avec un bassiste et un guitariste d'enfer, Mario Albano et Jacques Saruggia, Michel Tarasiuk à la batterie et Jacques Puvieux aux claviers et guitare.

    Le groupe Double blanc aurait pu se retrouver rapidement avec la salle vide, car les auditeurs n’étaient pas tous avertis de sa présence. Les habitués des conférences de l’Alcazar tablaient sur une fin vers 18 Heures 30... can't stop the Music!... et même ceux qui avaient des rendez-vous et des obligations, restaient pour entendre le morceau suivant et le suivant… et le suivant jusqu’après la fermetrure de l’Alcazar. Pour ceux qui n’ont pu entendre les derniers morceaux, tout en se mettant en retard à leurs rendez-vous, nous avons appris que « Double Blanc » se produisait sur d’autres scènes. Si vous voulez connaître ses prochains concerts, nous vous communiquons ses contacts :
    Portables:
    Mario : 06.03.13.20.34
    Jacques : 06.72.77.20.51
    Mails :
    Mario.albano@wanadoo.fr
    Michel.tarasuik@wanadoo.fr

    Et un extrait en vidéo amateur ( malheureusement de mauvaise qualité ) trouvé sur Dailymotion :

    http://www.dailymotion.com/video/xrszm_le-rock-des-nageurs_events



    A la bibliothèque de l'Alcazar à Marseille, le gang de l'écailler du sud sur le sujet "Rock et polar" a mis à disposition un petit prospectus intitulé "rock et polar, bibliographie sélective":

    - Graines de violence (Evan hunter alias qui vous savez)
    - Le chanteur de Gospel (H. Crews)
    - Wake up little susie (Ed Gorman)
    - American Psycho ( Ellis)
    - Un homme de glace (ian banks)
    - Divorce Jack (Colin Bateman)
    - Les nains de la mort (J. Coe)
    - Crème Anglaise (Robin cook)
    - Soul circus ( G. Pelecanos)
    - La jambe gauche de J. Sturmmer (C. Ferey)
    - Fatal song ( C. Hiaasen)
    - Passé imparfait (K. Friedmann)
    - La faute à dégun (F. Thomazeau)
    - Les portes du garage ( T. Crifo)
    - Jim Morrissonis alive and well and living in Ibiza (B. Leydet)
    - Nous serons les rois de Marseille (S. SCotto)
    - La musique de Papa (J.L. Bocquet)
    - Backstages (L. Baranger)
    - Un chat dans un chenil ( T. Labat)
    - Bleu noir ( Anthologie rivages noir)


    Arrêt sur quelques titres proposés :



    Le chanteur de Godspel, Harry Crews – Série noire de Gallimard 1995

    L’itinéraire miteux d’un sous-Elvis pas très net…
    A Enigma, Géorgie, les routes n’ont pas l’habitude des Cadillacs. Pourtant depuis des mois, alors que la canicule suce la terre, on guette l’arrivée d’une certaine cadillac pour qu’enfin la pluie tombe et que le miracle advienne. On attend le chanteur Godspel… Il a fait le tour du monde, n'empêche qu'il est né à Enigma et que tout le monde attend qu'il revienne au pays pour chanter en souvenir de Mary Bell. Rien ne se passe dans ce bourg d'où personne ne sort jamais. Mais aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres. Non, c'est le jour du retour de l'enfant prodige. L'homme par qui les miracles arrive, revient pour voir ses parents. Alors, tout le monde attend, même Wilalee Bokatee, le prédicateur noir accusé d'avoir assassiné MaryBell de soixante et un coups de pic à glace, après ou avant l'avoir violée car le shérif n’a pas retrouvé la culotte. Le plus fou (mais les autres le sont-ils moins) des livres d'Harry Crews. Noir. Très noir. Son humour comme son univers de monstres trop humains. Harry Crews est un auteur aussi puissant que tourmenté, et on ne sort jamais indemne de la lecture de ses romans

    Article sur l’auteur à l’adresse : http://www.polars.org/article74.html



    Wake Up Little Susie -Ed Gorman – éditions de l’aube – 2006

    Le titre nous plonge directement dans la période durant laquelle se déroule ce roman d’Ed Gorman : 1957. C’est en effet cette année-là que sort « Wake Up Little Susie » tube international des Everly Brothers, devenus vedettes du country soft et idoles du rock américain naissant.

    Clip sur Youtube : http://www.youtube.com/watch?v=pabt0QXJ_GY

    Le 14 septembre 1957, c'est le jour du lancement officiel de la Edsel, dernière création de la gamme Ford qui sera un sensationnel fiasco commercial. En attendant, la petite ville de Black River Falls se prépare à la fête dans une ambiance de kermesse très américaine quand une jeune femme, épouse d'un ambitieux homme d'affaires, est retrouvée morte dans le coffre de l'un des trois modèles exposés chez le concessionnaire local. McCain, jeune avocat qui arrondit ses fins de mois en enquêtant pour le compte de la juge Esme Anne Whitney, se voit une fois encore obligé de faire équipe avec le chef de la police locale Cliff Sykes, son pire ennemi. Un cadavre dans le coffre d’une voiture, une jeune et belle jeune fille qui disparaît, un policier lourdaud et incompétent, une mystérieuse blonde à la conduite intrépide… rien ne tourne vraiment rond dans la tranquille petite ville de Black River Falls, véritable image d’Epinal de la ville américaine moyenne dans des années encore marquées par les fantômes de la crise de 29 et de la Deuxième Guerre mondiale. Dans cette drôle d’atmosphère où flotte en permanence un vieux standard du rock et quelques effluves de Lucky Strike, l’anticonformiste Sam McCain va devoir faire démonstration de tout son talent d’enquêteur.



    Graine de Violence, Evan Hunter ( alias Ed MacNain) Manitoba les belles lettres- Le grand cabinet noir (200)

    L’histoire d’un homme qui occupe son premier poste de professeur dans un lycée professionnel. Il sait qu’il aura affaire à des élèves difficiles mais, après deux ans de service dans la Marine, il se croit de taille à les dompter par la douceur et la compréhension. Graine de violence a été adapté au cinéma par Richard Brooks. Le film Blackboard Jungle est sorti en 1955 et il met du “Rock'n roll” dans sa musique avec le célèbre "Rock around the clock" de Bill Haley et ses “Comets”.

    Ce film est une étude réaliste et vigoureuse de la délinquance juvénile dans les milieux urbains populaires américains, et des rapports entre les jeunes (rapports selon les origines ethniques - Afro-américains, Portoricains, Irlandais, WASP, Sino-américains ...- et rapports en fonction des clans, des bandes, des gangs). Miller, le seul élève noir de la classe de Dadier, interprété par Sidney Poitier est, parmi les autres élèves, l'élément le plus digne, le plus courageux et le plus lucide, c'est un chef-né, et c'est grâce à sa collaboration que le professeur va inculquer à ses élèves un comportement positif. Ce film va à l'encontre de beaucoup de préjugés en vogue à l'époque.



