• U babbu di Natale ( traduction le Père Noël) -



    Le père Noël serait un descendant de Saint Nicolas ou Saint Nicolas lui-même. La dépouille du saint des enfants a été volée au VIème siècle par des marchands italiens puis rapportée à Bari en Italie. Depuis, l’âme de Saint Nicolas prodigue ses bienfaits miraculeux jusqu’en Corse. Son nom était Nicolas de Myre et une erreur d’écriture pourrait être à l’origine de l’absence du " t " de la myrte très répandue en Corse. Saint Nicolas serait né vers 270 dans la ville de Patara au sud ouest de l’actuelle Turquie prés d’Antalya. Le scribe ayant enregistré le nom de la ville a été soigné pour dyslexie et légère surdité. Patara serait une déformation de Santa Reparata dans la région de Balagne en Corse. Antalya est la déformation de " anticaglia " signifiant bric-à-brac et décrivant le lieu de naissance qui explique la vocation de celui qui sera le Père Noël distribuant les cadeaux .

    Le père Noël, si l’on croit les historiens chargés de sa biographie, est la réapparition de Saint Nicolas aux Etats Unis qui en ont fait un produit de marketing en le déguisant en lutin nordique. Il faut le révéler aujourd’hui, Saint Nicolas aurait donc cédé au rêve américain et signé un contrat commercial sous un nom d’artiste.







    Le 16 décembre 2007, le commissaire bien bâti Jean-Baptiste Agostini, appelé Batti par les dames, et le commissaire Mathieu Difrade surnommé le Flicorse par ses collègues, ont rencontré la fille du père Noël au magasin Cultura, lieu-dit La Valentine près de Marseille. Ce fut une révélation : la jeune fille se prénomme Laetizia et reconnaît volontiers son identité corse. Le père Noël serait donc d’origine corse et une enquête s’imposait.

    D’abord, force est de constater que San Niculau ( traduisez Saint Nicolas) est un saint très populaire en Corse où l’on dénombre de nombreuses paroisses et sanctuaires dont il est le patron. Il y en aurait pas moins de 33… 3 est le chiffre des enfants qu’il a sauvés. Saint Nicolas a réalisé plusieurs miracles, comme celui d'avoir ressuscité trois enfants. Une chanson populaire raconte l'histoire de trois petits enfants partis glaner dans les champs... A la nuit tombée, perdus, il frappent à la porte d'un boucher. A peine entrés, il les tue, les découpe et les met au saloir... Sept ans plus tard, saint Nicolas passant par là, leur redonne la vie... Saint Nicolas devient alors le protecteur des enfants. C'est le saint patron des jeunes hommes non mariés. Saint Nicolas est aux garçons ce que Saint Catherine est aux jeunes filles. C'est aussi le patron des navigateurs : il a contribué à sauver des équipages de la tempête. La Corse est une île de navigateurs. La plus grande place de Bastia est la place Saint Nicolas.

    De source sûre, Saint Nicolas voyageait sur un âne. Et si cet âne était Manfarinu ? … L’âne corse de Noël dont l’histoire est racontée dans un ouvrage d’Angèle Paoli aux Edtions Fior di Carta et que vous pouvez retrouver sur le site Terres de femmes à l’adresse ci-dessous :

    http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2005/12/manfarinu_lne_d.html



    Il s’agit d’un conte corse de l’Avent. L'Avent est la période liturgique qui englobe les quatre dimanches qui précèdent Noël. Traditionnellement, les chrétiens allument une bougie le premier dimanche, puis une de plus chaque dimanche suivant, symboles de la lumière qui va renaître le soir de Noël. De cette période est née la tradition du calendrier de l'Avent : cela consiste, dans une grande planche en carton prédécoupée, à ouvrir des petites fenêtres, une par jour depuis le 1er décembre jusqu'à Noël (24 jours). Chaque fenêtre contient une phrase de l'Évangile (version chrétienne), ou une petite confiserie (version païenne).
    Extrait : " Bien des années plus tard, le soir de la veillée de Noël, au coin du fucone, la zia raconte à ses petits-fils l’histoire de Manfarinu et de sa descendance. Elle raconte à ses petits-fils l’histoire de ce pelage gris des ânes corses marqués une fois pour toutes, une nuit de Noël, par une croix noire et soyeuse tombée du ciel et des étoiles. Il était une fois, dans une île de Méditerranée, un âne gris. Un âne gris qui avait porté Saveria. Saveria et l’enfant gîtant dans son sein. L’âne de Santu et de Saveria. Manfarinu. L’âne de Noël. "


    Revenons au Père Noël ! Des indices laissent donc penser que le visiteur de la première heure du 25 décembre pourrait être d’origine corse. Sa fille se prénomme donc Laetizia et ne fait pas mystère de ses origines insulaires. Nous savons qu’en Italie, on cite le passage de la Befana en lieu et place du père Noël. L’hypothèse d’une procréation, malgré le grand âge de ce patriarche, n’est donc pas à exclure. La proximité de la Corse avec l’Italie et l’omniprésence de Saint Nicolas en Corse sont des points qui soulèvent l’interrogation. Le père Noël aurait-il eu une liaison amoureuse avec La Befana à l’époque où la Corse était dirigée par l’Office St Georges ? Tout est possible un soir de Noël. L’affaire mérite des vérifications scientifiques. Dèjà, une comparaison d’ADN entre les rennes du Père Noël et les chèvres corses est en cours au laboratoire scientifiques de police natale. Une analyse déjà réalisée sur le bois du traîneau a révélé qu’il s’agissait de châtaignier corse…

