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Ysa Dedeau, auteure seynoise au festival corse du polar
Par
Difrade dans
Polar le
16 Juin 2008 à 09:42
Ysa Dedeau, maîtresse incontestée du "polar made in Var", est invitée au Festival du polar corse et méditerranéen:
Ysa Dedeau
est née, a étudié, travaillé et vécu à Marseille. Elle vit actuellement
dans le Var. Plongée dans lécrit depuis lâge de 10 ans jusquà son
parcours judiciaire et carcéral, elle se retenait bien pourtant de
tenter laventure éditoriale. Quand sa vie explose, poussée par des
rencontres dont celles de Jacques Serena et de René Fregni, cest le
passage à lacte.
C'est un auteur profond, sincère, avec une
très belle écriture, un style bien à elle. Elle a publié un essai sur
la justice, Le dimanche était en noir, un premier polar, La petite
fille et la mort, et des nouvelles avec Jacques Serena sous le titre «
Légitime violence ». On dit d'elle : Ysa la noire est la maîtresse
(seynoise) incontestée du bon vieux polar made in Var.
"Plus courtes seront leurs nuits" Editions Mélis 2008
Des
cadavres, un flic, une enquête méticuleusement menée. Dans un quartier
de la vieille ville, des hommes sont retrouvés morts. Lou n'est pas
une femme en demi-teinte... Les hommes ne l'intéressent plus si ce
n'est pour s'avilir, être plus sauvage que les plus sauvages d'entre
eux. D'autres hommes vont croiser sa route, à leurs dépens. Lou a
perdu le seul homme qu'elle aimait. Maintenant les hommes qu'elle
rencontre, elle les tue. Scaglia est chargé d'enquêter... Scaglia, plus
qu'un flic, c'est peut-être un chercheur, un sociologue. On le sent un
peu «tombé » dans la police par inadvertance. Plus attaché à résoudre
une affaire dans les moindres détails qu'à faire fonctionner des
statistiques. Ce qui l'intéresse, à travers toutes ces vies minuscules
d'un quartier, c'est notre société.
"Rouge, pair, impasse" L'écailler du Sud - 2005
Ysa Dedeau semble s'inspirer librement de l'affaire Romand.
L'auteure
raconte une histoire assassine vue par l'autre bout de la lorgnette,
celle d'une femme, témoin et victime, qui a compris le jeu minable du
«héros ». C'est l'histoire d'un mec qui passe sa vie à raconter des
histoires à sa femme, à sa maîtresse, aux flics. Pierre Galvez ne sait
pas vivre autrement. Pseudo grand reporter, documentariste la caméra au
poing, celles qui l'aiment le croient à l'autre bout du monde alors
qu'il se cache dans un bistrot à deux pas de chez lui... La vie est
belle pour Galvez, jusqu'à ce que ses histoires le rattrapent. De sales
histoires en vérité, Pierre Galvez est un menteur qui se retrouve dans
une impasse meurtrière...
« Faux son parcours de journaliste,
écrivain, grand reporter, faux son accident cérébral, son coma, sa
boîte de production. Tout comme le film qu'il a tourné sur elle, mais
qui ne sortira nulle part. Pendant qu'on le sortait par miracle du coma
aux Pays-Bas, il était en fait incarcéré pour escroquerie"
ha, oui, il
y en a un autre à ne pas le croire, c'est Scaglia, un flic. "C'est ça
un flic, un bon, quand ça ouvre un dossier, c'est comme les crocs dans
les mollets du facteur, ça ne lâche plus"
et du pitoyable mythomane
engoncé dans sa toile de mensonges, on va passer au portrait d'un homme
nettement moins fréquentable. »
Avis du libraire sur le site Entre2noirs : « "Rouge,
pair, impasse" est un excellent, court (à peine 100 pages), roman. La
personnalité de Galvez est bien disséquée mais ce qui donne toute sa
grandeur, c'est lorsqu'on commence à voir le côté sombre de l'homme et
le fait qu'il soit vu par différents protagonistes aux avis bien
tranchés. C'est précis, bien documenté (ce qui donne de la consistance
au roman), le rythme s'accélère sur la fin. Une petite réussite dont il
serait dommage de se passer. »
Ce qui intéresse Ysa Dedeau
cest de multiplier les angles de vue, le héros, le flic qui enquête,
une victime de la mystification
Cela donne un roman sans réelle
évolution, plutôt un roman dambiance dont lécriture parfois heurtée,
parfois plus délayée, en tout cas habile qui crée le rythme, donne une
réelle densité à cette histoire, et compense labsence denjeu.
