• Avec Nina, Michel Jacquet fait la différence: une héroïne qui aime le figatellu.



    Dans son avant-propos, Michel Jacquet explique la genèse de son quatrième roman " Nina, la Belle de Mai ", paru aux Editions Autres Temps en octobre 2007.

    C’est sur le Vieux Port, lors d’un apéritif à la terrasse d’un café, que Nina mais aussi sa copine Ma Moune ont fait irruption dans l’imaginaire de l’auteur en pleine réflexion existentielle." Si tu n’es ni le meilleur, ni le premier, soit différent. Très jeune, je pris conscience que je ne serai jamais le meilleur. Difficilement le premier. Voulant mettre en application ce proverbe chinois, la volonté d'être différent m’obsédait. Un dimanche soir, alors que je terminais ma permanence judiciaire, au commissariat central de Marseille, j'étalais mon souci du moment à mon collègue de travail. Il était assurément question de mon parcours littéraire et de l'éventuel succès de mes ouvrages à venir. C'est au cours de ce petit apéritif plutôt anisé, sur le vieux port de Marseille, que la réponse me fut donnée. Mon coéquipier me l'expliqua avec une simplicité déroutante… "

    Attablé sur le Vieux Port (con ! C’est dur la vie !), notre auteur, renonçant à être le premier ou le meilleur, cherchait sa différence avec un collègue (néanmoins ami) qui lui disait : " Tu es toi. Comme chaque être humain, tu es unique. C’est pour ça que tu es différent. C’est tout."

    Il faut croire en la puissance dialectique d’un verre de pastis. L’ami flic le réconfortait en lui révélant que l’ego de chacun établit sa différence : Il s’agit là d’une lapalissade et non pas d’un paradoxe seulement et faussement dû à la paronymie entre les mots " ego " et " égaux ". Des gens sont plus égaux que d’autres, comme disait Coluche et nous ajoutons que d’aucuns sont plus ego que gogos. Il y a des évidences qui font du bien au moral… apprendre que je suis moi et seul à être moi, cela me conforte dans la conviction qu’il faut commettre ses propres erreurs mais aussi ses réussites. " Etre différent pour être vu. Etre différent pour être cru. Etre différent pour être lu " est un slogan publicitaire qui peut faire la différence.

    Toutefois une question se pose à rebours : suffit-il, pour être soi-même, d’être différent des autres ?… Bon ! Je m’égare… Vous poserez la question à votre prof de philo… Et puis tout compte fait, parfois, ça fait aussi du bien de ne pas être différent, par exemple d’un jeune homme beau, fort, en bonne santé, intelligent, riche et généreux. Ah ! Si jeunesse savait et si vieillesse pouvait !

    C’est l’apparition de deux jeunes beautés méridionales à la table d’à côté qui va mettre le feu ou du moins l’étincelle dans le cerveau de l’écrivain qui faisait immédiatement la différence : celle de l’âge entre lui et les deux girelles. Conséquence : Elles prendront chair en beautés de papier sous sa plume et non dans son plumard.


    Nous le comprenons lorsque nous revenons à la première page de couverture sur laquelle une belle brunette auréolée de bleus allant de l’azuréen au bleu nuit, nous offre son profil dans ce cocon tamisé… Elle est en position de tir, bras tendu et au bout un revolver de 4 pouces bien en main entre ses quatre doigts différents, l’index sur la détente. Heureusement, elle ne vise pas le lecteur. Son tir est légèrement dirigé sur la droite. Donc, le danger ne vient pas de l’arme mais de la beauté et de la jeunesse de cette panthère brune au regard prédateur…




    Nous avons déjà consacré deux articles pour les précédents ouvrages de Michel Jacquet dont le personnage récurrent était le Nervi, laissé peut-être provisoirement à ses sculptures en bois d’olivier… Mon vier ! Monsieur Olivier ! … Mais ne nous égarons pas à nouveau! Nous connaissions déjà Anaïs, la girelle de la Belle de Mai, celle de Gilles Del Pappas. Faisons connaissance avec la Nina de Michel Jacquet.


    Dans le projet d’écriture, Nina devait être une cagole… Mais attention, une cagole n’est pas un cageot ou une estrasse. C’est un joli brin de fille, aguicheuse et vulgaire. Là, je prends un gros risque : dire à une cagole qu’elle est vulgaire, cela suffit pour se faire étriper. Et après avoir lu le roman, Nina et son amie Ma Moune peuvent se révéler de vraies tigresses à la simple idée qu’elles auraient pu être des cagoles. Vais-je assumer ? Bon ! Tant pis ! Je vais faire le cagagnard, qui se croit malin comme un renard mais fond comme neige au cagnard. Je balance. J’ai trouvé la définition dans " La Tchatche de Marseille ", ouvrage écrit par Michel Ficetola qui ajoute pour illustrer la définition : " Choisir entre Paule et Carole, c’est choisir entre la vérole et la pécole. Une cagole, c’est une cagole ! " Et puis c’est Michel Jacquet, lui-même, qui a reconnu avoir péché par la pensée, avant de se repentir.

    Michel Jacquet, au fil de l’écriture, n’a pu se résoudre à cette image péjorative et trop superficielle d’une fille issue du petit peuple de la Belle de mai… A la corbeille la cagole devenue une cagade littéraire (cagade signifiant " grossière erreur ou bêtise ") ! Pour son quatrième roman, il nous présente une vraie héroïne de roman : Nina, une beauté méridionale conforme au joli nom de la Belle de Mai, quartier populaire du 3ème arrondissement de Marseille : " Concernant Nina, dit-il, j'ai préféré enlever ce coté cagole. J'ai trouvé qu'il était déplacé. Il était trop en décalage par apport à l'aventure qui arrive à cette femme. Donc pour parler de Nina c'est une jeune femme d'une trentaine d'année qui travaille dans une maison de retraite. Elle fait la connaissance d’un homme d'une cinquantaine d'année élégant, charmant. Tous deux tombent amoureux. C'est à partir de ce moment là que l'histoire démarre ".