    Un appel est fait à tous les foyers ! Tous les cadeaux apportés par le Père Noël ne doivent pas être manipulés mais remis à la Police et à la gendarmerie pour procéder à des relevés biologiques. Il s’agit de déterminer le profil génétique du père Noël et son groupe sanguin. Tout laisse à penser qu’il ne serait pas surprenant d’y trouver le chromosome Corse et le groupe sanguin 2A ou 2B. La découverte serait alors historique car elle mettrait en évidence la supercherie de la maison Coca Cola qui en 1931 a caricaturé le père Noël dans la tenue que, depuis lors, des usurpateurs arborent devant les magasins. Lorsque l’on sait que le Coca-Cola a été créé à partir d’une boisson corse , le vin Mariani, le faisceau de présomptions se resserre. Les Ricains de Coca Cola auraient spolié la Corse en rebaptisant le vin Mariani " Coca-cola " et Saint Nicolas " Père Noël ". Ce n’est d’ailleurs pas une coïncidence si dans Coca Cola il y a le cola de Nicolas. En outre en Corse, le patronyme Natali est répandu et signifie Noël… Les mots disent les choses et leur rencontre n’est pas le fruit du hasard. On ne peut aussi ignorer que c’est le chanteur mythique corse Tino Rossi qui chante ad vitam aeternam l’incontournable chanson " La belle nuit de Noël ". Enfin, on prétend que le Père Noël résiderait à Rovaniemi ( ou Rovanemi) en Finlande. L’information est une déformation de Rovani sachant que le domaine de Rovani, est sur la commune de Coggia (près de Vico). Des investigations ont été menées sur place où l’omerta a été respectée par tous puisque nous n’avons obtenu aucune réponse aux questions que nous n’avons pas posées.

    On peut toutefois estimer plus plausible la naissance de Saint Nicolas en Corse où l’on retrouve le Père Noël alors que la légende le fait naître en Turquie et le domicilie sous le pseudonyme de Père Noël en Finlande.
    Une enquête à rebondissements qui, faut-il encore le démontrer, fait de la Corse une île mystérieuse et méconnue. Cela explique que les mythes peuvent y devenir des réalités pour ceux qui n’aspirent qu’à les croire….



    Avant la guerre 1914 - 1918, les enfants corses allaient se coucher sans avoir rangé leurs chaussures en prévision de sa visite nocturne. Ni leurs parents ni la maîtresse d’école ne leur parlait du Père Noël. Cette coutume est venue du Continent dans les années 1920, pour s’ancrer dans les années 1930 dans une Corse agro-pastorale avec ses croyances cosmiques. Vers 1930, le père Noël est apparu en Corse après les Etats-Unis, dans les pays anglo-saxons et le Continent.

    En Corse, le jour de Noël est lié à des croyances agro-pastorales plus anciennes. C’est le seul jour où l’on ne tient pas compte de la lune pour semer, planter, couper ou tailler. On peut évoquer quelques dictons  : "Prima di Natale ni freddu, nè fame " ( Avant Noël ni froid, ni faim), " Da Natale in dà, freddu ( ou fretu è fame) in quantità ( Au delà de Noël, froid (et faim) en quantité ), " Un c’è Natale senza gercale " ( Il n’y a pas de Noël sans grecale, qui est un vent froid sec et vif)… Et puis il y a une coutume qui malheureusement se perd : u piattu di u puverattu ( L’assiette du pauvre ). Le jour de Noël, on met une assiette de plus au cas où un pauvre hère frappe à la porte.

    Autrefois - et encore de nos jours dans quelques villages - dès le matin du 24 décembre, les enfants se mettaient à prépare le "Rocchiu". Jean-Claude Rogliano dans Mal'Conccilio décrit le Rocchiu : "  Selon la tradition, ce bûcher de la nuit de Noël doit être dressé avec du bois provenant uniquement des jardins ou de champs. Aussi, tous les enclos recevaient-ils la visite de bandes de gamins en quête de souches, de piquets, d'échalas ou de débris de clôtures. Ils les réunissaient en d'énormes fagots qu'ils charriaient à la traîne dans les ruelles, jusqu'à la place de l'église, avertissant les gens de leur passage en criant : "Au Rocchiu !". Et tout le villaage, en chœur, reprenait le même cri. "

    Avez-vous déjà entendu parler des signadore ou signadora ? Ces personnes pourchassent les esprits malfaisants et guérissent parfois les hommes et les bêtes en égrénant leur prière magique. "L’incantesimu" est une séance de purification de l'âme. Un rite qui doit être précédé, pour celui ou celle qui veut le pratiquer, d'une incantation apprise exclusivement la nuit de Noël. Si on transmet cette incantation en dehors de Noël, le pouvoir est perdu. Ce sont les grands-parents qui apprennent ces prières à leurs petits-enfants.

