• Barrettali : journée "livres ouverts" le 11 Août 2007:



    Ghjurnata " Libri Aperti "
    Dans le cadre des Estivales 2007 qui se déroulent à partir du 15 juillet 2007 jusqu’au 19 août suivant, une journée " Livres ouverts " rassemblera à Barretalli des auteurs corses de toutes plumes de 16 à 24 Heures, à la confrérie, place de la mairie et dans les sept chapelles. Le public sera accueilli entre 17 et 17H30 et chacun pourra s’inscrire au parcours des 7 chapelles de Barrrettali pour retrouver des livres qui y seront déposés. Le public rencontrera les auteurs pour des échanges personnalisés et des dédicaces jusqu’à 20 Heures, moment d’un apéritif et buffet offerts par la municipalité. Après ce spuntinu (apéritif dînatoire), des lectures d’extraits d’œuvres des auteurs présents seront faites avec des causeries entre le public et les auteurs.

    A voir : exposition des photographies de Thierry Venturini.

    Des auteurs de l’association Corsicapolar ( Jean Crozier-Pandolfi, Marie- Hélène Ferrari, Okuba Kentaro, Jean-Pierre Orsi et Jean-Paul Ceccaldi) seront aux côtés de Jean-Pierre Santini et des Editions A fior di carta.
    L’association Corsicapolar dispose d’un site avec un fichier d’auteurs :
    http://www.corsicapolar.eu

    Jean-Pierre Santini et son équipe, en quelques mois, ont réuni des auteurs de talent dans un catalogue fourni et de qualité…

    -Angèle Paoli , auteure de "Noir écrin".
    -Anna Albertini , auteure de " U Maravigliatu "
    -Jean-Claude Loueilh, auteur de Baccala per Corsica, X-Making et Cette désolation où advient.
    -Marcel Tijeras, auteur d' Inassouv’île, Les dits de grenades et Incertaines lattitudes.
    -Martine Rousset, auteure de Mystères d’âmes.
    -Dominique Cazaux, auteure de Comme une aube à jamais.
    -Christian Bianchi, auteur de Paisoli di Barrettali ( textes de J.P Santini) et Portes closes.
    -Marie-Catherine Deville, auteure de La vallée de Soummam
    -Jean-Pierre Santini, Le rêve des îles est d'oublier la mer, Aphorismes.

    A fior di carta dispose d’un site en construction à l’adresse
    http://scripteur.typepad.com/afiordicarta/



    Parmi les auteurs corses annoncés , nous avons eu communication de la liste suivante, avec, de notre part, quelques notes de rappels:


    - Ghjacumu Thiers , né à Bastia en 1945, résidant à Biguglia. Agrégé de l'université (lettres classiques), Jacques THIERS a enseigné les lettres classiques à Nice, Ajaccio et Bastia avant de rejoindre en 1983 l'Université de Corse où il occupe actuellement une chaire de langue et culture régionales avec le grade de Professeur des Universités. Il est docteur en linguistique habilité à diriger des recherches. et a occupé diverses fonctions administratives et pédagogiques dont la direction du Service d'Information et d'Orientation (SUIO) de l'Université de Corse et du DESS de Communication Appliquée à la Valorisation des Ressources Régionales. Depuis 1994 il est aussi à la tête du Service Commun du Centre Culturel Universitaire (CCU) qui anime l'action culturelle sur le campus et dans les relations de l'Université de Corse avec les établissements d'enseignement supérieur sur le Continent et en Méditerranée : une vingtaine d'ateliers d'expression artistique et culturelle, un bulletin périodique d'informations culturelles (À l'asgiu), des publications (dont une revue littéraire en langue corse Bonanova), des conférences, des spectacles dramatiques et des concours internationaux de littérature sont les vecteurs de cette politique d'épanouissement et de dialogue culturel. Une quinzaine de bénévoles et quatre moniteurs-étudiants accompagnent des activités dont une bonne part assure la relation université-cité. De 1995 à 1998 Jacques THIERS a été président du jury des concours de langue et de culture corse des lycées et collèges, le CAPES de langue corse. Il en préside aujourd'hui le concours réservé.

    Un parcours d'enseignant et de chercheur donc, jalonné de recherches, de colloques, de publications scientifiques dans le domaine des lettres et des sciences du langage. A ces responsabilités universitaires et administratives s'ajoutent des réalisations dans le domaine de l'expression culturelle, en langue corse en particulier. Co-auteur de méthodes d'apprentissage du corse (Stà à sente o Pè !, Dì tù), J.THIERS est l'un des militants culturels qui se reconnaissent dans l'appellation de " génération de 1970 ". Il écrit régulièrement en poésie depuis ces années-là ; il a signé les textes de nombreuses chansons dont les chanteurs et groupes corses ont fait des succès populaires, de E Duie Patrizie à Canta u Populu Corsu à I Muvrini et Surghjenti. Rédacteur de revues littéraires et en particulier Rigiru (1973-1981) et aujourd'hui Bonanova, il est aussi dialoguiste et auteur de théâtre. Il a dans les années 1970 dirigé la troupe de Scola Corsa et Scola Aperta. De 1979 à 1999, il a écrit et fait représenter L'Orcu, U Rè, Pandora, U Casale, U più hè per fà l'erre, I Strapazzi di Bazzicone et Tutti in Pontenovu , des comédies populaires qui, par le recours à l'ironie, jouent sur les différents niveaux de représentation de la réalité sociale, culturelle ou psychologique. Des collaborations diverses (U Trionfu di a puesia, Matria, Medea), des relations continues avec le théâtre de Sardaigne (depuis la traduction en corse du drame Petru Zara de L.Sole en 1980) ont débouché sur un travail pour une scène multilingue : Itaca ! Itaca ! sur le thème d'Ulysse écrit à trois : J .THIERS, L.SOLE (Sardaigne), F.SCALDATI (Sicile) et créé à Aiacciu en octobre 1997. Le cycle s'est poursuivi avec : Ciclope (septembre 1998) en collaboration avec L.SOLE et Lelio LECIS (Cagliari) ; Baruffe in Mariana (septembre 1999), écrit avec M.CINI (Pise), A Memoria di l'Acqua (octobre 2000), Cosa mi manca à mè, adaptation très libre de Troilus et Cressida de Shakespeare (janvier 2001), en collaboration avec la compagnie " Teatro Sardegna " de Cagliari.

    Jacques THIERS est aussi président de la section corse de l'Instituto del Teatro del Mediterraneo (IITM, Madrid) qui poursuit des objectifs similaires. Il est par ailleurs prosateur (romancier avec A Funtana d'Altea, Prix du Livre Corse 1990 publié depuis en français, italien et roumain et A Barca di a Madonna (traduit en français sous le titre de La Vierge à la barque).


    Au programme, L'Arretta bianca ( la Halte blanche) : poésie - Editions Albiana - prix des lecteurs 2007.
    Tuttognunu ti hà in casa issa cusarella di nunda ch'omu chjama un'infiltrazione. Un'incritta fine fine nantu à un muru o nantu à u celu. Quasi quasi ùn si vede. I nostri ghjorni sgranfignati una cria. Da tuppà subitu cu ghjessu è cazzola. Ma ùn ci si face casu : dumane farà ghjornu. Intantu l'affare si sparghje è si scava ma nunda spunta à l'infora. A cosa travaglia à l'indrentu, travaglia. Ùn ci si pensa micca senza piantà ma si sente sempre, da issa banda custì ch'ellu ci hè un risicu. O un altrò. Saranu trenta anni ch'ella mi stuzzica, ma mai mi sò propriu resu contu ch'ella devia esse un pocu cusì, quella beata "scrittura in puesia". Scrivendu à casu è à disgrazia ùn mi hè mai parsu utile nè assinnatu di accoglie issò ch'o avia scrittu è dì mi chì isse pagine allibrate una nantu à l'altra possinu esse puesia.Dunque possu solu rimarcà ch'o l'aghju sempre praticata cusì, in modu permanente ma à stonde. Cù un tira è molla mai stanciatu trà duie manere chì cumandanu...
    Traduction : Tout le monde a chez soi ce petit accident domestique qu'on appelle " une infiltration". Une fine fêlure dans un mur ou un plafond. Presque imperceptible. Une griffure de rien dans notre quotidien. À reboucher le plus tôt possible. Mais on ne se méfie pas et on renvoie toujours à demain. Jour après jour ça s'étale et ça se creuse mais du dehors rien ne semble changé. C'est à l'intérieur que ça travaille. On n'y pense pas continûment, mais on sent toujours, de ce côté-là, la présence d'un risque. Ou d'un ailleurs. Il y a une trentaine d'années que l'écriture poétique travaille en moi de cette manière sans que j'aie jamais pu concevoir que ce pouvait être quelque chose comme cela. J'ai composé de manière occasionnelle et intermittente et n'ai jamais formé le projet de rassembler ces textes en un recueil. Du même coup, je ne me suis jamais senti poète à part entière. (...)