    Fatal Song, Carl Hiaasen – Denoël, Rivages-Noir 2007

    L'univers de Carl Hiaasen est peuplé de personnages loufoques et caricaturaux en quête d'aventures rocambolesques aux dénouements incroyables. Sur fond de Floride, sa région natale, il dépeint les travers d'une Amérique décadente lorsqu'elle cède à la facilité. Chroniqueur au Miami Herald depuis de nombreuses années, il a publié plusieurs best-sellers édités dans le monde entier, dans lesquels il alerte les lecteurs des menaces qui pèsent sur notre société. Fatal Song est un pamphlet contre la société américaine et ses dérives médiatiques.

    Résumé de Claude Mesplède : « Pour avoir dit ses quatre vérités au nouveau propriétaire de l'Union-Register, un quotidien de Floride, le brillant journaliste Jack Tagger se retrouve confiné depuis quelques mois à la rubrique nécrologie. Jack a critiqué vertement la nouvelle ligne éditoriale qui consiste à transformer un journal réputé pour son sérieux en un ramassis d’informations racoleuses. Chargé d’écrire la nécrologie de Jimmy Stoma, ex-star sulfureuse du rock, qui vient de se noyer au large des Bahamas, il soupçonne ce décès de ne pas être naturel. Bien qu’interdit d’enquête et malgré l’opposition de sa chef de rubrique Emma l’Impossible dont il est amoureux, Jack se met à fouiner. Il interroge ceux qui ont connu la star, notamment sa veuve, la chanteuse Cleo Rio, dont les larmes de crocodile cachent mal une attitude plus que suspecte. Jack s’entête et il va mettre à nu quelques dessous peu reluisants du showbizz. Normal, on ne la fait pas à un journaliste qui, comme lui, connaît bien la musique...
    Carl Hiaasen a bâti sa réputation grâce à plusieurs thrillers écologiques à l’humour ravageur dans lesquels gravitent une galerie de personnages des plus farfelus. Moins délirant mais toujours aussi caustique, Fatal Song porte un regard sans concession sur le milieu journalistique dominé par les groupes de presse tout en épinglant au passage certaines pratiques crapuleuses du showbizz. »

    Bibliographie chez Denoël à l’adresse ci-dessous:

    http://www.denoel.fr/Denoel/Control.go?action=rech&idauteur=16034


    Passé imparfait de Jinky Friedman – Rivages-Noir 2007.

    L’auteur est aussi musicien, ami de Bob Dylan et Willie Nelson. Tous ses romans se déroulent sur fond musical. Passé Imparfait se déroule à Greenwich Cillage où un cow-boy et chanteur de country juif survit en se produisant au Lone Star Café. La vie de Ratso est devenue dangereuse depuis que l’activiste Abby Hoffman, leader du Youth International Party, a quitté la clandestinité et s’est invité chez lui. Le romn dépenit l’Amérique des années 1960 et 1970.



    Nous rajoutons à la liste de L’Ecailler quelques autres ouvrages…



    - Les héros oubliés du Rock’nRoll : « Nick Tosches a commencé à écrire pour des magazines de rock, avant de se lancer dans le polar (cf. la très bonne réédition en Folio de Trinités). Il n'en a pas pour autant délaissé ses premières amours puisqu'il a déjà sorti Country : les racines tordues du rock n' roll (aux éditions Allia aussi) et qu'il nous offre ce coup-ci Héros oubliés de rock n' roll. "Le Blues, la country et leur bâtard prodigue le rock n' roll, ont en commun une chose fondamentale et envahissante : la connerie. Ils sont, pour l'essentiel, la musique de la folie et non de la sagesse"… le ton est donné est on est loin des papiers compassés, des articles lissés ; Tosches la gouaille vous offre le début de la légende, dans un style décapant et truculent, vous parle des fondateurs, sans qui Elvis ne serait pas là, vous fait rire et découvrir le rock n' roll, avec des propos rock n' roll. Yeah !!! » avis sur le site http://www.entre2noirs.com
    - Son premier ouvrage, Hellfire, biographie de Jerry Lee Lewis publiée en 1982, le place d'emblée au rang des écrivains majeurs de la scène musicale. Les biographies qu'il écrit par la suite retracent les itinéraires de Dean Martin, Michele Sindona, Sonny Liston, Emmett Miller (un des derniers chanteurs de minstrel show) et Arnold Rothstein. Nick Tosches a également publié un recueil de poésie, Chaldea, et trois romans : Cut Numbers, Trinities et In the Hand of Dante. Ce dernier est considéré par l'auteur lui-même comme son meilleur ouvrage. Ses textes ont en outre été publiés dans les revues Vanity Fair et Esquire. Il fut l'un des plus grands critiques de rock américains. Son dernier roman, Le roi des juifs, vient de paraître chez Albin Michel. Ses écrits ont été regroupés dans un recueil : The Nick Tosches Reader.



    - "Dieu a tort" de J.J. Busino considéré par certains comme le polar rock par excellence. Un producteur musical à l'affût de tout bon nouveau commercial tue au hasard des êtres qui ont le malheur de croiser sa route. Dans le métier, l'homme est considéré comme génial et complètement barge, violent et frappadingue. Mais il a l'oreille... et un besoin dément de pureté chez les autres, au point de jouer lui-même au Créateur. On y apprend entre autre comment baiser une table de mixage. L’éditeur annonce : « Le sac d'une femme reste un mystère au même titre que le cerveau humain. Les clés mirent le temps d'une psychanalyse à sortir de sa besace. Ce soir la serrure de la vieille porte d'entrée s'ouvrit sans poser de problème. ll entra dans l'allée et chercha à tâtons l'interrupteur. La montée d'escalier était dans l'obscurité complète et les kirs royaux qu'elle avait bus avec ses compagnons d'université la firent presque chuter. Elle se rattrapa à quelque chose qu'elle mit un moment à reconnaître comme un bras. Elle descendit le long du membre et découvrit une main serrant quelque chose. Comme si un membre supérieur se promenait seul dans la nuit dans les allées, elle demanda à l'obscurité s'il y avait quelqu'un. Dieu, en parfait administrateur, reprend toujours d'une main ce qu'il donne de l'autre. Par l'auteur de Un café, une cigarette. »


    On pourrait citer bien d’autres auteurs comme David Peace entr’autres. Nous avons choisi, en dernier lieu , de citer la collection « Polar Rock » aux Editions Mare Nostrum :

    « Sex, drugs and rock 'n' roll » est la fameuse maxime de Ian Dury. Voici venu le temps du polar rock "où les héros s'envoient des rails et baisent les étoiles". Fort de ce beau constat, Serguei Dounovetz, a créé la collection Polar rock chez Mare Nostrum.

