• Collioure et la Corse côte à côte : U libru a l’acqua en Corse et un livre à la mer à Collioure.



    Du Vendredi 22 au Dimanche 24 août 2008, la quatrième édition du festival « Un livre à la mer» avec la présence de Corsicapolar qui présente le recueil « Piccule Fictions » de 30 nouvelles écrites par 26 auteurs au profit de l’association Handi 20 pour l’achat de fauteuils destinés aux handicapés.



    A Ajaccio, U libru a l’acqua, c’est  200 documents consultables tous les jours de l’été, de 10h à 19h, et ce à partir du 10 juillet, sur chaque plage corse où le dispositif est installé. Pour le confort de la lecture, des transats, des parasols et des chaises pour enfants seront également mis à disposition. Ce nouveau dispositif est dû au partenariat du service environnement, en charge de la gestion des plages et du réseau des bibliothèques et médiathèques de la Ville d’Ajaccio. U libru a l’acqua a été lancé cette année sur les  plages de Trottelo et du Ricanto.


    A Collioure « Un livre à la mer » est un festival qui, dans le même esprit de donner le goût de la lecture,  en est à sa quatrième édition. Cette année, l’association Corsicapolar y est invitée. Cela permettra de proposer le recueil « Piccule fictions » de l’operata NOIRS de CORSE qui a été réalisée pour rendre accessibles les plages corses aux handicapés pour qu’ils profitent aussi de l’opération « U libru a l’acqua ». 


    Programme: cliquer sur l'image.

    Cette année les organisateurs du Festival de Collioure  « Un livre à la Mer » rendent hommage à Antoine de Saint Exupéry (les puristes vous diront qu’il ne faut pas de tiret à Saint Exupéry), auteur célèbre du Petit Prince, ouvrage édité, après sa disparition,  en 1953 et vendu à plusieurs dizaines de millions d’exemplaires et qui serait la deuxième plus forte vente après la Bible. C’est un des écrivains les plus lus du 20ème siècle en France et à l’Etranger. Qui ne se souvient pas de la dernière phrase de ce chef d’œuvre sur la solitude : «  Ne me laissez pas tellement triste ! » 

    Il était aviateur et s’est dans la mer, comme Mermoz et d’autres, qu’il a disparu en 1944. Dans l’ouvgare « Vol de nuit », il fait souvent référence à la mer pour transmettre des sensations, lui qui avait échoué au concours d’entrée à l’Ecole navale. C’est en faisant son service militaire dans l’armée de l’air qu’il découvre sa passion pour l’aviation. Chez cet auteur, on trouve le thème de l’universalité, ceux de l’amitié, de l’amour et de la mort. Etait-il un humaniste ou un idéaliste ?  La question se pose encore chez les gens qui n’ont pas lu l’ensemble de son œuvre et qui se sont arrêtés sur quelques phrases de lui. Il a affirmé «la primauté de l’homme sur l’individu » en ajoutant «ma civilisation repose sur le culte de l’homme à travers les individus ». Chaque individu serait donc le dépositaire de ce que Saint Exupery appelle la dignité. Antoine de Saint Exupery avait son côté solaire avec notamment le Petit Prince : « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux ». C’est à partir du Petit Prince que le dimanche 24 août, square Caloni à Collioure, Jean-Philippe Ravoux fera une conférence-débat sur le thème
    «donner un sens à la vie – Le Petit Prince – plus grand traité de métaphysique du 20ème siècle. »

    Tout le festival sera l’occasion d’assister à des lectures d’extraits de plusieurs œuvres d’Antoine de Saint Exupery et sans doute de dissiper (chez ceux qui le connaissent mal) les ambiguïtés notamment de «Terres des hommes » et de « Vol de nuit ». Je pense notamment à cette morale du sacrifice, de l’exemple, de la punition et de l’obéissance au chef notamment chez un personnage comme Rivière dans Vol de nuit. L’auteur lui fait dire en parlant de ses subalternes : «  Ces hommes-là sont heureux parce qu’ils aiment ce qu’ils font et ils l’aiment parce que je suis dur. »