    - Ghjacumu Fusina est né en décembre 1940 à Ortale en Corse. Après des études secondaires à Bastia puis supérieures à la Sorbonne, il a d’abord enseigné les lettres dans la région parisienne et à Paris. Revenu en Corse en 1981, il a été chargé de mission ministérielle (mise en place de l’enseignement du corse) et conseiller technique des recteurs d’académie, chargé d’inspection pédagogique régionale. Docteur ès- lettres (Montpellier) et docteur en sciences de l’éducation (Paris), il a enseigné la littérature et les sciences de l’éducation (dont il a fondé le département) et a dirigé des travaux de recherche (troisième cycle et doctorat) dans ces filières à l'université de Corse. Militant culturel reconnu, il a été élu président du conseil de la culture, de l’éducation et du cadre de vie (conseil consultatif de l’Assemblée de Corse) de 1989 à 1991. Ecrivain (Prix du livre corse, prix de la Région, 1987 : poèmes, nouvelles, essais , traductions) il est aussi parolier de nombre de chanteurs et de groupes corses parmi les plus connus (voir ci-dessous).

    Et fiche de présentation à l’adresse : http://adecec.net/jfusina.html
    Professeur d'Université – Ecrivain - UFR - Lettres et Sciences Humaines - Université de Corse - Directeur du Département des Sciences de l'Education de l'Université - Membre du Conseil d'Administration de l'ADECEC
    Ecrivain et poète, parolier de la plupart des groupes et chanteurs corses. Un des principaux représentants de la fameuse génération de 1970 qui a conduit le renouveau culturel, linguistique et littéraire de l'île. Longtemps chargé de mission ministérielle pour la mise en place de l'enseignement du corse (entre 1981 et 1987) auprès des recteurs de l'Académie de Corse. A été Président du Conseil de la Culture, de l'Education et du Cadre de Vie (de 1989 à 1991) auprès de l'Assemblée de Corse.

    " Jacques Fusina est une figure emblématique de la littérature corse contemporaine. Parolier, traducteur, chroniqueur, professeur d’université, ses talents sont multiples. Mais il est avant tout poète. C’est ce qui fait l’unité de sa vie et de son œuvre. Poète à la fois populaire et raffiné, ce paradoxe le désigne comme un maître. […] La poésie en langue corse de Jacques Fusina a séduit par sa musicalité les chanteurs insulaires. […] Le poète en langue française est moins connu. Pourtant son aventure poétique a commencé avec la publication, en 1969, de Soleils Revus.[…] " Marie-Jean Vinciguerra.

    Au programme : Une île en chanson et Retour sur images, poésie, Editions Sammarcelli - 2006. Poèmes en français, parmi lesquels des poèmes traduits qui permettent de rendre compte de la réalité bilingue insulaire.

    Note de Voce nustrale: " Dopu à un quartu di seculu di una girandulata puetica trà i ribombi suttili è forti di a lingua corsa è quattru racolte di puesie (Cantilena veranile, E sette chjappelle, Contrapuntu, Versu cantarecciu), Ghjacumu Fusina s'arreghje appena pè custruì un mondu in versi senza limita. Cusì, fighjendu à quandu u mare, u catramu (bitume), o una stretta di paese, pensa à a zitellina, à l'amore o à l'estate eppo si face u puetu di l'arditezza, di a suttilità, di e mitolugie persunali, di e stonde arrubate. D'altrò, ancu sì " Retour sur images " hè scrittu in francese, a lingua corsa ùn hè tantu luntana, porghje una parte di u fiatu, di u suchju (sève). Si piglia un'energia strana, raffinata è hà ricuccate cù u puemu in francese. "



    - Patrizia Gattaceca : Auteur compositeur interprète, Patrizia Gattaceca est aussi écrivain, poète et comédienne. Ses nouvelles et de nombreuses poésies ont paru dans des œuvres collectives et des revues. "Arcubalenu", recueil de poèmes mûris vingt ans, a été Prix du livre corse en 1998 et Prix du livre Marcelline Desbordes-Valmore. En février 2000, Patrizia Gattaceca publie aux Belles Lettres, dans la collection "Architecture du Verbe", "A Paglia è U Focu", une édition bilingue corse/français, avec transcription de Francis Lalanne. En collaboration étroite avec Patrizia, Francis Lalanne a composé pour chaque poème corse un poème en français qui respecte la forme et le fond de son modèle, dont il reste aussi proche que possible. C’est la première fois qu’une œuvre de ce genre voit le jour, unissant deux langues qui n’ont pas souvent communiqué dans la littérature, ne serait-ce qu’à cause de leur caractère respectivement oral et écrit. L’élaboration de "A Paglia è u Focu" a demandé trois années de travail. Car justement, cette langue orale, le corse, Patrizia contribue à lui donner d’autres lettres de noblesse en l’écrivant sous des formes érudites. Ainsi "A Paglia è U Focu" principalement constitué de formes qui furent probablement orales à leurs débuts et colportées par les ménestrels ; Son dernier ouvrage "Mosaïcu " paru fin 2005 accompagné d’un CD et illustré par des enfants, est composé d’haïkus en langue corse.

    Au programme Mosaicu- haiku ( Editions SCP ) , Un recueil de haïkus traduit en langue corse (7h30) Mosaïcu est un recueil de haïkus en langue corse, inspiré de la nature et des saisons. Ce recueil de petits poèmes japonais est donc traduit en Corse par Patrizia Gattaceca . Mosaïcu est le lauréat 2006 du prix des Lecteurs de Corse, organisé par la Collectivité Territoriale de Corse. A l'intérieur, chaque haïku s'accompagne d'une illustration des enfants des écoles bilingues de Bastia, Cervione et Ponte-Leccia.



    - Jeanne Tomasini , née Maestracci à l'Estaque, près de Marseille. Jeanne Tomasini-Maestracci, retraitée de l'Education Nationale, occupe ses loisirs à écrire des romans. Ils sont tous inspirés de ses origines corses. Descendante des Biaggini, charpentiers de marine établis dès le XVIII ème siècle à Porticciolo dans le Cap corse où subsiste toujours la maison familiale, Jeanne Tomasini a choisi cette marine et cette île dans l'île pour cadre de son premier roman : "Les Obstinés".



    Pour évoquer le pays de ses origines, la Corse, Jeanne Tomasini a imaginé l'histoire d'un garçon très ordinaire que son esprit chimérique et son obstination vont entraîner dans des aventures extraordinaires. Son roman, "Les Obstinés", le premier de ses trois romans historiques, est sorti en librairie en février 2005. Il a été publié par les Editions Little Big Man dans la collection "Les voyageurs oubliés". D’autres romans ont suivi chez le même éditeur ; Don Paolo ou un Corse aux Amériques , Le Persan, épopée d’un Corse au Moyen-âge et son tout récent Retour à Polveroso récit des déboires d'un candide paoliste.