    Il a répondu aux questions de Fluctuat et nous vous reproduisons un extrait concernant le musicien de rock et l’auteur qu’il est : « Je suis un auteur de littérature de genre. J’ai été publié notamment au Fleuve Noir. Le polar est mon genre littéraire de prédilection. Mais avant de jouer de la plume, à la fin des années 1970, j’étais chanteur et guitariste rythmique dans un groupe de rock parisien qui s’appelait "Les Maîtres nageurs". Tous mes bouquins transpirent le rock. Dans mes histoires les protagonistes en écoutent. Je cite parfois quelques groupes, non pas pour faire "genre", juste pour donner une indication au lecteur, afin qu’il situe un peu mieux les goûts de mes personnages, leur façon de fonctionner. Mes héros sont le plus souvent issus de milieux marginaux, underground, où la musique fait partie intégrante de leur vie. De plus, j’écris le plus souvent mes romans en écoutant du Rock. Il n’est pas rare que j’attaque un chapitre avec NOFX ou The Ramones à fond les ballons ».

    L’idée de créer une série de polars autour du Rock lui serait venu d’une discussion de comptoir avec Jean-Bernard Pouy, créateur du Poulpe. « C'est un fêlé de Rock, dit-il ».

    Et il ajoute : « Les auteurs que j’approche sont de ma génération. On a bouffé du rock depuis tout petit. En 1976, quand les Pistols déboulent, on a 18 ans. Les mecs qui ont traversé les Seventies pendant leur adolescence et qui ont tripé sur le Rock’n roll ne peuvent pas en sortir indemnes. Ils sont marqués, d’autant plus pour des auteurs de polar.
    Il y a un lien direct entre le roman noir et le rock, le rythme de l’écriture, le style nerveux, la puissance de feu, la violence, le sexe, la défonce, la poésie et d’autres ingrédients que l’on retrouve dans ces deux cultures.
    Nos vieux faisaient du polar Jazzy, feutré, whisky et petites pépées. Nous, les héros de nos histoires s’envoient des rails et baisent les étoiles… »


    Pour les propos recueillis par Maxence Grugier, allez à l’adresse ci-dessous :

    http://www.fluctuat.net/5958-Polar-Rock-editions-Mare-Nostrum



    Serguei Dounovetz a écrit en 2000 « Fleur de bagne » dont le résumé illustre l’esprit de la collection Polar Rock : « J'aime deux choses dans la vie : ma guitare et ma fleur de bagne. Un tatouage n'est jamais innocent, il respire, il a sa propre histoire et la foutue greluche qui tortille ses fesses sur mon avant-bras est loin d'être innocente. Pulchérie aussi a un tatouage, plus intime, plus près du corps. Pulchérie, c'est ma gonzesse et elle est en cloque jusqu'aux yeux. Je déteste les femmes enceintes, alors je m'accroche à mon tatouage. Sur l'écho, il semblerait que ce soit une petite pisseuse qui se pointe. Je suis jouasse, mais j'ai peur. Surtout depuis qu'une bad girl a laissé en consigne, dans l'étui de ma guitare, un bon kilo de coke sans que je puisse m'empêcher de mettre le nez dedans. Ce truc, ça aiguise le tempérament, mais ça attise aussi les convoitises et les représailles. Maintenant, j'ai un tueur qui me colle aux tiagues et le tatoueur qui veut s'envoyer ma fleur de bagne. Un tatouage n'est jamais innocent..


    Les romans de la collection Polar Rock sont carrés comme une pochette de 45 tours, ou de CD 2 titres. Rapide, concis, immédiat, comme une novella (petit roman autour de 100 pages).
    Le but est que le lecteur lise le texte d’une traite sans lâcher le tempo.

    Finalement le polar rock, il faut qu’il sonne « Rock’n roll ». C’est une alchimie, ça s’invente pas, tu es Rock ou pas.

    Déjà parus dans la collection Polar rock :

    Serial Loser de Pierre Hanot
    Fleur de bagne de Serguei Dounovetz
    Un grand bruit blanc de Laurent Fétis
    A paraître :
    Les portes du garage de Thierry Crifo
    Nota : Jean-Bernard Pouy, Jérôme Leroy et Marcus Malte ont également accepté de signer un polar chez Mare Nostrum.



    Bonus :

    Biblioblog : Philippe Carrese, romancier, cinéaste et musicien a été interviewé par Laurence… Comme il ne s’est pas exprimé à l’Alcazar, nous lui donnons la parole…

    Extrait sur le polar et la musique :

    « Laurence : Dans ces trois romans, la musique prend une place de plus en plus importante. Pratiquement absente dans « Trois jours d'engatse » (1994), anecdotique dans « Conduite Accompagnée » (2002) elle prend toute ses aises dans « Une belle histoire d'amour » (2003). Je sais que vous êtes par ailleurs musicien de Jazz. Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de mêler réellement la musique à vos écrits?

    Philippe Carrese.: J’ai essayé de ne pas tout mélanger, surtout de ne pas tomber dans ce cliché, justement, du polar associé avec le jazz des années cinquante, et qu’on retrouve encore aujourd’hui dans nombre de romans qui se veulent pourtant contemporains. Les approximations et les lieux communs qui courent dans et autour des romans noirs me nifflent particulièrement. Ça me parait aussi tartignole (et aussi vain, aujourd’hui) de décrire un détective avec un imper dans un bureau avec machine à écrire éclairé par le soleil qui filtre a travers les stores, que de lui faire écouter du jazz dans un bar enfumé. Et surtout quel jazz ? (et surtout quel bar ? A Marseille, il n’y a plus un seul lieu où on puisse écouter du jazz). Cette musique est suffisamment riche et vivante pour éviter les éternels standards éculés. Des qu’il s’agit de musique, je deviens maniaque. C’est un univers qui me touche trop.

    L : Pourrait-on imaginer un futur roman où la musique serait le ressort principal de l'intrigue?