    Saint Exupéry fait appel surtout à la ferveur  que provoque l’héroïsme. Face au Petit Prince, qui, avec ses boucles d’or, représente le côté solaire de Saint Ex,  «se dresse le caïd de « Citadelle » dont se dégage –du granit noir- un profil inquiétant »  

    De ce conte philosophique inachevé, on relève des phrases comme : Je vis non des choses, mais du sens des choses… L’ homme disait mon père, c’est d’abord celui qui crée… Dans Terres des hommes, il écrit : «  Seul l’esprit, s’il souffle sur la glaise, peut créer l’homme. »





    En tant que Corse, enlevé le côté aristo d’Antoine de Saint Exupery , ce qui me touche chez lui c’est le côté Petit Prince, le coté poète… cet humanisme qui n’a rien à voir avec le cartésianisme : « On ne voit bien qu’avec le cœur ». Et peut-être aussi une partie de sa morale si je l’ai bien comprise. Peut-on parler de morale Nietzschéenne chez Saint Exupery ?  Sans doute, si on fait référence à l’élan vital.

    Pour moi, la morale de Saint Exupéry tire sa conception de l’action à laquelle il a voulu donner une traduction littéraire. Elle subordonne chaque démarche au respect de la dignité humaine qui doit s’imposer à la conscience. L’aviation a été pour lui l’occasion de découvrir le sens des responsabilités ainsi que ses propres limites. Il a voulu enseigner aux hommes la vanité de leurs désirs, l’inutilité de leurs richesses matérielles en les orientant vers ce qui, pour lui, s’est avéré essentiel. Il ne parle pas d’être le  surhomme d’une morale simpliste de l’héroïsme mais  il a cru à l’action et à l’amitié soudée dans le danger. Pour lui, l’épreuve et le courage n ‘ont pas de valeur en eux-mêmes s’ils ne s’affranchissent pas du culte de l’individu pour s’intéresser à la communauté des hommes. Il a porté un jugement désabusé sur la guerre et contre ce qu’ils désignaient comme des «idoles carnivores »…
    «  On peut déterrer les idoles de bois et ressusciter les vieux mythes qui ont, tant bien que mal, fait leur preuve, on peut ressusciter les mystiques du Pangermanisme, ou d’empire romain. On peut enivrer les Allemands de l’ivresse d’être Allemands et compatriotes de Beethoven. On peut en saouler jusqu’au soutier. C’est, certes, plus facile que de tirer du soutier Beethoven. Mais de telles idoles sont des idoles carnivores…  Celui qui meurt pour le progrès des connaissances ou la guérison des malades, celui-là sert à la vie en même temps qu’il meurt. Il est peut-être beau de mourir pour l’expansion d’un territoire, mais la guerre aujourd’hui détruit ce qu’elle prétend favoriser. » Et il ajoutait : «  Pourquoi nous haïr ? Nous sommes solidaires, emportés par la même planète, équipage d’un même navire. Et s’il est bon que des civilisations s’opposent pour favoriser des synthèses nouvelles, il est monstrueux qu’elles s’entre-dévorent. »

    Après cette modeste et très partielle présentation, si vous voulez découvrir ou redécouvrir Antoine de Saint Exupery, rendez-vous du 22 au 24 août à Collioure où trois jours lui seront consacrés..

    On peut trouver dans l’œuvre de Saint-exupery, des personnages de polar. Lui-même avait une face noire et désabusée qui apparaît dans certaines de ses écrits, notamment, lorsqu’après un atterrissage forcé dans le désert, il nous parle de sa mort : «  Je ne découvre plus rien en moi, sinon une grande sécheresse de cœur. Je vais tomber et ne connais point le désespoir. Je n’ai même pas de peine. Je le regrette : le chagrin me semblerait doux comme l’eau. On a pitié de soi et l’on se plaint comme un ami. Mais je n’ai plus d’ami au monde. Quand on me trouvera, les yeux brûlés, on imaginera que j’ai beaucoup appelé et beaucoup souffert. Mais les élans, mais les regrets, mais les tendres souffrances, ce sont encore des richesses. Et moi je n’ai plus de richesses. ».