    Tant pis pour Nina ! Son amant aura la cinquantaine dans le roman. Ce sera comme ça et pas autrement. En plus, elle ne sera entourée que par des hommes du 3ème âge. Et là, sur le papier, l’auteur a su faire valoir sa différence en tête-à-tête avec lui-même. Notre Nina est donc une belle et brave fille qui a du tempérament et de la mentalité, comme on le dit à Marseille. Elle est une Babi (marseillaise d’origine italienne). Elle fait partie d’une de ces tribus marseillaises comme on en trouve au cinéma chez Robert Guédiguian. La tribu a son village. Ce n’est pas l’Estaque mais la place Cadenat dans le quartier de la Belle de Mai à Marseille… On peut citer Marius dit " Papy Moustache ", Augustin, un ancien maçon, son épouse Marinette, et Maryse, l’amie coiffeuse qui s’est expatrié Place Castellane, un quartier chic… Mais la belle de la tribu, c’est Nina et sa meilleure amie est Ma Moune. Nina bosse dans une maison de retraite. Dans son immeuble, l’âge moyen n’est pas loin de celui de son lieu de travail mais, là, ce sont des vieux qui la chouchoutent et veillent sur elle…. En parlant de chouchouter, son petit ami, elle l’appelle Chouchou, à ne pas confondre avec ciuciu (prononcé tchioutchiou avec le " i " discret) qui signifie " âne ". Nina a aussi une énorme qualité : elle aime le figatellu et a un faible pour les insulaires. Et son Chouchou est vraiment chou car il choisit un restaurant corse pour un dîner en amoureux, sauf que la serveuse est superbe (une beauté latine dans un restaurant corse, donc une Corsoise, ai-je pensé, même si elle se prénommait Sylvie ) et la présence de cette pin-up charmante suscite la jalousie de Nina qui en devient désagréable. Par sa colère froide, Chouchou impressionne tout de même la panthère qui rentre ses griffes. Chouchou n’était pas un Tchioutchiou… Je l’ai déjà dit.

    Dès le premier chapitre, l’auteur annonce : " Un seul éclair, une seule détonation, une seule balle. Un trou sanguinolent au milieu du front et… la mort. Instantanée. Rien ne pouvait laisser présager un tel drame ; une si belle journée !… " Mais qui était visé ? La quatrième page de couverture le dit : " Nina est une belle jeune femme qui n’a pas froid aux yeux. Dans son quartier de la Belle de Mai, à Marseille, elle partage sa vie entre Ma Moune, sa meilleure amie, et Chouchou, celui qui pourrait peut-être devenir son grand amour. Chouchou est abattu sous ses yeux et dés lors une course-poursuite s’engage jusqu’à Lyon, au cours de laquelle Nina, de victime, devient chasseur. Pour découvrir coûte que coûte la vérité, elle va naviguer en eaux troubles, baignant entre pègre, DST et Stups. "

    Vous comprenez pourquoi j’ai écrit " Chouchou n’était pas un Tchioutchiou " en utilisant un temps de trépassé. Mais qui était ce Chouchou qu’elle croyait connaître ? Après sa mort brutale, notre Nina va donc se frotter à de gros voyous et là, ce n’est plus de la galéjade (même si elle n’est jamais loin ). Toute la petite tribu sera mobilisée et même renforcée... Nous n’en dirons pas plus… D’autres personnages entrent en scène… Bien sûr qu’il y a aussi des policiers mais, parfois, on se demande qui est qui ? … Alors, pour savoir, il faut aller jusqu’au bout de l’histoire et même monter jusqu’à Lyon où il y a des bouchons mais les gens qui s’intéressent à Nina n’y ont pas forcément le bouchon à la rigolade.

    Je pense que vous avez compris que, avec Nina la Belle de Mai, vous pouvez passer un bon moment de détente, en sachant que la détente est aussi l’endroit d’une arme sur lequel on appuie pour tuer. Et puis si certains s’interrogent encore sur ce qu’est le polar marseillais et bien le polar de Michel Jacquet en est un. La preuve en est que Nina ira même faire un tour à Lyon, histoire de montrer qui elle est et de quel bois elle se chauffe… du bois d’olivier ?
    Et bien sûr ! Mon vier ! Monsieur Olivier !…
    Alors là, j’ouvre une parenthèse finale et pas très finaude [Vous vous demandez pourquoi je ponctue toujours " Olivier " avec une phrase dans ce style un peu graveleux voisin de " poil au nez ! " Sauf qu’il ne s’agit pas du nez ! C’est parce que cette phrase de l’anthologie marseillaise est à l’origine d’une pièce de Théâtre jouée et co-écrite par Michel Jacquet, Sanz (le scénariste des BD Nico et Sanz ), Serge Scotto (avec son chien Saucisse ) et André La Rocca, écrivain et journaliste spécialiste de l’O.M. Fermons la parenthèse ouverte ci-dessus en attendant les trois coups, poil au cou ! … ]


    Petit lexique :

    Un Cageot : fille plutôt moche
    Une estrasse : c’est un cageot mal fagoté.
    Une girelle : C’est un petit poisson de roche coloré. C’est aussi une belle gonzesse comme on n’en trouve qu’à Marseille.
    Vier : pénis ou individu plutôt chique-molle. L’expression " Tu ne vas pas me faire un vier " signifie "tu vas pas en faire un fromage et me casser les coui…"
    Cagagnard : peureux, celui qui attrape vite la cacagne ( pour cacagne, je vous laisse deviner )
    Tchatche : bagou.
    Pécole : Maladie, petite vérole (peut-être de l'italien piccola, la petite, par opposition à la grosse (vérole)). Pour les écoliers, c'est une certaine maladie, dont ils disent : " Il a la pécole : il a la peau du cul qui se décolle... ". Y a-t-il un lien avec le provençal pecolo, qui désigne la crotte qui s'attache à la laine des brebis ou au bas des robes ?
    Avoir de la mentalité : A Marseillle, cela s’adresse aux gens du Milieu. Celui qui a de la mentalité (sous-entendu la bonne ), c’est le dur-à-cuir qui respecte courageusement des règles stoïciennes de vie. Mais on trouve aussi des tas d’honnêtes gens qui, à l’occasion, font la nique aux caïds question mentalité. C’est quelque chose que les estrangers ne comprennent pas. Dans la cité phocéenne, on peut avoir la mentalité d’un voyou sans en être un. Et c’est valable pour les femmes du cru.. qui l'eut cru!


    Michel Jacquet se présente sur son blog :


    Né en 1955 à Marseille, j’ai vécu mon enfance entre Septèmes-les-Vallons Bouc Bel-Air. Deux charmants villages à mi-chemin entre Aix-en-Provence et Marseille. Marié et père de famille, je suis entré dans la police en 1982. Affecté dans un premier temps à Versailles, dans les Yvelines, j’ai pu retourner sur Marseille 4 ans plus tard. Le commissariat du 3ème arrondissement de Marseille, puis le 15ème m’ont accueilli pour le reste de ma carrière que j’ai effectuée dans la sécurité publique. Un flic de quartier comme beaucoup l’affirme. J’en suis fier.


    En 1993, pris depuis quelques années par le démon de l’écriture, je publie à compte d’auteur " L’Enfer Blanche ". Un premier livre, un premier bonheur. L’histoire de la dérobade d’une vie.
    Plus de dix ans s’écoulent et, en 2004, " La Rouste " est éditée aux éditions les Presses du Midi.


    Le pied à l’étrier en somme. Ne voulant pas en rester là, j’écris dans la foulée " Le Nervi" en 2005 chez Autres Temps. C’est la naissance d’un personnage qui m’accompagnera très souvent dans ma vie littéraire. Raymond Garcia. Impatient de faire vivre d’autres aventures à ce héros au grand cœur, " Label Flic " arrive en 2006 toujours chez Autres temps...





