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Difrade dans
Polar le
21 Juin 2008 à 13:40
Avec Nina, Michel Jacquet fait la différence: une héroïne qui aime le figatellu.
Dans son avant-propos, Michel Jacquet explique la genèse de son quatrième roman " Nina, la Belle de Mai ", paru aux Editions Autres Temps en octobre 2007.
Cest sur le Vieux Port, lors dun apéritif à la terrasse dun café, que Nina mais aussi sa copine Ma Moune ont fait irruption dans limaginaire de lauteur en pleine réflexion existentielle." Si tu nes ni le meilleur, ni le premier, soit différent. Très jeune, je pris conscience que je ne serai jamais le meilleur. Difficilement le premier. Voulant mettre en application ce proverbe chinois, la volonté d'être différent mobsédait. Un dimanche soir, alors que je terminais ma permanence judiciaire, au commissariat central de Marseille, j'étalais mon souci du moment à mon collègue de travail. Il était assurément question de mon parcours littéraire et de l'éventuel succès de mes ouvrages à venir. C'est au cours de ce petit apéritif plutôt anisé, sur le vieux port de Marseille, que la réponse me fut donnée. Mon coéquipier me l'expliqua avec une simplicité déroutante
"
Attablé sur le Vieux Port (con ! Cest dur la vie !), notre auteur, renonçant à être le premier ou le meilleur, cherchait sa différence avec un collègue (néanmoins ami) qui lui disait : " Tu es toi. Comme chaque être humain, tu es unique. Cest pour ça que tu es différent. Cest tout."
Il faut croire en la puissance dialectique dun verre de pastis. Lami flic le réconfortait en lui révélant que lego de chacun établit sa différence : Il sagit là dune lapalissade et non pas dun paradoxe seulement et faussement dû à la paronymie entre les mots " ego " et " égaux ". Des gens sont plus égaux que dautres, comme disait Coluche et nous ajoutons que daucuns sont plus ego que gogos. Il y a des évidences qui font du bien au moral
apprendre que je suis moi et seul à être moi, cela me conforte dans la conviction quil faut commettre ses propres erreurs mais aussi ses réussites. " Etre différent pour être vu. Etre différent pour être cru. Etre différent pour être lu " est un slogan publicitaire qui peut faire la différence.
Toutefois une question se pose à rebours : suffit-il, pour être soi-même, dêtre différent des autres ?
Bon ! Je mégare
Vous poserez la question à votre prof de philo
Et puis tout compte fait, parfois, ça fait aussi du bien de ne pas être différent, par exemple dun jeune homme beau, fort, en bonne santé, intelligent, riche et généreux. Ah ! Si jeunesse savait et si vieillesse pouvait !
Cest lapparition de deux jeunes beautés méridionales à la table dà côté qui va mettre le feu ou du moins létincelle dans le cerveau de lécrivain qui faisait immédiatement la différence : celle de lâge entre lui et les deux girelles. Conséquence : Elles prendront chair en beautés de papier sous sa plume et non dans son plumard.
Nous le comprenons lorsque nous revenons à la première page de couverture sur laquelle une belle brunette auréolée de bleus allant de lazuréen au bleu nuit, nous offre son profil dans ce cocon tamisé
Elle est en position de tir, bras tendu et au bout un revolver de 4 pouces bien en main entre ses quatre doigts différents, lindex sur la détente. Heureusement, elle ne vise pas le lecteur. Son tir est légèrement dirigé sur la droite. Donc, le danger ne vient pas de larme mais de la beauté et de la jeunesse de cette panthère brune au regard prédateur
Nous avons déjà consacré deux articles pour les précédents ouvrages de Michel Jacquet dont le personnage récurrent était le Nervi, laissé peut-être provisoirement à ses sculptures en bois dolivier
Mon vier ! Monsieur Olivier !
Mais ne nous égarons pas à nouveau! Nous connaissions déjà Anaïs, la girelle de la Belle de Mai, celle de Gilles Del Pappas. Faisons connaissance avec la Nina de Michel Jacquet.
Dans le projet décriture, Nina devait être une cagole
Mais attention, une cagole nest pas un cageot ou une estrasse. Cest un joli brin de fille, aguicheuse et vulgaire. Là, je prends un gros risque : dire à une cagole quelle est vulgaire, cela suffit pour se faire étriper. Et après avoir lu le roman, Nina et son amie Ma Moune peuvent se révéler de vraies tigresses à la simple idée quelles auraient pu être des cagoles. Vais-je assumer ? Bon ! Tant pis ! Je vais faire le cagagnard, qui se croit malin comme un renard mais fond comme neige au cagnard. Je balance. Jai trouvé la définition dans " La Tchatche de Marseille ", ouvrage écrit par Michel Ficetola qui ajoute pour illustrer la définition : " Choisir entre Paule et Carole, cest choisir entre la vérole et la pécole. Une cagole, cest une cagole ! " Et puis cest Michel Jacquet, lui-même, qui a reconnu avoir péché par la pensée, avant de se repentir.
Michel Jacquet, au fil de lécriture, na pu se résoudre à cette image péjorative et trop superficielle dune fille issue du petit peuple de la Belle de mai
A la corbeille la cagole devenue une cagade littéraire (cagade signifiant " grossière erreur ou bêtise ") ! Pour son quatrième roman, il nous présente une vraie héroïne de roman : Nina, une beauté méridionale conforme au joli nom de la Belle de Mai, quartier populaire du 3ème arrondissement de Marseille : " Concernant Nina, dit-il, j'ai préféré enlever ce coté cagole. J'ai trouvé qu'il était déplacé. Il était trop en décalage par apport à l'aventure qui arrive à cette femme. Donc pour parler de Nina c'est une jeune femme d'une trentaine d'année qui travaille dans une maison de retraite. Elle fait la connaissance dun homme d'une cinquantaine d'année élégant, charmant. Tous deux tombent amoureux. C'est à partir de ce moment là que l'histoire démarre ".
Tant pis pour Nina ! Son amant aura la cinquantaine dans le roman. Ce sera comme ça et pas autrement. En plus, elle ne sera entourée que par des hommes du 3ème âge. Et là, sur le papier, lauteur a su faire valoir sa différence en tête-à-tête avec lui-même. Notre Nina est donc une belle et brave fille qui a du tempérament et de la mentalité, comme on le dit à Marseille. Elle est une Babi (marseillaise dorigine italienne). Elle fait partie dune de ces tribus marseillaises comme on en trouve au cinéma chez Robert Guédiguian. La tribu a son village. Ce nest pas lEstaque mais la place Cadenat dans le quartier de la Belle de Mai à Marseille
On peut citer Marius dit " Papy Moustache ", Augustin, un ancien maçon, son épouse Marinette, et Maryse, lamie coiffeuse qui sest expatrié Place Castellane, un quartier chic
Mais la belle de la tribu, cest Nina et sa meilleure amie est Ma Moune. Nina bosse dans une maison de retraite. Dans son immeuble, lâge moyen nest pas loin de celui de son lieu de travail mais, là, ce sont des vieux qui la chouchoutent et veillent sur elle
. En parlant de chouchouter, son petit ami, elle lappelle Chouchou, à ne pas confondre avec ciuciu (prononcé tchioutchiou avec le " i " discret) qui signifie " âne ". Nina a aussi une énorme qualité : elle aime le figatellu et a un faible pour les insulaires. Et son Chouchou est vraiment chou car il choisit un restaurant corse pour un dîner en amoureux, sauf que la serveuse est superbe (une beauté latine dans un restaurant corse, donc une Corsoise, ai-je pensé, même si elle se prénommait Sylvie ) et la présence de cette pin-up charmante suscite la jalousie de Nina qui en devient désagréable. Par sa colère froide, Chouchou impressionne tout de même la panthère qui rentre ses griffes. Chouchou nétait pas un Tchioutchiou
Je lai déjà dit.