    - Marie-Jean Vinciguerra, homme politique et écrivain qui vient de publier un ouvrage intitulé " Höderlin et Paoli ". L’auteur a travaillé dans les années 1980 à 84 avec Pierre Bertaux, grand germaniste, qui lui a fait connaître l’œuvre d’Höderlin , à qui il avait consacré un article dans le N° 151 de Kyrn " Höserlin ou le mythe de la Corse héroïque ". Il a traduit de cet auteur germanique un poème de 600 vers titré " Emilie à la veille des Noces ", " une sorte de roman épistolaire, dit-il. ". Il s’est ensuite intéressé à l’historiographie de Pascal Paoli " à travers le prisme allemand ". Son livre (aux Editions Materia Scritta, 2006) raconte le voyage initiatique du héros Edouard qui passe par la Corse. Dans l’article de Jean-Marie Arrighi ( Corsica), l’auteur dit : " … Il (Höderlin ) distingue le patriotisme du nationalisme. On peut être " apatride " sur son propre sol lorsqu’on ne ressent plus son appartenance à une terre de liberté et de démocratie. Le " pays-patrie " ( Heimat) s’inscrit dans une mémoire, celle d’un " Vaterland ". Mais, sans la liberté, il n’y a plus de patrie. Napoléon, " esprit universel " au sens hégélien, en trahissant Bonaparte républicain, à la différence de Paoli, cesse d’être un " père de la patrie ". Quatrième page de couverture : " Le général Paoli, figure emblématique de la résistance et de l’indépendance corses et " père de la patrie " (" U babbu di a patria "), a été célébré par l’intelligentsia de l’Europe des Lumières (Rousseau, Voltaire, Burnaby, Boswell, Symonds, Vittorio Alfieri…). Comme l’écrit Voltaire à sa nièce Marie-Louise Denis : " Toute l’Europe est corse. … la réputation et le rayonnement de Paoli était tel dans l’Europe entière que le poète allemand Hölderlin, pour écrire une œuvre destinée à l’éducation morale et politique des jeunes femmes Emilie à la veille de ses noces, a fait appel au personnage de Paoli comme exemple édifiant de la lutte pour la libération de son peuple…. Le mythe de Paoli à la fin du XVIIIe siècle résulte de la fusion de deux mythes : à l’image de défenseur de la liberté s’ajoute celle du héros qui a partagé les idéaux de la Révolution française avant qu’elle ne tombe dans les excès de la Terreur. " Avec son ouvrage " La veuve de l’écrivain ", il a obtenu, en 2006, le Prix du Livre insulaire - Distinction Regards poétiques. Il sera présent au Salon du Livre 2007 de Paris – stand de la Collectivité locale de Corse

    Au programme : La veuve de l’écrivain ( DCL) – prix d’Ouessant 2006), Höderlin et Paoli ( Materia Scritta) et Don Petru, drame en Français et traduction corse.





    - Jean Chelini est un médiéviste français spécialiste de l'histoire religieuse et plus particulièrement de l'Église, qu'elle soit médiévale ou contemporaine. Son travail a aussi cherché à interrogé la place des laïcs au sein de l'Église et dans l'économie du Salut et les liens entre la Saint-Siège et les grandes questions du XXe siècle.
    Jean Chelini, professeur à l'Université d'Aix-Marseille, est directeur de l’Institut de Droit et d’Histoire canoniques. Jean Chélini préside le conseil scientifique de l'Institut de droit et d'histoire religieux qu'il a fondé. Il est l'auteur, entre autres, d'une Histoire religieuse de l'Occident médiéval (Hachette, 2002), et Le Calendrier chrétien, notre temps quotidien (Picard, 1999).

    Au programme, l’histoire religieuse de l’Occident médiéval, le calendrier chrétien, Jean-Paul II à Rome, le pape de l’An 2000, Benoît XVI, l’héritier du concile, Les pèlerinages dans le monde.




    - Jeannette Colombel : Née d'une famille d'intellectuels (les professeurs Lucy et Marcel Prenant), elle se marie sur un coup de tête en 1938. À la Libération, elle vit à Lyon puis à Paris jusqu'en 1951, date à laquelle elle épouse au lendemain de la Résistance Jean Colombel ; quatre enfants suivent.
    Agrégation de philosophie en 1947 ; recherches au CNRS sur les conditions de vie et de travail des ouvrières du textile du Nord. En 1951, elle devient enseignante à Lyon et dirige avec son mari le Mouvement de la paix et des mouvements syndicaux ; ils organisent ensemble la résistance aux guerres d'Indochine puis d'Algérie. En 1956, elle est nommée professeur de khâgne en philosophie. Son activité est de plus en plus intellectuelle : article dans "La Nouvelle Critique" puis dans "Les Temps modernes". Althusser soutient ses positions "italiennes" contre Garaudy.
    Dès les années 60, elle se lie d'amitié avec Sartre, Foucault, Deleuze. Après des heurts internes et des divergences au PC, elle quitte enfin ce parti avant mai 1968 et participe activement à ce mouvement. Puis, face à la répression des années 70, elle crée avec Sartre, Tillon, Serge July... "Le Secours rouge", elle soutient "Libération" à ses débuts, enseigne à Vincennes (Paris VIII) sur la demande de Foucault. En 1974, elle passe son doctorat à Vincennes (en partie publié dans "Les Murs de l'école") et écrit régulièrement dans "Les Temps modernes" où elle prépare des dossiers d'actualité (Corse, école, Larzac, banlieue...). Elle apporte son soutien aux dissidents tchèques durant les années 80 (Cercle Jan Huss) en organisant des conférences clandestines.
    Ce parcours lui donne aujourd'hui plus de liberté pour retrouver son passé sans dénigrement. D'autant qu'elle est toujours co-présidente du Comité Lyon Fraternité Justice contre le Front National et l'expulsion d'étrangers. J.C.
    biographie à l’adresse : http://auteurs.arald.org/biogr/Colombel1920.html

    Au programme : " Silencieuse ritournelle en Corse " C'est la découverte de la Corse par une femme engagée, philosophe et proche de Sartre, qui tisse des liens très forts avec un village du Cap Corse. Cette écoute conduit Jeannette Colombel à construire ce fameux numéro sur la Corse que les " Temps Modernes " publieront en 1975.



    - Angèle Paoli, écrivain et très active sur le Web avec le site incontournable " Terres de femmes ", où elle se présente : " Cap-Corsine née à Bastia, descendante de navigateurs corses revenus de Trinidad, je suis sans cesse " hantée d'invisibles départs " et le sel de la mer " tressaille dans mes songes " (Saint-John Perse). Bien que femme corsaire n'ayant pour amer qu'un seul et même rocher, je me suis longtemps ancrée aux marches des terres maritimes picardes (où j'ai enseigné le français et l'italien), avant de retrouver mon hameau du Cap Corse. La culture méditerranéenne est un de mes tropismes les plus féconds. La culture corse évidemment, mais aussi toutes les cultures insulaires. De la Sicile (Palerme) en particulier. J'ai d'ailleurs mené il y a trois ans un projet linguistique et culturel européen autour des pupi siciliani (marionnettes siciliennes). Comme nombre de Cap-Corsines, je suis par atavisme passionnée et farouche. Officiante aussi de la noire Isis (une " Gémeaux " qui balance entre une double postulation apollinienne/dionysiaque), j'ai heureusement au tréfonds de moi une vivifiante inclination pour un plain-chant de l'amour, une monodie de coeurs à l'unisson, sans effets de miroir, et totalement partagée. De par ma curiosité effrontée, je suis aussi aimantée par les spéculations et les griseries d'eau vive. Ceci m'a permis d'endiguer pour partie l'envoûtement torpide de la " claustration " insulaire et le dolorisme séculaire de la plainte, du " lamentu " et des " voceri ". J'ai aussi la réputation de ne pas avoir ma langue dans la poche... pour la bonne raison que mes poches sont remplies d'oursins (" Il n'est point de désir humain qui ne soit cruel ", dit Pascal Quignard dans Sur le jadis). Elles débordent aussi des livres les plus fous, les plus flamboyants, les plus fiévreux, les plus fabuleux, les plus fervents, les plus fougueux, les plus furieux ou les plus délicieusement farouches, mais aussi les plus intériorisés, ... qui se dérobent à la routine des sens (Anne F. Garréta, Sylvie Germain, Linda Lê, Claude Louis-Combet, Brina Svit, Virginia Woolf,...) ou à la tyrannie du sens (Michel Butor et surtout Hélène Cixous). "
    Adresse du site : http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/
    Avec le titre " Terres de femmes " , elle a écrit un ouvrage de récits insulaires " Mazzeri, Muna et Manfarinu " édité par Yves Thomas. Il est aussi en ligne à l’adresse : http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/fictionelles/index.html



    - Jean-Claude Loueilh, agrégé de philososphie et écrivain. Il n'enseigne plus la philosophie. Cependant il l'a perturbe toujours par l'ethnologie, la peinture ou le cinéma.
    Philozoophilement votre ! Deux dictons trouvés dans son oeuvre : " Quand il veut faire souffrir la fourmi, Dieu lui donne des ailes. " et " Le veau que tu as rencontré, voici le piquet où il faut l’attacher. "