Légitimes violences, Editions Parpaillon 2001 « Epuisé ». Recueil de nouvelles écrites par Jacques Serena et Ysa Dedeau
Jacques Serena quitte
l'école à seize ans et vit dans des squats et des chambres de bonne, de
petits boulots, de ventes sur les marchés et les foires... Il se
voulait peintre, et intègre l'école des Beaux-Arts de Toulon, mais il
est rattrapé par l'écriture. Depuis, il a écrit cinq romans ('Isabelle
de dos', 'Basse ville', 'Lendemains de fête', 'Plus rien dire sans
toi', 'L' acrobate') et sa pièce de théâtre 'Rimmel' a été mise en
scène par Joël Jouanneau. Il est aussi à l'origine d'ateliers
d'écriture en milieux carcéraux et défavorisés, ainsi qu'à l'Université.
"La petite fille et la mort" Autres temps 2000.
"
Alice avait six ans. C'était la fin de l'après-midi, elle revenait de
sa leçon de piano du jeudi. Elle avait couru pour semer la vieille
Asie. Césarie de son prénom... Rien ne bougeait dans l'impasse. Tout
semblait endormi, engourdi dans le froid de cet après-midi de novembre.
Sauf elle. Elle qui s'agrippait fort à la vieille main blanche, à peine
plus froide que d'habitude, qui dépassait de la grosse poubelle en fer.
" A l'arrivée de Claude Petit, le flic à la 403 noire, ce soir de
novembre 1960, Alice la petite fille aux yeux noirs, mais an regard
d'adulte, murmure : " On a tué Monsieur l'Astre ! "
"Le dimanche était en noir" Autres temps 1998.
Six
heures du matin : une jeune femme est violemment interpellée à son
domicile par la police, pour une affaire dont elle ignore tout.
Marionnette manipulée, devenue une sorte d'otage qui devrait provoquer
la chute d'un autre qu'elle a connu et qu'elle a aimé, elle entre dans
l'enfer de la garde à vue, des questions en rafale, des intimidations,
puis de l'emprisonnement. Cette longue chute, décrite avec une
précision glauque et écurante, est descriptive d'un univers carcéral
constamment aux limites de l'humain. Les policiers, les juges, les
avocats, les matonnes, les prisonnières, tout ce petit monde d'acteurs
d'une autre vie tourbillonne autour clé l'innocence piégée. Jusqu'à la
folie. Jusqu'à la mort. Jusqu'au dénouement final. Rêve réalisé ou
réalité rêvée.
En 2000 , une pièce de théâtre « Game over »
Le 11 février 2003, a été jouée la première de Game Over, pièce de théâtre dYsa Dedeau, membre du Groupe Mialet
au Théâtre-Studio, 167 rue Paradis à Marseille : une femme retrouve le
juge dinstruction qui lavait incarcérée avant que son innocence ne
soit reconnue. Règlement de compte sans complaisance. La pièce est
répertoriée dans la bibliothèque du théâtre dArmand Gatti.
Ysa Dedeau écrit sur le site du Groupe Mialet : Justice : Les mots du palais.
Deux articles Groupe Mialet: article 1 et article 2
Nota: Nous avons trouvé un titre "Io te absolvo" chez Mélis, sans autre renseignement ou référence.
Ysa Dedeau sera présente du 4 au 6 juillet à Ajaccio à l'occasion du festival de polar corse et méditerranéen.