Dès le premier chapitre, lauteur annonce : " Un seul éclair, une seule détonation, une seule balle. Un trou sanguinolent au milieu du front et
la mort. Instantanée. Rien ne pouvait laisser présager un tel drame ; une si belle journée !
" Mais qui était visé ? La quatrième page de couverture le dit : " Nina est une belle jeune femme qui na pas froid aux yeux. Dans son quartier de la Belle de Mai, à Marseille, elle partage sa vie entre Ma Moune, sa meilleure amie, et Chouchou, celui qui pourrait peut-être devenir son grand amour. Chouchou est abattu sous ses yeux et dés lors une course-poursuite sengage jusquà Lyon, au cours de laquelle Nina, de victime, devient chasseur. Pour découvrir coûte que coûte la vérité, elle va naviguer en eaux troubles, baignant entre pègre, DST et Stups. "
Vous comprenez pourquoi jai écrit " Chouchou nétait pas un Tchioutchiou " en utilisant un temps de trépassé. Mais qui était ce Chouchou quelle croyait connaître ? Après sa mort brutale, notre Nina va donc se frotter à de gros voyous et là, ce nest plus de la galéjade (même si elle nest jamais loin ). Toute la petite tribu sera mobilisée et même renforcée... Nous nen dirons pas plus
Dautres personnages entrent en scène
Bien sûr quil y a aussi des policiers mais, parfois, on se demande qui est qui ?
Alors, pour savoir, il faut aller jusquau bout de lhistoire et même monter jusquà Lyon où il y a des bouchons mais les gens qui sintéressent à Nina ny ont pas forcément le bouchon à la rigolade.
Je pense que vous avez compris que, avec Nina la Belle de Mai, vous pouvez passer un bon moment de détente, en sachant que la détente est aussi lendroit dune arme sur lequel on appuie pour tuer. Et puis si certains sinterrogent encore sur ce quest le polar marseillais et bien le polar de Michel Jacquet en est un. La preuve en est que Nina ira même faire un tour à Lyon, histoire de montrer qui elle est et de quel bois elle se chauffe
du bois dolivier ?
Et bien sûr ! Mon vier ! Monsieur Olivier !
Alors là, jouvre une parenthèse finale et pas très finaude [Vous vous demandez pourquoi je ponctue toujours " Olivier " avec une phrase dans ce style un peu graveleux voisin de " poil au nez ! " Sauf quil ne sagit pas du nez ! Cest parce que cette phrase de lanthologie marseillaise est à lorigine dune pièce de Théâtre jouée et co-écrite par Michel Jacquet, Sanz (le scénariste des BD Nico et Sanz ), Serge Scotto (avec son chien Saucisse ) et André La Rocca, écrivain et journaliste spécialiste de lO.M. Fermons la parenthèse ouverte ci-dessus en attendant les trois coups, poil au cou !
]
Petit lexique :
Un Cageot : fille plutôt moche
Une estrasse : cest un cageot mal fagoté.
Une girelle : Cest un petit poisson de roche coloré. Cest aussi une belle gonzesse comme on nen trouve quà Marseille.
Vier : pénis ou individu plutôt chique-molle. Lexpression " Tu ne vas pas me faire un vier " signifie "tu vas pas en faire un fromage et me casser les coui
"
Cagagnard : peureux, celui qui attrape vite la cacagne ( pour cacagne, je vous laisse deviner )
Tchatche : bagou.
Pécole : Maladie, petite vérole (peut-être de l'italien piccola, la petite, par opposition à la grosse (vérole)). Pour les écoliers, c'est une certaine maladie, dont ils disent : " Il a la pécole : il a la peau du cul qui se décolle... ". Y a-t-il un lien avec le provençal pecolo, qui désigne la crotte qui s'attache à la laine des brebis ou au bas des robes ?
Avoir de la mentalité : A Marseillle, cela sadresse aux gens du Milieu. Celui qui a de la mentalité (sous-entendu la bonne ), cest le dur-à-cuir qui respecte courageusement des règles stoïciennes de vie. Mais on trouve aussi des tas dhonnêtes gens qui, à loccasion, font la nique aux caïds question mentalité. Cest quelque chose que les estrangers ne comprennent pas. Dans la cité phocéenne, on peut avoir la mentalité dun voyou sans en être un. Et cest valable pour les femmes du cru.. qui l'eut cru!
Michel Jacquet se présente sur son blog :
Né en 1955 à Marseille, jai vécu mon enfance entre Septèmes-les-Vallons Bouc Bel-Air. Deux charmants villages à mi-chemin entre Aix-en-Provence et Marseille. Marié et père de famille, je suis entré dans la police en 1982. Affecté dans un premier temps à Versailles, dans les Yvelines, jai pu retourner sur Marseille 4 ans plus tard. Le commissariat du 3ème arrondissement de Marseille, puis le 15ème mont accueilli pour le reste de ma carrière que jai effectuée dans la sécurité publique. Un flic de quartier comme beaucoup laffirme. Jen suis fier.
En 1993, pris depuis quelques années par le démon de lécriture, je publie à compte dauteur " LEnfer Blanche ". Un premier livre, un premier bonheur. Lhistoire de la dérobade dune vie.
Plus de dix ans sécoulent et, en 2004, " La Rouste " est éditée aux éditions les Presses du Midi.
Le pied à létrier en somme. Ne voulant pas en rester là, jécris dans la foulée " Le Nervi" en 2005 chez Autres Temps. Cest la naissance dun personnage qui maccompagnera très souvent dans ma vie littéraire. Raymond Garcia. Impatient de faire vivre dautres aventures à ce héros au grand cur, " Label Flic " arrive en 2006 toujours chez Autres temps...
2006 sera aussi lannée de ma participation au collectif "Le Noir Dans Le Blanc " en compagnie décrivains de diverses origines. Lilian Bathelot, Thierry Crifo, Eric Hossan, Jérôme Presti, Eddy Vaccaro, Ancy Neyrol et Alexia Pavier ont fait partie de laventure. Jai eu limmense plaisir dêtre récompensé par le jury varscins pour la nouvelle " LIvresse Décime " avec Lilian Bathelot pour " Pipant Février ".