    Le repas de Noël : dans la tradition le repas de Noël, comme celui de Pâques, comprend du cabri ou de l'agneau, rôti ou en sauce (ou les deux), que l'on mange avec des lasagnes ou de la pulenta. Les lasagnes se retrouvent également au menu de l'Epiphanie et du Carnaval. Avec les œufs de mulet, cuits au soleil, la Corse a son caviar, mais prisuttu et coppa forment également une ouverture idéale pour un repas de fête. Une brouillade d'œufs aux oursins à l'huile d'olive, puis du cabri au four ou a l'istrettu par la réduction d'une sauce au vin rouge sont un repas de Noël traditionnel.



    Si vous voulez un peu mieux connaître les Noëls corses, il existe des ouvrages et notamment un ouvrage collectif de l’Association A Mimoria, sous la direction de Lucette Poncin  :" Natali corsi, Noëls de Corse, traditions et saveurs " aux Editions Edisud.
    Rédigé à partir de témoignages sur le temps de Noël dans la première moitié du XXe siècle, et en faisant appel à des experts en musique, gastronomie, photographie, littérature corse.... cet ouvrage restitue les moments de ce cycle religieux qui revêt des tonalités différentes selon les micro-régions et selon la persistance d’usages anciens. Pour donner envie de réinventer la Fête Natale dans son essence, son raffinement. Grâce à de nombreux correspondants et à de nombreuses complicités, l’auteur a plongé dans la mémoire des Noëls au début du siècle jusqu’aux années 1960. Traditions et saveurs oubliées ou en voie de l’être, qui renvoient à des croyances millénaires, à une religion populaire, à une cuisine ingénieuse du terroir.

    Cet article était un prétexte pour souhaiter à tous un Joyeux Noël et un heureux bout d’An…

    Bon Natale et bon capu d’Annu !





    Yahoo!

  • 51 Pegasi, roman de Marcu Biancarelli, bientôt sur les planches...





    Avec une adaptation et une interprétation de Christian Ruspini, et une mise en scène de Jean-Pierre Lanfranchi, traduit du corse par Jérôme Ferrari, le roman 51 Pegasi sera bientôt joué sous la forme d'une création théâtrale. Milou Tomasi est aux décors, Jean-Marc Colonna d'Istria à la lumière. Le titre de l'adaptation est : 51 Pegasi astre virtuel ou La confession de la bête.


    La pièce est une co-production Unità teatrale Jean-Pierre Lanfranchi, avec la participation du Centre Culturel de la ville de Porto Vecchio et le soutien du Conseil Général de Haute Corse et de la ville de Bastia.


    Les premiers galops sont prévus à la cinémathèque de Porto Vecchio le 30 novembre 2007 à 18h44... Le 30 novembre à Porto Vecchio... Rappelez-vous...

    D’autres représentations sont déjà programmées :
    Les 6 et 7 décembre à Bastia (théâtre Sant Angelo, à 21 heures).
    Le dimanche 9 décembre toujours à Bastia (18 heures).


    A suivre….


    Le roman :




    51 Pegasi. Astre virtuel
    51 Pegasi - Astru virtuali (version originale en corse)

    Un écrivain maudit, banni pour ses écrits, revient dix ans plus tard dans son île qui a depuis accédé à l’autonomie. Il y retrouve ses compagnons d’infortune pour lesquels rien n’a vraiment changé, sexe, bagarres, beuveries, etc. sont toujours l’essentiel de leur quotidien. L’un d’entre eux a construit une étrange machine à se projeter dans les univers virtuels… Roman violent, acerbe, sans concession, par l’un des meilleurs auteurs contemporains insulaires. Traduit du corse.

    Article sur le Blog de Marcu Biancarelli : « Les confessions d’une bête»

    A cunfissioni di a bestia :
    Ancu avali, ùn riescu micca à creda chì no n'eramu à 'ssu puntu quì d'indigenza pulìtica, dialèttica, filusòffica, umana. C'erani cun mecu, a palesu, l'èssari i più niscentri è i più bestii ch'iddu mi sichi statu datu mai di scuntrà, è un tempu fubbi ancu cun iddi in u me elementu, l'amaiu cù 'ssa forza patètica ch'iddu pò spirà u gruppu in materia d'amori, a me passioni pà st'aienti quì, a devu ricunnoscia, era assuluta. Comu vi possu spiicà stu fattu ? Credu chì d'una certa manera, cù 'ssu gruppu in ghjiru à mè, 'ssu gruppu armatu è prontu à passà à l'azzioni, credu chì ghje' esistia, è a paura d'ùn essa più nudda lachendu 'ssu gruppu ch'e' tiniu cussì caru duvia rinfurzà a me brama di cuntinivà a me strada cù a banda, di participà à l'azzioni di a rèffica, duvia rinfurzà ancu a cridenza in i me idei, è u bisognu di viva è di sparta à mezu à st'òmini - sti zitiddoni pà a maior' parti - era più sòlidu è pricisu ugni ghjornu chì Diu facia.