    P.C.: Absolument. Mais ça deviendrait alors peut-être un livre pour spécialistes. Je ne sais pas encore. Une course poursuite entre Stravinsky et les contrebassistes du Sacre du Printemps qui refusent de désaccorder leurs instruments ? Un roman à tiroirs, avec trois histoires simultanées sur Charles Ives ? Un roman construit sur le modèle structurel et harmonique de la valse de Ravel ? Ça ne sera peut-être pas le prochain, mais un de ces jours…"


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  • Jean Proal, ecrivain-poète

    "Et il y a de la poésie dans son œuvre. C'est essentiel… Elle est là avec des bonheurs d’expression extraordinaires, des délicatesses émouvantes et surtout une perception aiguë de la vie profonde que cachent les humains silencieux… Il prend le lecteur et ne le lâche plus. Son style simple fait corps avec l’atmosphère". ( Louis Brauquier )




    Jean Proal, un romancier français qui mettait de la poésie dans ses écrits et dans sa vie. Il est né à Seyne-les-Alpes le 16 juillet 1904. Il écrit son premier roman Tempête de printemps à 28 ans. Des écrivains comme Max Jacob, Cendrars, Giono, Roger Martin du Gard, Marie Mauron... l'encouragent. Son œuvre se montera à une dizaine de romans et quelques autres récits ou entretiens. En 1950, il vient habiter Saint-Rémy-de-Provence où il se nouera d'amitié avec Aragon et des peintres tels que Hans Hartung, Mario Prassinos... Il reçut le Grand prix du roman de la société des gens de lettres pour De sel et de cendre en 1953 et fut Premier grand prix de Provence pour l'ensemble de son œuvre en 1961.

    Par une écriture sobre, il voulait être : "un raconteur d'histoires humaines pour faire rêver les hommes. En somme être le prisme qui décompose la lumière."

    A ses derniers instants en 1969, il écrivait ces mots : « C'est la lumière qui me fait respirer».

    Jean Proal fut un homme de nature effacée et modeste, peu enclin à se faire valoir – ce qui ne favorisera pas son succès et surtout sa célébrité durable… Son écriture a été saluée par Louis Brauquier : « Il y a de la poésie dans son œuvre… Elle est là avec des bonheurs d’expression extraordinaires, des délicatesses émouvantes et surtout une perception aiguë de la vie profonde que cachent les humains silencieux… Il prend le lecteur et ne le lâche plus. Son style simple fait corps avec l’atmosphère. »

    A la question « Pourquoi conserver la mémoire? » il a répondu :
    « C'est pour eux, c'est pour ma race, c'est pour ces durs paysans dont je regarde souvent la photo jaunie et qui sont les parents de mon père, ces durs paysans de la dure montagne, c'est pour mon grand-père le maçon, pour les ménages et les lessives que ma grand-mère allait faire chez les autres, c'est pour ceux-là que je n'ai pas connus: les paysans, les maçons, les cordonniers, les journaliers, tous ceux dont le sang a fait mon sang.
    C'est pour la peine sans gloire et sans profit qu'ils ont tiré toute leur vie obscure, c'est pour leurs mains crevassées, pour leurs yeux fatigués, pour leur échine endolorie. »
    Jean PROAL - Journal , 30 décembre 1935

    En 1995 les Editions de l'Envol à Mane, en Provence, ont entrepris de rééditer l'œuvre injustement oubliée de Jean Proal, essentiellement les romans qu'il avait publiés chez Denoël entre 1932 et 1948. Cette belle initiative n'a pas eu le succès escompté et les Editions de l'Envol ont dû déposer leur bilan.

    En mai 1998 a été fondée à Mane une Association des Amis de Jean Proal, qui a fait l'effort de racheter une importante partie du stock des éditions de l'Envol menacé de mise au pilon. Cinq titres sont désormais disponibles à leur adresse : amis.jean.proal@orange.fr.

    Pourquoi conserver la mémoire de Jean Proal ? L’association des Amis de Jean Proal , qui a publié un premier bulletin, répond en présentant une biographie complète de l’écrivain à l’adresse ci-dessous :

    http://www.litterature-lieux.com/EsMaker/index.asp?Clef=26&Page=1

    Dans cette biographie, Louis Brauquier dit encore : « L'œuvre de Jean Proal est d'une qualité exemplaire. »



    La revue "JEAN PROAL, une écriture saisissante" propose, dans un entrecroisement constant, la présentation de la vie et de l'œuvre de l'auteur.

    Le bulletin n°1 "JEAN PROAL, une écriture saisissante" est disponible à l'association. Publication par l'association, et écrit par Anne-Marie Vidal & Paul Peyre. Il est à 8 € pour les adhérents, 10 € pour les autres acquéreurs En cas d'envoi, ajouter 1,50 € Chèque à l'ordre des "Amis de Jean Proal"






    Les titres disponibles des ouvrages de Jean Proal sont :



    Tempête de Printemps : Ce premier roman publié de Jean Proal , en 1932 par Denoël, fait partie du triptyque le " Maître du jeu " . L'écriture audacieuse restitue la singulière énergie torrentielle de la jeunesse, ses légèretés, ses tourments .

    À hauteur d'homme, sa suite…

    [Pour Tempête de Printemps, vous pouvez aller voir le journal de l’éditeur Robert Denoël – année 1932 à l’adresse ci-dessous:
    http://www.thyssens.com/01chrono/chrono_1932.php ]




    Montagne aux solitudes : Paru chez Denoël en 1944 cet ouvrage est le récit, sous forme de journal, d'un amour contrarié qui nous conduit des forts de la rade de Toulon à Moustiers et la forêt d'Aups . Revient le thème récurent de la solitude, cette " solitude qui a fait le mal ".





    De sel et de Cendre : Roman d'un douloureux et lucide amour secret, mais également roman de la Camargue, brûlante, âpre, où bêtes et gens doivent se battre pour gagner leur place au soleil . Paru chez Julliard en 1953 et couronné du grand prix du roman de la société des gens de lettres, l'ouvrage, vite épuisé, était devenu introuvable .



    Histoire de Lou : Paru en 1995 chez Gallimard, cet hymne à la nature, la beauté, l'amour, plein d'humour, aux résonances subtiles d'une philosophie écologique tempérée, occupe une place particulière dans l'oeuvre de l'écrivain, oeuvre qui vit le jour grâce au soutien que ne cessa de lui prodiguer Jean Giono : " la source est bonne et l'eau est claire " .

    Prix : 10 euros + Frais d'envoi (chèque à l'ordre de l'Association des Amis de Jean Proal)
    Les adhérents bénéficient de 20% de remise sur les rééditions de Jean Proal rachetées par l'Association.

    On peut trouver en cherchant bien :



    Suite montagnarde :
    Paru en 1948 aux éditions Denoël, ce recueil de nouvelles est un hommage sobre et envoûtant à un bout de territoire niché dans les Alpes, ce pays où l'on "voyait s'arrêter les transhumants". Mêlant à la fois le récit, l'essai et des fragments de journal, Suite montagnarde s'attache à percer l'intimité de l'âme de ces citoyens exilés au bout des horizons, entre ciel et roche, entre pente et glace. La rudesse des sentiments, la solitude des hommes, la lutte "d'égal à égal" avec les bêtes, le bonheur de chasser la truite, des souvenirs précis d'enfance sont autant de dialogues silencieux et de traces invisibles qui guident le lecteur à travers les secrets d'un monde retiré. Attentif aux choses, Jean Proal dit d'une voix simple et authentique la peine et la joie, l'agonie et la jouissance d'habiter cette contrée -cette matrice- aux pouvoirs presque ensorcelants. Éditions de l'Envol



    S'ARRÊTER un moment avec Jean PROAL, Petit collectif autour de Jean Proal : Paul-Louis Bessy, Vincent Girard, Jacques Moulin, Jean-Yves Vallat, Anne-Marie Vidal, Jean-Paul Zuanon ...