Pour les amateurs, jannonce déjà avec beaucoup davance sur le calendrier, la sortie de " Illégitime Défiance " en cours décriture qui sera en librairie fin 2008. Comme vous le constatez, nous avons largement le temps.
adresse du blog de l'auteur: http://www.michel-jacquet.com/
Michel Jacquet a participé activement à l'opération "Noirs de Corse" et il est l'auteur de la nouvelle "Neige corse" dans le recueil "Piccule fictions" publié au profit de l'association Handi 20.
L'auteur embarquera le 3 juillet prochain au soir sur le Danielle Casanova et sera présent au festival du polar corse et méditerranéen qui se déroulera du 3 au 6 juillet sur la place Foch à Ajaccio.
Avec Serge Scotto et André de Rocca, il jouera un sketch le Samedi 5 juillet sur la place foch. Il s'agit d'une courte adaptation de la comédie déjantée "Madame Olivier". Nous étions à l'avant-première qui représente un danger pour les tristes qui, par manque d'entraînement quotidien, risquent une déchirure des zygomatiques.
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20 Juin 2008 à 10:48
Marcel Rustino versus Dédé de Rocca: Les deux seront présents au festival du polar corse et méditerranéen à Ajaccio.
André de Rocca est journaliste sportif depuis une quarantaine d'années dans les quotidiens marseillais. Réputé pour son franc-parler, il tient une chronique quotidienne sur France Bleu Provence et collabore à de nombreux magazines. Il commente certains matchs sur OM TV . Il a commencé par écrire des livres documentaires en continuité de ses activités journalistiques avant dentrer dans la fiction avec son personnage récurrent : Marcel Rustino, journaliste à la retraite.
André de Rocca aime à travers ses récits nous faire visiter lun ou lautre des quartiers de Marseille, en mettant en scène les murs de lautochtone ; après Mauvaise mer sur la Corniche et Goudes Bye, son troisième polar sintitule Déveine à Bonneveine... Et " les cadavres samoncellent autour du Stade Vélodrome, du jeu de boules ou du Tour de France... Et on ne sennuie pas une seconde ! " Selon Serge Scotto qui décrit lauteur comme suit : " Dédé De Rocca, 1m51, 112kg de pieds&paquets, tête de dure importée de Corse et journaliste sportif connu et reconnu pour son franc-parler, trempé dun indécrottable fond de marmite anarchiste ".
Le quatrième roman a été publié en octobre 2007 et sintitule " Série noire au Roucas-blanc "
La Corniche, les Goudes, Bonneveine
on restait tout près de la grand bleue ; Avec le quartier du Roucas Blanc, nous ne nous en éloignons pas puisque nous sommes encore dans les quartiers sud de Marseille. Toutefois les quartiers Nord nen sont pas loin non plus. Bon ! On ne va pas en faire un Tsunami avec la Méditerranée même si elle fait partie du quotidien pour les Marseillais. A Marseille, on se dispute ni la mer ni le soleil et, après quelques pastagas ( Pastis), jamais rien nest « la mer à boire ».
Trêve de digression à la De Rocca et venons-en à lopus " Série noire au Roucas blanc" :
Lentame du roman est une partie de cartes, symbole hautement pagnolesque. Sortis rapidement de cette pagnolade, vous êtes installés dans le Marseille contemporain, avec lO.M et la Corse si présente dans la cité phocéenne.
Autour d'une table, dans le " Bar Tabac des Sports et des Amis " (Tout un programme !
), quatre personnages à la fois différends et proches, disputent (Le terme savère exact) une partie de belote contrée. Parmi eux, pour ceux qui ont lu les romans antérieurs, on reconnaît Dédé
Non! Heu ! ... Je voulais dire Marcel Rustino. Alors, là, il faut vous avertir : toute ressemblance avec linventeur de ce héros serait fortuite bien que voulue par ce dernier. André de Rocca, dit Dédé pour les Dames, est connu pour ses commentaires sportifs pleins du bon sens enveloppé dans cette gouaille qui fait le bonheur de ses amis.
Dans la partie de cartes, dès les premières lignes du roman, Marcel Rustino revient sur la dernière coupe du monde de Foot dans une longue digression (longue mais pas trop
car " U troppu stroppia ", lexcès est nuisible). Dans ce lieu amical, les clients se rassurent dans leurs habitudes mais il va être perturbé par la venue dinconnus. Nous ne le savons pas encore car lauteur nous a installés paisiblement dans ce bar apparemment paisible si ce nétaient les coups de gueules amicaux
Notre journaliste retraité (mais toujours aussi curieux par nature) sintéresse sans vergogne aux conversations des autres, mate du coin de lil une belle girelle et va se retrouver
stop ! Là, je marrête pour ne pas déflorer le sujet. Je peux vous dire simplement que les Renseignements généraux sont sur le coup. Notre héros (un peu malgré lui et beaucoup par désuvrement) va passer de la belote à des jeux truqués où lon joue plus gros quune tournée de Pastis. Même dix contre un, je parie quand même sur lui, car il a plus dun tour dans son sac.
André de Rocca est un Corse de Marseille. Il est ici et ailleurs avec cette ubiquite symbolique décrite par le philosophe Jean-Toussaint Desanti. Il écrit un français enrichi par quelques expressions marseillaises qui manqueraient si elles ny étaient pas. Dans " Série noire au Roucas ", on trouve aussi des expressions corses. Nous savons quil connaît des chansons corses en " lingua nostrale " et, dans ses écrits, nous entendons cette musique polyphonique et des accents toniques. Dans ce quatrième roman, aux herbes de Provence, se mélangent les odeurs du maquis. En le lisant, jai pensé à une vieille forme de prose romanesque dans la littéraire corse écrite du 19ème siècle : la filastrocca. Il sagit dun récit qui sétire de digression en digression, à la façon des conteurs populaires. André de Rocca nécrit toutefois pas des comptines ou de longues histoires sans queue ni tête mais des polars. Là où est Marcel Rustino, André de Rocca nest jamais loin. Le premier peut sempêtrer dans des histoires de voyous, le second arrive toujours à lui faire parler dautre chose. De foot, de Zinédine Zidane
quoi encore : de lOM ! Oui bien sûr, mais aussi de politique et de lair du temps dans une ville où on aime la tchatche.