    2006 sera aussi l’année de ma participation au collectif "Le Noir Dans Le Blanc " en compagnie d’écrivains de diverses origines. Lilian Bathelot, Thierry Crifo, Eric Hossan, Jérôme Presti, Eddy Vaccaro, Ancy Neyrol et Alexia Pavier ont fait partie de l’aventure. J’ai eu l’immense plaisir d’être récompensé par le jury varscins pour la nouvelle " L’Ivresse Décime " avec Lilian Bathelot pour " Pipant Février ".


    Pour les amateurs, j’annonce déjà avec beaucoup d’avance sur le calendrier, la sortie de " Illégitime Défiance " en cours d’écriture qui sera en librairie fin 2008. Comme vous le constatez, nous avons largement le temps.

    adresse du blog de l'auteur: http://www.michel-jacquet.com/


    Michel Jacquet a participé activement à l'opération "Noirs de Corse" et il est l'auteur de la nouvelle "Neige corse" dans le recueil "Piccule fictions" publié au profit de l'association Handi 20.

    L'auteur embarquera le 3 juillet  prochain au soir sur le Danielle Casanova et sera présent au festival du polar corse et méditerranéen qui se déroulera du 3 au 6 juillet sur la place Foch à Ajaccio.








    Avec Serge Scotto et André de Rocca, il jouera un sketch le Samedi 5 juillet sur la place foch. Il s'agit d'une courte adaptation de la comédie déjantée "Madame Olivier". Nous étions à l'avant-première qui représente un danger pour les tristes qui, par manque d'entraînement quotidien, risquent une déchirure des zygomatiques.


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  • Marcel Rustino versus Dédé de Rocca: Les deux seront présents au festival du polar corse et méditerranéen à Ajaccio.




    André de Rocca est journaliste sportif depuis une quarantaine d'années dans les quotidiens marseillais. Réputé pour son franc-parler, il tient une chronique quotidienne sur France Bleu Provence et collabore à de nombreux magazines. Il commente certains matchs sur OM TV . Il a commencé par écrire des livres documentaires en continuité de ses activités journalistiques avant d’entrer dans la fiction avec son personnage récurrent : Marcel Rustino, journaliste à la retraite.

    André de Rocca aime à travers ses récits nous faire visiter l’un ou l’autre des quartiers de Marseille, en mettant en scène les mœurs de l’autochtone ; après Mauvaise mer sur la Corniche et Goudes Bye, son troisième polar s’intitule Déveine à Bonneveine... Et " les cadavres s’amoncellent autour du Stade Vélodrome, du jeu de boules ou du Tour de France... Et on ne s’ennuie pas une seconde ! " Selon Serge Scotto qui décrit l’auteur comme suit : " Dédé De Rocca, 1m51, 112kg de pieds&paquets, tête de dure importée de Corse et journaliste sportif connu et reconnu pour son franc-parler, trempé d’un indécrottable fond de marmite anarchiste ".



    Le quatrième roman a été publié en octobre 2007 et s’intitule " Série noire au Roucas-blanc "… La Corniche, les Goudes, Bonneveine… on restait tout près de la grand bleue ; Avec le quartier du Roucas Blanc, nous ne nous en éloignons pas puisque nous sommes encore dans les quartiers sud de Marseille. Toutefois les quartiers Nord n’en sont pas loin non plus. Bon ! On ne va pas en faire un Tsunami avec la Méditerranée même si elle fait partie du quotidien pour les Marseillais. A Marseille, on se dispute ni la mer ni le soleil et, après quelques pastagas ( Pastis), jamais rien n’est « la mer à boire ».

    Trêve de digression à la De Rocca et venons-en à l’opus " Série noire au Roucas blanc" :

    L’entame du roman est une partie de cartes, symbole hautement pagnolesque. Sortis rapidement de cette pagnolade, vous êtes installés dans le Marseille contemporain, avec l’O.M et la Corse si présente dans la cité phocéenne.

    Autour d'une table, dans le " Bar Tabac des Sports et des Amis " (Tout un programme ! …), quatre personnages à la fois différends et proches, disputent (Le terme s’avère exact) une partie de belote contrée. Parmi eux, pour ceux qui ont lu les romans antérieurs, on reconnaît Dédé… Non! Heu ! ... Je voulais dire Marcel Rustino. Alors, là, il faut vous avertir : toute ressemblance avec l’inventeur de ce héros serait fortuite bien que voulue par ce dernier. André de Rocca, dit Dédé pour les Dames, est connu pour ses commentaires sportifs pleins du bon sens enveloppé dans cette gouaille qui fait le bonheur de ses amis.

    Dans la partie de cartes, dès les premières lignes du roman, Marcel Rustino revient sur la dernière coupe du monde de Foot dans une longue digression (longue mais pas trop… car " U troppu stroppia ", l’excès est nuisible). Dans ce lieu amical, les clients se rassurent dans leurs habitudes mais il va être perturbé par la venue d’inconnus. Nous ne le savons pas encore car l’auteur nous a installés paisiblement dans ce bar apparemment paisible si ce n’étaient les coups de gueules amicaux… Notre journaliste retraité (mais toujours aussi curieux par nature) s’intéresse sans vergogne aux conversations des autres, mate du coin de l’œil une belle girelle et va se retrouver… stop ! Là, je m’arrête pour ne pas déflorer le sujet. Je peux vous dire simplement que les Renseignements généraux sont sur le coup. Notre héros (un peu malgré lui et beaucoup par désœuvrement) va passer de la belote à des jeux truqués où l’on joue plus gros qu’une tournée de Pastis. Même dix contre un, je parie quand même sur lui, car il a plus d’un tour dans son sac.

    André de Rocca est un Corse de Marseille. Il est ici et ailleurs avec cette ubiquite symbolique décrite par le philosophe Jean-Toussaint Desanti. Il écrit un français enrichi par quelques expressions marseillaises qui manqueraient si elles n’y étaient pas. Dans " Série noire au Roucas ", on trouve aussi des expressions corses. Nous savons qu’il connaît des chansons corses en " lingua nostrale " et, dans ses écrits, nous entendons cette musique polyphonique et des accents toniques. Dans ce quatrième roman, aux herbes de Provence, se mélangent les odeurs du maquis. En le lisant, j’ai pensé à une vieille forme de prose romanesque dans la littéraire corse écrite du 19ème siècle : la filastrocca. Il s’agit d’un récit qui s’étire de digression en digression, à la façon des conteurs populaires. André de Rocca n’écrit toutefois pas des comptines ou de longues histoires sans queue ni tête mais des polars. Là où est Marcel Rustino, André de Rocca n’est jamais loin. Le premier peut s’empêtrer dans des histoires de voyous, le second arrive toujours à lui faire parler d’autre chose. De foot, de Zinédine Zidane… quoi encore : de l’OM ! Oui bien sûr, mais aussi de politique et de l’air du temps dans une ville où on aime la tchatche.