    L’avis éclairé d’une lectrice sur l’auteur : Lettres (extraits) de Fanny Dechanet-Platz ( chercheuse et universitaire) adressées à Madame Anne-Marie Vidal, Présidente de l'association des"Amis de Jean Proal" :

    Pour "saluer Jean Proal"
    Je suis en train de finir Tempête de Printemps. C'est sans aucun doute l'un des plus beaux textes que j'aie lus sur l'adolescence et qui me fait penser à cette phrase de Proust dans les Jeunes filles : "L'adolescence est le seul temps où l'on ait appris quelque chose." Je suis surtout frappée par l'économie et la puissance (l'une s'alimentant de l'autre d'ailleurs, et le premier terme n'étant pas du tout péjoratif...) de l'écriture de Proal dans ce texte. Tant la forme de cette écriture que le fond. Les phrases sont simples, mais les mots choisis, ajustés. Ils frappent dans le mille.
    Quant à la peinture des hommes et de leurs luttes, je crois que c'est là que s'exprime le mieux cette puissance, le caractère torrentiel des sentiments, des rêves, des aspirations qui emportent toutes les convictions et les conventions sur le passage, transforment, transfigurent et finalement fondent l'être.
    Je vais poursuivre ces lectures avec vraiment l'impression de pénétrer une terre, un espace nouveaux. Je regarde les montagnes qui m'environnent différemment, je vous assure. Et elles me renvoient à l'homme. Je me dis d'ailleurs que ces montagnes dont parle Proal, le Pic, les travaux des champs, la cueillette de la lavande, tout, sans cesse, renvoie à l'homme, parle de l'homme, de ses exigences, de son exigence envers lui-même, de cette "hauteur d'homme" à laquelle on se mesure en toute circonstance. Sylvain se bat bien plus contre lui-même, à l'intérieur de lui-même (comme au début, lors de la périlleuse ascension) que contre les gendarmes, ses parents ou l'homme de la fête. Il se mesure. Il prend la mesure de lui-même. Et la présence de la montagne, peut-être, sa colossale et tranquille majesté, mais en même temps sa domination indubitable, rendent le défi plus difficile à relever. Cantonner Proal à l'étiquette d'un écrivain "régionaliste" paraît ainsi un contresens terriblement réducteur. C'est ne pas percevoir le sens du texte, qui est bien plus émotionnel, sensitif, intuitif, qu'intellectuel, me semble-t-il, et peut-être est-ce pour cela que certaines personnes n'y sont pas "sensibles". Les sentiments, les caractères sont traités par un poète et non par un romancier qui analyserait une situation ou des personnages. Ils sont donnés "en masse", "en bloc", "dans le vif". C'est ce qui me rend cette écriture bien plus chère.
    Je voulais vous écrire plus longuement d'abord pour vous dire mon enthousiasme à la lecture de Proal. Je suis très très profondément touchée par les deux premiers volumes, dont je vous avais déjà parlé, mais aussi par Les Arnaud, qui est de la même trempe. Firmin, Nore et Noël sont extraordinairement attachants. J'ai été soufflée par la première partie car on s'attend à la mort de Nore dès la première page et sa petite vie fragile nous tient en haleine pendant la moitié du livre! Tout le combat qui se livre dans la tête et dans le coeur de Firmin à propos de la route, visible seulement dans son espionnage des piquets, son refus ensuite de voir les ingénieurs travailler, le déplacement du piquet au pied de son arbre, et finalement, une forme d'acceptation revancharde avec les barrières de bois blanc, revanche balayée parce que la route ne se fera pas... tout ce combat est bouleversant. Je viens d'une famille de paysans, du côté de mon père, mon grand-père avait une ferme dans l'est de la France : je vous assure que je connais des visages qui auraient pu être celui de Firmin !
    J'ai aussi beaucoup aimé Montagne aux solitudes parce qu'il réagence des thèmes présents dans les autres romans, mais d'une autre manière, notamment avec le motif des tableaux, qui disent ce que l'introspection n'a pas encore trouvé, avec le motif du journal qui fait jaillir le récit du personnage et lui donne sa consistance au moment même où il la cherche (c'est en quoi il m'a un peu fait penser à certains textes de Bosco). Et toujours cette absence de complaisance, cette adhésion des personnages à 100% avec eux-mêmes, sans compromission.

    J'ai poursuivi mes lectures (Les Arnaud puis Montagne aux solitudes) et j'ai commencé hier Histoire de Lou. Comme vous voyez, toujours dans "l'ordre", même si je perçois bien les différences de style. Que vous dirais-je ? C'est magique !
    Les trois premiers romans me renvoient à quelque chose de très personnel (je dirai de très "familial") dans leur dureté, le rapport à la terre, le silence des êtres. Il y a en revanche quelque chose de bosquien dans Montagne aux solitudes, mais coupant, âpre. On retrouve Bosco avec le motif du journal intime, de l'écriture à la recherche d'un sens notamment. Et l'origine de Jean, le personnage de son père font un peu penser aux Caraques de Bosco.
    Histoire de Lou (mais je n'ai lu qu'une trentaine de pages) m'a immédiatement fait penser à Giraudoux. La veine poétique et l'humour sont ceux d'Intermezzo, par exemple.
    J'aime énormément et je veux défendre ces textes.
    [Fanny Dechanet-Platz]

    SITE DE L’ASSOCIATION : http://www.litterature-lieux.com/amis-jean-proal

    BONUS : Si vous voulez faire des recherches sur des auteurs et des parutions au temps de Robert Denoël, vous avez un index sur le site du journal de l’Editeur à l’adresse suivante :
    http://www.thyssens.com/01chrono/xchrono.php



    Yahoo!

  • l’Islam de Boualem Sansal  et la  difficile tolérance.

    Avertissement : Les ouvrages que nous vous présentons n’ont pas pour objectif d’alimenter le racisme et la xénophobie (bien au contraire) mais d’informer sur une compréhension mutuelle des questions soulevées à tout démocrate par les fanatismes religieux ou non.