    Marcu Biancarelli se présente sur Myspace :
    http://www.myspace.com/marcubiancarelli



    Qui je suis :
    Scrittori è pueta, prufissori di lingua corsa, prupongu quì un blogu di testi puètichi in cumplimentu d'un altru blogu generali chè mittaraghju forsa in ligamu in 'ssu spaziu. À dilla franca 'ssu nuvellu blogu mi dà fastidiu ; cridiu di pudè fà monda di più manipulazioni annantu à MySpace, è una missa in pàgina più larga è più intarissanti chè pà u me altru blogu. M'avvicu ch'ùn hè micca u casu è ch'ùn possu nè rituccà i prisintazioni nè intigrà u "testu taddatu" da microsoft... Ùn la so sì ghje' aghju da tena monda cù 'ssu scruchjettu...

    Extrait de son ouvrage " Le Prisonnier " :
    " Et maintenant, vous croyez que je me sens plus malin parce que j'ai écrit ce livre? Sur ce bateau qui m'amène loin de chez moi, vous croyez que j'en suis fier d'avoir commis ces récits qui me valent l'exil ? Et pourtant, je le reconnais, on m'avait prévenu, ils me l'avaient dit de rester tranquille, de ne pas salir du papier, certains me disaient même que ce n'était pas bon pour ma santé mentale et, parce qu'ils m'aimaient bien, m'assuraient que j'étais mieux, beaucoup plus sociable et bien plus heureux et spirituel quand l'encre et le stylo se trouvaient loin de moi. "

    Extrait d’un article de Marie Thiers :
    Pegasi 51, astre virtuel est le premier roman de celui qu'on prenait déjà pour un nouvelliste, puisque le texte vient d'être traduit en français par Jérôme Ferrari chez Albiana. 51 Pegasi astre virtuel, un titre qui nous projette à des années lumière de la terre, peut-être à la périphérie de l'étoile du même nom - 51 Pegasi - autour de laquelle fut détecté en 1995 la première planète hors de notre système solaire. Pour autant, l'histoire ou plutôt les histoires (car la plume reste décidément digressive), se passent à nouveau bien chez nous, ici bas. Le personnage est encore lamentablement humain, un auteur banni de retour en Corse après un exil qui n'a rien eu de poétique, et peut-être même qu'avec lui Biancarelli atteint la perfection dans le genre du looser intelligent, ou de la brute aimable, au choix...
    Ouvrir un livre de Marcu Biancarelli c’est ouvrir une zone de turbulences. Il incarne la littérature corse moderne. Bilingue (il est professeur de corse dans un lycée du sud de la Corse), il écrit les réalités de la société corse contemporaine.Les thèmes de l’enfermement et de l’insularité sont une constante de l’univers romanesque de Marcu. Roman, nouvelle, poésie, chronique (il collabore à la revue A Pian d’Avretu) il a investi de nombreux modes d’expression écrite.
    Il est le promoteur d'une écriture de nouvelle génération et reste un pionnier en matière d'utilisation de la langue corse et des thèmatiques abordées.
    Marcu Biancarelli a obtenu deux fois consécutivement (fait unique à ce jour) le prix FICTION du Salon International du Livre Insulaire d’Ouessant pour Prighjuneri / Le Prisonnier et Sant Ghjuvanni in Patmos / Saint Jean à Patmos.

    La littérature corse existe-t-elle? par Paul-Michel FILIPPI
    'Dans le roman corse, apparaît incontestable et novateur, l'apport d'oeuvres comme A barca di a madonna de Ghjacumu Thiers, ou Pegasi astru virtuali de Marcu Biancarelli.'
    La littérature corse existe-t-elle? A cette question (oiseuse?) nous répondons par un constat, celui de l'existence de romanciers, poètes, dramaturges de langue corse.
    Il est difficile, dans le flot des parutions contemporaines, de repérer déjà et de désigner les auteurs marquants et qui seront, pour demain, des points de référence. Certaines oeuvres, pourtant, semblent révélatrices de l'émergence d'écritures nouvelles, sans laquelle la littérature corse, comme toute autre, serait menacée de bégaiement et risquerait de s'étioler.
    Dans le roman corse, apparaît ainsi incontestable et novateur, l'apport d'oeuvres comme Una spasimata de Rinatu Coti, A barca di a madonna de Ghjacumu Thiers, ou Pegasi astru virtuali de Marcu Biancarelli.

    Bibliographie succincte :



    Stremu miridianu
    Nuvelli

    "Chì i cosi siini chjari, ghje’ mi possu pirmetta di parlà mali di u me locu, ma ghjeu solu..."

    Lu sur le site Corsicapolar : La dernière parution de Marcu Biancarelli, sortie cet été aux éditions Albiana, parle de ce Sud extrême où se passent plein d'histoires, des sordides, des salaces, des voluptueuses, des sanglantes... Marcu Biancarelli le dit lui même sur son blog : Il y a du sexe aussi, de l'alcool et des bagarres, et pas mal de situations embarrassantes et consternantes. Alors rendez-vous chez les fous, amici fidi è strampalati !



    Prighjuneri
    Prisonnier
    bilingue recto/verso

    Un recueil de nouvelles qui reconstituent la trame romanesque de nos vies insulaires. Un ton acerbe, un cynisme né du fatalisme " méditerranéen ", des histoires de tous les jours et pourtant extraordinaires. Un ouvrage au style nouveau et direct, écrit par un remarquable auteur de la nouvelle génération des écrivains corses. En langue corse. Au revers, traduction en français de J. Ferrari.
    Premier prix de "fiction" au salon international du livre insulaire d'Ouessant (2001)

    Et aussi...