    Extraits de Peaux de Peuls : " S’agit-il de nouveaux objets? De nouvelles méthodes ? D’un nouveau discours ? Du parler des sciences ou des savoirs humains, de l’ethnologie, de la philosophie ? De leur sujet ? Du parler des raisons ? Du parler déraison ? De miner le terrain ? De couper, décadrer, monter ? Des philosophes s’évadent en ethnologie, des ethnologues s’irriguent en philosophie. Un mouvement d’hybridation ? Une transdiscipline en sus ? Ou exprimer des pulsions de savoirs entées sur des trajectoires ? Mais alors ce que j’écris se nomme art : la littérature forme-t-elle ainsi l’avenir des sciences humaines ? En quels genres ?… " et en fin de premier chapitre " ….. Identité… … ..ça veut dire quoi ?… " Peaux de Peuls, texte écrit par Jean-Claude LOUEILH à Abidjan, en novembre 1987

    Extrait de La poïétique des ruines : "Tout s’anéantit, tout périt, tout passe Il n’y a que le monde qui reste" écrivait encore Diderot dans son Salon de 1767.Alors que notre monde se trouve peut-être en passe de disparaître. Alors que le désert ne figure plus -à la marge- en repos et caprice de Retz, mais advient hic et nunc comme fait. Car nous créons la ruine; non plus de nos légendes patrimoniales, mais de notre nature familière, de notre monde humain. Qui ne met plus en balance le fragmentaire, mais le tout de la terre; qui ne peut plus se distraire du vestige ou du sanctuaire, mais exhibe -si cela peut s’entendre- la dévastatation…

    Il vient d’être publié aux Editions A fior di carta avec plusieurs ouvrages à son actif : Baccala per Corsica, X-Making et Cette désolation où advient



    - Marcel Tijeras , né le 28 octobre 1941 à Remchi (Algérie) au sein d’une famille d’origine andalouse, Marcel Tijeras arrive en France en juin 1962 et entreprend des études supérieures de Droit et de Lettres Modernes à Nice. En 1971, sa femme lui fait découvrir son île natale, la Corse : " À regarder, écouter, de longtemps, entre l’île et moi enfin la rencontre ! […] Il m’en aura fallu des coups de cœur et de colère pour y être et peut-être… en être ".
    Marcel Tijeras a publié de nombreux textes dans différentes revues : Phréatique, les Cahiers Froissart, Poésie 93, Vagabondages, Poésie un, Prométhée, etc. En juillet 2006, il a aussi publié le recueil de poèmes Inassouv’île aux éditions A Fior di Carta, où doivent prochainement paraître un autre recueil (Incertaine latitude) et un écrit autobiographique (L’Aljamia).

    Il vient d’être publié par les éditions A fior di carta… Inassouv’ille, Les dits de Grenade et Incertaines latitudes.



    - Jean-Claude Rogliano vit une partie de l’année à Carchetu, son village, dans les Tours de Tèvola une forteresse du treizième siècle qu’il a reconstituée après qu’elle lui eût inspiré une partie du décor de son premier ouvrage. Le berger des morts (Mal’Concilio). Un roman qui, chanté par Jean-Paul Poletti, dansé par Marie-Claude Pietragalla, en est à sa quatrième publication. Dans cet ensemble fortifié, avec sa maison, il a créé sept gîtes ruraux. Une tentative réussie de revitalisation, aux antipodes d’une affaire commerciale : tandis que l’exemplarité a fait relever de ses ruines tout le hameau et entraîné la création d’autres gîtes, et que deux cantons bénéficient d’importantes retombées économiques, il partage avec des hôtes venus de tous les pays l’occupation d’un lieu magique d’où ces derniers repartent avec une autre idée de la Corse dont ils deviennent d’une certaine façon les ambassadeurs. Auteur de quatre films de la série ''Légendaires'', produits par Pierre Dumayet qui, diffusés sur Antenne 2, sont les premiers à faire découvrir une Corse hors des idées reçues. Ecrit avec sa fille Agnès : Contes et légendes de Corse. Après son premier voyage humanitaire, au moment du soulèvement du peuple roumain, écrit ''Visa pour un miroir'' dans lequel il décrit l’épopée du convoi insulaire qui le conduit jusqu’au Giù, une vallée perdue où il retrouve, à travers la société ubuesque qui la compose, monstrueusement caricaturées, les tares des notables qui font le malheur de la Corse.

    Dans le cadre du Festival du Film de Groye où étaient présentés trois cents films venus du monde entier, le documentaire de Daniel Peressini, Corse - J’ai été militant clandestin dont il a réalisé l’enquête, a obtenu le trophée L’île d’argent. Son dernier ouvrage, Justice en Corse, fait découvrir une justice insulaire entre Ubu, Courteline et Kafka et monter les magistrats de l’île sur leur grands chevaux… desquels il les désarçonne aussitôt en revendiquant les poursuites qu’ils évoquaient sans oser les intenter par peur de la manifestation d’une vérité fatale à la crédibilité et à l’honneur de certains d’entre eux. Son prochain roman, Une danse immobile, a pour cadre un village du bout du temps qui pourrait être le sien, sous l’occupation. Vient d’achever une pièce de théâtre tirée de Visa pour un miroir et portant le même titre, commandée par Robin Renucci et programmée pour le Festival d’Olmi Capella de l’été 2005.



    - Guy Benigni est l'auteur de plusieurs ouvrages en langue corse dont " Amadeu u Turcu " (prix du Livre corse 2003) et " Mitulugia " (prix spécial de la Collectivité territoriale de Corse, 2006). En français, il est l'auteur de la " Petite anthologie du cheval en Corse " (2006) et en juin 2007 Babbo… ou l’enfant trouvé..


    Babbò... ou l'enfant retrouvé – juin 2007 – Editions Albiana
    les yeux d'un enfant racontent un monde qui s'en va, l'époque du Babbò, le grand-père.
    Quelques récits empreints d'une profonde sensibilité reviennent sur l'image du grand-père, Babbò, symbole d'un monde irrémédiablement révolu. La Corse du début du XXème siècle, bousculée par la tragédie de la Grande Guerre, sommée de s'adapter à une modernité niveuleuse et dévoreuse d'hommes obligés d'émigrer, est le théâtre de drames humains sans aucune comparaison. Les yeux de l'enfant scrutent ces douleurs et ce monde qui peu à peu s'en est allé avec ses valeurs, ses convictions et... ses gens.
    ... et au programme….
    Amadeu u Turcu, Collection : Arcubalenu ( Albiana) Un grand roman d’aventure en langue corse à destination des adolescents. Une aventure au cœur de l’histoire de cette Méditerranée où s’entrecroisaient riches marchands italiens et pirates barbaresques. Une aventure où l’amour et la guerre font bon ménage, emportant dans la tourmente de l’histoire les bons et les méchants.
    Aliti – Scontri puetichi - Collection : Veranu di i pueti – Collectif Recueil de poésies par de jeunes poètes contemporains : Patrizia Gattaceca, Guidu Benigni, Mattea Casanova, Marcu Ventura, Dumenica Foata, Stefanu Pergola, Sonia Moretti, Alanu di Meglio.



    - Jean-Pierre Simoni est médecin. Son premier roman est " L’année des Chemises noires " édité en 2005 aux Editions Albiana.


    L'année des Chemises noires : Un roman d’initiation plongeant ses racines dans la Corse des années de guerre. Entre récit de vie et fiction, une œuvre au passé recomposé, tendre et sincère qui questionne le monde des adultes en guerre. Un vrai moment de bonheur littéraire.

    Présentation : Avoir onze ans dans la Corse de la dernière guerre c’est vivre les événements avec la candeur et la gravité propre à cet âge. Le jeune narrateur de ce journal intime retrouvé affronte la vie au cœur d’un village suffisamment reculé pour que même la route n’y parvienne pas. Les échos de la guerre lointaine y sont pourtant bien présents, bien audibles même si diffractés. La menace des Chemises noires et des "Boches", l’économie de survie, les comportements dictés par la peur ou l’envie, les disparitions nocturnes des hommes de la maison, les récits épouvantables des anciens de 14-18, tout cela reste une toile de fond sur laquelle, au quotidien il faut bien grandir, avec ses questions d’enfants et ses désirs de devenir enfin un homme. Dans cette Corse recroquevillée, retrouvant les réflexes de survie d’antan, la modernité continue son chant des sirènes et le départ pour le continent reste une alternative audacieuse. Le jeune homme subira bien son rite d’initiation, sanglant, et trouvera un chemin bien difficile, sur le ton de la confession intime de ses éveils à la culture, à la sexualité, au rôle dévolu aux hommes. Un grand roman moderne, régionaliste et humaniste, entre Romain Gary et Jean Giono.



    - Marie-José Loverini, juriste de formation, journaliste scientifique au Commissariat à l'énergie atomique, a enseigné la communication à l'université de Corse puis de Paris VII/Denis Diderot. Aujourd'hui, elle est chargée d'enseignement au Conservatoire national des arts et métiers. Elle est l'auteur de plusieurs ouvrages d'histoire des sciences et d'histoire de la Corse dont :


    L'Interdite : Davia, une sultane corse au Maroc – Editions Albiana, 2005. -
    Biographie romancée mais fidèle de l'incomparable destin de Davia, cette jeune enfant corse enlevée puis élevée au sérail du Roi du Maroc et qui devint première des concubines et secrétaire particulière de celui-ci, à la fin du XVIIIe siècle
    Présentation :
    Une "sultane corse" ? Plus que le personnage réel, c’est aussi la figure emblématique qui est ici interrogée et analysée, une figure qui faisait déjà rêver en son temps les amoureux des destins hors du commun. À partir des récits des voyageurs qui eurent l’occasion de rencontrer la "sultane" dans son harem et qui en firent le portrait, mais aussi à partir d’archives qui n’avaient pas encore été dévoilées, un coin du mystère est levé, ravivant bien sûr les spéculations. L’ouvrage se lit comme un roman d’aventure entre mythe, fiction et réalité historique.
    Une biographie... La figure de la sultane Davia est l’une des plus marquante de l’histoire corse par son mystère, son originalité et le fait qu’il s’agisse d’une femme (peu nombreuses dans l’histoire corse). Elle a fait l’objet de quelques ouvrages biographiques, historiques ou romancées, mais aucun n’est plus en vente depuis de longues années.
    La sortie de l’ouvrage a accompagné la création d’un opéra sur le sujet par Tonì Casalonga, l’un des créateurs actuels (peinture, musique, événements culturels) les plus en vue de Corse



    - Xavier Casanova… " gagne à être connu : il se définit comme un Indien sorti de sa réserve et vivant de sa plume... Un Casanova aventurier de l'esprit et libertin de paroles, en quelque sorte... " Il est le concepteur de plusieurs sites sur le Web, dont " Le sapeur numérique ". Le corps des sapeurs numériques, écrivait-il, sera créé pour ouvrir et entretenir dans le maquis du web des saignées subliminales à fonction de pénétration des espaces réensauvagés et d'entretien des coupe-feux nécessaires à la propagation du néo-libéralisme avancé.


    Codex Corsicae : Suivi de Esquisse d'une théorie de l'interprétation des socioglyphes de Corse – Editions Albiana
    Deux manuscrits composent le présent ouvrage. Tous deux fort différents et pourtant issus de la même plume, celle d'un certain Casanova, un nouveau venu, autant dire un inconnu. Différents ? voire ! C'est bien de la Corse dont il s'agit ici et de l'aboutissement en feu d'artifice de l'imprudente mais constante trituration de son trop fameux " problème ". Voici donc un Codex, recueil de réflexions contemporaines puisées à la source du non-dense le plus rigoureux ; et un traité, enfin une Esquisse théorique des socioglyphes, qui retrace les pérégrinations historiques, mais néanmoins imaginaires, d'un franciscain dont le chemin de Damas serait passé par l'île.
    Qu'y apprend-on de bien savant ? Absolument rien, sinon que le traitement habituel de l'histoire et du présent de la Corse inviterait plutôt aujourd'hui à prendre du recul. L'illusion règne en maître et chaque mot possède son tiroir... Mais n'est-ce pas, à tout prendre, le meilleur car le premier des enseignements ? Au lecteur de juger si ces écarts de discours en disent plus long sur ce qui se cache habituellement derrière les mots convenus et, ce faisant, si tout n'est finalement en la matière, heureusement ou non, que littérature...



    - Paul Silvani, écrivain et journaliste, correspondant du Monde à Ajaccio et ancien directeur du quotidien La Corse. Il collabore au Provençal-Corse, en 1959, sous le pseudonyme de Jean-Paul Mariotti. Il est Directeur du quotidien Le Provençal-La Corse en 1978. Il a écrit de nombreux ouvrages sur la culture corse : l’histoire, les coutumes, les légendes, la cuisine… Ils lui ont valu tous les prix littéraires insulaires, et le Prix Littéraire National de la Résistance. EN CORSE AU TEMPS DE PAOLI est son 23ème ouvrage d’une œuvre entièrement consacrée à son île.


    Sur le site Voce Nustrale, nou avons relevé un article :
    Qui fut véritablement Pasquale Paoli, capo generale del regno di Corsica ? C’est à cette question et à bien d’autres que répond Paul Silvani, poursuivant ainsi son œuvre de mémorialiste de la Corse. Il revient dans ce livre tant sur les grands faits que sur les détails oubliés de la vie et de l’œuvre du grand homme célébré des Lumières. Ainsi, sous la forme de courtes chroniques, la figure du Babbu di a Patria émerge-t-elle, entre mythe et réalité. Que fut la vie en Corse en son temps là, notamment les disettes, la vendetta et la fameuse Ghjustizia paolina, la fondation de l’Isula Rossa, l’analyse des " Ragguali ", les négociations avec Choiseul, l’initiative de Buttafoco auprès de Rousseau, l’affrontement fatal de Pontenovu, la relation de Paoli avec Ajaccio, son échange de lettres avec Bonaparte, la translation des Cendres et son image à l’étranger. Morceau choisi, citant P.A. Sorbier, dans " Voyage en Corse de son Altesse royale le Duc d’Orleans en 1835 " : " Les habitants d’Orezza, spécialement ceux qui n’appartiennent pas à la classe des muletiers, se piquent d’esprit et se font remarquer par des saillies heureuses. La tradition a conservé le nom du plaisant " Il Minuto Grosso " dont les ingénieuses réparties déridaient le front austère de Paoli au milieu des soucis de son généralat : ce scaron de l’époque était natif d’Orezza ".

    En 2006, Aux Editions Albiana, Train corse, train rebelle.
    Note de l’éditeur : Quelle épopée que celle du train en Corse ! Plus de cent cinquante ans de projets, d'audaces et d'avancées depuis les années 1850... Peut-on seulement imaginer aujourd'hui ce que représentait la construction d'une voie ferrée, en ce XIXe siècle, dans une île montagneuse à souhait et quasiment dépourvue de tout... et même de routes ? Les meilleurs ingénieurs, parmi lesquels Gustave Eiffel, furent invités à réaliser les ouvrages d'art et toutes les énergies furent rassemblées autour du défi. On alla jusqu'à composer avec les fameux bandits percepteurs qui ne manquèrent pas de donner à cette histoire des allures de "western" insulaire... C'est ainsi que U Trinnichellu émit son premier panache de fumée dans le ciel bastiais le Ier février 1888, pour sa destination inaugurale, Corte. Le réseau entier suivra pour s'achever avec la ligne Bastia-Porto-Vecchio en 1935. À travers la "petite histoire" du train et de ses pionniers, c'est toute l'aventure technologique bien sûr, mais aussi l'évolution politique et sociale de la Corse qui se dessinent en filigrane : une histoire de conflit séculaire entre archaïsmes et modernité...



    - Maddalena Rodriguez-Antoniotti , historienne de formation et enseignante. Devenue par la suite peintre, graveur et photographe, elle est invitée pour de nombreuses expositions aussi bien en France qu’à l’étranger. Avec commandes et acquisitions publiques à la clé. Parallèlement à son itinéraire personnel, elle a initié et organisé Le Parcours du Regard dans le village où elle vit. Elle écrit, par ailleurs, textes et préfaces pour des catalogues d’artistes.


    Comme un besoin d’utopie Le parcours du regard - Un parcours d’Art contemporain en Corse
    Le parcours du regard, c’est dix années de présence estivale au cœur du village d’Oletta de nombreux artistes contemporains. Une ébullition artistique volontairement inscrite dans les lieux les plus improbables (caves, ruelles, placettes), à la recherche de cette alchimie secrète appelée " rencontre ". Rencontre avec l’Art, avec l’artiste, avec les lieux, avec les gens qui laissèrent traces et espérance.
    L’ouvrage est un recueil des plus belles pages de cette expérience hors du commun, première de son genre en Europe, avec à l’appui une iconographie de premier ordre complétée de témoignages des artistes en situation.
    Dans la catégorie Beaux livres, Comme un besoin d’utopie est le premier à consacrer, en Corse, l’Art contemporain sous toutes ses formes.


    Rendez-vous le 11 Août 2007 à Barrettali!

    Que de belles rencontres en perspective !… Seul le mauvais temps n’est pas invité. De toute façon, je l’ai lu dans "Nimu": jusqu’en 2033, vous ne risquez rien en venant dans le Cap corse où, selon Ugo Pandolfi, on y boit un vin blanc digne de Dionysos et de Sherlock Holmes. Si vous avez lu le roman de Jean-Pierre Santini "Nimu", vous découvrirez tous les lieux hantés par le commissaire Yann Caramusa . Vous pourrez faire brûler un cierge aux pieds de Saint Pantaléon et prier pour l’âme de Prete Cecce qui, en 2000, avait une lecture passionnée du Cantique des cantiques… Si vous ne l’avez pas lu, lisez-le !...
                             



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  • La corse attitude :


    Cet été, la parution du premier numéro d’une revue " transculturelle " est annoncée par l’association Ubiquità sise à Bastia. Le projet est ambitieux et s’inscrit dans un courant de pensée qui ne veut pas faire de l’identité un enfermement, car une autre voie est possible à l’intérieur comme à l’extérieur : l’ouverture sur d’autres identités, en recherchant avec sympathie ce qui nous rapproche d’elles. C’est une idée généreuse et bien plus que cela. A force d’exclure, on s’exclue soi-même. Il ne s’agit pas d'un renoncement identitaire mais de faire vivre notre identité au lieu de la regarder s’étioler dans " ce lieu charnel et ancien entre le réel et le rien, le familier et le menaçant, l’habitable et le désert ", pour reprendre les mots de Jean-Toussaint Desanti. La Corse a la chance d’être une île avec la mer sur quatre horizons : une escale culturelle pour ceux qui y viennent, une invitation au voyage pour les Corses qui y vivent, et un lieu d’échanges pour tous. Après son réveil des années 1970 à 80, il ne faudrait pas laisser la Corse "s’endormir dans un sommeil mortel ", pour reprendre l’expression de G.X Culioli dans sa chronique du Journal de la Corse en date du 27 avril 2007.

    C’est donc par des échanges,  " au miroir des autres ", que la Corse ferait vivre son identité culturelle. En découvrant des convergences avec d’autres cultures, la Corse continuerait à exister et s’enrichirait dans sa diversité… car la culture est un héritage en perpétuel devenir.

    La Corse a besoin de toutes ses forces positives pour préserver ses richesses culturelles et en créer de nouvelles… Son passé humain est fait aussi d’influences imposées et rejetées qui sont responsables du repli identitaire. Faut-il sortir librement de ce repli pour ne pas devenir, demain, un sujet de recherche archéologique ? L’enjeu serait de créer les conditions de notre devenir culturel, tout en restant " une communauté d’idées, d’intérêts, d’affections, de souvenirs et d’espérance ", selon la formule due à Fustel de Coulanges. Des artistes et des écrivains corses se sont déjà engagés dans cette ouverture qui n’est pas l’abandon d’une identité, mais tout le contraire. C’est en allant vers les autres, en apprenant à mieux les connaître que l'on apprend aussi à mieux se connaître tout en démentant les caricatures romanesques et médiatiques.

    Chaque génération doit s’approprier, transmettre mais aussi réinventer sa culture en intégrant des suppléments d’âme. Un supplément d’âme peut naître d’une rencontre entre deux sensibilités proches, entre deux cultures. Au-delà des certitudes, la curiosité et le doute renouvellent notre regard en le tournant vers l’avenir. L’enfermement identitaire contrarie tout une part de créativité qui permettrait à la Corse de prendre sa place dans le Monde. En ce sens, la revue Fora ! – La Corse vers le monde- apparaît comme une nouvelle initiative culturelle courageuse dans son projet éditorial et porteuse d’espérance dans son approche de la " corse attitude ". Le premier numéro met la Corse au miroir du Japon, une île lointaine et peut-être des insulaires nippons pas si lointains des Corses que cela paraît…


     
    Présentation de la Revue Fora ! – La Corse vers le monde-
    par Vannina BERNARD – LEONI



    FORA - POURQUOI CE TITRE ?
    Le lecteur majoritaire, connaisseur de la société corse ne manquera pas de s’interroger sur le choix du titre : Fora ! évoque en effet les tags qui un peu partout sur les murs de l’île incitent au rejet. Il nous a paru important de récupérer ce mot, dans ce sens littéral d’au-dehors, d’ouverture, contre, précisément, les dangers de l’enfermement. Le sous-titre de la revue se charge d’expliciter notre élan : La Corse vers le monde. Cet effort de déminage linguistique nous importe d’autant plus que ce mot appartient désormais au petit corpus de mots corses extrêmement connus et vivants. Il ne faut donc pas condamner notre langue à dire l’exclusion.
    Un mot également sur le nom de l’association, Ubiquità, qui emprunte au philosophe corse Jean- Toussaint Desanti sa définition d’un modus vivendi insulaire, toujours symboliquement tendu entre l’ici originel de l’île et le là-bas du monde auquel il convient de s’ouvrir.

    QUOI ?
    La Revue Fora ! est une revue transculturelle. Elle suit une fréquence semestrielle et le tirage prévisionnel du premier numéro s’élève à 5000 exemplaires.
    A chaque numéro, elle met en face de la culture corse une autre culture du monde, avec laquelle elle partage des traits communs : qu’il s’agisse de l’insularité, de la latinité, de la méditerranéité, c’est le même universalisme anthropologique qui est en jeu.

    POURQUOI ?
    Sans abdiquer leur affection, beaucoup de Corses vivent ailleurs que dans l’île, tandis que sur place, une nouvelle corsitude s’élabore autour de citoyens dotés d’une culture différente. La complexité de cette identité et la certitude que la découverte de l’autre est toujours enrichissante guident notre entreprise.

    COMMENT ?
    Si notre premier champ de réflexion est celui des Sciences Sociales, nous avons à cœur d’explorer l’idée de culture dans toute son amplitude. Aussi s’agit-il d’une revue pluridisciplinaire, qui s’aventure sur tous les domaines susceptibles de renseigner la pertinence d’un rapprochement.
    La nature même du comité de rédaction autorise cette diversité puisqu’il se compose pour partie d’un noyau dur de rédacteurs et d’une constellation de "contributeurs-volants " (chercheurs, artistes, écrivains, journalistes...), sollicités au gré des numéros.
     
    QUI ?
    La Revue Fora ! est le projet de jeunes Corses qui désirent conjuguer attachement à leur île et curiosité du monde. A l’heure où la radicalisation des discours identitaires coexiste avec une perméabilité toujours plus grande des cultures entre elles, ils souhaitent contribuer à une ouverture heureuse et délibérée.
    La revue Fora ! est éditée par l’association Ubiquità créée à Bastia en janvier 2007.
     
    POUR QUI, POURQUOI ?
    La Revue Fora ! s’adresse à un public citoyen, curieux et désireux de percevoir la spécificité d’une culture à l’aune de ses points communs avec d’autres cultures. Bien que construit autour de la Corse, elle permet de découvrir différentes cultures du monde et peut à ce titre répondre à des curiosités sans cesse renouvelées. Les Corses et les amis de la Corse ne sont pas les seuls destinataires.
    […]

    QUAND ?
    La Revue Fora suit une fréquence semestrielle, avec un premier numéro prévu pour juin-juillet 2007.

    OÙ ?
    La Revue Fora ! sera présente en kiosque en Corse, et dans différents points de vente des grandes villes du continent (Paris, Nice et Marseille). Un site Internet complétera la diffusion de la revue, et un système d’abonnement sera également proposé.


     Sortie du 1er numéro prévu pour l’été 2007 , avec les contributions d’Anne Meistersheim, Charlie Galibert, Jean-Louis Andreani... et sur les entretiens accordés par Ange Leccia, Orso Miret, Frédéric Antonetti, Patrizia Gattaceca ... pour composer un panorama d'une grande diversité.


    Pour financer ce projet indépendant, la Revue Fora ! a ouvert une souscription.

    Si vous souhaitez soutenir la Revue Fora ! vous pouvez adresser vos dons à :
    Association Ubiquità,
    33 bis, rue César-Campinchi
    20200 BASTIA
    (Vous pouvez également contacter l'association à l’adresse e-mail suivante : association.ubiquita@hotmail.fr)


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  • La trilogie du bandit corse : vendetta, honneur et maquis

     Si les bandits corses ont pris une place trop importante dans l’imaginaire, notamment par les clichés romanesques de grands auteurs entrés dans le Panthéon des Lettres, ils font sans contestation partie de l’histoire de la Corse. Ils ont servi et servent encore d’arguments pour jeter l’anathème sur les Corses. De nombreux écrits (historiques ou non) leur sont consacrés.



    Toutefois un ouvrage récent mérite qu’on s’y arrête. Il s’agit de celui de Jean-Philippe Antolini, connu en Corse pour son engagement politique et son militantisme au sein du Comité Anti Répression (le CAR). Jean-Philippe Antolini, condamné en 2003 à 10 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises spéciale de Paris, a rédigé, en prison, un mémoire universitaire : une thèse de doctorat intitulée " la Préhistoire de la montage corse mise en scène : l’exemple de la haute vallée du Niolu ", dans le cadre de l'université Pascal Paoli à Corte (Haute-Corse).

    Les bandits corses ( édition DCL ) est un récit historique qui établit aussi une sociologie de ce banditisme de terroir. Le terme de bandit d’honneur serait apparu vers les années 20 pour opérer une distinction entre les bandits d’honneur nés de la Vendetta et les bandits de perception, hors-la-loi cupides et irrespectueux. L’auteur explique que "La vendetta s'est érigée au cours des siècles, et même des millénaires, comme une justice parallèle parce que la justice n'existait pas. Et en l'absence de réelle justice, ce code a fini par devenir, au fil du temps, un véritable garde-fou de la société ". Des régions du Sud de la Corse comme la Cinarca ou le Taravu regroupaient plus de bandits que le Cap corse : topologie expliquée par la Vendetta plus meurtrière dans le Sud que dans le Nord de l’île.
    En 1931, à Guagno, l’assassinat d’un touriste ajaccien par le bandit Caviglioli, déclenchait une campagne médiatique qui poussait le pouvoir à mener une guerre d’épuration et à envoyer un corps expéditionnaire qui a débarqué en Corse sur un bateau nommé " Le Djebel ". Seul Spada échappera aux voltigeurs et à leur attirail militraire. François Caviglioli, de Lopigna, né en 1898, au maquis depuis 1927, fut abattu d'une rafale de fusil mitrailleur tirée par un gendarme le 2 Novembre 1931.
    En 1931, il restait encore une cinquantaine de bandits dans le maquis. Certains furent abattus au cours d'opérations de ratissage, d'autres, se rendirent les uns après les autres aux gendarmes. En 1934, le maquis avait été officiellement nettoyé de ses bandits. Le souvenir, oral du moins, de ces bandits, marqua jusque dans les années 60, les récits de beaucoup de veillées corses.


    Jean-Philippe Antolini fait une distinction entre le bandit d’honneur et le bandit de perception ( percepteur de rançons et, en quelque sorte, prévaricateur par rapport à l’intègre bandit d’honneur). Dans le journal Corsica, il explique que "  le bandit d'honneur était généralement respecté, d'autant qu'il appliquait les règles de la vendetta et que s'il ne le faisait pas, il était mis au ban de la société. Une fois au maquis, ces bandits d'honneur respectaient les gens, ne volaient pas, ne rackettaient personne et souvent, ils défendaient au contraire leur région contre les rançonneurs, les parcitori. "

    L’auteur affiche même une certaine estime pour Nonce Romanetti, "le Roi du Maquis" dont il dit : " D'abord un charisme exceptionnel et une très grande intelligence qui lui avait permis de comprendre le rôle essentiel que jouaient les médias. C'était quelqu'un d'exceptionnel. Il a passé treize années au maquis et les gendarmes ne lui auraient probablement jamais mis le grappin dessus s'il n'avait été trahi. Je prépare sa biographie et j'ai rencontré des villageois de Calcatoggio, son village, qui m'en parlaient avec les yeux qui brillent alors qu'ils ne l'ont jamais connu. Le plus intéressant avec cet homme, c'est qu'il a été décrit tantôt comme bandit d'honneur, tantôt comme bandit de perception et tantôt un peu des deux.. C'est cette différence dans les sentiments qu'il a pu inspirer qui rend le personnage si intéressant et si complexe. "  
    Nous avons retrouvé sur la Toile ( site Leboncoin.fr), un appel d’un certain Antolini à la recherche de renseignements sur Nonce Romanetti. Nous reproduisons le message : " Mis en ligne par ANTOLINI le 24 avr à 05:24.Code postal: 20290 : " Je suis à la recherches de documents, surtout des articles de presses (j'ai tous les livres à part de celui de René Dulac)concernant le bandit corse Nonce Romanetti qui a tenu le maquis entre 1913 et 1926. Il était très célèbre et rencontrait de nombreux journalistes dans son "palais vert", lui que l'on appelait "le roi du maquis". Si vous avez quelque chose, je suis acheteur. Merci d'avance. " S’agirait-il de Jean-Philippe Antolini en quête de documents sur ce bandit corse ?

    A la question "Vous rappelez pourtant que la vendetta est à l'origine de centaines de morts chaque année!" Jean-Philippe Antolini répond : "C'est tout le paradoxe : il y aurait probablement eu davantage de victimes si la vendetta n'avait pas existé. En réalité, la seule période où le phénomène a été endigué, c'est sous Pasquale Paoli qui a su imposer une justice égale pour tous " et il ajoute : " Si la vendetta est restée vivace avant et après l'époque de Pasquale Paoli, c'est bien parce que les États qui se sont imposés en Corse n'ont jamais appliqué le principe de justice. En revanche, Pasquale Paoli avait réussi le tour de force de faire diminuer la vendetta en appliquant un principe simple : celui qui tuait était tué, sa maison détruite, une colonne d'infamie était érigée à la place... "

    Pour l’intégralité de l’entretien intitulé " 
    V pour Vindetta. D'un mémoire universitaire rédigé en prison, Jean-Philippe Antolini a tiré un ouvrage sur "les vies romanesques" des bandits corses. Vendetta, honneur et maquis : la trilogie d'une Corse pas si ancienne que cela" (Entretien. signé par Antoine Albertini dans le journal CORSICA) - Aller à l’adresse :
                 http://info.club-corsica.com/cul_92_001.html
     


    Deux portraits de bandits corses extraits de l’adresse ci-dessous:
    http://perso.orange.fr/bludimare/bandits.htmhttp://perso.orange.fr/bludimare/bandits.htm


    Nonce Romanetti (de Calcatoggio) : Ce bandit-dandy, courtisé par les touristes et sollicité par les journalistes, avait pris le maquis en 1913, il y organisait de somptueuses réceptions, cumulait les aventures amoureuses et faisait signer son Livre d 'Or à ses invités célèbres. Comme sa vie, sa mort, le 25 avril 1926, dans une embuscade, fut excessive et brutale. Cinq mille personnes assistèrent à ses obsèques. Le dernier "roi de la montagne", ici (moustachu au centre de la photo) avec le cinéaste Abel Gance, fut un hors-la-loi mondain.


    Surnommé le "bandit de Dieu", le célèbre Spada (de Lopigna), crucifix au cou, est arrêté en mai 1933 et conduit à Marseille pour des examens psychiatriques. Meurtrier multirécidiviste et grand racketteur devant l'Èternel, il ne quitte jamais son crucifix. Déguisé en curé ou en femme, Spada apparaît toujours là où on ne l'attend pas pour commettre de nouveaux forfaits. Ultime provocation : "le tigre" (comme on le surnomme) convoque la presse dans sa tanière du maquis, qu'il a pompeusement baptisée pour la circonstance <<mon palais vert>>. Un an après, il est arrêté et envoyé dans un asile psychiatrique. Il fut guillotiné 21 juin 1935 devant la prison de Bastia.



    D'autres ouvrages sur les bandits corses :


    Paul silvani raconte la vie de trois bandits corses dans " Bandits corses de légende : Bellacoscia-Zampaglinu ", paru en 1999 Editions Albiana.. La vie dévoilée des frères Bellacoscia, célèbres bandits du XIXe, entre sinistres ténèbres et lumières médiatiques. Complété de la vie d’un autre bocognais célèbre, Zampaglinu, lieutenant de Pascale Paoli, qui fut l'un des dernier à combattre l'invasion française au nom de la nation corse.



    Jérôme Monti, qui a pris le maquis après un meurtre, relate son aventure dans " Quand j’étais bandit " Editions DCL collection Orchidée (1997) avec de belles illustrations d’après nature par A.L Lacault. Il nous parle de la Corse à l’aube du XXème siècle avec des descriptions lyriques. Gabriel Xavier Culioli a écrit la Préface en terminant par : " Honneur à Jérôme Monti, voyou corse à la plume de seigneur !… "

    Pierre BONARDI, auteur de "Les rois du maquis, Romanetti, Spada et Cie"- les éditions de France, 1931, 214 pages. Récit documentaire sur la Corse et ses bandits.. Ces rois du maquis sont en réalité les 3 bandits corses Spada, Romanetti et Saêtta. Bonardi colporte quelques unes de leurs légendes, les agrémentant d'une analyse des comportements et habitudes insulaires. Dans la prémière édition de 1926, le texte est accompagné de 74 illustrations en noir d'Henri Epstein.


    La vie et les aventures de Nonce Romanetti, Le roi du maquis – La Découvrance Editions : Les rencontres d'un journaliste parisien avec le célèbre bandit corse et la gendarmerie, entre 1920 et 1926. Auteur: D'AITONE Jean






    Spada, dernier bandit Corse Auteur : Lucia Molinelli-Cancellieri - Ouvrage paru en 1994 ; Edition Lacour-Ollé.

    Il y en a d'autres...




    Définition du Bandit d’honneur à l’adresse :
          http://perso.orange.fr/bludimare/bandits_honneur.htm

    " Face à un État centralisateur, le bandit d'honneur finit par incarner les valeurs de résistance et de liberté des Corses. Il n'y a qu'une façon de devenir bandit d'honneur : c'est d'avoir tué un homme pour la satisfaction d'une "vindetta" et de "prendre le maquis". Prendre ou tenir le maquis, n'est en aucune façon une fuite, et à l'origine, le bandit prenait même le maquis pour éviter précisemment le bannissement. Se laisser arrêter, emprisonner ou exiler ce serait déserter. Le bandit est tout le contraire d'un banni et l'étymologie est ici trompeuse, c'est au contraire un homme qui tient son poste et c'est ainsi qu'il est considéré, aidé, nourri et soutenu par le clan pour échapper à la loi. Mais si l'on s'en tient à l'image populaire du bandit, on est amené à penser qu'il n'est nullement un personnage exceptionnel et marginal ; il est une figure limite, et par là pleinement révélatrice des valeurs et comportements de la société dont il est issu.Il est le porteur actif de l'idéologie commune, l'honneur, la fidélité, " parola data e petra lampata un si ripiglianu piu " (parole donnée et pierre lancée ne se reprennent plus), le mépris de la mort - détenteur d'un contre-pouvoir qui n'est souvent que la forme inversée du pouvoir, exilé de l'intérieur dans une île où le bannissement est pire que la mort, le bandit corse réalise au mieux, dans la marginalité apparente de son existence, l'articulation du pouvoir et de l'honneur. "




    Sur le site de la gendarmerie nationale – article consacré au corps des voltigeurs corses – extrait : "Si la Corse fait partie intégrante de la France depuis 1768, l'autorité de l'État s'est heurtée à de gros obstacles pour s'y affirmer. En 1822, par exemple, 190 homicides ou tentatives de meurtres sont commis dans l'île, où l'on dénombre, l'année suivante, 400 à 500 bandits dans le maquis (dont 360 contumax), pour une population de 170 000 à 180 000 habitants"). Le "bandit ", explique un rapport officiel de 1853, " est celui qui, après un premier crime, refuse de se soumettre à la justice et se constitue en rébellion ouverte contre la loi : contumax, il ne se borne pas à suivre le jugement, il se met en état de guerre contre la force publique ; son existence est un défi à l'autorité, une insulte à la loi, un danger permanent pour la société " . L'un d'eux, Théodore Poli, véritable " Roi de la montagne ", peut ainsi s'offrir le luxe de quitter sa forêt d'Aïtone et de descendre à Bastia pour s'emparer du bourreau et l'exécuter en pleine ville. "


    Selon Grégory Auda, auteur des " Bandits corses " paru en 2005 Editions Michalon et archiviste à la Préfecture de police de Paris : "  le banditisme corse est l'expression d'une résistance à un pouvoir lointain, incapable de comprendre la sensibilité insulaire. Fruit d'une recherche à partir d'archives, de lettres de bandits, de comptes rendus policiers et de la presse de l'époque, ce livre retrace l'histoire du banditisme corse des années 1920 aux années 1950. " Il fait une mise au point : " Est-ce à dire que le crime organisé national est corse par essence ? Certainement pas. Est-ce prétendre que tous les Corses sont des bandits, que l’air si pur de l’île de beauté aurait un effet criminogène ? Bien sûr que non. Est-ce affirmer que les aventures des délinquants corses, ont eu un impact sur la mystique criminelle, qu’ils sont sur-représentés dans les rangs de la grande criminalité française et internationale? Assurément. " Mais là, il s’agit d’une autre histoire d’hommes plus récente, celle des parrains…


     
    Et les femmes corses ?…


     Un livre ( paru en 1996 aux Edition Albiana et épuisé) raconte quelques vies de femmes corses , sous le titre " L’univers criminel féminin en Corse à la fin du XVIIIe siècle " écrit par Marie-Josée Cesarini Dasso. A la fin du XVIIIe siècle, la Corse entre dans l'ère tourmentée de son histoire qui suit la conquête française. L’auteur fait le portrait de femmes entraînées sur le chemin de la criminalité, à la fois coupables et victimes, et dont la marginalité délinquante aura parfois les traits d’une émancipation, celle que confère la rupture avec les ordres établis, politiques ou sociaux.


     

     
    Cinéma :

    Nous avons trouvé un documentaire récent sur Spada : « André Spada, la fin des bandits corses »- Réalisateur : Paul Rognoni (France, 2004, 52 min). Production : Production France 3 Corse, Mouvement.

    Film programmé au festival européen du cinéma et du monde rural à Lama( Haute-Corse) du 28 juillet au 3 août 2007 voir à l’adresse ci-dessous :

    http://www.festilama.org/contenu/pages/programmation/fiche_film.php?id=18

    Résumé : « Parcours d’un homme, André Spada, le dernier bandit corse, le dernier guillotiné de l'île en 1935. A travers son histoire hors du commun, racontée par Spada lui-même dans ses lettres ou à travers des archives filmées de L'époque, commentée par quelques témoins privilégiés, ce sont trente ans de l’histoire de la Corse qui défilent avec le récit de sa vie de hors-la-loi dans le maquis. Trente années noires où la France affirme sa domination, où la société corse se transforme dans la douleur. A travers toute une iconographie de l’époque, le film fait revivre une époque charnière où la Corse superpose la législation française aux codes coutumiers de l’honneur, du banditisme et du brigandage. »



    Autres sites à consulter :

    Bandits corses

    http://www.legraindesable.com/html/banditscorses.htm
    http://www.corsica.net/corsica/fr/discov/hist/histvend.htm
    http://www.univ-corse.fr/congres/Poli.pdf

    Voltigeurs corses :

    http://pageperso.aol.fr/jnpbustanico/Voltigeurs.html
    http://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/medias/sourcepdf_gie/maitrise_corse.pdf




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