    Boualem Sansal et le Village de l'Allemand:

    Boualem Sansal
    , né en 1949, vit à Boumerdès près d'Alger. Ingénieur de formation, docteur en économie, tour à tour enseignant à l'université, chef d'entreprise, puis haut fonctionnaire, il entre en littérature grâce à son amitié avec l'écrivain Rachid Mimouni, qui l'incite à écrire.
    En 1999, Gallimard publie son premier roman, Le Serment des barbares, salué par la critique. En cinq romans, il est devenu l’un des écrivains algériens d’expression française majeurs. Aux éditions Gallimard, Vient de sortir ce cinquième roman : " Le village de l’Allemand ". Tiré d’une histoire authentique, ce roman est plus que dérangeant : Deux frères d’une cité dite sensible de la région parisienne ont été élevés par une mère algérienne et un père allemand. L’un des deux, Rachel, réussit comme cadre dynamique bien intégré dans la société tandis que l’autre, Malrich, connaît la galère de la plupart des gosses de banlieues pauvres. Les deux frères ont 14 ans de différence d’âge et suivent des voies qui les éloignent l’un de l’autre jusqu’au drame familial : les parents sont égorgés en 1994 par des terroristes du GIA dans le village d’Aïn Deb, près de Sétif. Par la suite, Rachel, l’aîné, se suicide en laissant un journal dans lequel il dévoile le secret de famille : leur père Hassan Hans, alias " Mourad " , devenu un chef de village et Moudjahid, est un nazi, le Hauptmann SS Hans Schiller qui a sévi dans des camps d’extermination. Il a échappé à son arrestation et s’est réfugié au moyen-orient où il a refait sa vie et est devenu un conseiller du " FNL ". Au delà de l’assassinat horrible de ses parents, Rachel n’a pu supporter la révélation du passé et de la vraie personnalité de son géniteur, parce que " Se découvrir le fils d’un bourreau est pire que de l’avoir été soi-même ". Il se suicide pour expier les fautes de son père. Le cadet, Malrich, passe sous la coupe de ceux que l’auteur compare aux Nazis : "  Ils est trop tard, les Islamistes sont là, bel et bien incrustés et nous poieds et poings liés. S’ils ne nous exterminent pas, ils nous empêcheront de vivre. Ils feront de nous nos propres gardiens… Nous espérons des Kapos ". Voilà un auteur qui ne manque pas de courage, lorsque l’on sait qu’il vit à Boumerdès, près d’Alger. Il aborde le thème du fanatisme religieux sans concession. Vous trouverez une interview en vidéo à l’adresse ci-dessous :

    http://tempsreel.nouvelobs.com/videos/index.php?id_video=2590




    Le Village de l’Allemand : Présentation du livre par l’éditeur
    " Basé sur une histoire authentique, le roman propose une réflexion véhémente et profonde, nourrie par la pensée de Primo Levi. Il relie trois épisodes à la fois dissemblables et proches : la Shoah, vue à travers le regard d'un jeune Arabe qui découvre avec horreur la réalité de l'extermination de masse ; la sale guerre des années 1990 en Algérie ; la situation des banlieues françaises, et en particulier la vie des Algériens qui s'y trouvent depuis deux générations dans un abandon croissant de la République. Sur un sujet aussi délicat, Sansal parvient à faire entendre une voix d'une sincérité bouleversante. "



    Le Serment des barbares :
    " Le roman de Boualem Sansal s'ouvre sur une grande et puissante description de la petite ville de Rouiba, non loin d'Alger. Là, comme partout en Algérie, on peut mesurer la métamorphose des villes et la métamorphose des hommes que ces trente dernières années ont transfigurés tragiquement. Après trente ans justement, Abdallah, un modeste ouvrier agricole parti travailler en France, de retour enfin au pays, ne reconnaît plus ni la terre, ni les siens. "J'ai laissé un paradis, je retrouve un enfer", confie-t-il à son frère. Absent au monde, ressassant les souvenirs d'une période heureuse où il travaillait au service des colons, Abdallah l'incompris, le marginal, se retire dans une vieille bicoque, à la sortie de la ville, près du cimetière chrétien. Un jour, on le retrouve assassiné. À ses côtés, un autre homme a été tué. Il s'agit de Si Moh, une sorte de petit parrain local, l'antithèse complète d'Abdallah. Larbi, un vieil inspecteur qui tente d'éviter comme il le peut toute forme de corruption, mène l'enquête. Le Serment des barbares est un roman unique sur l'histoire de l'Algérie. Amer et désenchanté, Boualem Sansal brosse un portrait et une histoire sans concession de son pays. Mais aussi critique soit-elle, cette vision est supplantée par une langue poétique et passionnée, l'attachement indéfectible de l'auteur à son pays natal s'y lit à chaque phrase. Le Serment des barbares a reçu en 1999 le prix du Premier Roman ". –- commentaire de Denis Gombert



    Dis-moi, le paradis : Présentation de l'éditeur
    Au Bar des Amis, sur les hauteurs de Bab el-Oued, on discute beaucoup. On y refait le monde en général, et l'Algérie en particulier. Le patron, Ammi Salah, ancien fellagha revenu de tout, accepte que son établissement se transforme chaque jour en agora tapageuse. Chacun a son histoire à raconter, sa vision de l'avenir ou du passé à faire valoir ou à inventer. De ces tonitruantes controverses émerge plus particulièrement l'histoire de Tarik, l'un des habitués, médecin dans un hôpital d'Alger. Tarik raconte comment il a récemment traversé l'Algérie en compagnie de deux de ses cousines, revenues de l'étranger pour aller voir leur mère mourante dans le sud du pays. Un personnage mystérieux incarne le désarroi du peuple algérien : c'est un enfant mutique recueilli en route par Tarik, qui garde les yeux grands ouverts sur un passé indicible. Le voyage permet à Tarik de dresser un inventaire de l'Algérie contemporaine, entre farce et cauchemar, et son récit autorise les ivrognes volubiles du Bar des Amis à déployer leurs précieux commentaires. On retrouve ici la verve rabelaisienne de Boualem Sansal, ses critiques cinglantes ou cocasses, son exceptionnelle vitalité littéraire.