    Serge Scotto écrit dans le Mague au sujet du roman et de l’auteur :
    " … Les connaisseurs de la cité phocéenne auront reconnu autant de hauts lieux de Marseille, car à l’instar de Nestor Burma, Marcel Rustino, le héros récurrent de ces romans, a entrepris de nous faire visiter sa ville quartier par quartier. Cette fois, ce fouille-merde de Ruspino enquête sur le milieu des paris sportifs et en profite pour dire leurs quatre vérités aux veaux d’or du cru, à savoir Zidane et l’O.M ! Le fil conducteur n’est qu’un prétexte à la verve irrépressible de Dédé, qui écrit de façon telle qu’on l’entend parler - car sur le Vieux-Port, après trente ans de commentaires débridés à la télé comme à la radio, chacun connaît sa voix quand certains la redoutent - et s’avère davantage un conteur qu’un romancier stricto sensu. Ce qu’il revendique…. "

    Extraits choisis : " … D’ailleurs, au Bar Tabac des Sports et des Amis, tous ou presque avaient un faible pour l’Ile de Beauté. Petit René, qui se vantait d’avoir fait l’Indochine, et Dien Bien Phu en particulier, n’était pas plus Corse que Marcel était Zoulou, ou alors très vaguement, qui revêtait volontiers sa tenue camouflée tendance parachutiste, et arborait fièrement un t-shirt sur lequel on pouvait lire : " A populu fatu e bisogna a marchja ", ce qui, traduit en clair, devait vouloir dire : " Pour un peuple majeur, il est nécessaire d’avancer ". C’était, bien entendu, une traduction libre et approximative de Marcel. Mais revenons à nos Corses de cœur du Bar Tabac des Sports et des Amis. Indépendamment de Petit René et de l’Agité, il y avait la famille Martina – surtout le père – devenue à ce point amoureuse de la Balagne qu’elle se faisait appeler Martinachi…. Il y avait encore Seb et Cui-cui. Eux étaient des Corses made in Corsica. On ne pouvait pas imaginer Seb arriver au bar sans avoir " Corse Matin " dans les mains. Sans oublier Claude, avec son accent à couper au couteau, qui travaillait à la ville et, de temps à autres, se plantait au comptoir, escorté de quelques compatriotes de passage… "


    La trilogie ayant précédé " Série noire au Roucas blanc " :




    Déveine à Bonneveine…(2006)

    La scoumoune ( la sdiccia, en Corse) serait-elle attachée aux basques de Marcel Rustino ? On pourrait bien le croire. Devant lui, en toutes circonstances, s'amoncellent les cadavres. Un grand concours de boules à Marseille : un meurtre. Un match de l'OM au Stade Vélodrome : un deuxième meurtre. Une étape du Tour de France à l'Alpe d'Huez : Un troisième meurtre. La série noire a débuté le lundi 2 juillet au parc Borély. Marcel et son pote le commissaire Jaques Léandri sont persuadés qu'elle prendra fin le vendredi 13 juillet avec un treizième meurtre, à l'occasion de la soirée Treiz'Olympique au fort Saint-Nicolas qui domine le Vieux-Port. Un troisième roman policier, vraiment made in Marseille, teinté d'humour et de gouaille avec, en toile de fond, toute l'actualité du moment. Décidément, André de Rocca ne cesse de nous entraîner dans un monde à part : le sien.

    Article sur le site du journal Le Mague : Le Polar marseillais, quoi de neuf ? par Serge Scotto - Extrait consacré à André de Rocca pour la sortie du roman " Déveine à Bonneveine " , aux éditions Autres Temps : " A Marseille, tous les chemins de traverse mènent à la littérature. C’est après une carrière émérite de journaliste sportif, qui a fait de lui une gloire locale de la presse, radiophonique et télévisuelle, que Dédé - comme chacun l’appelle - a pris sa plume pour s’essayer au roman ! Mettant son franc parler au service de la littérature, sans autre prétention que d’être de bonne compagnie, et ses livres sont à son image, teintés de gouaille et d’humour. Mais De Rocca n’oublie pour autant jamais de brasser la merde, avec en toile de fond toute l’actualité du moment ! Un journaliste, un auteur, un philosophe à la petite semaine cohabitent avec bonheur en lui pour nous délivrer ce troisième polar made in Marseille, très divertissant comme chaque fois, où Dédé nous entraîne dans un monde à part, le sien, entre satyre et réalisme cru, désenchantement et grosse rigolade ! "



    Goudes bye ! (2005)

    C'est en empruntant une route tracée dans la roche blanche longeant la mer et menant aux Goudes, que l'on trouve nature et paix, à l'abri de la cité phocéenne, un petit port où chaque riverain a sa barque. Marcel Rustino, journaliste sportif à la retraite, fait son retour dans la peau du détective de "Mauvaise mer sur la corniche" car les morts suspectes se multiplient.

    Quatrième de couverture : " Va te jeter aux Goudes!", dit-on, pour rire, à Marseille. Ce petit port tranquille, à l'abri de la vie agitée et bruyante de la cité phocéenne, a en effet des allures de bout du monde, avec les mouettes, les poissons et les rochers pour seuls témoins. C'est là que Marcel Rustino assiste, un beau matin, à une surprenante pêche au gros qui l'entraîne, du stade Vélodrome aux repaires marseillais de la mafia russe, dans une enquête pour le moins bien pimentée par quelques soirées torrides... Après le premier coup de mistral de Mauvaise mer sur la Corniche, Marcel rejoue les détectives improbables, l'humour, la curiosité et un certain sex-appeal toujours chevillés au corps. "



    Mauvaise mer sur la Corniche (2004)

    Dans un Marseille plus vrai que nature, descriptions pittoresques et vivantes des lieux mythiques tout autant que des petits bistrots de quartier vivant à l'heure de l'apéro permanent, des vedettes d'hier de toutes les disciplines sportives se font occire les unes après les autres. Quels liens peuvent exister entre les assassinats de ces grands champions marseillais ? Le journaliste Marcel Rustino, bon vivant désabusé, décide de jouer les enquêteurs, d'autant qu'il connaissait bien les victimes... Écrit dans un style pur sucre marseillais, ce roman noir sur ciel bleu est un vrai coup de mistral sur les nuages du quotidien.









    André de Rocca a participé au travail théâtral collectif "Madame Olivier" et a fait ses débuts de comédie dans cette comédien marseilaise déjantée.
    Le casting est réussi puisqu’on trouve à ses côtés : Gilbert Donzel, dit Tonton ( de la troupe Quartiers nord), Michel Sanz, Eva Magni,n Serge Scotto et Saucisse,, Daniel Gomez,, Médéric Gasquet-Cyrus,, Maria Regoli, et Michel Jacquet...





    André de Rocca, en compagnie de Serge Scotto et Michel Jacquet, embarquera sur le Danielle Casanova le jeudi 3 juillet 2008 en soirée pour se rendre au festival du polar corse et méditerranéen à Ajaccio, prévu du 4 au 6 juillet 2008. Des dédicaces auront lieu à bord.