Serge Scotto écrit dans le Mague au sujet du roman et de lauteur :
"
Les connaisseurs de la cité phocéenne auront reconnu autant de hauts lieux de Marseille, car à linstar de Nestor Burma, Marcel Rustino, le héros récurrent de ces romans, a entrepris de nous faire visiter sa ville quartier par quartier. Cette fois, ce fouille-merde de Ruspino enquête sur le milieu des paris sportifs et en profite pour dire leurs quatre vérités aux veaux dor du cru, à savoir Zidane et lO.M ! Le fil conducteur nest quun prétexte à la verve irrépressible de Dédé, qui écrit de façon telle quon lentend parler - car sur le Vieux-Port, après trente ans de commentaires débridés à la télé comme à la radio, chacun connaît sa voix quand certains la redoutent - et savère davantage un conteur quun romancier stricto sensu. Ce quil revendique
. "
Extraits choisis : "
Dailleurs, au Bar Tabac des Sports et des Amis, tous ou presque avaient un faible pour lIle de Beauté. Petit René, qui se vantait davoir fait lIndochine, et Dien Bien Phu en particulier, nétait pas plus Corse que Marcel était Zoulou, ou alors très vaguement, qui revêtait volontiers sa tenue camouflée tendance parachutiste, et arborait fièrement un t-shirt sur lequel on pouvait lire : " A populu fatu e bisogna a marchja ", ce qui, traduit en clair, devait vouloir dire : " Pour un peuple majeur, il est nécessaire davancer ". Cétait, bien entendu, une traduction libre et approximative de Marcel. Mais revenons à nos Corses de cur du Bar Tabac des Sports et des Amis. Indépendamment de Petit René et de lAgité, il y avait la famille Martina surtout le père devenue à ce point amoureuse de la Balagne quelle se faisait appeler Martinachi
. Il y avait encore Seb et Cui-cui. Eux étaient des Corses made in Corsica. On ne pouvait pas imaginer Seb arriver au bar sans avoir " Corse Matin " dans les mains. Sans oublier Claude, avec son accent à couper au couteau, qui travaillait à la ville et, de temps à autres, se plantait au comptoir, escorté de quelques compatriotes de passage
"
La trilogie ayant précédé " Série noire au Roucas blanc " :
Déveine à Bonneveine
(2006)
La scoumoune ( la sdiccia, en Corse) serait-elle attachée aux basques de Marcel Rustino ? On pourrait bien le croire. Devant lui, en toutes circonstances, s'amoncellent les cadavres. Un grand concours de boules à Marseille : un meurtre. Un match de l'OM au Stade Vélodrome : un deuxième meurtre. Une étape du Tour de France à l'Alpe d'Huez : Un troisième meurtre. La série noire a débuté le lundi 2 juillet au parc Borély. Marcel et son pote le commissaire Jaques Léandri sont persuadés qu'elle prendra fin le vendredi 13 juillet avec un treizième meurtre, à l'occasion de la soirée Treiz'Olympique au fort Saint-Nicolas qui domine le Vieux-Port. Un troisième roman policier, vraiment made in Marseille, teinté d'humour et de gouaille avec, en toile de fond, toute l'actualité du moment. Décidément, André de Rocca ne cesse de nous entraîner dans un monde à part : le sien.
Article sur le site du journal Le Mague : Le Polar marseillais, quoi de neuf ? par Serge Scotto - Extrait consacré à André de Rocca pour la sortie du roman " Déveine à Bonneveine " , aux éditions Autres Temps : " A Marseille, tous les chemins de traverse mènent à la littérature. Cest après une carrière émérite de journaliste sportif, qui a fait de lui une gloire locale de la presse, radiophonique et télévisuelle, que Dédé - comme chacun lappelle - a pris sa plume pour sessayer au roman ! Mettant son franc parler au service de la littérature, sans autre prétention que dêtre de bonne compagnie, et ses livres sont à son image, teintés de gouaille et dhumour. Mais De Rocca noublie pour autant jamais de brasser la merde, avec en toile de fond toute lactualité du moment ! Un journaliste, un auteur, un philosophe à la petite semaine cohabitent avec bonheur en lui pour nous délivrer ce troisième polar made in Marseille, très divertissant comme chaque fois, où Dédé nous entraîne dans un monde à part, le sien, entre satyre et réalisme cru, désenchantement et grosse rigolade ! "
Goudes bye ! (2005)
C'est en empruntant une route tracée dans la roche blanche longeant la mer et menant aux Goudes, que l'on trouve nature et paix, à l'abri de la cité phocéenne, un petit port où chaque riverain a sa barque. Marcel Rustino, journaliste sportif à la retraite, fait son retour dans la peau du détective de "Mauvaise mer sur la corniche" car les morts suspectes se multiplient.
Quatrième de couverture : " Va te jeter aux Goudes!", dit-on, pour rire, à Marseille. Ce petit port tranquille, à l'abri de la vie agitée et bruyante de la cité phocéenne, a en effet des allures de bout du monde, avec les mouettes, les poissons et les rochers pour seuls témoins. C'est là que Marcel Rustino assiste, un beau matin, à une surprenante pêche au gros qui l'entraîne, du stade Vélodrome aux repaires marseillais de la mafia russe, dans une enquête pour le moins bien pimentée par quelques soirées torrides... Après le premier coup de mistral de Mauvaise mer sur la Corniche, Marcel rejoue les détectives improbables, l'humour, la curiosité et un certain sex-appeal toujours chevillés au corps. "
Mauvaise mer sur la Corniche (2004)
Dans un Marseille plus vrai que nature, descriptions pittoresques et vivantes des lieux mythiques tout autant que des petits bistrots de quartier vivant à l'heure de l'apéro permanent, des vedettes d'hier de toutes les disciplines sportives se font occire les unes après les autres. Quels liens peuvent exister entre les assassinats de ces grands champions marseillais ? Le journaliste Marcel Rustino, bon vivant désabusé, décide de jouer les enquêteurs, d'autant qu'il connaissait bien les victimes... Écrit dans un style pur sucre marseillais, ce roman noir sur ciel bleu est un vrai coup de mistral sur les nuages du quotidien.
André de Rocca a participé au travail théâtral collectif "Madame Olivier" et a fait ses débuts de comédie dans cette comédien marseilaise déjantée.
Le casting est réussi puisquon trouve à ses côtés : Gilbert Donzel, dit Tonton ( de la troupe Quartiers nord), Michel Sanz, Eva Magni,n Serge Scotto et Saucisse,, Daniel Gomez,, Médéric Gasquet-Cyrus,, Maria Regoli, et Michel Jacquet...
André de Rocca, en compagnie de Serge Scotto et Michel Jacquet, embarquera sur le Danielle Casanova le jeudi 3 juillet 2008 en soirée pour se rendre au festival du polar corse et méditerranéen à Ajaccio, prévu du 4 au 6 juillet 2008. Des dédicaces auront lieu à bord.
A Ajaccio, le Samedi 5 juillet à 18 Heures, sur la place Foch, le trio d'auteurs jouera un sketch tiré de la pièce "Madame Olivier".
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Difrade dans
Polar le
18 Juin 2008 à 23:59
André Fortin, passé de la réalité judiciaire à la
fiction polardeuse, sera présent au festival du polar corse et
méditerranéen qui se déroule à Ajaccio en juillet prochain.
André Fortin a
été juge d'instruction, juge des enfants, et certaines des affaires
qu'il a traitées ont largement défrayé les chroniques judiciaires,
C'est en "connaisseur" qu'il a "tricoté" son premier polar Nos meilleurs vieux
( Editions L'Ecailler du sud, 2005), une histoire qui se déroule sur
fond de guerre des maisons de retraite entre Marseille et la Côte
d'Azur. Et la violence n'est pas moins meurtrière au soleil
Avec son
deuxième roman paru en 2007 « Ange, le revenant », il a été récompensé par le Prix Jean-Toussaint Samat à sa sortie.
Après
des années passées à linstruction, il est actuellement conseiller à la
cour dappel dAix en Provence. Dans ces deux premiers polars, on
découvrait un décalé d'un demi-sel comme héros récurrent. André Fortin
a pu approcher de nombreux délinquants, étudier leur psychologie,
instruire de nombreuses affaires, observer de l'intérieur une partie de
la vie locale. Aimant raconter des histoires, il s'est tourné tout
naturellement vers l'écriture. Toutefois, il insiste sur le fait que
ses romans sont de la pure fiction, tout en précisant que ses intrigues
sont vraisemblables, auraient pu se produire, pourraient se produire.
André Fortin a son point de vue sur la difficulté d'exercer le métier
de magistrat. Il oppose les doutes et interrogations aux certitudes de
certains
Son nouveau roman vient de paraître aux Editions Jigal...
Deus ex massilia Editions Jigal ( 2008)
Serge Scotto écrit dans le bimensuel Marseille la Cité et sur le site Le Mague. : « André
Fortin est un auteur discret, fringant sexagénaire amateur de bières et
de cigare, qui commence à faire parler de lui à la seule force de sa
plume.
Il est entré il y a deux romans de cela dans le petit club,
ouvert et sympathique, du polar marseillais, qui continue dexister
vaille que vaille malgré la désaffection de ce même milieu de la
critique littéraire parisienne qui à laube du nouveau siècle en avait
lancé la mode, sinon le phénomène, avec lavènement dIzzo. Après Nos
meilleurs vieux et Ange le revenant, il signe un troisième opus fidèle
à ses obsessions, Deus ex Massillia, qui nous ouvre une nouvelle fois
les coulisses de la ville la plus fantasmatique de France : la nôtre,
nen déplaise aux autres !
» (entame suivie dun entretien avec lauteur).
Lauteur a dit à Serge Scotto : « Au
départ cest lhistoire dun combat entre trois bandes de malfrats dans
une période creuse (après la disparition dun grand caïd). Une des
équipes, la plus riche, a beaucoup dambition, elle veut un maire. Mais
ils ne sont pas seuls sur le coup, la Mafia sintéresse
Beaucoup de
casse, de bruit et de fureur. Les notables sen mêlent et, trop sûr
deux, se font avoir. Un autre type sen mêle, une sorte de Machiavel.
Il veut tirer les ficelles et remporter le gros lot. Ange Simeoni,
malgré lui comme dhabitude, est entraîné dans ce tourbillon infernal. ».
Résumé:
Dans
une grande ville du sud de la France, une guerre des gangs éclate,
opposant plusieurs familles de malfrats. Autour d'elles, gravitent
policiers, préfets, notables, avocats, mafieux, aux intentions plus que
douteuses.
Dans une autre vie André Fortin les a probablement
tous croisés, les mafieux de la vieille école, les truands de la
nouvelle génération, les malfrats de pacotille, les caïds redoutables
et les aventuriers au grand cur ! Il connaît leurs manies, leurs
obsessions, leurs modus operandi
Cela lui permet de tricoter ses
polars et ses personnages. Il tisse sa toile et peaufine sa mise en
scène et nous dépeint ce Marseille en noir et blanc comme dans les bons
polars : ni tout à fait légende, ni vraiment réalité, enfin allez
savoir !
L'équilibre entre trois bandes est instable.
Frictions et étincelles se font courantes, chacun lorgnant
insidieusement sur le territoire des deux autres.
« De lours
nuages s'amoncelaient donc sur le monde marseillais des mauvais
garçons, il y avait de la rumba dans l'air. On comptait ses trésors,
ses troupes, ses divisions comme disait Staline, et aussi celles des
autres. On préparait la guerre, sans se douter que, comme l'Histoire
l'apprend (mais ces gens-là, intelligents mais de piètre culture,
ignoraient tout de l'Histoire), les conflits régionaux ne profitent
généralement qu'aux autres nations, celle qui, de loin, comptent les
coups, attendant leur heure. »
Quatrième de couverture:
Imaginons une grande métropole du sud de la France baignée dombres et
de lumières
Imaginons trois familles de malfrats qui se partagent la
ville
Imaginons que lune dentre elles souhaite faire élire « son »
maire
Imaginons une guerre des gangs
sanglante et expéditive !
Imaginons une « loge » de flics, de préfets, de notables qui, eux
aussi, ont plein de projets pour leur ville
Imaginons la mafia, la
vraie, qui discrètement mais fermement place ses billes et ses hommes
Imaginons « lAvocat », ni baveux, ni bavard, mais « machiavel » qui
tisse sa toile, secondé par un Ange, un des derniers dinosaures
Imaginons enfin que rien ne se passe comme prévu
Imaginons !
Les dix premières lignes :
C'était le chienlit, le souk, le bordel, le grand estrambord quoi ! De
mémoire de Marseillais bien informé, on n'avait jamais vu ça !
On ne savait plus qui faisait quoi dans l'underground marseillais.
Les flics étaient désemparés. Alors que depuis peu on pouvait trouver
des fonds tout à fait légaux pour rémunérer les indics, il n'y avait
plus d'indics ! Ou plutôt ils étaient creux, ou quand ils se donnaient
du mal, ils étaient au mieux évasifs (
)
Commentaire par Patrick Galmel sur le site Pol'art noir : « Le
style d'André Fortin est aussi limpide que sa démonstration, et non
dénué d'humour. On se laisse donc porter sans faillir dans cette
descente dans les caves du pouvoir. Les truands sont à leur place, dans
leur rôle si l'on peut dire, et Ange Simeoni, le narrateur, personnage
attachant, fait même figure d'icône en la matière. Pour l'autre bord,
on pouvait craindre la caricature, l'amalgame. Il n'en est
malheureusement rien. La précision apportée dans le récit, et qu'on
peut rapprocher sans peine de nombreux faits divers relatés dans la
presse, évite l'écueil. André Fortin nous donne, par son savoir, sa
connaissance, une sorte d'accès à la partie cachée de l'iceberg, et
c'est tant mieux. À noter enfin que le roman est paru à la veille de la
dernière campagne électorale pour les municipales qui a vu Marseille au
cur d'enjeux politiques majeurs. »
Ange, le revenant Editions Lécailler (2007)
"Prix Jean-Toussaint Samat 2007"
Résumé:
Ange
se retrouve impliqué dans une sinistre affaire de malversations
immobilières organisée au plan international par un cercle fermé de
puissants vieillissants mais sans scrupules.
Quatrième de couverture
4ème de couverture :
Pour
les mauvais coups, vous pouvez toujours compter sur Ange. Et tant pis
si le nervi du Panier a quelques petits problèmes de santé. Pour passer
tranquillement de l'argent et des documents en Suisse, pas besoin
d'avoir la forme olympique.
On avait déjà connu notre Ange mouillé
jusqu'aux ailes dans une sinistre magouille aux maisons de retraite, le
voilà englué dans une triste affaire de malversations immobilières
organisée au plan international par un cercle fermé de puissants
vieillissants, mais sans scrupules. Devaient-ils investir à Marseille ?
La cité phocéenne et ses notables ne font jamais rien comme les autres.
Pas même les mauvais coups.
Après Nos meilleurs vieux, Ange le
revenant est le deuxième roman d'André Fortin, un magistrat qui, durant
sa carrière, a eu l'occasion de croiser bien des affaires et, s'il
prend ici les choses à la légère, on a l'impression que rien de ce qui
fait les secrets de cette ville ne lui est réellement étranger.
Nos meilleurs vux Edition Lécailler (2005)
Résumé :
Ange
Simeoni est un voyou " à l'ancienne " issu du " vieux quartier " de
Marseille, le Panier. Mais Ange va se retrouver mêlé à une affaire qui
dépasse largement le cadre de ses compétences. Des pots de vin, des
tueurs à moto et des délinquants en col blanc, un caïd discret mais
redoutable, il y a dans ce premier polar tout ce qu'il faut pour tenir
le lecteur en haleine.
André
Fortin embarquera à Marseille sur le Danielle Casanova le jeudi 3
juillet 2008 en soirée pour se rendre à Ajaccio et participer au
festival du polar corse et méditerranéen qui s'y déroulera du 4 au 6
juillet.
-
Par
Difrade dans
Polar le
16 Juin 2008 à 09:42
Ysa Dedeau, maîtresse incontestée du "polar made in Var", est invitée au Festival du polar corse et méditerranéen:
Ysa Dedeau
est née, a étudié, travaillé et vécu à Marseille. Elle vit actuellement
dans le Var. Plongée dans lécrit depuis lâge de 10 ans jusquà son
parcours judiciaire et carcéral, elle se retenait bien pourtant de
tenter laventure éditoriale. Quand sa vie explose, poussée par des
rencontres dont celles de Jacques Serena et de René Fregni, cest le
passage à lacte.
C'est un auteur profond, sincère, avec une
très belle écriture, un style bien à elle. Elle a publié un essai sur
la justice, Le dimanche était en noir, un premier polar, La petite
fille et la mort, et des nouvelles avec Jacques Serena sous le titre «
Légitime violence ». On dit d'elle : Ysa la noire est la maîtresse
(seynoise) incontestée du bon vieux polar made in Var.
"Plus courtes seront leurs nuits" Editions Mélis 2008
Des
cadavres, un flic, une enquête méticuleusement menée. Dans un quartier
de la vieille ville, des hommes sont retrouvés morts. Lou n'est pas
une femme en demi-teinte... Les hommes ne l'intéressent plus si ce
n'est pour s'avilir, être plus sauvage que les plus sauvages d'entre
eux. D'autres hommes vont croiser sa route, à leurs dépens. Lou a
perdu le seul homme qu'elle aimait. Maintenant les hommes qu'elle
rencontre, elle les tue. Scaglia est chargé d'enquêter... Scaglia, plus
qu'un flic, c'est peut-être un chercheur, un sociologue. On le sent un
peu «tombé » dans la police par inadvertance. Plus attaché à résoudre
une affaire dans les moindres détails qu'à faire fonctionner des
statistiques. Ce qui l'intéresse, à travers toutes ces vies minuscules
d'un quartier, c'est notre société.
"Rouge, pair, impasse" L'écailler du Sud - 2005
Ysa Dedeau semble s'inspirer librement de l'affaire Romand.
L'auteure
raconte une histoire assassine vue par l'autre bout de la lorgnette,
celle d'une femme, témoin et victime, qui a compris le jeu minable du
«héros ». C'est l'histoire d'un mec qui passe sa vie à raconter des
histoires à sa femme, à sa maîtresse, aux flics. Pierre Galvez ne sait
pas vivre autrement. Pseudo grand reporter, documentariste la caméra au
poing, celles qui l'aiment le croient à l'autre bout du monde alors
qu'il se cache dans un bistrot à deux pas de chez lui... La vie est
belle pour Galvez, jusqu'à ce que ses histoires le rattrapent. De sales
histoires en vérité, Pierre Galvez est un menteur qui se retrouve dans
une impasse meurtrière...
« Faux son parcours de journaliste,
écrivain, grand reporter, faux son accident cérébral, son coma, sa
boîte de production. Tout comme le film qu'il a tourné sur elle, mais
qui ne sortira nulle part. Pendant qu'on le sortait par miracle du coma
aux Pays-Bas, il était en fait incarcéré pour escroquerie"
ha, oui, il
y en a un autre à ne pas le croire, c'est Scaglia, un flic. "C'est ça
un flic, un bon, quand ça ouvre un dossier, c'est comme les crocs dans
les mollets du facteur, ça ne lâche plus"
et du pitoyable mythomane
engoncé dans sa toile de mensonges, on va passer au portrait d'un homme
nettement moins fréquentable. »
Avis du libraire sur le site Entre2noirs : « "Rouge,
pair, impasse" est un excellent, court (à peine 100 pages), roman. La
personnalité de Galvez est bien disséquée mais ce qui donne toute sa
grandeur, c'est lorsqu'on commence à voir le côté sombre de l'homme et
le fait qu'il soit vu par différents protagonistes aux avis bien
tranchés. C'est précis, bien documenté (ce qui donne de la consistance
au roman), le rythme s'accélère sur la fin. Une petite réussite dont il
serait dommage de se passer. »
Ce qui intéresse Ysa Dedeau
cest de multiplier les angles de vue, le héros, le flic qui enquête,
une victime de la mystification
Cela donne un roman sans réelle
évolution, plutôt un roman dambiance dont lécriture parfois heurtée,
parfois plus délayée, en tout cas habile qui crée le rythme, donne une
réelle densité à cette histoire, et compense labsence denjeu.
Légitimes violences, Editions Parpaillon 2001 « Epuisé ». Recueil de nouvelles écrites par Jacques Serena et Ysa Dedeau
Jacques Serena quitte
l'école à seize ans et vit dans des squats et des chambres de bonne, de
petits boulots, de ventes sur les marchés et les foires... Il se
voulait peintre, et intègre l'école des Beaux-Arts de Toulon, mais il
est rattrapé par l'écriture. Depuis, il a écrit cinq romans ('Isabelle
de dos', 'Basse ville', 'Lendemains de fête', 'Plus rien dire sans
toi', 'L' acrobate') et sa pièce de théâtre 'Rimmel' a été mise en
scène par Joël Jouanneau. Il est aussi à l'origine d'ateliers
d'écriture en milieux carcéraux et défavorisés, ainsi qu'à l'Université.
"La petite fille et la mort" Autres temps 2000.
"
Alice avait six ans. C'était la fin de l'après-midi, elle revenait de
sa leçon de piano du jeudi. Elle avait couru pour semer la vieille
Asie. Césarie de son prénom... Rien ne bougeait dans l'impasse. Tout
semblait endormi, engourdi dans le froid de cet après-midi de novembre.
Sauf elle. Elle qui s'agrippait fort à la vieille main blanche, à peine
plus froide que d'habitude, qui dépassait de la grosse poubelle en fer.
" A l'arrivée de Claude Petit, le flic à la 403 noire, ce soir de
novembre 1960, Alice la petite fille aux yeux noirs, mais an regard
d'adulte, murmure : " On a tué Monsieur l'Astre ! "
"Le dimanche était en noir" Autres temps 1998.
Six
heures du matin : une jeune femme est violemment interpellée à son
domicile par la police, pour une affaire dont elle ignore tout.
Marionnette manipulée, devenue une sorte d'otage qui devrait provoquer
la chute d'un autre qu'elle a connu et qu'elle a aimé, elle entre dans
l'enfer de la garde à vue, des questions en rafale, des intimidations,
puis de l'emprisonnement. Cette longue chute, décrite avec une
précision glauque et écurante, est descriptive d'un univers carcéral
constamment aux limites de l'humain. Les policiers, les juges, les
avocats, les matonnes, les prisonnières, tout ce petit monde d'acteurs
d'une autre vie tourbillonne autour clé l'innocence piégée. Jusqu'à la
folie. Jusqu'à la mort. Jusqu'au dénouement final. Rêve réalisé ou
réalité rêvée.
En 2000 , une pièce de théâtre « Game over »
Le 11 février 2003, a été jouée la première de Game Over, pièce de théâtre dYsa Dedeau, membre du Groupe Mialet
au Théâtre-Studio, 167 rue Paradis à Marseille : une femme retrouve le
juge dinstruction qui lavait incarcérée avant que son innocence ne
soit reconnue. Règlement de compte sans complaisance. La pièce est
répertoriée dans la bibliothèque du théâtre dArmand Gatti.
Ysa Dedeau écrit sur le site du Groupe Mialet : Justice : Les mots du palais.
Deux articles Groupe Mialet: article 1 et article 2
Nota: Nous avons trouvé un titre "Io te absolvo" chez Mélis, sans autre renseignement ou référence.
Ysa Dedeau sera présente du 4 au 6 juillet à Ajaccio à l'occasion du festival de polar corse et méditerranéen.
-
Par
Difrade dans
Polar le
15 Juin 2008 à 13:54
José Lenzini présente son confrère et héros "Nazole" au festival corse du polar.José Lenzini
est né à Sétif (Algérie) en 1943. Il vit dans le Sud de la France.
Longtemps journaliste (Var-Matin, Le Monde, La Tribune et BFM), il a
consacré de nombreux reportages et articles à l'Algérie, pays auquel il
reste très attaché. Il fait partie de lassociation du Centenaire Jules
Roy dans le cadre duquel il a publié en 2007 « Jules Roy, le céleste
insoumis » (éditions du Tell, Blida Algérie, août).Depuis
1997, il est enseignant à l'Ecole de journalisme et de communication de
Marseille. Spécialiste de Camus, il lui a consacré trois ouvrages et de
nombreuses conférences.Faites sauter la banque, Editions Transbordeurs (février 2008)A
partir d'un fait divers qui fit sensation, le hold-up de la Banque de
France de Toulon le 16 décembre 1992, José Lenzini, au travers de son
personnage le journaliste Nazole, mène l'enquête. Cette enquête nous
révèle d'obscures accointances politico-business mettant en cause des
notables de la région.Le journaliste Nazole,
personnage haut en couleurs qui puise ses témoignages dans les bars
auprès de personnes informées par une voix qui n'est pas très
officielle, navigue entre ces différents milieux sous couvert du
journal « La Gazette » pour lequel il travaille.Alger, Editions Transbordeurs (2008)Un
anti-guide géopoétique, petit format précieux imprimé sur papier ivoire
de qualité, pour découvrir ou redécouvrir Alger la blanche. Entre les
souvenirs de Pépé le Moko et les images d'Albert Camus, les traces de
la guerre pour l'indépendance et une folle aspiration au bonheur et au
rêve, le texte lumineux de José Lenzini est une invitation au voyage.
Du bord de mer à la Kasbah, du jardin d'acclimatation au Riadh el feth,
l'auteur nous restitue la plénitude dramatique d'une ville en forme de
planète. Une nouvelle collection de petits livres précieux dédiés aux
cités mythiques du Sud. A chaque fois il y a rencontre entre écrivains
et photographes. Il ne s'agit pas d'un guide mais plutôt d'un bréviaire
poétique que chacun peut emmener avec soi pour le voyage.Mai 68, Baden la mort du Gaullisme, coauteur avec Benoît dAiguillon, Editions Transbordeurs (2008)Récit
qui retrace les événements de Mai 1968 depuis ses prémices. Il relate
de quelle façon la révolte étudiante est venue défier les symboles du
gaullisme mais aussi les slogans, les charges de CRS, etc. Il explique
comment de Gaulle est finalement parti à Baden, rejoindre son ami
Massu, marquant inéluctablement la fin du gaullisme.Évoquer
mai 1968, ses péripéties, ses répercussions sur la vie française... Cet
essai ne s'en éloigne pas. Néanmoins, les auteurs se sont plus
particulièrement attachés à l'une des journées essentielles de ces "
événements " : le 29. Ce jour-là, le général de Gaulle fuit à
Baden-Baden (Allemagne) sans prévenir personne. Souhaite-t-il quitter
la France ? Se désengager de cette révolte dont il ne semble pas
comprendre toutes les aspirations, les ressentiments des jeunes et de
bon nombre de leurs aînés ? À moins qu'il veuille créer un
électrochoc... S'appuyant sur le témoignage exclusif de l'amiral
François Flohic qui fut le seul témoin de cet exil de quelques heures,
et sur des recherches personnelles, les deux auteurs mettent en exergue
une réalité qui découlera de cette fuite à Baden : la fin du gaullisme.