    Quatrième de couverture
    " De Trotsky à Malraux, aller et retour, en passant par Jospin, via Freud, Adler, Fraenkel, Sperber... M'autorisant ces échappées belles, promenades et flâneries, je ne voudrais pas laisser croire que tout se tient. C'est plutôt que les vies nous disent aussi ce qui circule, souterrainement, des uns aux autres, l'inconscient des parcours et des pensées, les liens obscurs des époques et des individus, la magie des idées surtout. Entre fleuves et ruisseaux, je m'efforce de suivre ces courants-là qui, d'ordinaire, ne se donnent pas à voir. "



    L’enfant fou de l’arbre creux
    " Pour Boualem Sansal, "on ne parlera jamais assez dans les siècles à venir" du pénitencier de Lambèse, en Algérie. Après une rapide esquisse du passé de l'établissement, chargé de journées toutes aussi absurdes et violentes, l'auteur nous entraîne en l'an de grâce 1995. L'on y assiste aux dialogues incessants entre deux condamnés à mort : Pierre Chaumet et Farid. Chacun s'y raconte et donne les raisons qui l'ont conduit en prison. Si le Français, venu en Algérie pour y retrouver sa mère inconnue, est accusé d'avoir découvert des racines outrageusement profondes à la guerre d'indépendance, l'Algérien, lui, vaut son internement à ses actions islamistes. À travers ces deux destins, Boualem Sansal dit sans peur, loin des clichés, le paysage algérien d'hier et d'aujourd'hui. Le poste de haut fonctionnaire qu'occupe l'écrivain lui confère la distance et la clairvoyance nécessaires pour parler de l'Algérie. Le Serment des barbares (1999), son précédent et premier roman, osait la même audace, à travers une langue déjà truculente et baroque, soucieuse de dire le vrai. "--Laure Anciel

    Présentation de l'éditeur:
    Dans le sinistre bagne de Lambèse, en Algérie, de nos jours, deux détenus condamnés à mort dialoguent : un français, Pierre Chaumet, et un algérien, Farid. Pierre est né en 1957, à Vialar (aujourd'hui Tissemsilt). Revenu clandestinement en Algérie afin de retrouver sa mère, qui l'a abandonné à sa naissance, il a découvert un pays qui n'en finit pas de vivre avec ses fantômes. Il a découvert, surtout, des vérités dangeureuses sur certains aspects de la guerre d'Indépendance. Farid, lui, a participé aux atrocités commises par les islamistes ou par ceux qui les ont cyniquement utilisés.



    Harraga : Présentation de l'éditeur
    Une maison que le temps ronge comme à regret. Des fantômes et de vieux souvenirs que l'on voit apparaître et disparaître. Une ville erratique qui se déglingue par ennui, par laisser-aller, par peur de la vie. Un quartier, Rampe Valée, qui semble ne plus avoir de raison d'être. Et partout dans les rues houleuses d'Alger des islamistes, des gouvernants prêts à tout, et des lâches qui les soutiennent au péril de leur âme. Des hommes surtout, les femmes n'ayant pas le droit d'avoir de sentiment ni de se promener. Des jeunes, absents jusqu'à l'insolence, qui rêvent, dos aux murs, de la Terre promise. C'est l'univers excessif et affreusement banal dans lequel vit Lamia, avec pour quotidien solitude et folie douce. Mais voilà qu'une jeune écervelée, arrivée d'un autre monde, vient frapper à sa porte. Elle dit s'appeler Chérifa, s'installe, sème la pagaille et bon gré mal gré va lui donner à penser, à se rebeller, à aimer, à croire en cette vie que Lamia avait fini par oublier et haïr.

    Il faut citer aussi :



    Poste restante - Alger : Lettre de colère et d'espoir à mes compatriotes - Présentation de l'éditeur : " En France, où vivent beaucoup de nos compatriotes, les uns physiquement, les autres par le truchement de la parabole, rien ne va et tout le monde le crie à longueur de journée, à la face du monde, à commencer par la télé. Dieu, quelle misère ! Les banlieues retournées, les bagnoles incendiées, le chômage endémique, le racisme comme au bon vieux temps, le froid sibérien, les sans-abri, l'ETA, le FLNC, les islamistes, les inondations, l'article 4 et ses dégâts collatéraux, les réseaux pédophiles, le gouffre de la sécurité sociale, la dette publique, les délocalisations, les grèves à répétition, le tsunami des clandestins... Mon Dieu, mais dans quel pays vivent-ils, ces pauvres Français ? Un pays en guerre civile, une dictature obscure, une République bananière ou préislamique ? A leur place, j'émigrerais en Algérie, il y fait chaud, on rase gratis et on a des lunettes pour non-voyants. "



    et Petit éloge de la mémoire : Quatre mille et une années de nostalgie - Présentation de l'éditeur : " C'est le plus lointain, celui que j'aime à explorer, qui me donne le plus de frissons. Ecoutez-moi raconter mon pays, l'Egypte, la mère du monde. Remplissez bien votre clepsydre, le voyage compte quatre mille et une années et il n'y a pas de halte. Jadis, en ces temps forts lointains, avant la Malédiction, j'ai vécu en Egypte au pays du Pharaon. J'y suis né et c'est là que je suis mort, bien avancé en âge... "




     
    La philosophe Cynthia Fleury :

    Cynthia Fleury
    est Research Fellow et Associate Professor à l'American University of Paris ( School of Government ). Ses travaux portent sur les conduites entropiques des démocraties, les outils de régulation démocratique et de gouvernance publique. Dans le cadre du CNRS (UPS 2262), ses travaux portent sur l'impact des nouvelles technologies de l'information et de la communication sur la définition des enjeux et des dispositifs démocratiques, ainsi que sur la refonte d'une théorie du politique dans le cadre d'une théorie de la communication. Elle est Maître de Conférences à l'IEP ( Institut d’Etudes politiques) de Paris. Sa conférence porte sur les " Principes, les Pratiques et les Pathologies des démocraties adultes " (Enjeux Politiques) et l'usage perverti ou rénové des fondamentaux démocratiques. Elle a publié plusieurs livres dont Dialoguer avec l'orient, (2004, PUF), Les pathologies de la démocratie (Fayard, 2005) et Imagination, imaginaire, imaginal (PUF, 2006). Elle est Conseiller scientifique du programme " Cap sur la diversité ", " programme départemental de communication, de formation et de réflexion pour une politique active d'intégration et pour l'égalité ".