    Le polar sera présent avec des dédicaces d’auteurs mais aussi avec un café littéraire sur le thème «  La Méditerranée et le polar », le samedi à 19 heures square Caloni, avec Gilles Del Pappas
    et Gildas Girodeau qui ont honoré de leur présence les deux premières éditions du fastival corse et méditerranéen à Ajaccio.






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  • "Bois de l'enfance", premier ouvrage écrit par Sophie Bureau qui a répondu à nos questions sans langue de bois:



    Nous avons rencontré Sophie Bureau, en juillet dernier, à la journée « Libri Aperti » organisée dans le beau village de Canari (Cap corse). C’est une auteure sympathique et en apparence plutôt calme. Elle vit dans la région parisienne et se trouvait en Corse pour ses premières dédicaces. Son ouvrage, « Bois d’enfance » édité par A Fior di Carta, mêle trois textes.
    Le premier "Bois d’enfance" est proustien et peut-être nostalgique. Il commence par « De l’enfance parfois restent une madeleine, un mistral gagnant, le parfum d’une tarte, une barbe à papa et autres choses. Moi, c’est le bois. » Au début était le bois ! Ne dit-on pas pour désigner les enfants qu’ils sont de la graine de bois de lit. Si la porte de la mémoire de la narratrice est de bois, la femme est de chair et donc sensible. Le second texte « La toile du temps » est court et poétique. Il commence ainsi : « Le moment est intense et fragile. Toute chose et tout être semblent si pleins du noir de la nuit qu’ils le sont tout autant d’une attente en suspens du bruit et de la vie» Une invitation à un voyage au bout de la nuit. Enfin le troisième «La fourmi et les cigales » est une adaptation fantastique de la fable. La narratrice, genre fourmi, s’offre des vacances en octobre dans un club au pays des cigales. Fatalement, elle se révolte! Vos gueules les cigales !… L’insecticide comme arme chimique d’extermination de masse ? Son plaisir à user de la bombe insecticide serait-il dû à des pulsions de meurtres qui n’épargneraient dans notre cosmos que les fourmis? …

    Un recueil de trois textes intéressants. Trois bons moments de lectures. Décidément, les Editions A Fior di Carta découvrent des femmes talentueuses qui écrivent des textes courts mais denses. Nous avions déjà annoncé les sorties de « Mystères d’âmes » recueil de nouvelles écrites par Martine Rousset et « La Vallée de Soummam », roman-témoignage écrit par Marie-Catherine Deville. Jamais deux sans trois ! Voilà Sophie Bureau avec « Bois d’enfance »dont la quatrième page de couverture nous dit : « Textes à priori sans relation les uns avec les autres… Du bois qui résonne à la mémoire d’une enfance, au temps sui hésite sur la marche à suivre, à la catastrophe du chef des hannetons, peut se poser la question de l’unité. Est-ce elle, celle qui raconte, l’unité ? Elle, comme tous les autres, prise dans les reliefs des rires et des pleurs et parfois particulièrement appelée par le besoin d’écrire ? Ou alors est-ce simplement lui : l’écrit ? Cet écrit qui souvent nous dépasse ferait ici l’unicité, tout rassemblé qu’il est lui-même dans ce petit recueil. »



    Interview de Sophie Bureau par Jean-Paul :

    Jean-Paul : Pourquoi, Parisienne, es-tu éditée chez un éditeur corse “A fior di carta” ?