    A Ajaccio, le Samedi 5 juillet à 18 Heures, sur la place Foch, le trio d'auteurs jouera un sketch tiré de la pièce "Madame Olivier".



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  • André Fortin, passé de la réalité judiciaire à la fiction polardeuse, sera présent au festival du polar corse et méditerranéen qui se déroule à Ajaccio en juillet prochain.






    André Fortin a été juge d'instruction, juge des enfants, et certaines des affaires qu'il a traitées ont largement défrayé les chroniques judiciaires, C'est en "connaisseur" qu'il a "tricoté" son premier polar Nos meilleurs vieux ( Editions L'Ecailler du sud, 2005), une histoire qui se déroule sur fond de guerre des maisons de retraite entre Marseille et la Côte d'Azur. Et la violence n'est pas moins meurtrière au soleil… Avec son deuxième roman paru en 2007 « Ange, le revenant », il a été récompensé par le Prix Jean-Toussaint Samat à sa sortie.

    Après des années passées à l’instruction, il est actuellement conseiller à la cour d’appel d’Aix en Provence. Dans ces deux premiers polars, on découvrait un décalé d'un demi-sel comme héros récurrent. André Fortin a pu approcher de nombreux délinquants, étudier leur psychologie, instruire de nombreuses affaires, observer de l'intérieur une partie de la vie locale. Aimant raconter des histoires, il s'est tourné tout naturellement vers l'écriture. Toutefois, il insiste sur le fait que ses romans sont de la pure fiction, tout en précisant que ses intrigues sont vraisemblables, auraient pu se produire, pourraient se produire. André Fortin a son point de vue sur la difficulté d'exercer le métier de magistrat. Il oppose les doutes et interrogations aux certitudes de certains… Son nouveau roman vient de paraître aux Editions Jigal...



    Deus ex massilia Editions Jigal ( 2008)


    Serge Scotto écrit dans le bimensuel Marseille la Cité et sur le site Le Mague. : « André Fortin est un auteur discret, fringant sexagénaire amateur de bières et de cigare, qui commence à faire parler de lui à la seule force de sa plume.
    Il est entré il y a deux romans de cela dans le petit club, ouvert et sympathique, du polar marseillais, qui continue d’exister vaille que vaille malgré la désaffection de ce même milieu de la critique littéraire parisienne qui à l’aube du nouveau siècle en avait lancé la mode, sinon le phénomène, avec l’avènement d’Izzo. Après Nos meilleurs vieux et Ange le revenant, il signe un troisième opus fidèle à ses obsessions, Deus ex Massillia, qui nous ouvre une nouvelle fois les coulisses de la ville la plus fantasmatique de France : la nôtre, n’en déplaise aux autres !… » (entame suivie d’un entretien avec l’auteur).

    L’auteur a dit à Serge Scotto : « Au départ c’est l’histoire d’un combat entre trois bandes de malfrats dans une période creuse (après la disparition d’un grand caïd). Une des équipes, la plus riche, a beaucoup d’ambition, elle veut un maire. Mais ils ne sont pas seuls sur le coup, la Mafia s’intéresse… Beaucoup de casse, de bruit et de fureur. Les notables s’en mêlent et, trop sûr d’eux, se font avoir. Un autre type s’en mêle, une sorte de Machiavel. Il veut tirer les ficelles et remporter le gros lot. Ange Simeoni, malgré lui comme d’habitude, est entraîné dans ce tourbillon infernal. ».

    Résumé:
    Dans une grande ville du sud de la France, une guerre des gangs éclate, opposant plusieurs familles de malfrats. Autour d'elles, gravitent policiers, préfets, notables, avocats, mafieux, aux intentions plus que douteuses.

    Dans une autre vie André Fortin les a probablement tous croisés, les mafieux de la vieille école, les truands de la nouvelle génération, les malfrats de pacotille, les caïds redoutables et les aventuriers au grand cœur ! Il connaît leurs manies, leurs obsessions, leurs modus operandi… Cela lui permet de tricoter ses polars et ses personnages. Il tisse sa toile et peaufine sa mise en scène et nous dépeint ce Marseille en noir et blanc comme dans les bons polars : ni tout à fait légende, ni vraiment réalité, enfin allez savoir ! …

    L'équilibre entre trois bandes est instable. Frictions et étincelles se font courantes, chacun lorgnant insidieusement sur le territoire des deux autres.
    « De lours nuages s'amoncelaient donc sur le monde marseillais des mauvais garçons, il y avait de la rumba dans l'air. On comptait ses trésors, ses troupes, ses divisions comme disait Staline, et aussi celles des autres. On préparait la guerre, sans se douter que, comme l'Histoire l'apprend (mais ces gens-là, intelligents mais de piètre culture, ignoraient tout de l'Histoire), les conflits régionaux ne profitent généralement qu'aux autres nations, celle qui, de loin, comptent les coups, attendant leur heure. »

    Quatrième de couverture:
    Imaginons une grande métropole du sud de la France baignée d’ombres et de lumières… Imaginons trois familles de malfrats qui se partagent la ville… Imaginons que l’une d’entre elles souhaite faire élire « son » maire…
    Imaginons une guerre des gangs… sanglante et expéditive ! Imaginons une « loge » de flics, de préfets, de notables qui, eux aussi, ont plein de projets pour leur ville… Imaginons la mafia, la vraie, qui discrètement mais fermement place ses billes et ses hommes…
    Imaginons « l’Avocat », ni baveux, ni bavard, mais « machiavel » qui tisse sa toile, secondé par un Ange, un des derniers dinosaures…
    Imaginons enfin que rien ne se passe comme prévu… Imaginons !

    Les dix premières lignes :

    C'était le chienlit, le souk, le bordel, le grand estrambord quoi ! De mémoire de Marseillais bien informé, on n'avait jamais vu ça !
    On ne savait plus qui faisait quoi dans l'underground marseillais.
    Les flics étaient désemparés. Alors que depuis peu on pouvait trouver des fonds tout à fait légaux pour rémunérer les indics, il n'y avait plus d'indics ! Ou plutôt ils étaient creux, ou quand ils se donnaient du mal, ils étaient au mieux évasifs (…)


    Commentaire par Patrick Galmel sur le site Pol'art noir : « Le style d'André Fortin est aussi limpide que sa démonstration, et non dénué d'humour. On se laisse donc porter sans faillir dans cette descente dans les caves du pouvoir. Les truands sont à leur place, dans leur rôle si l'on peut dire, et Ange Simeoni, le narrateur, personnage attachant, fait même figure d'icône en la matière. Pour l'autre bord, on pouvait craindre la caricature, l'amalgame. Il n'en est malheureusement rien. La précision apportée dans le récit, et qu'on peut rapprocher sans peine de nombreux faits divers relatés dans la presse, évite l'écueil. André Fortin nous donne, par son savoir, sa connaissance, une sorte d'accès à la partie cachée de l'iceberg, et c'est tant mieux. À noter enfin que le roman est paru à la veille de la dernière campagne électorale pour les municipales qui a vu Marseille au cœur d'enjeux politiques majeurs. »