    Difficile tolérance
    Un ouvrage en collaboration avec Charles Zarka : Ce traité sur la tolérance, qui occupe la plus grande partie de l'ouvrage, est suivi d'une réflexion critique de Cynthia Fleury qui porte sur les rapports entre l'Occident et l'Islam. Difficile tolérance se termine ensuite par un entretien entre les deux auteurs qui reprennent les principaux éléments de leur réflexion pour évaluer avec le lecteur l'applicabilité du concept de " structure-tolérance " dans le contexte de la France actuelle et, de façon moins spécifique, dans les autres démocraties constitutionnelles.
    Dans son essai, " La crise contemporaine de la tolérance : Islam ou Occident ", qui constitue la deuxième partie de Difficile tolérance, Cynthia Fleury s'engage dans la tâche d'interroger la tradition arabo-musulmane sur la notion de tolérance. Elle se livre donc, dans cette perspective, à un travail de déconstruction idéologique de certaines croyances islamistes.
    Cynthia Fleury affirme que l'Islam n'a pas pu penser la tolérance alors que dès l'Hégire les pays arabo-musulmans se trouvaient dans une situation plurireligieuse voisine de celle de l'Europe au moment des guerres de religion. L'altérité ne peut pas exister pour l'Islam qui pense plutôt en termes de territoires, de domaines, de maisons : 1. la maison du frère, c'est-à-dire du même, dâr al islam, on y retrouve la famille, le clan, la tribu et 2. la maison de l'ennemi, dâr al harb, la maison de celui qui ne fait pas partie de dâr al islam. Le devoir de défendre ce domaine contre celui qui n'en fait pas partie c'est le jihad. Bien que la distinction des dâr ne se trouve littéralement ni dans le Coran ni dans la Sunna, elle demeure " indiscutée pendant de longs siècles " et la fracture qu'elle sous-entend fonde les scissions politiques et culturelles que l'on connaît. […] Tant que les dénominations de dâr al islam et de dâr al harb prévalent, l'éternité du jihad est obligatoire et la " guerre permanente " lui est indissociable.
    Cynthia Fleury considère par ailleurs que la dhimmitude souvent évoquée comme étant la forme qu'a pu prendre la tolérance chez les musulmans ne correspond aucunement à ce que l'Occident entend par tolérance. Le statut de dhimmî a été aboli en 1839 par un décret impérial ottoman, l'édit de Gülhane, mais il a perduré au-delà de cette date de façon officieuse. L'étranger, le vaincu, qui vivait dans le monde musulman d'avant 1839 était " protégé " par son statut de dhimmî. Ses vêtements et le type d'impôt qu'il devait payer le distinguaient du reste de la communauté. Protégé ou persécuté, ce qui semble certain c'est qu'il n'avait pas un statut de " citoyen " à part entière. Le dhimmî n'était pas un frère, mais il ne pouvait pas non plus être un ami parce que dans la perspective islamiste Dieu seul est l'ami. Dans ce contexte idéologique de l'Islam, la séparation des sphères privée et publique, du religieux et du politique ne peut pas non plus avoir lieu.
    Aucune religion n'est par essence tolérante, mais l'Islam, historiquement et pour des raisons idéologiques, n'a pas pu penser la tolérance. Après avoir voulu, dans son essai, mettre à l'épreuve le concept juridico-politique de " structure-tolérance ", elle se joint à Yves Charles Zarka pour échanger sur " l'applicabilité " de ce nouveau concept. Les deux auteurs tiennent des propos inquiets sur les perspectives de résolution des tensions actuelles entre l'Occident et l'Islam, celles qui ont cours en France plus particulièrement. Mais tout en réaffirmant avec vigueur les valeurs et les principes de la démocratie, cet entretien est aussi une occasion de prendre position contre une certaine tendance actuelle à la négociation et au compromis au sein de pays régis par une constitution libérale.



    Dialoguer avec l’Orient :
    " Le dialogue se serait-il rompu ? A-t-il d'ailleurs jamais réellement existé ? Nous vivons dans un monde divisé, ayant fait le deuil de l'idée de fraternisation universelle, toujours prompt à penser un usage territorial des concepts, l'irréductibilité des idéologies et les cultures en termes de " frontiérisation " indépassable. Or, pour modifier le contexte " sinistré " des relations de l'Occident avec l'Orient arabo-musulman où la concurrence des hégémonismes et l'intransigeance des volontés de domination prévalent de part et d'autre, pour redéfinir un horizon possible de la réconciliation, le " dialogue " est nécessaire. Sans doute, un nouveau dialogue, un dialogue à inventer ou à réinventer, peut-être à rénover. C'est en faisant " retour " à la Renaissance que l'on se propose de chercher des schèmes de dialogues permettant de s'articuler, de façon critique et généreuse, au monde contemporain, et d'inventer un nouveau rapport entre Orient et Occident. Ce " retour " n'a rien de passéiste. Il est au contraire une modalité de " réouverture " du dialogue avec l'Orient et la possibilité de lui découvrir une " mémoire ". Contre l'absence et l'oubli du dialogue actuels et la déchirure civilisationnelle, la reformulation de nos héritages communs semble l'unique ligne de fuite indépassable.

    Cynthia Fleury participe à de nombreux travaux collectifs et à diverses revues dont " Cités " :



    Hors série : L'Islam en France : Soixante-dix intellectuels prennent la plume pour appeler les musulmans de France à une "critique radicale" de leur vision du monde, dans un livre intitulé "L'Islam en France". Cette somme d'informations et recherches sur la communauté musulmane française, le Coran et les contextes historiques dans lesquels l'islam s'est développé, le discours et les méthodes actuelles des islamistes, devrait rapidement s'imposer comme un ouvrage de référence. C'est également un livre de combat, qui offre tous les outils intellectuels pour la réaffirmation des valeurs républicaines mises à mal par les intégristes musulmans, et leurs thuriféraires, plus ou moins conscients. Les trois concepteurs de L'Islam en France, Yves-Charles Zarka, directeur de recherche au CNRS, la philosophe Cynthia Fleury, également chercheuse au CNRS, et l'écrivain Sylvie Taussig ont sollicité quelque soixante-dix intellectuels – démographes, sociologues, philologues, anthropologues, historiens, islamologues, philosophes des religions..
    Dix Questions soulevées sur l'Islam en France : Un étrange secret : combien y a-t-il de musulmans en France ? - Le Conseil français du Culte Musulman : une solution ou un problème ? - Les territoires conquis sur la République - L'islam en trompe l’œil : presse, radio, télévision, Internet - À la recherche de l'identité perdue - Les femmes : infériorité et oppression - Les frontières du culte - L'argent de l'islam - Stratégies d'islamisation vers un islam européen ? - Islam : vers une phase critique ?

    Rappel : A la fin, il s’agit de s’interroger sur la " difficile tolérance " et les " dérives fanatiques ". Boualem Sansal est un démocrate. Cynthia Fleury est philosophe et chercheuse. Toute utilisation de leurs écrits à des fins racistes et xénophobes serait une incompréhension de leur sens ou un abus malveillant.





    Nous terminerons notre article en recommandant la revue « Fora ! La Corse vers le monde » dont la deuxième parution porte le titre : Corse et Maghreb, côte à côte
    . Un titre rappelant les paroles du philosophe corse, Jean-Toussaint Desanti : «  effacer la mer qui nous sépare et nous engloutit ». Cette revue, au delà des différences, met la culture corse au miroir d’autres cultures en montrant qu’il existe aussi des ressemblances. Chaque culture doit regarder l'Ailleurs pour mieux voir ce qu’elle est, comparer, admirer, échanger, partager et, au besoin, un peu copier ou disons s’inspirer…



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