    San Ghjuvanni in Patmos
    Saint Jean à Patmos
    Bilingue recto/verso

    Dans la veine de son premier recueil, l’auteur offre sept nouvelles inédites en Corse et dans leur traduction française. Sept voyages littéraires dans les tréfonds de l’âme humaine.
    Premier prix de "fiction" au salon international du livre insulaire d'Ouessant (2002)

    Parichji dimonia

    Un recueil de poèmes en corse est déjà un événement en soi. Lorsqu’il émane d’un des auteurs de la jeune garde littéraire, on le reçoit avec une curiosité redoublée, pour l’inspiration et pour l’utilisation de la langue dont on se doute qu’elles ne seront pas anodines. Les coups portent et libèrent les voix qui s’élèvent dans cette Corse du nouveau siècle…


    Blog de Marcu Biancarelli à l’adresse ci-dessous :
    http://blogsperso.orange.fr/web/jsp/blog.jsp?blogID=171144&pos=0

    Blog sur le travail de l'écrivain corse Marcu Biancarelli. Où l'on trouvera des extraits de textes publiés ou non, en version originale ou traduits. Des commentaires aussi sur des auteurs et des artistes…




    BONUS :

    Le 30 novembre 2007 est aussi la date de la sortie d’un beau livre document aux Editions Albiana : son titre " Tempi fà "



    Ce livre événement de Pierre-Jean Luccioni "Tempi fà " - arts et traditions populaires de Corse" - 656 pages, reliure, quadrichromie, 68 € - est un recueil de l'émission de télévision Tempi fà de France 3 Corse, sur les savoir-faire, pratiques, métiers et usages de la Corse.



    Article sur le site de l’adecec en langue corse :

    Petru Ghjuvanni Luccioni hè giurnalistu à France 3 Corsica, dapoi a so creazione trent’anni fà, è publicheghja u so primu libru, risultatu di parechji anni di riportu diffusati nant’à a seria “Tempi fà”. Purtatu da u so prufessiunalismu è da a passione di a so terra, u giurnalistu hà mustratu numerosi sugetti presentendu parolle è gesti. Questi contanu a Corsica è i so modi di vita. Senza lagnassi nant’à u passatu ma vulendu trasmette i sapè fà à e generazioni future, Petru Ghjuvanni Luccioni hà interrugatu decine d’omi è di donne chì avianu praticatu, vistu praticà o chì avianu intesu dì. Ogni sapè, ogni scienza, ogni arte era degnu d’esse riperturiatu, interrugatu, analizatu è dopu diffusatu à a televisiò.
    Dunque, in u libru, avemu parechji documenti iconografichi chì sò stati descritti è urganizati in sette grande parte, da e « benfatte » trove in a natura à i sapè « amparati in casa », è ci sò dinù altri temi : a caccia, a pesca, l’agricultura, l’allevu, i mistieri, e custruzzioni. Ogni parte hè un ripertoriu micca esustivu di l’arnesi, di e tecniche è di i sapè fà. Eppo, più di 70 cartulari sò illustrati cù i ritratti è un testu precisu, chì lucalizeghja l’urigine, ricorda i termi in lingua corsa, è ramenta dinù à l’ingrossu e cunniscenze è descrizzioni digià cunnisciute. St’opera, à l’edizione Albiana, escerà u 30 di nuvembre di u 2007.

    Pour en savoir plus aller à l’adresse ci-dessous :
    http://www.albiana.fr/article-616.htm



    Yahoo!

  • Doit-on parler de l'Omerta?

    " Les dessous de l’affaire Yvan Colonna ", ouvrage écrit par Antoine Albertini et Frédéric Charpier - Les Presses de la Cité ( octobre 2007)



    Antoine Albertini est un journaliste corse, correspondant du Monde, qui écrit dans le journal Corsica et sa version en ligne. Frédéric Charpier (né en 1955) est un journaliste d'investigation français et un réalisteur de films documentaires. Il a notamment publié "Au cœur de la PJ" Ed : Flammarion, "Histoire de l'extrême gauche trotskiste en France" Ed : Editions n° 1, "Génération Occident" Ed : Seuil et "L’obsession du complot" Ed : Bourin.



    Source RMC : Yvan Colonna a été retrouvé, le 4 juillet 2003, grâce à un détenu contre 300.000 euros. C'est ce qu'affirment Antoine Albertini et Frédéric Charpier dans un ouvrage à paraître cette semaine "Les dessous de l'affaire Colonna". Antoine Albertini l'un des deux auteurs. Ce détenu a livré des " indications précises sur les gens qui ravitaillaient Yvan Colonna " explique-t-il.
    Article relevé sur le site de France bleue Frequenza Mora : Une présomption d'innocence à géométrie variable... dénoncent les avocats d'Y.Colonna

    « La défense d’Yvan Colonna dénoncé la présomption d’innocence à géométrie variable du chef de l’état…. Nicolas Sarkozy a défendu la présomption d’innocence à propos des soupçons d’irrégularités fiscales qui pèsent sur Bernard Laporte, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France de rugby, qui a pris lundi ses fonctions de secrétaire d’état aux sports... Pour Yvan Colonna le chef de l’état n’avait pas pris autant de précautions quand il le présentait comme l’assassin du préfet Erignac dénoncent ses avocats, maître Sollacaro et Simeoni…. On piétine allègrement la présomption d’innocence quand il s’agit d’un berger, à fortiori Corse », estime Antoine Sollac.