    Ange, le revenant Editions L’écailler (2007)
    "Prix Jean-Toussaint Samat 2007"

    Résumé:
    Ange se retrouve impliqué dans une sinistre affaire de malversations immobilières organisée au plan international par un cercle fermé de puissants vieillissants mais sans scrupules.
    Quatrième de couverture

    4ème de couverture :
    Pour les mauvais coups, vous pouvez toujours compter sur Ange. Et tant pis si le nervi du Panier a quelques petits problèmes de santé. Pour passer tranquillement de l'argent et des documents en Suisse, pas besoin d'avoir la forme olympique.
    On avait déjà connu notre Ange mouillé jusqu'aux ailes dans une sinistre magouille aux maisons de retraite, le voilà englué dans une triste affaire de malversations immobilières organisée au plan international par un cercle fermé de puissants vieillissants, mais sans scrupules. Devaient-ils investir à Marseille ? La cité phocéenne et ses notables ne font jamais rien comme les autres. Pas même les mauvais coups.

    Après Nos meilleurs vieux, Ange le revenant est le deuxième roman d'André Fortin, un magistrat qui, durant sa carrière, a eu l'occasion de croiser bien des affaires et, s'il prend ici les choses à la légère, on a l'impression que rien de ce qui fait les secrets de cette ville ne lui est réellement étranger.







    Nos meilleurs vœux – Edition L’écailler (2005)

    Résumé :
    Ange Simeoni est un voyou " à l'ancienne " issu du " vieux quartier " de Marseille, le Panier. Mais Ange va se retrouver mêlé à une affaire qui dépasse largement le cadre de ses compétences. Des pots de vin, des tueurs à moto et des délinquants en col blanc, un caïd discret mais redoutable, il y a dans ce premier polar tout ce qu'il faut pour tenir le lecteur en haleine.





    André Fortin embarquera à Marseille sur le Danielle Casanova le jeudi 3 juillet 2008 en soirée pour se rendre à Ajaccio et participer au festival du polar corse et méditerranéen qui s'y déroulera du 4 au 6 juillet.






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  • Ysa Dedeau, maîtresse incontestée du "polar made in Var", est invitée au Festival du polar corse et méditerranéen:





    Ysa Dedeau est née, a étudié, travaillé et vécu à Marseille. Elle vit actuellement dans le Var. Plongée dans l’écrit depuis l’âge de 10 ans jusqu’à son parcours judiciaire et carcéral, elle se retenait bien pourtant de tenter “l’aventure éditoriale”. Quand sa vie explose, poussée par des rencontres dont celles de Jacques Serena et de René Fregni, c’est le passage à l’acte.

    C'est un auteur profond, sincère, avec une très belle écriture, un style bien à elle. Elle a publié un essai sur la justice, Le dimanche était en noir, un premier polar, La petite fille et la mort, et des nouvelles  avec Jacques Serena sous le titre « Légitime violence ». On dit d'elle : Ysa la noire est la  maîtresse (seynoise) incontestée du bon vieux polar made in Var.


       
    "Plus courtes seront leurs nuits"  Editions Mélis – 2008

    Des cadavres, un flic, une enquête méticuleusement menée. Dans un quartier de la vieille ville, des hommes sont retrouvés morts. Lou  n'est pas une femme en demi-teinte...  Les hommes ne l'intéressent plus si ce n'est pour s'avilir, être plus sauvage que les plus sauvages d'entre eux.  D'autres hommes vont croiser sa route, à leurs dépens. Lou a perdu le seul homme qu'elle aimait. Maintenant les hommes qu'elle rencontre, elle les tue. Scaglia est chargé d'enquêter... Scaglia, plus qu'un flic, c'est peut-être un chercheur, un sociologue.  On le sent un peu «tombé » dans la police par inadvertance.  Plus attaché à résoudre une affaire dans les moindres détails qu'à faire fonctionner des statistiques.  Ce qui l'intéresse, à travers toutes ces vies minuscules d'un quartier, c'est notre société.



    "Rouge, pair, impasse"   L'écailler du Sud - 2005

    Ysa Dedeau semble s'inspirer librement de l'affaire Romand.
    L'auteure raconte une histoire assassine vue par l'autre bout de la lorgnette, celle d'une femme, témoin et victime, qui a compris le jeu minable du «héros ». C'est l'histoire d'un mec qui passe sa vie à raconter des histoires à sa femme, à sa maîtresse, aux flics. Pierre Galvez ne sait pas vivre autrement. Pseudo grand reporter, documentariste la caméra au poing, celles qui l'aiment le croient à l'autre bout du monde alors qu'il se cache dans un bistrot à deux pas de chez lui... La vie est belle pour Galvez, jusqu'à ce que ses histoires le rattrapent. De sales histoires en vérité,  Pierre Galvez est un menteur qui se retrouve dans une impasse meurtrière...

    « Faux son parcours de journaliste, écrivain, grand reporter, faux son accident cérébral, son coma, sa boîte de production. Tout comme le film qu'il a tourné sur elle, mais qui ne sortira nulle part. Pendant qu'on le sortait par miracle du coma aux Pays-Bas, il était en fait incarcéré pour escroquerie"… ha, oui, il y en a un autre à ne pas le croire, c'est Scaglia, un flic. "C'est ça un flic, un bon, quand ça ouvre un dossier, c'est comme les crocs dans les mollets du facteur, ça ne lâche plus"… et du pitoyable mythomane engoncé dans sa toile de mensonges, on va passer au portrait d'un homme nettement moins fréquentable. »

    Avis du libraire sur le site Entre2noirs : « "Rouge, pair, impasse" est un excellent, court (à peine 100 pages), roman. La personnalité de Galvez est bien disséquée mais ce qui donne toute sa grandeur, c'est lorsqu'on commence à voir le côté sombre de l'homme et le fait qu'il soit vu par différents protagonistes aux avis bien tranchés. C'est précis, bien documenté (ce qui donne de la consistance au roman), le rythme s'accélère sur la fin. Une petite réussite dont il serait dommage de se passer. »

    Ce qui intéresse Ysa Dedeau c’est de multiplier les angles de vue, le héros, le flic qui enquête, une victime de la mystification… Cela donne un roman sans réelle évolution, plutôt un roman d’ambiance dont l’écriture parfois heurtée, parfois plus délayée, en tout cas habile qui crée le rythme, donne une réelle densité à cette histoire, et compense l’absence d’enjeu.

    Légitimes violences, Editions Parpaillon – 2001  « Epuisé ». Recueil de nouvelles écrites par Jacques Serena et Ysa Dedeau
    Jacques Serena quitte l'école à seize ans et vit dans des squats et des chambres de bonne, de petits boulots, de ventes sur les marchés et les foires... Il se voulait peintre, et intègre l'école des Beaux-Arts de Toulon, mais il est rattrapé par l'écriture. Depuis, il a écrit cinq romans ('Isabelle de dos', 'Basse ville', 'Lendemains de fête', 'Plus rien dire sans toi', 'L' acrobate') et sa pièce de théâtre 'Rimmel' a été mise en scène par Joël Jouanneau. Il est aussi à l'origine d'ateliers d'écriture en milieux carcéraux et défavorisés, ainsi qu'à l'Université.