C'est l'objet principal de cet essai à la fois original et pertinent
qui révèle l'un des principaux " héritages " de mai 1968... et pourtant
le plus ignoré !La princesse des sables, Edité chez Belfond ( 2007):Le
destin romanesque d'une fille de gendarme champenois qui épouse un
prince algérien descendant du prophète. En 1872, cette catholique
défiant les murs établies va vivre une véritable épopée au cur du
désert. En plein XIX siècle, le destin romanesque d'une femme
hors-normes.Bercée toute son enfance par les
récits de son père sur la conquête algérienne, Aurélie Picard ne
pensait pas un jour rencontrer Ahmed Tidjani, descendant du prophète et
chef d'une influente confrérie du Sud algérien. Elle en tombe pourtant
amoureuse un soir de 1870 et se marie avec lui, bravant les tabous de
l'époque ? dont l'interdiction par l'Église catholique de voir l'une de
ses fidèles épouser un musulman. Elle n'a que 22 ans lorsqu'elle suit
son mari dans cette Algérie lointaine.Commence
alors une extraordinaire aventure pour cette pionnière, qui construisit
un palais dans les sables et mit en culture plusieurs centaines
d'hectares de terre aride. Elle répudiera les premières épouses de son
mari et s'imposera comme une excellente gestionnaire, très appréciée de
la population. Même si son statut vacille à la mort de son mari, elle
parvint tout au long de sa vie à redonner du souffle à son incroyable
destin.Impasse des fruits amers, Editions Transbordeurs (2006) :Arrivée
en Algérie à la fin du XIXème siècle, une famille italo-espagnole
s'épanouit modestement dans la quiétude du quotidien et des bonheurs
faciles, traversant l'histoire sans jamais la croiser. Quand la guerre
d'indépendance éclate en 1954, elle ne peut y voir que ces "événements"
sans avenir dont parlent les journaux lénifiants.Dans
l'immeuble en tour de Babel où elle partage le quotidien tonitruant
d'autres familles de toutes confessions, on se réconforte en deux
fêtes, en attendant la "pacification" impossible... Jusqu'à ce jour de
1962 où il faut se résoudre à un exil définitif. Sans comprendre ce qui
s'est passé. Sans savoir ce qu'il adviendra.Ce
roman qui puise ses racines dans l'histoire, se décline comme un long
cheminement débridé et joyeux de l'insouciance au désespoir. Jusqu'à
cette inconscience qui façonne un deuil annoncé dont les exilés comme
les libérés porteront longtemps les stigmates dans cette impasse des
fruits amers.A nos vingt ans, écrit autour du peintre Jean-Pierre Giacobazzi avec Daniel Alfandari et Jérôme Camilly en 2004 :Parler de leurs visions, chacun avec ses "armes", un thème "Nos vingt ans" (c'était dans les années 60), un livre pour rassembler, une expo et un forum pour se réunir...
Dans "A nos vint ans », l'expo comme le livre, c 'est une partie de la
mémoire des années soixante qui se révèle, avec sa légèreté (Elvis,
Fred Astaire, Marilyn, Vince Taylor, Betty Page etc), ses pubs
cultissimes, mais aussi et surtout, quasi omniprésente comme elle le
fut pour tout le monde à l'époque, la guerre d'Algérie (à laquelle on
ne donnait pas son vrai nom). Comme l'a dit José Lenzini au début du
forum, beaucoup dévénements ont marqué cette période des années 60, et
tous étaient à l'unisson dans la salle pour dire à quel point cette
guerre avait marqué de façon indélébile leurs 20 ans plus que tout
autre événement. Une mémoire bien souvent tue, Jérôme Camilly a
souligné la difficulté à formuler ce qui a rapport à la guerre
d'Algérie et cette expérience commune comme la possibilité enfin de
libérer sa parole plusieurs décennies après. Silencieusement,
omniprésentes, les peintures de Giacobazzi font écho à cette parole,
délivrant un regard apaisé sur les choses.Journaliste et homme de télévision, Jérôme Camilly
est lauteur de Larme de vie, LOmbre de lîle, Le rendez-vous de
Laura, Larbre des parentés est également lauteur de grandes enquêtes
et de nombreux documentaires. Chez Léditeur le Transbordeur, il vient
de publier « Même les anges aiment la mer » et il est lauteur dune
nouvelle dans le recueil « Piccule Fictions
», Noirs de Corse sorti ce mois-ci au profit de lassociation contre le
handicap Handi 20. José Lenzini et Jérôme Camilly se retrouveront au festival du polar corse et méditerranéen le 4 juillet prochain. Notre Dame de la Garde, coauteur avec Thierry Garro, Gilletta Editions 2003Cap
de la bonne espérance, vigie hissée au plus haut de Marseille, elle en
est devenue l'image à la fois pieuse et profane. Notre dame de la
Garde, balcon sur la Méditerranée, témoin des mers houleuses, fait
partie de l'histoire agitée et rebelle de la cité phocéenne. C'est vers
cette proue reflétée par le miroir de la Grande Bleue que convergent
les regards. Première silhouette décelée lorsque le voyageur aborde la
ville, dernière vision qu'il emporte en appareillant vers l'Orient.
José Lenzini parcourt le destin de la sentinelle marseillaise, observe
à travers les siècles le rôle de ce phare qui demeure, toutes croyances
confondues et pour tous, une Bonne Mère. Genèse, architecture, actes de
foi, aventure humaine... Porté par les photographies inspirées de
Thierry Garro, le récit met en lumière ce mythe, qui continue
d'enrichir sa collection d'ex-voto, passeur d'espoirs et dont la façade
striée évoque les marches d'une échelle qui mènerait jusqu'au ciel.Scientologie, vol au-dessus d'un nid de gourous - Editions Plein Sud (novembre 1996)Sous
couvert de son appellation d'Eglise, la Scientologie n'est en fait
qu'une secte qui n'ose pas dire son nom, mais dont les pratiques et les
manipulations mentales attestent d'une réalité aussi forte que
dangereuse. Curieux mélange de religiosité, de scientisme et
d'obscurantisme, elle est née des délires et fantasmes de Lafayette Ron
Hubbard, un auteur de science-fiction prolixe qui a très vite compris
qu'il fallait sortir des chapitres pour parvenir à faire fortune. Le
créateur de la Scientologie n'hésitait pas à dire: "Si un homme veut
faire un million de dollars, le meilleur moyen pour lui serait de
fonder sa propre religion...". C'est un principe qu'il a mis en
application après avoir un peu arrangé sa biographie pour être à la
hauteur du gourou qu'il allait devenir. Un gourou qui en a engendré
d'autres, et d'autres encore. Puisante et omniprésente, la Scientologie
est devenue rapidement une vaste entreprise commerciale, une
multinationale puissante et richissime. Ses moyens sont
impressionnants. Ses appuis sont puissants. Ses techniques s'écartent
souvent de la philosophie pour se transformer en entreprise de
coercition et de chantage. Décidément, tout n'est pas divin et pur au
royaume de la Scientologie...Antérieurement et alors quil était journaliste toujours en activité à Toulon, José Lenzini a publié :- "Arreckx, sénateur et parrain", (Plein Sud, 1996)- "Camus", (Milan-Essentiels, 1996)- "Barberousse", (Actes Sud, 1995)- "Aurélie Picard, princesse Tidjani", (Presses de la Renaissance, 1990)- "L'algérie de Camus", (Edisud, 1987)José Lenzini sera présent au festival du polar corse et méditerranéen qui se déroulera du 4 au 6 juillet prochains à Ajaccio.