    Au moment où ce livre sort et à l’approche du procès d’Yvan Colonna, revenons sur un film " Le silence " sorti en 2004 et qui a fait polémique parce qu’il traitait de l’omerta.

    Rappel de l’article paru dans L'Express le 20/12/2004 – Polémique - Le Silence fait du bruit par Frédérique Balbinot . Clichés ou réalité? Le film d'Orso Miret sur l'omerta, qui va sortir en salles, suscite des réactions tranchées dans l'île de Beauté



    "Certaines personnes en Corse n'accepteront pas de se voir ainsi... même si elles le sont un peu quand même." Ce soir de novembre, au Festival Arte Mare, à Bastia, rares sont les spectateurs de la première projection du Silence qui ne préfèrent pas se taire. Le film du réalisateur d'origine corse Orso Miret gêne, choque et même indigne certains de ses "compatriotes". Car ils savent que, en racontant l'histoire d'un jeune Corse du "continent" (Mathieu Demy) témoin d'un meurtre alors qu'il est en vacances dans son village, le cinéaste leur tend un miroir, peu reluisant mais honnête: celui d'une population rongée par une culture du silence ancestrale, la fameuse "omerta", ce code d'honneur qui voudrait qu'Olivier, connaissant l'agresseur, se taise à jamais sous peine d'être exclu de la communauté et de son équipe de chasse au sanglier, menée par Vincent (Thierry de Peretti, comédien et metteur en scène de théâtre, ajaccien d'origine). A ce cas de conscience Miret apporte une issue brutale: son héros parle et se libère, mais doit quitter l'île par peur des représailles.
    Un dénouement qui déçoit et agace le député maire de Bastia, Emile Zuccarelli, grand pourfendeur des poncifs insulaires: "Le film est juste dans sa peinture de la vie de village, la Corse est magnifiquement filmée et les scènes de chasse sont stupéfiantes. Mais ces clichés sur la loi du silence, sur la pression du groupe me font trop souffrir. Cette île risque de crever de sa folklorisation. "

    L'atmosphère oppressante du Silence sortirait-elle tout droit de l'imaginaire du réalisateur? "La genèse du film remonte à l'été 1995, lors des règlements de comptes entre nationalistes, raconte Orso Miret. Le climat qui régnait à Asco [le village du film] était alors angoissant; les gens devenaient paranoïaques. Après de tels moments, comment faire un film sur la Corse sans parler de la violence?"

    Le film fait aussi songer à Christophe Garelli, jeune militant nationaliste tué à l'été 1998, au cours d'une fête de village, et à l'acquittement des accusés après rétractation des principaux témoins. "Je pense à cette magistrate venue me voir à la fin de la projection à Bastia, poursuit Miret. Elle semblait au bout du rouleau et m'a dit: "'Si votre film pouvait avoir des vertus pédagogiques! Si vous saviez comme c'est dur de trouver un témoin! Il est impossible d'instruire des dossiers en Corse.""
    Néanmoins, au sein de l'équipe du film, la dénonciation a posé problème. Pour Thierry de Peretti, parler est une absurdité: "C'est une bêtise, c'est mettre en péril ma vie et ma famille, à moins que l'on ne puisse partir, comme le héros du film. Tout le monde connaît en Corse les interlocuteurs privilégiés des gouvernements successifs: comment donner envie aux gens de témoigner contre des personnes qui sont reçues à Matignon?" "Si l'Etat se laisse aller à discuter avec les assassins, confirme Zuccarelli, il ne faut pas s'étonner que les gens n'aillent pas spontanément se confier à lui. La Corse doit apprendre à vivre comme une région civilisée, où la loi doit s'appliquer."

    Toutefois, ce que Miret voudrait aussi démontrer, sans réflexe identitaire exacerbé, c'est que la Corse est un peu à part: "Cette sensation d'être attaché à une culture et en même temps d'y être étranger, mais aussi de vouloir s'y fondre au point de se renier soi-même, c'est dur à comprendre, pour un continental. Je voulais même changer de nom, quand j'étais gamin..." Thierry de Peretti va plus loin: "La Corse est entre Orient et Occident, entre monde moderne et ancien. Dans certaines situations, comme celle du film, il est impossible d'avoir un point de vue uniquement extérieur et analytique. Cela serait occulter le réel d'un territoire." Des propos qui hérissent Zuccarelli, qui n'y voit qu'une caricature: "Les Corses ne sont pas comme ça; ils ont des aspirations très modernes, comme tous les Français. Arrêtons de cultiver l'archaïsme de ce pays!" "La Corse, ce n'est pas que Le Silence, mais c'est aussi cela", plaide Miret. Le maire de Bastia, lui, souhaiterait qu'il y ait "des films qui se passent en Corse, mais pas trop qui traitent de la Corse". Pourtant, cette île changera par l'art, le récit et... la prise de parole.