    "La petite fille et la mort"  Autres temps – 2000.
    " Alice avait six ans. C'était la fin de l'après-midi, elle revenait de sa leçon de piano du jeudi. Elle avait couru pour semer la vieille Asie. Césarie de son prénom... Rien ne bougeait dans l'impasse. Tout semblait endormi, engourdi dans le froid de cet après-midi de novembre. Sauf elle. Elle qui s'agrippait fort à la vieille main blanche, à peine plus froide que d'habitude, qui dépassait de la grosse poubelle en fer. " A l'arrivée de Claude Petit, le flic à la 403 noire, ce soir de novembre 1960, Alice la petite fille aux yeux noirs, mais an regard d'adulte, murmure : " On a tué Monsieur l'Astre ! "  





    "Le dimanche était en noir"   Autres temps – 1998.
    Six heures du matin : une jeune femme est violemment interpellée à son domicile par la police, pour une affaire dont elle ignore tout. Marionnette manipulée, devenue une sorte d'otage qui devrait provoquer la chute d'un autre qu'elle a connu et qu'elle a aimé, elle entre dans l'enfer de la garde à vue, des questions en rafale, des intimidations, puis de l'emprisonnement. Cette longue chute, décrite avec une précision glauque et écœurante, est descriptive d'un univers carcéral constamment aux limites de l'humain. Les policiers, les juges, les avocats, les matonnes, les prisonnières, tout ce petit monde d'acteurs d'une autre vie tourbillonne autour clé l'innocence piégée. Jusqu'à la folie. Jusqu'à la mort. Jusqu'au dénouement final. Rêve réalisé ou réalité rêvée.

    En 2000 , une pièce de théâtre  «  Game over »
    Le 11 février 2003, a été jouée la première de Game Over, pièce de théâtre d’Ysa Dedeau, membre du Groupe Mialet au Théâtre-Studio, 167 rue Paradis à Marseille : une femme retrouve le juge d’instruction qui l’avait incarcérée avant que son innocence ne soit reconnue. Règlement de compte sans complaisance. La pièce est répertoriée  dans la bibliothèque du théâtre d’Armand Gatti.
    Ysa Dedeau écrit sur le site du Groupe Mialet : Justice : Les mots du palais.

    Deux articles Groupe Mialet: article 1   et  article 2

    Nota: Nous avons trouvé un titre "Io te absolvo" chez  Mélis, sans autre renseignement ou référence.


    Ysa Dedeau sera présente du 4 au 6 juillet à Ajaccio à l'occasion du festival de polar corse et méditerranéen.









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  • José Lenzini présente son confrère et héros "Nazole" au festival corse du polar.



    José Lenzini est né à Sétif (Algérie) en 1943. Il vit dans le Sud de la France. Longtemps journaliste (Var-Matin, Le Monde, La Tribune et BFM), il a consacré de nombreux reportages et articles à l'Algérie, pays auquel il reste très attaché. Il fait partie de l’association du Centenaire Jules Roy dans le cadre duquel il a publié en 2007 « Jules Roy, le céleste insoumis » (éditions du Tell, Blida – Algérie, août).



    Depuis 1997, il est enseignant à l'Ecole de journalisme et de communication de Marseille. Spécialiste de Camus, il lui a consacré trois ouvrages et de nombreuses conférences.





    Faites sauter la banque, Editions Transbordeurs (février 2008)

    A partir d'un fait divers qui fit sensation, le hold-up de la Banque de France de Toulon le 16 décembre 1992, José Lenzini, au travers de son personnage le journaliste Nazole, mène l'enquête. Cette enquête nous révèle d'obscures accointances politico-business mettant en cause des notables de la région.
    Le journaliste Nazole, personnage haut en couleurs qui puise ses témoignages dans les bars auprès de personnes informées par une voix qui n'est pas très officielle, navigue entre ces différents milieux sous couvert du journal « La Gazette » pour lequel il travaille.



    Alger, Editions Transbordeurs (2008)

    Un anti-guide géopoétique, petit format précieux imprimé sur papier ivoire de qualité, pour découvrir ou redécouvrir Alger la blanche. Entre les souvenirs de Pépé le Moko et les images d'Albert Camus, les traces de la guerre pour l'indépendance et une folle aspiration au bonheur et au rêve, le texte lumineux de José Lenzini est une invitation au voyage. Du bord de mer à la Kasbah, du jardin d'acclimatation au Riadh el feth, l'auteur nous restitue la plénitude dramatique d'une ville en forme de planète. Une nouvelle collection de petits livres précieux dédiés aux cités mythiques du Sud. A chaque fois il y a rencontre entre écrivains et photographes. Il ne s'agit pas d'un guide mais plutôt d'un bréviaire poétique que chacun peut emmener avec soi pour le voyage.







    Mai 68, Baden la mort du Gaullisme, coauteur avec Benoît d’Aiguillon, Editions Transbordeurs (2008)

    Récit qui retrace les événements de Mai 1968 depuis ses prémices. Il relate de quelle façon la révolte étudiante est venue défier les symboles du gaullisme mais aussi les slogans, les charges de CRS, etc. Il explique comment de Gaulle est finalement parti à Baden, rejoindre son ami Massu, marquant inéluctablement la fin du gaullisme.
    Évoquer mai 1968, ses péripéties, ses répercussions sur la vie française... Cet essai ne s'en éloigne pas. Néanmoins, les auteurs se sont plus particulièrement attachés à l'une des journées essentielles de ces " événements " : le 29. Ce jour-là, le général de Gaulle fuit à Baden-Baden (Allemagne) sans prévenir personne. Souhaite-t-il quitter la France ? Se désengager de cette révolte dont il ne semble pas comprendre toutes les aspirations, les ressentiments des jeunes et de bon nombre de leurs aînés ? À moins qu'il veuille créer un électrochoc... S'appuyant sur le témoignage exclusif de l'amiral François Flohic qui fut le seul témoin de cet exil de quelques heures, et sur des recherches personnelles, les deux auteurs mettent en exergue une réalité qui découlera de cette fuite à Baden : la fin du gaullisme. C'est l'objet principal de cet essai à la fois original et pertinent qui révèle l'un des principaux " héritages " de mai 1968... et pourtant le plus ignoré !






    La princesse des sables, Edité chez Belfond ( 2007):

    Le destin romanesque d'une fille de gendarme champenois qui épouse un prince algérien descendant du prophète. En 1872, cette catholique défiant les mœurs établies va vivre une véritable épopée au cœur du désert. En plein XIX siècle, le destin romanesque d'une femme hors-normes.
    Bercée toute son enfance par les récits de son père sur la conquête algérienne, Aurélie Picard ne pensait pas un jour rencontrer Ahmed Tidjani, descendant du prophète et chef d'une influente confrérie du Sud algérien. Elle en tombe pourtant amoureuse un soir de 1870 et se marie avec lui, bravant les tabous de l'époque ? dont l'interdiction par l'Église catholique de voir l'une de ses fidèles épouser un musulman. Elle n'a que 22 ans lorsqu'elle suit son mari dans cette Algérie lointaine.
    Commence alors une extraordinaire aventure pour cette pionnière, qui construisit un palais dans les sables et mit en culture plusieurs centaines d'hectares de terre aride. Elle répudiera les premières épouses de son mari et s'imposera comme une excellente gestionnaire, très appréciée de la population. Même si son statut vacille à la mort de son mari, elle parvint tout au long de sa vie à redonner du souffle à son incroyable destin.






    Impasse des fruits amers, Editions Transbordeurs (2006) :

    Arrivée en Algérie à la fin du XIXème siècle, une famille italo-espagnole s'épanouit modestement dans la quiétude du quotidien et des bonheurs faciles, traversant l'histoire sans jamais la croiser. Quand la guerre d'indépendance éclate en 1954, elle ne peut y voir que ces "événements" sans avenir dont parlent les journaux lénifiants.
    Dans l'immeuble en tour de Babel où elle partage le quotidien tonitruant d'autres familles de toutes confessions, on se réconforte en deux fêtes, en attendant la "pacification" impossible... Jusqu'à ce jour de 1962 où il faut se résoudre à un exil définitif. Sans comprendre ce qui s'est passé. Sans savoir ce qu'il adviendra.
    Ce roman qui puise ses racines dans l'histoire, se décline comme un long cheminement débridé et joyeux de l'insouciance au désespoir. Jusqu'à cette inconscience qui façonne un deuil annoncé dont les exilés comme les libérés porteront longtemps les stigmates dans cette impasse des fruits amers.







    A nos vingt ans, écrit autour du peintre Jean-Pierre Giacobazzi avec Daniel Alfandari et Jérôme Camilly en 2004 :

    Parler de leurs visions, chacun avec ses "armes", un thème "Nos vingt ans" (c'était dans les années 60), un livre pour rassembler, une expo et un forum pour se réunir... Dans "A nos vint ans », l'expo comme le livre, c 'est une partie de la mémoire des années soixante qui se révèle, avec sa légèreté (Elvis, Fred Astaire, Marilyn, Vince Taylor, Betty Page etc), ses pubs cultissimes, mais aussi et surtout, quasi omniprésente comme elle le fut pour tout le monde à l'époque, la guerre d'Algérie (à laquelle on ne donnait pas son vrai nom). Comme l'a dit José Lenzini au début du forum, beaucoup d’événements ont marqué cette période des années 60, et tous étaient à l'unisson dans la salle pour dire à quel point cette guerre avait marqué de façon indélébile leurs 20 ans plus que tout autre événement. Une mémoire bien souvent tue, Jérôme Camilly a souligné la difficulté à formuler ce qui a rapport à la guerre d'Algérie et cette expérience commune comme la possibilité enfin de libérer sa parole plusieurs décennies après. Silencieusement, omniprésentes, les peintures de Giacobazzi font écho à cette parole, délivrant un regard apaisé sur les choses.





    Journaliste et homme de télévision, Jérôme Camilly est l’auteur de L’arme de vie, L’Ombre de l’île, Le rendez-vous de Laura, L’arbre des parentés est également l’auteur de grandes enquêtes et de nombreux documentaires. Chez L’éditeur le Transbordeur, il vient de publier « Même les anges aiment la mer » et il est l’auteur d’une nouvelle dans le recueil « Piccule Fictions », Noirs de Corse sorti ce mois-ci au profit de l’association contre le handicap Handi 20. José Lenzini et Jérôme Camilly se retrouveront au festival du polar corse et méditerranéen le 4 juillet prochain.







    Notre Dame de la Garde, coauteur avec Thierry Garro, Gilletta Editions 2003

    Cap de la bonne espérance, vigie hissée au plus haut de Marseille, elle en est devenue l'image à la fois pieuse et profane. Notre dame de la Garde, balcon sur la Méditerranée, témoin des mers houleuses, fait partie de l'histoire agitée et rebelle de la cité phocéenne. C'est vers cette proue reflétée par le miroir de la Grande Bleue que convergent les regards. Première silhouette décelée lorsque le voyageur aborde la ville, dernière vision qu'il emporte en appareillant vers l'Orient. José Lenzini parcourt le destin de la sentinelle marseillaise, observe à travers les siècles le rôle de ce phare qui demeure, toutes croyances confondues et pour tous, une Bonne Mère. Genèse, architecture, actes de foi, aventure humaine... Porté par les photographies inspirées de Thierry Garro, le récit met en lumière ce mythe, qui continue d'enrichir sa collection d'ex-voto, passeur d'espoirs et dont la façade striée évoque les marches d'une échelle qui mènerait jusqu'au ciel.







    Scientologie, vol au-dessus d'un nid de gourous - Editions Plein Sud (novembre 1996)

    Sous couvert de son appellation d'Eglise, la Scientologie n'est en fait qu'une secte qui n'ose pas dire son nom, mais dont les pratiques et les manipulations mentales attestent d'une réalité aussi forte que dangereuse. Curieux mélange de religiosité, de scientisme et d'obscurantisme, elle est née des délires et fantasmes de Lafayette Ron Hubbard, un auteur de science-fiction prolixe qui a très vite compris qu'il fallait sortir des chapitres pour parvenir à faire fortune. Le créateur de la Scientologie n'hésitait pas à dire: "Si un homme veut faire un million de dollars, le meilleur moyen pour lui serait de fonder sa propre religion...". C'est un principe qu'il a mis en application après avoir un peu arrangé sa biographie pour être à la hauteur du gourou qu'il allait devenir. Un gourou qui en a engendré d'autres, et d'autres encore. Puisante et omniprésente, la Scientologie est devenue rapidement une vaste entreprise commerciale, une multinationale puissante et richissime. Ses moyens sont impressionnants. Ses appuis sont puissants. Ses techniques s'écartent souvent de la philosophie pour se transformer en entreprise de coercition et de chantage. Décidément, tout n'est pas divin et pur au royaume de la Scientologie...


    Antérieurement et alors qu’il était journaliste toujours en activité à Toulon, José Lenzini a publié :


    - "Arreckx, sénateur et parrain", (Plein Sud, 1996)
    - "Camus", (Milan-Essentiels, 1996)
    - "Barberousse", (Actes Sud, 1995)
    - "Aurélie Picard, princesse Tidjani", (Presses de la Renaissance, 1990)
    - "L'algérie de Camus", (Edisud, 1987)


    José Lenzini sera présent au festival du polar corse et méditerranéen qui se déroulera du 4 au 6 juillet prochains à Ajaccio.


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