    Sophie Bureau : D’abord, je voudrais préciser que je ne suis pas parisienne mais banlieusarde. Ca a une certaine importance dans la perception que les uns et les autres ont de l’espace en Ile de France. Un banlieusard ira facilement à Paris alors qu’un Parisien aura parfois du mal à venir en Banlieue. La banlieue pour lui représente une sorte de bout du monde, un lieu hors de ses frontières. En Ile de France, il y a aussi une différence entre le centre et la périphérie qui parle d’elle-même et qu’en tant que banlieusarde, j’ai intégré. Comme quoi la proximité géographique est parfois trompeuse.
    Tout ça nous conduit directement à ta question finalement, qui est aussi une question sur l’espace. Pourquoi un éditeur corse, pourquoi Jean-Pierre Santini ? Au début je pensais que c’était le fruit du hasard, le hasard des rencontres. Et puis finalement, si cela reste en partie vrai, j’ai un peu révisé mon jugement. Pour y avoir passé quelques moments, je me suis rendue compte que la Corse était très vivante au niveau culturel. Et je n’ai pas ressenti que cette culture appartenait à une “élite” comme cela peut se produire parfois en certain lieu, mais bien au contraire que les gens se l’appropriait et n’en étaient pas seulement les consommateurs. Peut-être cette dynamique culturelle favorise-t-elle la création de maison d’édition artisanale comme celle de Jean-Pierre Santini “A fior di carta” et des regards comme celui qu’il pose sur des écrits tels que les miens. Jean-Pierre Santini a cru en mon écriture et ça m’a fait y croire. Il a fait un vrai travail d’artisan, d’autant plus appréciable que je ne suis pas une Corse et que mes textes ne racontent pas la région. Si ce petit recueil existe, c’est grâce à tout ça, grâce à cette dynamique de taille humaine qui paraît exister en Corse et aussi grâce au regard que Jean-Pierre porte autour de lui et à sa façon d’agir sur cet alentour. Et puis, Internet change la donne, Internet rapproche. La Corse devient très proche avec cet outil, d’autant plus proche qu’à peu près tout passe par l’écrit et qu’il s’est bien de l’écrit dont il s’agit.


    Jean-Paul - Vous êtes trois auteures à avoir publié des textes courts chez cet éditeur en premier ouvrage. En ce qui te concerne, le texte court est-il révélateur de ta façon d’écrire ou plus généralement d’une façon toute féminine d’écrire, c’est à dire dans l’urgence de l’inspiration?

    Sophie Bureau : Oui, c’est vrai, pour l’instant je n’ai fait que quelques textes courts. A une période, j’ai écrit des poèmes, et à travers leurs brièvetés, j’ai vraiment ressenti l’urgence dont tu parles. Les textes courts, est-ce ma façon d’écrire ? Pour l’heure, il semblerait qu’oui. Ils me permettent de travailler différents styles et la construction d’une histoire, sa progression. Les textes courts sont vraiment bien pour ça. Et puis il y a une certaine jubilation à faire des pirouettes, à avoir des traits d’humour que le texte long admettrait peut-être plus difficilement. A y réfléchir, l’écriture de textes courts me donne une certaine assurance, une assurance sur laquelle je pourrais peut-être poser des histoires plus longues par la suite. En ce qui concerne l’inspiration, j’ai souvent remarqué qu’il y avait une sorte de construction silencieuse et interne qui se faisait avant l’écriture, comme si un ensemble de sensations se regroupait pour former “quelque chose”. Et puis au bout de ce travail interne, à un moment, il faut que je l’écrive et il faut que je le partage. La question du choix d’écrire ou non ne se pose pas, ça s’écrit, c’est tout. Après, “ça” se retravaille. Alors est-ce la particularité d’une écriture de femme ou s’agit-il de l’écriture en général, je ne sais pas. J’ai des idées de textes plus longs. On verra bien.

    Jean-Paul -A la question posée sur l’unité dans la quatrième de couverture, que réponds-tu avec le recul ? Est-ce celle qui raconte, l’unité ?

    Sophie Bureau : A cette question que j’ai posée en 4ème de couverture comme pour m’excuser auprès des lecteurs de la diversité des genres, je réponds avec le recul qu’à moi seule je suis plusieurs et que l’unité est peut-être un songe. D’autant plus un songe que j’aimerais bien explorer plusieurs voies, plusieurs types d’écritures, sans doute pour faire vivre les “plusieurs voix” qui sont en moi. Je dois sans doute avoir plus qu’une seule obsession. Mais c’est joli, quand même, un songe, non ?

    Jean-Paul - Dans le premier récit "Bois d'enfance", l'enfant imaginait des crimes. " La fourmi et les cigales" m'est apparue très révolté avec des envies de meurtres. As-tu songé à écrire de la Noire?

    Sophie Bureau : Pas pour l’instant, mais qui sait. J'aime bien les romans noirs, le côté râpeux des personnages. Peut-être qu'un jour je m'y lancerai, pourquoi pas après tout...? C'est vrai qu'avec tous les insectes que j'ai fait mourir dans "La fourmi et les cigales", ça pourrait faire un bon début. Mais il faut quand même remarquer que, s'il ne lui ait rien arrivé de grave, la fourmi est encore sûrement vivante.

    Jean-Paul - Quelle est ta dernière lecture ?

    Sophie Bureau : “La petite fille de Monsieur Linh” de Philippe Claudel. Et même si j’ai préféré “Les âmes grises” de lui, j’ai trouvé que ce livre était un modèle de simplicité, de cette simplicité qui mène sans détour à l’émotion.

    Jean-Paul - Quels ont tes projets littéraires ou plus généralement culturels?

    Sophie Bureau : Je viens de terminer deux nouvelles avec le même personnage principal que dans “La fourmi et les cigales”. Dans l’une des histoires, elle s’est inscrite à un site Internet de rencontres, “Rien d’impossible”, c’est le titre. Dans l’autre, elle est au travail. Celle-ci, je suis
    En train de peaufiner et je cherche encore le titre. Ce personnage a toujours ses gros sabots et cet humour assez particulier. Je l’aime bien. Elle me fait rire. C'est étrange, non ? Et puis, je suis aussi sur un autre projet. Il s’agit là de faire des “portraits de métro”. Ce peut être un personnage ou une situation, réels ou fictifs mais l’impératif est le suivant : écrire un portrait
    dans l’espace d’une seule feuille. En fait j’aimerais réussir à faire que ces portraits ressemblent à des photos, avec le ressenti qui va avec, bien sûr. J’ai d’autres idées, mais tant qu’elles ne sont pas en route ou réalisées...


    Dans son blog, Martine Rousset écrit : « Toute prête à penser que Sophie est une fille sérieuse, voire austère… Que nenni ! Mais alors que nenni de chez que nenni ! Une fois la carapace fissurée, une autre Sophie sort de la fêlure… La vraie Sophie. Une nana qui n’a peur de rien et surtout pas du regard des autres. J’aime les personnes qui se laissent aller à être eux-mêmes. Sans restriction. »

    Sophie et Martine nous invitent…

    Cons courrez ! Le con...cours de l'été a désormais une adresse et son blog. Initié par Sophie Bureau, le concours à la con consiste à trouver une belle carte postale et à écrire (derrière) le texte le plus abruti possible. Il suffit de l'adresser ensuite en Corse d'où Martine Rousset assure le relais avant mise en ligne :
    Le concours à la con : Le Concours de l’été Chez Martine ROUSSET 20230 PERO CASAVECCHIE.
    C'est une carte de Bavella signée Norbert qui a ouvert le bal. Vous avez jusqu'au dimanche 31 août à 23 h 33 pour participer et envoyer votre carte à Sophie.

    Blog de Sophie Bureau :
    http://riendimpocible.blogvie.com/
    Blog de Martine Rousset :
    http://blog.ifrance.com/martine.rousset/80
    Blog de Marie-Catherine Deville :
    http://blog.ifrance.com/marie-catherine2b

    Les éditions A Fior di Carta sont installées à Barrettali dans le Cap corse (Haute Corse).
    Les bulletins de commande peuvent être enoyés à l'adresse suivante:
    A Fior di Carta Editions
    Hameau Casanova
    20228 Barrettali
    Téléphone: 0495 351 117
    Courriel: jean-pierre.santini2@wanadoo.fr



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  • Un pruneau ( d'Agen) tiré sur le prix unique du livre :





    " Il est certain, par exemple, que le prix unique du livre a été essentiel pour l'édition et a sauvé nombre de libraires, ce qui est crucial à mes yeux. Bien sûr, il faut des enseignes puissantes, qui sont des acteurs culturels majeurs. Bien sûr, il est normal et souhaitable que des livres soient vendus dans les grandes surfaces. Mais ne rêvons pas. La littérature de fond, la littérature à risque, celle par exemple des premiers romans, a besoin de ce réseau des passionnés que sont les libraires, qu'il faut soutenir, avec les collectivités locales, notamment contre la spéculation immobilière. Il faut les aider au développement d’une offre numérique, c’est à dire à mettre en ligne leur catalogue, leurs disponibilités, afin que les acheteurs, sûrs de ce qu’ils vont trouver, se rendent dans ces lieux de convivialité. De même qu'il faut aider les éditeurs à prendre le tournant des nouvelles technologies. Dans cet esprit, je souhaite que le Centre National du Livre voie ses missions et ses moyens renforcés. " Déclaration d’intention du Président Sazkozy.

    Le député-Maire d’Agen, Jean Donis de Séjour ( alias Jean Donis ) a tiré un pruneau sur le prix unique du livre. Il est membre de l’UDF ayant ralié l’UMP au second tour des dernières Présidentielles.  

    Les livres sont-ils trop chers ? Beaucoup sont d’accord pour le dire, malgré les efforts faits par certains éditeurs pour pratiquer les prix bas les plus bas en regard des commissions prises par les gros distributeurs et la misère que constitue les droits d’auteurs. Qu’adviendrait-il si le prix unique disparaissait ? A l’évidence les grandes surfaces et les ventes en ligne pourront pratiquer des prix plus bas que les libraires indépendants qui représentent la vitrine des petits éditeurs  et notamment des éditeurs régionaux.  Une partie de la chaîne du livre disparaîtrait  et avec elle une grande partie de la création littéraire que représente les petits éditeurs et, en premier lieu, ceux qui n’ont pas les moyens de passer par les gros distributeurs.

    Ne nous y trompons pas :  le prix unique du livre n’a rien à voir avec le prix d’un livre. Avec la disparition des libraires indépendants et la concentration des chaînes de distribution et des points de vente, nous pourrions assister à l’émergence de monopoles suivie d’ententes sur les prix qui pourraient aller à la hausse comme à la baisse. Les gros groupes pourraient s’entendre non plus uniquement sur les prix littéraires mais aussi sur les prix des livres après avoir choisi leurs éditeurs lorsqu’ils ne les auront pas encore achetés. A terme,  la création littéraire pourrait être contrôlée par les groupes puissants plus efficacement qu’elle ne l’est actuellement.

    L’association des libraires indépendants Initiales tire la sonnette d’alarme sur un projet de réforme.  Le député agenais M. Jean Donis du Séjour (Nouveau Centre) s’attaque au prix unique du livre.


    Depuis lors, le député-maire d’Agen a son site Internet sur lequel il a reconnu que son amendement était une mauvaise solution à la surproduction de livres dont une grande partie est vouée au pilon. Son intention était donc de diminuer la production des livres dans un but écologique. Il veut donc nous faire croire que la littérature est la cause de la destruction des forêts et de la pénurie du logement pour les oiseaux. Il oublie que le papier est recyclable, malgré sa formation de centralien.  Cet écologiste a voté la loi sur les OGM et explique son approbation en écrivant : « Il faut rappeler, excusez moi d'insister, qu'il n'y a aucune preuve de nocivité des OGM, aucune prévalence de maladies ou de conséquences indésirables malgré une vigilance extrême dans les plus grands pays démocratiques dotés d'autorités sanitaires puissantes et efficaces. 112 millions d'hectares d'OGM cultivés dans le monde, dont 56 millions aux USA – dont on peut dire tout ce que l'on veut, mais qui sont une authentique démocratie avec des contre-pouvoirs efficaces - … et toujours pas le moindre problème de santé publique. » On note au passage la touché de proaméricanisme.

    Dans son portrait sur son site, on peut lire : « Après mes études secondaires à Agen, puis une prépa à Toulouse, j'ai intégré l'Ecole Centrale de Paris. Professionnellement, j'ai connu l'Afrique au titre de la coopération, puis j'ai travaillé à Grenoble, comme ingénieur de production et enfin à Matra Espace, où j'étais chef de département informatique. Ensuite, j'ai dirigé pendant 6 ans à la demande du Dr Chollet les services de la mairie d'Agen. Depuis 1995, je suis ingénieur à la Caisse des Dépôts et Consignations en matière de nouvelles techniques d'information et de communication… »

    Matra ?… Lagardère ! Cela ne vous dit rien ?… Active, Hachette Filipacchi Médias, Hachette Livre et Hachette Distribution Services.

    Mr Jean Donis de Séjour écrit sur son site : « Et pour finir essayons d'élever un peu le débat. La loi Lang a été une bonne loi, elle a clairement contribué à l'enracinement du réseau des libraires indépendants et cette profession est essentielle pour la diffusion et la promotion de la culture et de la diversité de l'offre éditoriale en France. Je suis le premier à être heureux chez mes "petits" libraires de ma ville à Agen ou ailleurs, notamment parce qu'il y a des personnes authentiques passionnées de lecture et qui ont cette compétence précieuse de nous conseiller ; c'est cela la véritable plus value d'un libraire. Si nous devons garder cette loi Lang dans ses principes fondateurs, ce n'est pas pour autant une vache sacrée. Cette loi a maintenant 27 ans ; internet n'existait pas quand elle a été votée et nous n'avions alors aucune des ambitions écologiques contemporaines.»

    Le 1er juin 2008, Mr  Jean Donis du Séjour a ainsi ouvert le débat par une lettre ouverte intitulée : «Loi Lang sur le prix du livre, ouvrons le débat sur le pilon !»




    De son côté, l’Association Initiales avait adressé à ses adherents la lettre ouverte dont le texte suit :

    « Aujourd’hui et depuis la loi sur le prix unique du livre de 1981, un livre est au même prix partout à concurrence de 5% et les soldes sont autorisées deux ans après la parution.

    M.Dionis du Séjour a déposé un amendement au projet de loi sur la modernisation de l’économie visant à raccourcir de 2 ans à 1 ans, le délai après lequel il est autorisé de pratiquer des rabais supérieurs à 5% sur le prix du livre.

    Contrairement aux apparences, les conséquences d’une telle modification de la loi sur le prix unique du livre seraient pénalisantes pour les consommateurs et les lecteurs. En effet, comme cela s’est vérifié à l’étranger – au Royaume-Uni en particulier, où le prix unique a été supprimé en 1995 – la dérégulation du marché du livre entraînerait au moins trois effets négatifs :

    - Un appauvrissement de l’offre éditoriale (suprématie des best-sellers, disparition d’éditeurs et diminution des auteurs publiés) ;
    - Un accès plus difficile de tous aux livres entraîné par la fermeture de librairies ;
    - Une augmentation du prix moyen du livre préjudiciable au pouvoir d’achat des lecteurs (les éditeurs seraient contraints de compenser le manque de recettes lié aux soldes par une augmentation globale de leurs prix).

    Des livres en moins grand nombre, moins accessibles  et plus chers, le consommateur, contrairement aux idées reçues, serait le premier lésé.

    Vous aussi réagissez en relayant cette information auprès de votre député et de votre sénateur.

    Leurs adresses peuvent être relevéessur les sites ci-dessous ;
    http ://www.assemblee-nationale.fr/13/qui/circonscriptions
    http : //www.senat.fr/elus.html »


    A chacun de se faire une opinion !  D’une part sur les intentions du député-maire d’Agen et d’autre part sur les bienfaits du prix unique du livre neuf, législation dite « Lois Lang » qui oblige simplement tous les libtraires et les points de ventes à pratiquer le même prix fixé par l’Editeur, avec une possibilité de rabais limité à 5%... Elevons le débat comme le souhaite M. Jean Donis de séjour!



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