    Adolescent, Orso Miret tourne ses premiers films avec la caméra super 8 de son père. Assistant en auditeur libre à des cours de cinéma à Nancy, il suit après le bac des études de lettres modernes. Monté à Paris, il s'inscrit à la FEMIS, où il a pour camarades de promotion Hélène Angel et Jean-Paul Civeyrac. Dans ce cadre, il tourne plusieurs courts métrages, notamment Monumentaire, un documentaire sur les célébrations du Mont Valérien. Il se fait remarquer grâce à deux courts métrages qui font le tour des festivals, Dans la forêt lointaine en 1995 et, l'année suivante, Une souris verte.

    Orso Miret réalise en 2001 son premier long métrage, De l'histoire ancienne, œuvre ambitieuse sur le deuil et la culpabilité, mêlant le destin d'une famille aux traumatismes de la Seconde Guerre mondiale. Présenté au Festival de Cannes dans le cadre de la Semaine de la Critique, le film décroche le Prix Jean-Vigo et recueille les suffrages de la critique (prix du premier film français)

    Le Silence est déjà le titre d'un film que Bergman réalise en 1963 et celui du second long métrage d’Orso Miret. Le village choisi pour le tournage est aussi celui où, raconte-t-il, il est plus qu'ailleurs le fils de sa mère : " mon attachement à la Corse passe beaucoup par ma mère - là-bas, je suis le " fils de ma mère " avant d'être le fils de mon père."

    Il faut donc voir une part autobiographique dans le scénario : un couple passe ses vacances d'été en Corse dans le village de montagnes dont la mère du jeune homme, Olivier (Mathieu Demy), est originaire. Tandis que sa compagne Marianne (Natacha Regnier), découpe son temps en siestes et baignades, trouvant entre la rivière, la maison et le paisible passage des jours, un rythme accordé à celui " naturel " de la gestation que son corps est en train d'accomplir, puisqu'elle est enceinte de trois mois, Olivier, pour qui la paternité n'est encore qu'une réalité abstraite, se trouve submergé par les fantasmes liés à son sens culturel. Ainsi, cherchant à prendre place dans la communauté des hommes (les pères), il participe presque quotidiennement aux longues battues matinales qui préparent, si la chance sourit aux chasseurs, la mise à mort d'un ou plusieurs sangliers… Mais bientôt, témoin d'un meurtre, il doit faire face à un autre aspect de la culture qu'il tente de rejoindre : la loi du silence.

    Dans un article Loi du poncif sur le site Fluctuat.net, Hélène Raymond écrivait en 2004 : Comme les deux personnages principaux, étrangers au lieu mais plongés dans le paysage, au cours du film, le spectateur est confronté à une tradition jalouse de son indépendance et cependant ouverte, accueillante, au prix d'une initiation dont la douleur ou la difficulté ne doit pas rebuter celui qui se soumet à son déroulement rituel. Sont-ce des poncifs ? Les éternels arguments d'une authenticité qui fait le bonheur des agences de voyage ? Le très beau plan de lune pleine et rayonnante entre les montagnes noires et le ciel marine, monté deux nuits de suite (!), ne recule, en tout cas, devant aucune concession à l'esthétique pour mieux vendre ce que la mise en scène réduit alors aux dimensions d'un produit : la Corse, territoire magique où toutes les nuits la lune est un parfait disque d'argent.
    Par ailleurs, le cinéaste lie la représentation de cette culture à une thématique de l'enfantement, désarmante de simplicité, où la parole longtemps retenue est ramenée au cri inarticulé du nouveau né. Car le silence d'Olivier, on le comprend, perturbe sa relation avec Marianne et compromet la venue de l'enfant, tandis que sa parole le protège tout en affirmant son identité. Ainsi, en un vertigineux mouvement régressif, se confondent le cri du nouveau né et la parole de l'homme libre, c'est-à-dire aussi, gestation et création. Est-ce un poncif à l'horizon duquel les femmes sont une fois de plus destinées à enfanter des hommes, seuls capables d'enfanter les œuvres ?



    Donc, la question pourrait se poser aussi de la façon suivante : Doit-on établir une loi du silence sur l’omerta accompagnée d’un loi anti poncifs lorsque les cinéastes et les écrivains parlent de la Corse?



    Faudrait-il se taire sur l’omerta en elle-même? Finalement, est-ce bien l’objet de la polémique, en y réfléchissant bien ? Le Maire de Bastia s’est insurgé récemment, comme il l’avait fait en 2004 au sujet du film " Le silence ", contre la série La Mafiosa " diffusée par Canal+. Il combat davantage les poncifs plutôt que de défendre l’omerta et le banditisme qu’il considère comme parmi les principaux traits de caricature des Corses et les clichés cinématographiques ou télévisées mettant en scène des Corses. On peut comprendre que la répétition de ces poncifs malveillants agace parce qu’ils se sont inscrits et sont entretenus dans l’imaginaire collectif au détriment du peuple corse.

    " La Colomba de Prosper Mérimée, je l'aurais bien étranglée. Le film montre un crime de droit commun qui aurait pu se passer dans n'importe quelle région…" avait dit l’élu Bastiais. Il faudra bien admettre un jour que la corsité n’est pas un package " violence/omerta ". Ces avatars ressassés sur les Corses sont largement partagés avec le reste du monde. et, pour cela, il ne faut pas fustiger Miret parce qu’il les met en scène dans l’île. Qu’on l’appelle Omerta ou mutisme des témoins et des victimes, qu’il soit corse ou d’ailleurs, le silence ne doit pas être un gage d’impunité pour des délinquants et des criminels de droit commun. La loi du Milieu ne doit pas être celle des honnêtes gens. Bien sûr, le problème devient plus complexe lorsqu’il s’agit de terrorisme et de revendications politiques mais , dans ce cas , si le silence peut se justifier par l’adhésion à une cause même hors-la-loi, il ne peut pas trouver une source morale dans la lâcheté d’un côté et un comportement fasciste de l’autre. La loi du silence n’est pas une spécialité corse mais refuser d’en parler serait " ajouter du silence au silence ", en Corse comme ailleurs. Rien ne sert de se fermer les yeux, les oreilles et la bouche car les jambes seules ne suffisent pas à un peuple pour avancer. Le silence coupe du passé et enferme l’avenir de la jeunesse corse si toutes les vérités doivent rester dans le Musée secret de la mémoire. On ne construit pas une histoire humaine sur le silence.. La Corse ne doit pas devenir le pays que Jean-Pierre Santini décrit dans son roman noir d’anticipation, Nimu: « On vivait une ère d’errance. Les uns passaient à proximité immédiate des autres comme des objets mobiles, extraordinairement neutres, glissant en orbites lentes dans une sorte de nomadisme intersidéral. Il semblait que l’on se fut lassé de tout et des mots par-dessus tout. Depuis bien longtemps d’ailleurs, il n’y avait plus de littérature. La communication sociale en était réduite à quelques consignes utiles.»

    Le film de Orso Miret n’a pas eu de palme d’or, mais on connaît le dicton : " La parole est d’argent et le silence est d’or "… Cela voudrait-il aussi dire que l’on paie moins cher la parole que le silence? Selon les journalistes qui ont écrit l’opus " Les dessous de l’affaire Colonna ", un témoin anonyme aurait été payé pour aider à l’arrestation de Colonna. Si l’achat du silence est immoral, que doit-on dire de celui de la parole avec ses risques de délation? Mon propos n’est pas de donner une opinion sur l’innocence ou la culpabilité d’Yvan Colonna. En droit français, tant qu’il n’est pas jugé, il est présumé innocent. Par contre on peut se poser la question de savoir où est la vérité lorsque les uns sont accusés d’acheter le silence ( ou d’y contraindre) et les autres de rémunérer les témoignages? A cause de l’omerta, la Justice relaxe-t-elle des coupables et punit-elle des boucs émissaires? Le silence, selon une expression corse, tordrait-il le nez à la justice ?  Voilà des premières pistes de réflexion…sans parler des victimes et de leurs familles qui peuvent en arriver à avoir comme seul recours la vendetta. Il faut qu’on en parle au lieu de laisser les autres nous caricaturer sans vraiment nous connaître.



    Le Silence
    Film couleur, 104 min, 35 mm, scope, DST Numérique, France
    Réalisation : Orso Miret
    Scénario : Orso Miret, Roger Bohbot, Agnès de Sacy
    Principaux interprètes : Mathieu Demy, Natacha Régnier, Thierry de Peretti, Muriel Solvay, Agnès Massei, Pierre-Marie Mosconi, Didier Ferrari, Laurent Barbolosi, Olivier Guglielmi
    Sortie en salles le 29 décembre 2004

    Adresse pour visionner la bande annonce  ci-dessous

    http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18373169&cfilm=53878.html



    Bande annonce sur Youtube:

    <script src='http://www.kazeo.com/inclusion/afficher_fichier.php?urlfichier=http://fr.youtube.com/watch?v=A6ADajiRDPs@@@200@@@200'></script>


    BONUS:  un western corse à l'adresse ci-dessous:

    http://www.dailymotion.com/video/x1fryf_film-corse-avec-tzekpido22_fun

    Il était une fois dans l'ouest de la Corse
    Tzek et pido court metrages

    - Genre : Comédie / Corse
    - Réalisation : Laurent Simonpoli
    - Production : Fra 3 Corse
    - Année : 2004
    - Durée : 38 min
    - Avec Bernard Farcy (Prévot Stetson), Corinne Mattei (Laetitia), François Orsoni (Vendredi), Pido (Red), Tzek (Shériff Léone)

    Nous sommes dans l'ouest de la Corse. Le pévot Stetson, un homme froid et cynique veut détruire les paillotes parce qu'elles sont illégalles. Le president John Red et ses hommes s'y opposent. Le Prévot ordonne au GPS (Groupe de Protectiob de Stetson) d'incendier une paillote en faisant croire que ce sont les indiens. Un sherif bennet va mener l'enquete et decouvrir la vérité.
    Toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé serait fortuite et imaginaire !

    ----"Avis Corse-Matin"----
    Le premier Western Pulenta !
    Tout ce que vous avez voulu s'avoir sur l'affaire des paillotes sans jamais avoir osé le demander !
    Le cinéma Corse s'écarte enfin des Lamenti au profit du rire dénonciateur et devastateur !



    Yahoo!




    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique