• « Héritier d'un riche passé, de croisements et d'influences très diverses, le Maroc est un creuset où des civilisations différentes viennent se mêler. La littérature, d'une réelle importance, nous offre des voix aussi singulières que diverses, modernes et engagées dans des débats modernes mais nourries aussi d'un fonds immémorial provenant de la tradition orale».

    La littérature marocaine et le monde du polar ont perdu un grand écrivain : Driss Chraibi.







    Plusieurs auteurs marocains lui ont rendu hommage à l'annonce de son décès, dont notamment Tahar ben Jelloun qui a salué la mémoire d'un homme "engagé et courageux qui a ouvert la voie à plusieurs générations d'écrivains maghrébins", ajoutant que "Le passé simple est un chef d’œuvre aussi important que L'Étranger d'Albert Camus". Pour Fouad Laroui, que l'écrivain considérait comme son fils spirituel, "Il y a chez Driss Chraïbi presque un modèle de comment vivre sa vie dans la plénitude de la création, de la fantaisie, de la curiosité et de l'humour". Maati Kabal a salué son ""immense don de conteur public et son esprit libre et frondeur". Salim Jay, auteur du Dictionnaire des écrivains marocains, a pour sa part rendu hommage au "grand talent et à l'indépendance d'esprit" de l'écrivain..
    Driss Chraïbi résidait depuis longtemps avec sa famille à l'Ile d'Yeu. Son corps a été rapatrié dans son pays natal pour y être inhumé le vendredi 6 avril au cimetière des Chouhada à Casablanca, près de la tombe de son père. Son épouse, Mme Sheena Chraïbi a déclaré que ""c'est très important qu'il repose dans son pays natal".

    Driss Chraïbi est l'un des auteurs marocains les plus connus. Il aborde souvent dans son œuvre le colonialisme et ses conséquences. Il n'hésite pas à utiliser sa propre histoire comme trame romanesque. Il est décédé dimanche 1er avril 2007 à 81 ans. Ce grand écrivain marocain a écrit dans la langue du pays où il a passé la majeure partie de sa vie, la France. Ses livres sont traversés par les questions de l’exil, de la résistance aux pouvoirs, phallocrates ou d’État, de la corruption et de la colonisation. Son premier roman, le Passé simple, paru chez Gallimard en 1954, avait fait scandale dans son pays, en particulier parmi les nationalistes, qui s’estimaient trahis, parce qu’il y décrivait un jeune Marocain se rebellant contre la tutelle d’un père féodal et les pesanteurs de la société, avant de partir pour la France. Mais, comme dans tous les livres qui ont suivi, dont Civilisation, ma mère ! (1972) ou Une enquête au pays (1981), Driss Chraïbi ne s’y montrait pas manichéen.

    Il est né le 15 juillet 1926 à El-Jadida (ex-Mazagan, situé à centaine de km de Casablanca), dans une riche famille de négociants cultivés et un Maroc alors sous Protectorat français. Il fréquente d'abord l'école coranique puis l'école française et le lycée Lyautey de Casablanca avant de venir étudier en France. Il part pour la France en 1945. Il suit des études de chimie et obtient son diplôme d’ ingénieur en 1950. En 1954, la sortie de son premier livre "Le Passé simple" fait scandale au Maroc. Cet ouvrage est très critique envers l'Islam et les traditions de la société patriarcale marocaine de cette époque. Bien accueilli en France, l'auteur attendra une quinzaine d'années avant qu'une nouvelle génération d'intellectuels marocains (Rachid Boudjedra, Tahar ben Jelloun,...), notamment via la revue Souffle, lui accorde une reconnaissance méritée. Les Boucs, second livre publié l'année suivante, aborde lui le thème du déracinement et de la condition des travailleurs maghrébins immigrés en France. Suivront plusieurs dizaines de titres très souvent traduits dans le monde entier. En 1959, après avoir exercé divers métiers et voyagé en Europe, Driss Chraïbi devient journaliste-producteur à Radio-France, responsable des dramatiques sur France-Culture. Il exercera cette activité en parallèle à sa carrière littéraire jusqu'à la fin des années '80. Il enseignera aussi quelque temps dans les années '70 à l'Université de Laval, au Québec. Driss Chraïbi a fait paraître ses mémoires en 1998 « Vu, lu, entendu » qui débutent ainsi « Je remercie la vie, elle m’a comblé. En regard d’elle, tout le reste est littérature. » Dans le deuxième tome « Le monde à côté » paru en 2000, il raconte son arrivée en France en 1945, ses rencontres professionnelles en Alsace, à l'Ile d'Yeu, au Canada et à Paris, son amour pour la vie, sa passion pour les femmes. Il a été producteur à l'ORTF. Il a reçu le Prix littéraire de l'Afrique méditerranéenne pour l'ensemble de son œuvre en 1973, le Prix de l'amitié franco-arabe, le 7 octobre 1981, le Prix Mondello pour la traduction de "Naissance à l'Aube" en Italie. (Source: Jean Déjeux)

    Driss Chraibi était un auteur marocain d’expression française. Ses écrits ont suscité l’intérêt des linguistes. Pour ne citer que deux exemples : La langue de Driss Chraïbi « langue déplacée d'un écrivain déplacé » par Bernadette Dejean de la Bâtie ; Analyse sémio-linguistique de " La mère du printemps de Driss Chraibi" faite par Assia Bouayad-Benadada…

    Driss Chraibi publiera au total une vingtaine de romans et récits, pour la plupart consacrés à l'histoire du Maroc, au colonialisme, à l'Islam et à la condition des femmes arabes. Il a gardé son humour acerbe pour une série de romans policiers plutôt loufoques dont le personnage central s'appelle "l'inspecteur Ali", personnage central est un drôlatique qui mène des enquêtes dans le Maroc contemporain. Parmi ses livres les plus connus, citons notamment, outre Passé simple et Les Boucs: La Foule (1961), Succession ouverte (1962), Un Ami viendra vous voir (1967), La Civilisation, ma mère ! (1972), Mort au Canada (1975), Une enquête au pays (1981), La Mère du printemps (1981), Naissance de l'aube (1986), L'inspecteur Ali (1991), Une place au soleil (1993), L'homme du livre (1995), Lu, vu, entendu (1998) et son autobiographie, Le monde à côté (2001). En 2004, il remet en scène son personnage fétiche, l’inspecteur Ali dans « L'Homme qui venait du passé, Denoël » .
    Extrait de « L’homme qui venait du passé » à l’adresse : http://auteurs.arald.org/extraits/Chraibi1926_AE.html

    Une analyse de l'Inspecteur Ali et de son auteur:
    « Parmi les romans de Chraïbi qu'on peut considérer comme post-modernes à plusieurs titres, L’Inspecteur Ali (1991) est probablement celui où le procédé du double est utilisé de la façon la plus consistante et la plus dense pour explorer, en les parodiant et en les tournant en dérision, des identités duales. L’histoire de L’Inspecteur Ali peut être résumée de la façon suivante. Brahim Orourke, auteur marocain de romans policiers à succès – les aventures de l’inspecteur Ali – et gloire littéraire nationale, est récemment retourné vivre au Maroc avec sa femme Fiona, d'origine écossaise, et leurs enfants. Au moment où l'histoire commence, on apprend que les parents de Fiona, qui est enceinte, vont venir leur rendre visite. Comme c'est leur premier voyage au Maroc, Jock et Susan ont des appréhensions et Brahim prépare leur arrivée en cherchant à minimiser le choc culturel que va subir le couple, habitué au seul mode de vie écossais. Parallèlement, Brahim décide de donner une nouvelle orientation à sa carrière d’écrivain. Abandonnant le genre policier, il essaie d’écrire son premier roman politico-social, Le Second Passé simple, où il dénoncera les injustices que subit l’homme arabe dans le monde. Cependant, Brahim ne parvient pas à ses fins. S'il réussit enfin à écrire un roman, il ne s'agit pas du Second Passé simple mais d'une autre aventure de l’inspecteur Ali. L’Inspecteur Ali se termine sur la naissance du troisième enfant de Brahim et Fiona.
    L’Inspecteur Ali a une construction en abyme dans laquelle Chraïbi, écrivain, met en scène Brahim, un personnage d'écrivain, qui met en scène dans ses romans le personnage de l'inspecteur Ali. Le cadre de cet article n'étant pas la dimension autobiographique, on ne fera pas de conjectures sur les ressemblances et les différences entre Chraïbi et chacun de ses héros, Brahim et Ali. Cependant, on ne peut pas ne pas s'arrêter en guise de préambule à la présente analyse du jeu des doubles, sur l’avertissement qui ouvre le roman : "Toutes les scènes (...) sont dues à l’imagination effrénée de l’inspecteur Ali. Et tous les personnages sont fictifs (...). B. O’Rourke. p.c.c. Driss Chraïbi". Voilà donc les lecteurs prévenus : le roman qu'ils vont commencer a un triple auteur, qui n'est autre que le personnage fictif de l'inspecteur, dédoublé une première fois dans le personnage de l'écrivain Brahim, lui-même double de Chraïbi. Cet avertissement met l'accent sur le principal jeu de dédoublement dans L’Inspecteur Ali, à savoir celui de la littérature, à mi-chemin entre la réalité et la fiction, et les notions d'identité de l'auteur et de l'écrivain
    ».
    Extrait de Personnages et récits doubles dans L’Inspecteur Ali de Driss Chraïbi, Bernadette Dejean de la Batie, Université de Melbourne, analyse relevée à l’adresse cidessous:
    http://www.limag.refer.org/Textes/Iti27/Dejean.htm


    Quelques autres auteurs marocains connus ou à découvrir:

    Tahar Ben Jelloun est sans doute actuellement le plus connu des auteurs français d'origine marocaine puisque son œuvre est traduite dans près de cinquante pays. Enseignant en philosophie au Maroc, il dût quitter son pays en 1971 quand fut promulguée l'arabisation des études pour lesquelles il n'était pas formé. Collaborateur du Monde à partir de 72, il obtient un doctorat de psychiatrie sociale en 1975, expérience qui donna lieu à La réclusion solitaire (1976). La célébrité lui vint avec L'enfant de sable paru en 1985 et il connut un grand succès avec la suite qu'il en fit : La Nuit sacrée qui obtint le prix Goncourt en 1987. Tahar Ben Jelloun vit toujours à Paris avec sa femme et sa fille Mérième, à laquelle il a dédié le Racisme expliqué à ma fille en 1997. Ses trois derniers romans : Le dernier ami Le Seuil, mars 2004 - La belle au bois dormant Le Seuil, octobre 2004 – Partir Gallimard, janvier 2005.
    Son site officiel à l’adresse ci-dessous :
    http://www.taharbenjelloun.org/accueil.php

    Maati Kabbah: journaliste-écrivain, auteur d'un premier recueil de nouvelles, Je t'ai à l'œil, paru chez Paris Méditerranée. A dirigé avec Nicole de Pontcharra un ouvrage collectif intitulé Le Maroc en mouvement. Actuellement responsable des jeudis de l'IMA, à l'Institut du Monde Arabe. En Mai 2007 il a publié « Maroc, éclats instantanés » - présentation de l’Editeur « Le Grand Souffle »: « L'écrivain entre deux rives, que Maati Kabbal personnifie parfaitement, est d'abord en butte à une interrogation : il sait d'où il vient, il sait à peu près où il est, mais il se demande si ce déplacement, cette errance, cet exil étaient vraiment nécessaires. Il y a donc des retours, des allers-retours plutôt, dans ce recueil de nouvelles - on devrait plutôt dire : de " choses vues " - où le talent de miniaturiste de Kabbal se donne libre cours, parfois de façon poignante - parfois drôle. Les nouvelles de Maati Kabbal peuvent déconcerter tant elles épousent au plus près tout l'absurde de la vie - après tout, nos péripéties quotidiennes ne font pas toujours sens non plus. On ne s'étonne pas de croiser Jennifer Lopez ou Claude Chabrol en tournant une page, en sautant d'un récit à l'autre. Rêve ou réalité ? Qu'importe, finalement. La vie est un songe, souvent triste, parfois gai. Ces éclats de vie signés Kabbal l'illustrent de façon très humaine, très fraternelle ».

    Mohamed Khair-Eddine (1941-1995) a vécu à Agadir, Casablanca, puis à Paris, où il a beaucoup publié, et animé des émissions sur France Culture.Iil est mort à Rabat en 1995. Ses œuvres, interdites au Maroc de son vivant, ont commencé à être rééditées en 2002. Ecrivain de l'exil, Mohamed Khair-Eddine a longtemps cultivé cette particularité qui a façonné son mythe et singularisé son style.

    Abdelkébir Khatibi a étudié la sociologie à la Sorbonne et soutenu une thèse sur le roman maghrébin. Découvert par Maurice Nadeau, il fait paraître en 1971 son premier roman, La Mémoire tatouée, considéré comme son chef-d’œuvre. Il a ensuite publié des récits, de la poésie, du théâtre, de nombreux essais sur les sociétés et l'art islamique.
    Mohamed Leftah exerce le métier de journaliste littéraire au Maroc et au Caire. Auteur de nombreux manuscrits inédits, il a signé avec Les Demoiselles de Numidie un roman qui mérite d'être qualifié de chef-d'oeuvre.

    Abdellatif Laâbi a joué un grand rôle dans le renouvellement culturel au Maroc, mais ses écrits et prises de position, hostiles au régime de Hassan II, lui ont valu la prison, puis l'exil en France en 1985.

    Mahi Binebine a fait ses études à Paris et y enseigne les mathématiques pendant huit ans. Parallèlement, il peint. Après quelques expositions, il publie plusieurs romans traduits dans différentes langues ; il est à la fois un peintre reconnu et un auteur de la jeune littérature marocaine de la diaspora. Son frère Aziz Binebine fait partie des 28 survivants du bagne de Tazmamart, son histoire a servi de trame au roman de Tahar Ben Jelloun : Cette aveuglante absence de lumière.

    Mohamed Choukri (1935-2003) a passé la plus grande partie de sa vie à Tanger, ville qui occupe une grande place dans ses écrits. A l'âge de 20 ans, il apprend à lire et écrire l'arabe ; il devient instituteur, puis professeur et se met à l'écriture. Il est découvert, publié et traduit grâce à Paul Bowles. A la même époque, il fréquente aussi Jean Genet et Tennessee Williams. C'est le premier volet de sa biographie, Le Pain Nu qui le fait connaître d'abord dans le monde anglo-saxon, puis en France grâce à la traduction de Tahar Ben Jelloun ; en raison de la censure, ce livre ne paraîtra au Maroc qu'en 2000. Il y raconte son enfance marquée par la misère, la brutalité et le manque de tout. Cultivant son image d'écrivain maudit, il est toujours considéré comme l'enfant terrible de la littérature arabe.

    Fouad Laroui est un économiste et un écrivain cosmopolite . Il est également chroniqueur littéraire à l'hebdomadaire Jeune Afrique, la revue Economia et la radio Médi. Après avoir fait ses études dans les grandes écoles françaises de Casablanca, il quitte le Maroc pour l'Europe où il enseigne l'économie à Amsterdam et se partage entre Londres et Paris. Ses romans écrits en français connaissent un grand succés au Maroc pour sa façon de se moquer des blocages de la société marocaine, il le fait avec humour et sans discours politique trop radical, ce qui lui a permis de ne jamais avoir de problèmes avec la censure. Parmi ses œuvres, il faut citer: : Les Dents du topographe (Julliard, 1996) : la chronique d’un jeune au Maroc, un récit qui marque le refus de l’ordre établi et un sentiment de détachement pour sa patrie. Prix Découverte Albert-Camus - De quel amour blessé (Julliard, 1998) : l’histoire d’un amour impossible entre un maghrébin de Paris et la fille d’un juif. Prix Méditerranée des Lycées, Prix Radio-Beur FM.- Méfiez-vous des parachutistes (Julliard, 1999) : un portrait comique de la société marocaine à travers la vie de deux personnages loufoques. -Le Maboul (Julliard, 2000) : recueil de nouvelles qui sont autant de satires de la société marocaine.- La fin tragique de Philomène Tralala (Julliard, 2003) -Tu n'as rien compris à Hassan II (Julliard, 2004) : recueil de nouvelles.- De l’islamisme. Une réfutation personnelle du totalitarisme religieux (éditions Robert Laffont, octobre 2006)

    Rajae Benchemsi: Après avoir vécu dix ans en France pour un doctorat de littérature sur Maurice Blanchot, Rajae Benchemsi est retournée vivre au Maroc où elle est née. Enseignante à l'école normale supérieure de Marrakech, elle se consacre aujourd'hui à la critique d'art, à la fiction et à la poésie.

    Yasmine Chami-Kettani
    a passé son enfance à Casablanca, puis est venue faire ses études à Paris. Normalienne, elle est aujourd'hui anthropologue. Son premier roman Cérémonie Actes Sud,1999), évoque l'influence de l'univers social et culturel du Maroc dans la vie affective d'une jeune femme divorcée.

    Salim Jay
    : Bibliomane de renom, essayiste, romancier, critique littéraire, Salim Jay est tout cela à la fois. Né à Paris d’un père marocain, grand poète entre autres, et d’une mère française, il est l’auteur de nombreux essais et romans : « La semaine où madame Simone eut cent ans », « Portrait du géniteur en poète officiel », « L’oiseau vit de sa plume » pour ne citer qu’eux. Il a été le premier à répertorier les écrivains marocains dans un petit dictionnaire. vient de publier un nouveau roman dont le titre promet un chef-d’œuvre d’ironie. « Embourgeoisement immédiat » est un titre qui en dit long sur le contenu de ce récit à base d’autodérision. Loin de tout onanisme autobiographique, l’auteur, s’exprimant à la première personne, met l’accent sur l’absurdité des aléas du quotidien, celle des attitudes des humains vis-à-vis des choses matérielles et de leurs semblables. Lorsqu’en 1999, à l’occasion de l’Année du Maroc, une journaliste fut chargée d’établir une sorte d’inventaire des écrivains, plumitifs, libellistes, polygraphes, fabulistes et même affabulateurs que compte le royaume, elle fit son travail très consciencieusement : elle inclut tout le monde - et oublia monsieur Jay.

    La liste n'est pas exhaustive. Il existe un petit dictionnaire des écrivains marocains établi par Salim Jay.

    Yahoo!

  • Polar corse et Chiam’e rispondi :

    Le chjam'e rispondi est une joute poétique improvisée, qui requiert des interprètes d'une virtuosité exceptionnelle. Deux chanteurs improvisent successivement un court couplet avec des rimes et un nombre de vers bien précis, en se renvoyant l'un à l'autre des propos généralement satiriques. Cette forme d'expression semble menacée par le déclin de la langue corse.

    Gombrowicz, grand écrivain et philosophe polonais, disait : ." Il faut abandonner l’excès de théorie et les attitudes pédantes. Le style est le véhicule pour atteindre, non les théories mais les hommes ". Il poursuivait dans ce sens en affirmant que "de nos jours, le courant de pensée le plus moderne sera celui qui saura redécouvrir l’individu"

    Pour ne pas être enfermée dans le statut de littérature " minoritaire " , les auteurs corses  devraient - ils partir du singulier pour en faire un modèle universel? Et, en dépoussiérant toutes les formes usées de sa littérature, en réactivant la  " filastrocca " ( comptine étirée de digression en digression ), les stalbatoghji ( histoires et anecdotes plaisantes comme celles de Grossu Minutu) le Chjam’rispondi et toutes les formes orales de la culture corse (Les nanne, les tribbiere, les voceri, la paghjella, le lamentu… ) faire passer, en contrebande des formes anciennes, un propos neuf ?… "

    Le Polar Corse : Chjam’è rispondi, par Joël Jegouzo.

    La Corse publie. Beaucoup. La Corse invente. Beaucoup. Sans doute son insularité (géographique et culturelle) y est-elle pour quelque chose dans ce regain d’invention et d’expression qui la marque aujourd’hui. Son " insularité ", ou plutôt, la prise de conscience de sa place dans le monde. Le " monde ", oui : les cinq continents. Le sentiment que sa " corsitude ", ce sentiment d’appartenir à une entité historique, culturelle, que l’on vit ailleurs comme menacée, justement dans ses dimensions insulaires, méditerranéennes, ne l’est pas en réalité. Changeons de vocabulaire donc : laissons le mot de " corsitude ", chargé des représentations stéréotypées que le vieux continent a forgé d’une île imaginaire vouée à un sot exotisme, aux dépliants touristiques et parlons plutôt de " corsité " : le fait d’être corse, dans un monde globalisé, est une chance. Explorons cette corsité, semblent proclamer les éditeurs corses, dont l’ambition s’affiche à hauteur d’un investissement proprement militant pour que cette culture rayonne enfin, comme s’ils étaient persuadés que l’ancestrale culture corse représentait non seulement le salut pour la nation corse, mais un vrai laboratoire des mondes à venir.

    Car voici que confluent brusquement de sérieux héritages pour former les conditions d’un (re)surgissement exemplaire — celui du fait Corse. Au point de confluence, l’héritage culturel de la diaspora corse, la culture orale corse et la volonté d’être corse par-delà les dérives identitaires et les reniements de toutes sortes, leur tentation du moins, dans un monde culturellement aliéné à la civilisation libérale américaine.

    L’héritage de la diaspora corse tout d’abord. On l’a dit de bien d’autres nations : c’est une chance de posséder une forte immigration à l’étranger, formant les têtes de pont d’une culture vivante, exposée au défi d’exister envers et contre l’exil. Une diaspora donc, non seulement ambassadrice du fait corse, mais et peut-être surtout, communauté affrontée aux autres cultures, sachant mieux mesurer les défis du monde, tel qu’il les réorganise.

    Au point de convergence, toujours, l’héritage de la culture orale corse — nous y reviendrons. Enfin, la volonté d’être corse : un corps, plutôt qu’un corpus à ressasser. Et donc la nécessité de rompre avec une représentation véhiculée par le vieux continent d’une terre mystifiée — et par mystification, entendons toutes les dérives intra et extra muros que la Corse a connues ou subies. Car le mythe impose une rhétorique et une langue dont il faut s’emparer. C’est bien ce que les éditeurs corses ont compris, qui convoquent désormais la littérature mondiale autour du texte corse. Faisant ainsi entrer de plein pied dans la langue corse une géographie expansive qu’il nous est possible, enfin, d’entendre, et c’est ce qui importe : que l’échange soit possible.

    Alors prenez in fine la langue Corse, enracinée dans une forte tradition orale. Voilà qui n’est pas sans évoquer la situation de l’Irlande au moment où Joyce entreprend d’écrire : minoritaire, enfermée dans la domination britannique. Joyce n’écrit pas en gaélique, mais il sait faire chanter sa langue natale dans la langue de l’oppresseur, pliant au passage les règles du roman moderne au grain hérité du plus profond de son histoire. Cette jouissance séminale de la parole à la suture du parlé et de l’écrit, c’est dans son roman qu’il va donc la faire passer, abusant de phonétique, jouant du surgissement du son dans le mot. Lisez-le à haute voix, vous l’entendrez bien, allez ! Mais s’il y a de l’hérétique dans cette langue, c’est bien que son souci d’expérimentation formelle coïncide avec une conception offensive de la vie. Le vieil irlandais si vieux et d’un coup à la pointe de toute modernité… C’est cela que l’on entend ici et là dans le corse qui s’écrit aujourd’hui, au-delà du besoin ontologique d’exister par la révolte, dans et par cette formidable cambriole nourrie des rapines des autres possibilités langagières, en tout premier lieu offertes par la vieille langue corse.
    Mais ne poursuivons pas trop loin ce parallèle entre l’Irlande de Joyce et la Corse d’aujourd’hui. Encore que l’une et l’autre se soient façonnées par une construction identitaire fondée sur l'opposition à la culture qui les dominait. Ici, l’époque n'était guère propice à la liberté artistique, comme en témoignent la censure et l'exil de nombreux écrivains irlandais, de Joyce à Beckett. Ici toujours, la nation prenait ses distances avec ses repères historiques — la langue gaélique, l'Église catholique, un mode de vie rural — pour se réinventer dans un cadre européen et se démarquer du nationalisme violent qui sévissait dans le Nord. C’est peut-être, toute proportion gardée, ce à quoi la Corse opère aujourd’hui : à revisiter son passé pour l’accomplir autrement. Car voici que dans la régulation qui s’opère, le passé fait de nouveau fond sur l’histoire présente. Il n’est que d’évoquer cette coutume corse séculaire : le Chjam’è rispondi. Il y a là, sans doute, encore, une voie que les Corses contemporains n’ont pas fini d’explorer dans leurs œuvres. (voir le très bel article de J.-P. Ceccaldi à ce sujet sur son blog : http://blog.ifrance.com/flicorse).

    De quoi parlons-nous ? A l’origine d’une joute verbale au cours de laquelle les participants rivalisaient avec des mots scandés a capella. On n’est pas loin du Slam ou du Rap. Impromptu poétique, sur un schéma mélodique répondant à des règles précises avec un contenu ouvert aux débats de société. Nul doute que la Corse tienne là le filon des modernités à venir ! Imaginez : savoir pareillement syncoper son présent, le plier aux contraintes de l’histoire tout en exposant cette dernière à la (petite) frappe de l’actualité. Faire entrer dans l’insolite d’une voix individuelle une réponse sociétale. Pas étonnant, en outre, que le polar y tienne une place de choix, pour toutes les raisons déjà données à son sujet dans ce numéro et pour cette autre qu’il porte, mieux qu’aucun autre genre, lui-même trace de la structure Chjam’è rispondi : et la contrainte des règles du genre et la liberté sans laquelle le chant ne serait qu’une rengaine exténuée.

    La Corse édite donc. Selon un schéma connu : désertification rurale, migration vers les grands centres urbains. Ainsi, Ajaccio et Bastia, les métropoles, abritent-elles la quasi totalité des éditeurs actuels. Albiana, Alain Piazzola, DCL, Editions du Journal de la Corse, Lettres Sud, La Marge, Matina Latina pour la première, Mediterranea, Anima Corsa, Patrice Marzocchi, pour la seconde. Ailleurs ? Rien, sinon les éditions Le Signet, établie à Corte, l’ancienne capitale historique….

    Joël Jégouzo.( 2006)
     
    En 2007, une nouvelle maison d’Edition est né dans le Cap corse , à Barrettali, il s’agit des Editions A fior di carta, dirigées par Jean-Pierre SANTINI, écrivain corse, auteur de Corsica clandestina, Isula blues et Nimu, dans la collection Nera des Editions Albiana. Une autre est en création du côté de Porto Vecchio…



    Extrait de L’épistème ethno-anthropologique corse. De l’observation distanciée à la tentation d'une ethnologie de l'acteur. Peer-reviewed article | Article scientifique normé - Charlie Galibert à retrouver à l’adresse :
    http://www.espacestemps.net/document1185.html

    " On ne compte plus les Corses : paradoxe, parabole ou mémoire, l’île est aussi laboratoire et miroir. Un archipel. Les approches en sont multiples : mythique (Lestrigons d’Homère, taureau fondateur de Giovanni Della Grossa...), légendaire (Enée), touchant le merveilleux géographique antique (localisation des peuples originaires par Ptolémée), esthétique et métaphorique (Kallisté ou Kurnos des Grecs, batellu biancu du 18e siècle ou porte avion insubmersible de Dwight D.Einsenhower, tortue de Dom Jean Baptiste Gai, cétacé de Gabriel Xavier Culioli). On retrouve l’île dans le discours exotique des voyageurs (Alphonse Daudet, Gustave Flaubert, Prosper Mérimée, Guy de Maupassant), les approches curieuses des folkloristes, ou statistiques des enquêteurs (Marie François Robiquet, Jean Baptiste Galletti), dans la lecture structurante des sciences humaines (monographies anciennes ou récentes, travaux sur la vendetta, le clanisme ...) et les investigations de l’imaginaire ou du symbolique îlien ; enfin dans les essais (Anne Meistersheim, Dorothy Carrington, Nicolas Guidici) et la création littéraire (de Santu Casanova à Ghjacumu Thiers ou Aristide Nerrière...). Une véritable Corse pensée, peinte, écrite, chantée, redouble la Corse ".



    Chjam’è rispondi versus slam :

    « Voix corses montant des profondeurs de l’âme,
     Perpétuez le Chjam’è rispondi des temps immémoriaux,
     Cette Joute des beaux parleurs au comptoir d’un bistrot.
     Savez- vous que, en France, on l’appelle le slam »
                                                                       jpC

     « Slam » ? Ne cherchez pas le mot dans le dictionnaire.  Avant « slang » ( qui désigne l’argot anglais ), vous trouverez « slalomeur et slalom».

    Pour expliquer ce qu’est le « slam » à un Corse, il faut lui évoquer les foires et les soirées au café du village quand, dans des jeux de mots,  les hommes s’appellent et se répondent en termes poétiques, parfois le verre à la main. Ceux qui ignorent cette « coutume corse immémoriale » relient le slam à une compétition de « spoken words »  ( = mots parlés ) venue de Chicago. Des Corses auraient-ils introduit, vers les années 80, le  Chjam’è rispondi à Chicago ? A l’origine, comme le chjam’è rispondi, le slam est donc une joute verbale où les participants rivalisent avec des mots scandés. Il  s’est propagé et a maintenant ses vedettes qui slament sous des « alias », c’est-à-dire déclament leurs textes. C’est du  « parler - chanter » à capella mais aussi un nouveau mode d’expression des jeunes des banlieues parisiennes ( différent du Rap). Ce n’est pas de la poésie mais ça lui ressemble davantage que le rap. C’est de la tchatche poétique. En un mot, si c’est du slam,.  il y a longtemps qu’il y a des slameurs en Corse. J’ai entendu parler de nouveaux slameurs marseillais. Le phénomène a donc envahi le continent en venant des Amériques, alors qu’il n’avait jamais fait la traverser avec la SNCM.

    Définition du Chjam’è rispondi par Angèle Paoli sur le site « Terre des femmes » :

    Un chjam’è rispondi est un exercice vocal ( debout, face à face, sans accompagnement instrumental et en public). Il consiste en nune libre improvisation poétique très rythmé pratiquée par deux ou plusieurs poètes , sans critère d’âge ou de condition sociale, à l’occasion d’événements publics : fêtes, concours, foires, noces, tontes des brebis. Si la mélodie de départ du Chjam’è rispondi est personnelle, le schéma musical répond, lui, à des règles constantes ( mélodie pentatonique descendante, avec suspension sur le second degré à la fin du premier vers, une fausse résolution à la fin du second vers, et un final qui s’achève sur la tonique du troisième vert). Il n’y a pas de thème imposé hors la poésie elle-même. Mais le contenu s’appuie couramment sur les débats de société qui sont de l’actualité proche ou « l’air du temps ». La règle veut que, dans cette joute oratoire, l’on reste d’une part toujours courtois et pétillant d’esprit et d’autre part que la réponse ( risponde) s’appuie sur le sujet de départ appelé , tel qu’il est énoncé dans le premier couplet ( à chjama = l’appel).
    Site terres des femmes, cliquer :
    http://terresdesfemmes.blogs.com/mon_weblog/2005/05/ 

    Définition du slam par Grand corps malade sur son site officiel:
    Il y a évidemment autant de définitions du slam qu’il y a de slameurs et de spectateurs des scènes slam.
    Pourtant il existe, paraît-il, quelques règles, quelques codes :
    - les textes doivent être dits a cappella ("sinon c’est plus du slam" ?)
    - les textes ne doivent pas excéder 3 minutes (oui mais quand même des fois, c’est 5 minutes…)
    - dans les scènes ouvertes, c’est "un texte dit = un verre offert" (sauf quand le patron du bar n’est pas d’accord…)
    Bref, loin de toutes ces incertaines certitudes, le slam c’est avant tout une bouche qui donne et des oreilles qui prennent. C’est le moyen le plus facile de partager un texte, donc de partager des émotions et l'envie de jouer avec des mots.
    Le slam est peut-être un art, le slam est peut-être un mouvement, le slam est sûrement un Moment… Un moment d’écoute, un moment de tolérance, un moment de rencontres, un moment de partage.
    enfin bon, moi je dis ça…
    Grand Corps Malade
    Site de Fabien alias Grandcorpsmalade: http://www.grandcorpsmalade.com

    Le slam ferait-il  passer, en contrebande des  formes anciennes corses , un propos neuf ?...




     
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  • L’Atinoir est une collection de L’écailler du sud, consacrée au roman noir latino-américain.



    Elle est dirigée par Jacques Aubergy ( traducteur et libraire) et elle a pour conseiller littéraire l’auteur mexicain Paco Ignacio Taïbo II.


    On se souvient que l’écailler du Sud était à la fois un hommage aux Cahiers du Sud et une allusion aux fruits de mer d’un restaurant marseillais… Les Editions de L’Ecailler du sud cherchent toujours la perle littéraire dans les manuscrits qu’ils reçoivent et ont ouvert de nouvelles collections dont L’Atinoir.

    Alors, pourquoi avoir donné le nom " L’Atinoir " à cette nouvelle collection de romans noirs latino-américains ? Dans l’Atinoir, on trouve latin et noir (qui en latin se dit " ater ") … " Latin " et " ater " donnant l’Atinoir, ater et noir insistant doublement sur le noir ? A chacun d’avoir son opinion. A collection nouvelle, mot nouveau ! Nouveau !… Néo ! A partir des dires de Paco Ignacio Taïbo II, le terme nous conduira à faire une digression sur le roman noir et le néo-polar.

    La nouvelle collection de l’Ecailler du sud propose déjà deux parutions, sur le conseil littéraire de Paco Ignacio Taïbo II .




    Paco Ignacio Taibo II est né en 1949 à Gijón, dans les Asturies, en Espagne. En 1958, sa famille, de tradition socialiste, émigre pour le Mexique quand il a neuf ans pour fuir le franquisme qui régit en Espagne.. En 1967, il écrit son premier livre mais ce n'est qu'en 1976 qu'il publie son premier polar Días de combate, où il met en scène pour la première fois son héros, le détective " Héctor Belascoarán Shayne ". Il choisit le pseudonyme de Paco Ignacio Taibo II pour se différencier de son père, célébrité de la télévision mexicaine.



    Journaliste et historien des mouvements ouvriers, Paco Ignacio Taibo II est considéré comme le fondateur du courant néo-policier en Amérique latine. Militant syndical engagé et membre du Parti de la Révolution Démocratique, ses prises de positions lui ont inspiré de nombreux ouvrages politiques et historiques, en particulier de monumentales biographies d’Ernesto Che Guevara et de Pancho Villa, modèles de rigueur d’investigation et d’originalité narrative. Il est l’auteur d’une cinquantaine d’ouvrages traduits en une douzaine de langues.

    Paco est un passionné de lecture grâce à son grand-oncle, ferru de littérature. Pour lui, " le polar c’est continuer la lutte par d’autres moyens mais sans assujettir le roman à l ’engagement. "

    Il a écrit un texte fondateur de sa collaboration à la collection L’Atinoir, en tant que conseiller littéraire. Il écrit : " Nous mettons à nu en les révélant des faits et des histoires, et nous courons aujourd’hui le risque de devenir de simples chroniqueurs. Mais atteint d’un optimisme pathologique, je continue à croire que la santé du roman est toujours éclatante et que les meilleurs livres n’ont pas encore été écrits. Depuis ces dernières années, je me sens chaque fois plus attiré, comme lecteur et écrivain, par les expériences qui mènent au roman total. Je veux aller à la rencontre du roman fleuve grossi par de multiples affluents, hybride parce qu’ouvert à tous les genres, né évidemment de toutes sortes de métissages et forcément baroque dans la structure narrative tout en faisant la part belle à l’anecdote et qui préfère à l’expérimentation du langage le canevas du couturier qui unit et assemble avec son fil invisible. Un roman qui, tout en conservant la tension du noir dont l’intrigue est le noyau dur , s’approprie le grand roman d’espionnage, le roman historique et le feuilleton avec des milliers de trames souterraines. Il a la capacité de divulgation de la science-fiction et le souffle grandiose du roman d’aventure du 19ème siècle. Il sera bien sûr toujours charpenté par une proposition inédite, le pouvoir de surprendre et l’épaisseur de la construction des personnages… "



    Gombrowicz disait : ." Il faut abandonner l’excès de théorie et les attitudes pédantes. Le style est le véhicule pour atteindre, non les théories mais les hommes ". Il poursuit dans ce sens en affirmant que "de nos jours, le courant de pensée le plus moderne sera celui qui saura redécouvrir l’individu". Cette affirmation apparaît aujourd’hui visionnaire. Un de nos amis ( Il pourra commenter l’article en se reconnaissant ) dirait sans doute que Paco Ignacio Taïbo II a un point de vue " gombrowiczien " de la littérature dite ( et mal dite) " mineure ", et  détourne le qualificatif " mineure " de son sens deleuzien… Cet ami nous avait écrit au sujet de la littérature polonaise " Gombrowicz, conscient de ce qu’elle s’enfermait dans un statut de littérature minoritaire et tentant de la désenclaver, non pas en partant de " dieu sait quelle position universaliste ", mais du singulier de cette littérature pour en faire un modèle universel. C’est donc Gombrowicz dépoussiérant toutes les formes usées de la littérature polonaise, mais les réactivant, de la gaweda ( littérature picaresque ) à la littérature romantique, travaillant un peu comme un membre de l’ULIPO, pour faire passer, en contrebande des formes anciennes, un propos neuf… "



    Concernant le polar, qu’en pensait Manchette ? : " J'ai pas mal réfléchi à la question : " qu'est-ce que le polar ? qu'est-ce qu'écrire un polar ? " — je suis un indécrottable intello, d'ailleurs pas honteux de l'être. Je refais comme les grands Américains ; mais refaire les grands Américains, c'est faire autre chose qu'eux : c'est le problème de " Pierre Ménard auteur du Quichotte " ! Que fait-on quand on refait un truc avec la distance, parce que ce n'est plus l'époque du truc ? Il y a eu une époque de polar à l'américaine. Écrire en 1970, c'était tenir compte d'une nouvelle réalité sociale, mais c'était tenir aussi du fait que la forme polar est dépassée parce que son époque est passée : réutiliser une forme dépassée, c'est l'utiliser référentiellement, c'est l'honorer en la critiquant, en l'exagérant, en la déformant par tous les bouts. Même la respecter, c'est encore la déformer, c'est ce que j'essaie de faire dans ma prochaine œuvrette : respecter à l'excès, respecter la forme-polar à 200 %. Par rapport à cette question-là, qui relève à proprement parler de l'esthétique, la question des contenus-de-gauche, dont les commentateurs brouillons veulent faire la question essentielle, est débile. " (Entretien paru dans Polar en juin 1980, rééd. dans Chroniques, op. cit., p. 16) …



    Et Jean-Berrnard Pouy, qu’est-ce qu’il en dit ? : " Parce que ça fait un paquet de temps et de textes que le roman noir a gagné. Le roman policier est à enfoncer dans les poubelles de l’Histoire, le thriller dans les chiottes du néo-freudisme et le roman à énigme dans le compost du sudoku. Et ça depuis Sophocle, Dostoeivski ou Gadda….Ces putains de polars accompagnent efficacement la mondialisation (pour le plus grand nombre) et l’Internationalisme trotskiste (pour les plus "radicaux"). Faire gaffe, quand même, à ce mot : polar, qui, s’il rime pauvrement avec soixante-huitard, rime aussi avec vicelard, ringard, connard, faiblard, etc… " propos " couillus " comme un " polard " et trouvés sur le site Noir Comme Polar à l’adresse ci-dessous :
    http://www.noircommepolar.com/f/actu_archives.php

    Affection néoplasique du polar ?
    Une question se pose : Le polar connaît-il une affection néoplasique, comme le dénonce Jean-Bernard Pouy ? A l’époque de l’écologie et du recyclage des déchets, à fouiller dans les poubelles de l’histoire, les chiottes du neo-freudisme et le compost du sudoku, ne pourrait-on pas y trouver des néo-romans policiers, des néo-thrillers et des néo-romans à énigmes ? Et Simenon, dans quelle poubelle, chiotte ou compost, doit-on l’enfoncer ? On le classe dans le roman à énigme, le roman policier ou le roman noir ? Le " roman noir " est-il l’AOC du néo-polar ? A quand le néo-néo…, le néo carré, le néo cube… ? Il ne faudrait pas oublier que néolithique commence aussi par " néo ". La polar aurait-il eu besoin d’une nouvelle ère néozoïque incarnée par les auteurs du roman noir? Exit tout ce qui s’est écrit en Europe avant 1970 ?

    Manchette avait clarifié le terme de néopolar en expliquant : " J'ai formé […] le mot " néopolar ", sur le modèle de mots de " néopain ", " néovin " ou même " néoprésident ", par quoi la critique radicale désigne les ersatz qui, sous un nom illustre, ont partout remplacé la même chose. Une partie des journalistes et des fans a repris l'étiquette apologétiquement, sans y voir malice, c'est amusant. " (" Ravale ta salive, petite tête ! ", dans Le Matin, 24 février 1981, rééd. dans Chroniques, op. cit., p. 200.)

    Quelque soit l’importance du hard boiled, de mai 1968 et de Manchette dans l’évolution du polar en France, comptent aussi le nombre de " néophytes " qui le liront demain, celui des nouveaux auteurs et des nouveaux éditeurs. Le polar doit-il rester soumis au népotisme de quelques caciques, reproduisant à leur manière ce qu’ils ont combattu dans le monde impitoyable et clos de l’édition?

    Bien sûr , les différents propos rapportés ne résument pas la pensée de ce qui les ont formulés. Tout au plus pourraient-ils permettre d’ouvrir un débat sur la place et l’avenir du roman noir " dans ou hors de la littérature" et de revenir sur le sens deleuzien de la " littérature mineure et :ou marginale ", sans en arriver à un procès kafkaïen du roman policier, du roman à énigme et du thriller. A un moment, dans le greffe du tribunal, Monsieur K découvre qu’ils ont tous le même insigne... Heureusement, dans le polar, les auteurs n'ont pas d'insigne et la pensée unique n’a jamais pu s’installer longtemps.

    Malheureusement, Manchette est parti trop vite. Par contre Paco Ignacio Taîbo II et Jean-Bernard Pouy, mais aussi d’autres auteurs, pourraient en débattre avec Frank Frommer, comme modérateur.


    Revenons à la nouvelle collection l’Atinoir et aux deux premiers romans noirs " gagnants " de la collection l’Altinoir :

    " Almagro dans ses brumes ", polar qui rime avec du grand Conrad et non pas avec connard ; Et " fausse lumière ", polar qui rime avec art de la fable et non pas faiblard…



    Almagro dans ses brumes écrit par Eduardo Monteverde et traduit par Jacques Aubergy.

    " Ainsi Nezahualcóyotl s’entretenait en jouant,
    mais, une fois, il tomba à l’eau.
    Et on dit que l’en sortirent
    Les hommes-hiboux, les magiciens ;
    Ils vinrent le prendre, l’emmenèrent
    Là-bas, au Poyauhtécatl,
    La montagne du seigneur de la brume... "
    Extrait d’un texte du mythique poète roi Nezahualcóyotl (1402-1472)

    Nous avons trouvé cette citation comme une entrée mythologique en matière… ou plutôt en brumes, les brumes du Mexique, les brumes qui engloutissent le passé et obscurcissent l’avenir, les brumes d’Almagro, héros révolutionnaire au nom de conquistador … Les brumes d’une culture riche de belles métaphores avec le discours de l’ancienne parole, ses chants de la pensée, ses chants érotiques, ses chants divins et religieux… les brumes d’une société moderne cynique et corrompue.

    Almagro, médecin de campagne, apparaît dans ses brumes existentielles comme le seigneur de la brume mexicaine, celle de la misère et de la mort. La jeune Agueda le rencontre un soir de débauche à Mexico, le suit dans un duplex puis jusque dans un hôpital de campagne, non par amour mais par curiosité, pour vivre une aventure et avoir quelque chose à raconter. Almagro la conduit à Nonnes.


    Sur le site d’Uxmal, le Quadrilatère des Nonnes, formé de 4 palais réunis autour d'une cour carrée est un remarquable exemple d'architecture PUUC-CHENES. Cet ensemble fut réalisé vers le 10ème siècle après J.C. Il doit son nom au grand nombre de petites pièces qui font penser à un couvent. De nombreux palais et temples complètent ce site unique : El Palomar, unique vestige d'un grand temple, la Grande Pyramide du haut de laquelle on découvre le site dans son ensemble. Vers la fin du 10ème siècle, période de l' "effondrement" de la civilisation Maya, Uxmal fut occupée par la dynastie des Xiu, de lointaine ascendance Maya, jusqu'à l'arrivée des espagnols.

    La jeune fille et le médecin énigmatique nous entraînent dans les brumes de l’humanité mexicaine, du post colonialisme, du néocolonialisme, des puissances financières et de la corruption. Les tueurs en série y sont ceux qui détournent les secours médicaux et s’enrichissent par la corruption. Les victimes sont des amérindiens installés dans du placoplâtre et du plastic… dans les brumes d’un génocide rampant dont l’arsenal est plus sophistiqué que le massacre pur et simple. Les armes des crimes sont la maladie et la faim. Que reste-t-il de la culture aztèque ? Des bribes archéologiques dans les brumes du passé. " Almagro dans ses brumes " est un voyage initiatique… En lisant le livre d’Eduardo Monteverde, on pense à Aguirre s’enfonçant dans les brumes des terres inconnues. Ces brumes auraient du protéger les indigènes. Elles les engloutit dans l’indifférence et l’oubli… Tout s’y perd : le passé et l’avenir. C’est, pour les Indiens, un chemin sans retour et sans espoir. On les a rangés dans la catégorie des Amérindiens. Ils portaient d’autres noms et ont laissé derrière eux de grandes civilisations ( Aztèque, Maya, Inca…). Ils ont été réduits en esclavage, chassés, exterminés… dans des proportions incroyables. Des ethnies ont été entièrement décimées. Il n’existe plus d’indiens des Caraïbes, plus de Natchez, Biloxi, Catawba, plus de Tupi et neuf dixièmes des tribus amazoniennes ont été anéanties. D’autres ont été totalement métissées et christianisées. Tous font l’objet d’un ethnocide culturel. C’est la mythologie des forts qui l’emporte sur la mythologie des faibles ou affaiblis, eux-mêmes capables de cruauté et de barbarie.

    Etrange et déroutant ce couple Almagro – Aguéda ! Brumeuses , leurs relations ! Nébuleuses, les motivations d’Agueda ! Déroutante, la brutalité puis la tendresse d’Almagro dont les gestes amoureux semblent les préparatifs pour un sacrifice. A-t-il l’âme d’un missionnaire ou celui d’un Che Guevara? Est-il saint ou malsain ? Jusqu’où est-il déjà allé et jusqu’où ira-t-il ? Chaque fois qu’on semble le connaître, il nous distance. Les brumes s’épaississent, se lèvent sur un monde hideux et désenchanté, s’épaississent à nouveau mettant les êtres dans un écrin noir où se joue leur destin forcément tragique. C’est de la noire entre néo-polar et roman d’aventure, entre social et psychodrame… On se laisse envoûter par Almagro. Il nous souffle le chaud et le froid…On le suit là où il a décidé de nous conduire. On pèse ses paroles. On y regarde à la loupe pour trouver quelques indices. On cherche des trouées dans ses brumes. Et puis nos yeux s’adaptent à cet univers clos, sans horizon. Dans cette gangue brumeuse, y aurait-il un joyau noir à découvrir Tour à tour, l’auteur vous enchantera et vous tourmentera dans ce bout du monde, ce grand chaos triste, cette terre de mystères, de secrets et d'énigmatique obsession. ?… Entrez dans les arcanes embrumées d’Almagro !

    Paco Ignacio Taîbo écrit dans la préface : " … L’attrait de ce roman ne vient pas seulement de l’anecdote en soi, il vient surtout du personnage principal, le docteur Almagro. Il n’est pas facile de le définir et c’est peut-être là tout le talent de l’auteur qui a su dépeindre son personnage sous les traits d’un aventurier avec une conscience sociale, d’un homme d’honneur sur une terre de canailles et de victimes, d’un moine laïque armé de son seul serment d’Hypocrate, d’un être voué à l’autodestruction cherchant le bûcher sur lequel il ira s’immoler, d’un érudit privé d’auditoire, d’un cynique de gauche, d’un homme dévoré par la face obscure de son être, d’un don quichotte qui dénonce les turpitudes et soignent les blessures, sans perdre pour autant son sens de l’humour le plus noir… "

    Et lorsque Paco Ignacio Taïbo II parle de son ami Eduardo Monteverde, il le fait avec humour " noir " : " Je l’ai rebaptisé dans un de mes récits " le nouveau docteur Frankestein de la littérature mexicaine … Il est peut-être bien le seul personnage à avoir connu comme journaliste, comme médecin et aussi comme patient le même hôpital psychiatrique… "

    Nous avons choisi un extrait : " … Il entendit des pas dans le réfectoire désert de sa tête et un répons qui venait d’une chaire sans lecteur. Comme soulevé par une machinerie, le sol se souleva , couvert de croûte d’un pain cuit dans un four du Moyen-âge, un chemin de pierre sur lequel apparaissaient les traces laissées dans tous les asiles où il avait fait escale, quelquefois comme médecin, d’autres comme malade avec au bord des lèvres des filaments de salive démente. Mais Aguéda ne verrait pas ça. Quand elle s’enfuirait de Nonnes, elle partirait sans retirer la belle leçon des récits d’Almagro. C’est pour cela qu’il ne se supprimerait pas tant qu’elle sera là, pas question de lui faire un cadeau de plus, pas le moindre petit morceau de quelque chose de vrai, pas la moindre cellule d’épiderme qui donnerait le fin mot de l’histoire. Jamais, Almagro, non jamais le docteur Almagro ne ferait ça. La gamine ne savait pas qu’il était déjà mort, qu’il était déjà l’humus d’un cadavre depuis qu’il était apparu dans ce duplex , mêlant par mimétisme son odeur putride qui sentait l’eau-de-vie à l’odeur des lotions, exsudat et parfums qui remplissait l’endroit. "

    Notes de l’éditeur :
    L’auteur, Eduardo Monteverde, a été chroniqueur de faits divers, documentariste, scénariste et navigateur dans la marine marchande. Lauréat du prix Raul Walsh 2005 de la Semana Negra de Gijón, il est aussi médecin, et mexicain. Entre le journalisme et l’enseignement de l’histoire et de la philosophie de la médecine à l’Université Nationale Autonome de Mexico, il lui arrive de donner des consultations dans un café de la capitale mexicaine...
    Dans une sorte de voyage initiatique qui commence à la suite d’une fête privée dans un des quartiers branchés de Mexico, la jeune Águeda va découvrir, à quelques dizaines de kilomètres de la capitale, le vrai quotidien des indigènes dans le village de Nonnes, en suivant Almagro, un médecin plus tout jeune, qui a décidé de l’emmener comme s’il allait en faire sa femme, dans des contrées reculées où les brumes ont établi leur royaume. Almagro est plus que médecin, il agit comme un curé laïc et un activiste, vénéré par la plupart des indiens qui vivent dans l’épaisseur sauvage de la forêt ; il est aussi craint et détesté par d’autres.
    Almagro dans ses brumes est un parcours à travers les espaces oniriques d’un Mexique méconnu où se mêlent le passé et la culture de deux civilisations que l’Histoire a opposées et forcé à coexister mais sans leur permettre de partager. On y trouve aussi une dure réalité, celle de l’enfer sur terre qu’habitent des indiens en chair et en os, qui, loin d’être toujours d’innocentes victimes, peuvent devenir d’impitoyables bourreaux. Un portrait au scalpel de la pauvreté et de l’oubli dans un pays qui n’en finit pas de confondre la misère avec le folklore et la superstition, écrit avec une prose digne du grand Conrad et un style porté par un souffle faulknérien.





    Présentation de " Fausse lumière " écrit par Juan Hernández Luna:

    Juan Hernández Luna, mexicain, Prix Dashiell Hammett 1997, est l’auteur de plusieurs romans et de nouvelles qui en ont fait un écrivain de référence dans la littérature noire latino-américaine. Un écrivain qui peut aussi bien écrire, la nuit, des articles et faire des entrevues pour l’édition mexicaine de Playboy comme donner, le jour, des cours de littérature aux policiers municipaux dans un des quartiers difficiles de la gigantesque capitale mexicaine.
    L’écailler du Sud a publié en 2005 " Naufrage ", son troisième roman publié en français.

    Un romancier vit et rêve en ne pensant qu’au chef d’œuvre qu’il écrira un jour et le fera sortir de l’ombre. Il passe ses journées à chercher les premiers mots du roman total tout en admirant, impuissant, le talent et l’habileté des grands écrivains qui leur permettent d’inventer et de créer histoires et personnages.
    Des pensées qui deviennent souffrances et le torturent au point de l’amener à se détruire lentement. La solitude et la nostalgie s’invitent pour partager dans la misère avec celui qui a tout perdu sauf une confiance indestructible dans cette muse qui finira bien un jour par arriver.
    Tout au long de cette léthargie contemplative et au plus profond des abîmes de la désillusion et du découragement, Juan Hernández Luna, construit une fable habitée par des atmosphères obscures, dramatiques et décadentes pour parler de l’esprit humain et de ses limites, des rêves et des fantômes qui le hantent. Il nous parle aussi de la lumière qui jaillit, vraie ou fausse, du mot et de l’écrit et des efforts surhumains que l’écrivain doit faire pour la capter.


    L’Ecailler du Sud : Une édition et une librairie à Marseille.

    L 'écailler du Sud est né en 2000 à Marseille. En 5 ans, une soixantaine d'ouvrages ont été édités. Depuis 2005, des nouvelles collections ont été lancées : un "Ecailler du Nord", basé à Lille, pendant de L'écailler du Sud, et une collection "overlitterature" dirigée par Serge Scotto, André Not et Gilles Ascaride. La collection l’Atinoir vient de s’ajouter en 2007…
    Aujourd’hui, L’Ecailler du Sud édite de nouveaux auteurs mais aussi des auteurs déjà connus dans d’autres collections, tout en menant des actions et en participant à des événements littéraires, démontrant en permanence le dynamisme de l’équipe et l’existence d’un lectorat fidélisé…



    Dans la librairie L'Ecailler du Sud , Jacques Aubergy vous accueillera avec gentillesse au milieu d'étagères bien garnies de polars qui riment avec panard, bonard, plumard et plum'art, etc...





    Yahoo!

  • Barrettali : journée "livres ouverts" le 11 Août 2007:



    Ghjurnata " Libri Aperti "
    Dans le cadre des Estivales 2007 qui se déroulent à partir du 15 juillet 2007 jusqu’au 19 août suivant, une journée " Livres ouverts " rassemblera à Barretalli des auteurs corses de toutes plumes de 16 à 24 Heures, à la confrérie, place de la mairie et dans les sept chapelles. Le public sera accueilli entre 17 et 17H30 et chacun pourra s’inscrire au parcours des 7 chapelles de Barrrettali pour retrouver des livres qui y seront déposés. Le public rencontrera les auteurs pour des échanges personnalisés et des dédicaces jusqu’à 20 Heures, moment d’un apéritif et buffet offerts par la municipalité. Après ce spuntinu (apéritif dînatoire), des lectures d’extraits d’œuvres des auteurs présents seront faites avec des causeries entre le public et les auteurs.

    A voir : exposition des photographies de Thierry Venturini.

    Des auteurs de l’association Corsicapolar ( Jean Crozier-Pandolfi, Marie- Hélène Ferrari, Okuba Kentaro, Jean-Pierre Orsi et Jean-Paul Ceccaldi) seront aux côtés de Jean-Pierre Santini et des Editions A fior di carta.
    L’association Corsicapolar dispose d’un site avec un fichier d’auteurs :
    http://www.corsicapolar.eu

    Jean-Pierre Santini et son équipe, en quelques mois, ont réuni des auteurs de talent dans un catalogue fourni et de qualité…

    -Angèle Paoli , auteure de "Noir écrin".
    -Anna Albertini , auteure de " U Maravigliatu "
    -Jean-Claude Loueilh, auteur de Baccala per Corsica, X-Making et Cette désolation où advient.
    -Marcel Tijeras, auteur d' Inassouv’île, Les dits de grenades et Incertaines lattitudes.
    -Martine Rousset, auteure de Mystères d’âmes.
    -Dominique Cazaux, auteure de Comme une aube à jamais.
    -Christian Bianchi, auteur de Paisoli di Barrettali ( textes de J.P Santini) et Portes closes.
    -Marie-Catherine Deville, auteure de La vallée de Soummam
    -Jean-Pierre Santini, Le rêve des îles est d'oublier la mer, Aphorismes.

    A fior di carta dispose d’un site en construction à l’adresse
    http://scripteur.typepad.com/afiordicarta/



    Parmi les auteurs corses annoncés , nous avons eu communication de la liste suivante, avec, de notre part, quelques notes de rappels:


    - Ghjacumu Thiers , né à Bastia en 1945, résidant à Biguglia. Agrégé de l'université (lettres classiques), Jacques THIERS a enseigné les lettres classiques à Nice, Ajaccio et Bastia avant de rejoindre en 1983 l'Université de Corse où il occupe actuellement une chaire de langue et culture régionales avec le grade de Professeur des Universités. Il est docteur en linguistique habilité à diriger des recherches. et a occupé diverses fonctions administratives et pédagogiques dont la direction du Service d'Information et d'Orientation (SUIO) de l'Université de Corse et du DESS de Communication Appliquée à la Valorisation des Ressources Régionales. Depuis 1994 il est aussi à la tête du Service Commun du Centre Culturel Universitaire (CCU) qui anime l'action culturelle sur le campus et dans les relations de l'Université de Corse avec les établissements d'enseignement supérieur sur le Continent et en Méditerranée : une vingtaine d'ateliers d'expression artistique et culturelle, un bulletin périodique d'informations culturelles (À l'asgiu), des publications (dont une revue littéraire en langue corse Bonanova), des conférences, des spectacles dramatiques et des concours internationaux de littérature sont les vecteurs de cette politique d'épanouissement et de dialogue culturel. Une quinzaine de bénévoles et quatre moniteurs-étudiants accompagnent des activités dont une bonne part assure la relation université-cité. De 1995 à 1998 Jacques THIERS a été président du jury des concours de langue et de culture corse des lycées et collèges, le CAPES de langue corse. Il en préside aujourd'hui le concours réservé.

    Un parcours d'enseignant et de chercheur donc, jalonné de recherches, de colloques, de publications scientifiques dans le domaine des lettres et des sciences du langage. A ces responsabilités universitaires et administratives s'ajoutent des réalisations dans le domaine de l'expression culturelle, en langue corse en particulier. Co-auteur de méthodes d'apprentissage du corse (Stà à sente o Pè !, Dì tù), J.THIERS est l'un des militants culturels qui se reconnaissent dans l'appellation de " génération de 1970 ". Il écrit régulièrement en poésie depuis ces années-là ; il a signé les textes de nombreuses chansons dont les chanteurs et groupes corses ont fait des succès populaires, de E Duie Patrizie à Canta u Populu Corsu à I Muvrini et Surghjenti. Rédacteur de revues littéraires et en particulier Rigiru (1973-1981) et aujourd'hui Bonanova, il est aussi dialoguiste et auteur de théâtre. Il a dans les années 1970 dirigé la troupe de Scola Corsa et Scola Aperta. De 1979 à 1999, il a écrit et fait représenter L'Orcu, U Rè, Pandora, U Casale, U più hè per fà l'erre, I Strapazzi di Bazzicone et Tutti in Pontenovu , des comédies populaires qui, par le recours à l'ironie, jouent sur les différents niveaux de représentation de la réalité sociale, culturelle ou psychologique. Des collaborations diverses (U Trionfu di a puesia, Matria, Medea), des relations continues avec le théâtre de Sardaigne (depuis la traduction en corse du drame Petru Zara de L.Sole en 1980) ont débouché sur un travail pour une scène multilingue : Itaca ! Itaca ! sur le thème d'Ulysse écrit à trois : J .THIERS, L.SOLE (Sardaigne), F.SCALDATI (Sicile) et créé à Aiacciu en octobre 1997. Le cycle s'est poursuivi avec : Ciclope (septembre 1998) en collaboration avec L.SOLE et Lelio LECIS (Cagliari) ; Baruffe in Mariana (septembre 1999), écrit avec M.CINI (Pise), A Memoria di l'Acqua (octobre 2000), Cosa mi manca à mè, adaptation très libre de Troilus et Cressida de Shakespeare (janvier 2001), en collaboration avec la compagnie " Teatro Sardegna " de Cagliari.

    Jacques THIERS est aussi président de la section corse de l'Instituto del Teatro del Mediterraneo (IITM, Madrid) qui poursuit des objectifs similaires. Il est par ailleurs prosateur (romancier avec A Funtana d'Altea, Prix du Livre Corse 1990 publié depuis en français, italien et roumain et A Barca di a Madonna (traduit en français sous le titre de La Vierge à la barque).


    Au programme, L'Arretta bianca ( la Halte blanche) : poésie - Editions Albiana - prix des lecteurs 2007.
    Tuttognunu ti hà in casa issa cusarella di nunda ch'omu chjama un'infiltrazione. Un'incritta fine fine nantu à un muru o nantu à u celu. Quasi quasi ùn si vede. I nostri ghjorni sgranfignati una cria. Da tuppà subitu cu ghjessu è cazzola. Ma ùn ci si face casu : dumane farà ghjornu. Intantu l'affare si sparghje è si scava ma nunda spunta à l'infora. A cosa travaglia à l'indrentu, travaglia. Ùn ci si pensa micca senza piantà ma si sente sempre, da issa banda custì ch'ellu ci hè un risicu. O un altrò. Saranu trenta anni ch'ella mi stuzzica, ma mai mi sò propriu resu contu ch'ella devia esse un pocu cusì, quella beata "scrittura in puesia". Scrivendu à casu è à disgrazia ùn mi hè mai parsu utile nè assinnatu di accoglie issò ch'o avia scrittu è dì mi chì isse pagine allibrate una nantu à l'altra possinu esse puesia.Dunque possu solu rimarcà ch'o l'aghju sempre praticata cusì, in modu permanente ma à stonde. Cù un tira è molla mai stanciatu trà duie manere chì cumandanu...
    Traduction : Tout le monde a chez soi ce petit accident domestique qu'on appelle " une infiltration". Une fine fêlure dans un mur ou un plafond. Presque imperceptible. Une griffure de rien dans notre quotidien. À reboucher le plus tôt possible. Mais on ne se méfie pas et on renvoie toujours à demain. Jour après jour ça s'étale et ça se creuse mais du dehors rien ne semble changé. C'est à l'intérieur que ça travaille. On n'y pense pas continûment, mais on sent toujours, de ce côté-là, la présence d'un risque. Ou d'un ailleurs. Il y a une trentaine d'années que l'écriture poétique travaille en moi de cette manière sans que j'aie jamais pu concevoir que ce pouvait être quelque chose comme cela. J'ai composé de manière occasionnelle et intermittente et n'ai jamais formé le projet de rassembler ces textes en un recueil. Du même coup, je ne me suis jamais senti poète à part entière. (...)



    - Ghjacumu Fusina est né en décembre 1940 à Ortale en Corse. Après des études secondaires à Bastia puis supérieures à la Sorbonne, il a d’abord enseigné les lettres dans la région parisienne et à Paris. Revenu en Corse en 1981, il a été chargé de mission ministérielle (mise en place de l’enseignement du corse) et conseiller technique des recteurs d’académie, chargé d’inspection pédagogique régionale. Docteur ès- lettres (Montpellier) et docteur en sciences de l’éducation (Paris), il a enseigné la littérature et les sciences de l’éducation (dont il a fondé le département) et a dirigé des travaux de recherche (troisième cycle et doctorat) dans ces filières à l'université de Corse. Militant culturel reconnu, il a été élu président du conseil de la culture, de l’éducation et du cadre de vie (conseil consultatif de l’Assemblée de Corse) de 1989 à 1991. Ecrivain (Prix du livre corse, prix de la Région, 1987 : poèmes, nouvelles, essais , traductions) il est aussi parolier de nombre de chanteurs et de groupes corses parmi les plus connus (voir ci-dessous).

    Et fiche de présentation à l’adresse : http://adecec.net/jfusina.html
    Professeur d'Université – Ecrivain - UFR - Lettres et Sciences Humaines - Université de Corse - Directeur du Département des Sciences de l'Education de l'Université - Membre du Conseil d'Administration de l'ADECEC
    Ecrivain et poète, parolier de la plupart des groupes et chanteurs corses. Un des principaux représentants de la fameuse génération de 1970 qui a conduit le renouveau culturel, linguistique et littéraire de l'île. Longtemps chargé de mission ministérielle pour la mise en place de l'enseignement du corse (entre 1981 et 1987) auprès des recteurs de l'Académie de Corse. A été Président du Conseil de la Culture, de l'Education et du Cadre de Vie (de 1989 à 1991) auprès de l'Assemblée de Corse.

    " Jacques Fusina est une figure emblématique de la littérature corse contemporaine. Parolier, traducteur, chroniqueur, professeur d’université, ses talents sont multiples. Mais il est avant tout poète. C’est ce qui fait l’unité de sa vie et de son œuvre. Poète à la fois populaire et raffiné, ce paradoxe le désigne comme un maître. […] La poésie en langue corse de Jacques Fusina a séduit par sa musicalité les chanteurs insulaires. […] Le poète en langue française est moins connu. Pourtant son aventure poétique a commencé avec la publication, en 1969, de Soleils Revus.[…] " Marie-Jean Vinciguerra.

    Au programme : Une île en chanson et Retour sur images, poésie, Editions Sammarcelli - 2006. Poèmes en français, parmi lesquels des poèmes traduits qui permettent de rendre compte de la réalité bilingue insulaire.

    Note de Voce nustrale: " Dopu à un quartu di seculu di una girandulata puetica trà i ribombi suttili è forti di a lingua corsa è quattru racolte di puesie (Cantilena veranile, E sette chjappelle, Contrapuntu, Versu cantarecciu), Ghjacumu Fusina s'arreghje appena pè custruì un mondu in versi senza limita. Cusì, fighjendu à quandu u mare, u catramu (bitume), o una stretta di paese, pensa à a zitellina, à l'amore o à l'estate eppo si face u puetu di l'arditezza, di a suttilità, di e mitolugie persunali, di e stonde arrubate. D'altrò, ancu sì " Retour sur images " hè scrittu in francese, a lingua corsa ùn hè tantu luntana, porghje una parte di u fiatu, di u suchju (sève). Si piglia un'energia strana, raffinata è hà ricuccate cù u puemu in francese. "



    - Patrizia Gattaceca : Auteur compositeur interprète, Patrizia Gattaceca est aussi écrivain, poète et comédienne. Ses nouvelles et de nombreuses poésies ont paru dans des œuvres collectives et des revues. "Arcubalenu", recueil de poèmes mûris vingt ans, a été Prix du livre corse en 1998 et Prix du livre Marcelline Desbordes-Valmore. En février 2000, Patrizia Gattaceca publie aux Belles Lettres, dans la collection "Architecture du Verbe", "A Paglia è U Focu", une édition bilingue corse/français, avec transcription de Francis Lalanne. En collaboration étroite avec Patrizia, Francis Lalanne a composé pour chaque poème corse un poème en français qui respecte la forme et le fond de son modèle, dont il reste aussi proche que possible. C’est la première fois qu’une œuvre de ce genre voit le jour, unissant deux langues qui n’ont pas souvent communiqué dans la littérature, ne serait-ce qu’à cause de leur caractère respectivement oral et écrit. L’élaboration de "A Paglia è u Focu" a demandé trois années de travail. Car justement, cette langue orale, le corse, Patrizia contribue à lui donner d’autres lettres de noblesse en l’écrivant sous des formes érudites. Ainsi "A Paglia è U Focu" principalement constitué de formes qui furent probablement orales à leurs débuts et colportées par les ménestrels ; Son dernier ouvrage "Mosaïcu " paru fin 2005 accompagné d’un CD et illustré par des enfants, est composé d’haïkus en langue corse.

    Au programme Mosaicu- haiku ( Editions SCP ) , Un recueil de haïkus traduit en langue corse (7h30) Mosaïcu est un recueil de haïkus en langue corse, inspiré de la nature et des saisons. Ce recueil de petits poèmes japonais est donc traduit en Corse par Patrizia Gattaceca . Mosaïcu est le lauréat 2006 du prix des Lecteurs de Corse, organisé par la Collectivité Territoriale de Corse. A l'intérieur, chaque haïku s'accompagne d'une illustration des enfants des écoles bilingues de Bastia, Cervione et Ponte-Leccia.



    - Jeanne Tomasini , née Maestracci à l'Estaque, près de Marseille. Jeanne Tomasini-Maestracci, retraitée de l'Education Nationale, occupe ses loisirs à écrire des romans. Ils sont tous inspirés de ses origines corses. Descendante des Biaggini, charpentiers de marine établis dès le XVIII ème siècle à Porticciolo dans le Cap corse où subsiste toujours la maison familiale, Jeanne Tomasini a choisi cette marine et cette île dans l'île pour cadre de son premier roman : "Les Obstinés".



    Pour évoquer le pays de ses origines, la Corse, Jeanne Tomasini a imaginé l'histoire d'un garçon très ordinaire que son esprit chimérique et son obstination vont entraîner dans des aventures extraordinaires. Son roman, "Les Obstinés", le premier de ses trois romans historiques, est sorti en librairie en février 2005. Il a été publié par les Editions Little Big Man dans la collection "Les voyageurs oubliés". D’autres romans ont suivi chez le même éditeur ; Don Paolo ou un Corse aux Amériques , Le Persan, épopée d’un Corse au Moyen-âge et son tout récent Retour à Polveroso récit des déboires d'un candide paoliste.




    - Marie-Jean Vinciguerra, homme politique et écrivain qui vient de publier un ouvrage intitulé " Höderlin et Paoli ". L’auteur a travaillé dans les années 1980 à 84 avec Pierre Bertaux, grand germaniste, qui lui a fait connaître l’œuvre d’Höderlin , à qui il avait consacré un article dans le N° 151 de Kyrn " Höserlin ou le mythe de la Corse héroïque ". Il a traduit de cet auteur germanique un poème de 600 vers titré " Emilie à la veille des Noces ", " une sorte de roman épistolaire, dit-il. ". Il s’est ensuite intéressé à l’historiographie de Pascal Paoli " à travers le prisme allemand ". Son livre (aux Editions Materia Scritta, 2006) raconte le voyage initiatique du héros Edouard qui passe par la Corse. Dans l’article de Jean-Marie Arrighi ( Corsica), l’auteur dit : " … Il (Höderlin ) distingue le patriotisme du nationalisme. On peut être " apatride " sur son propre sol lorsqu’on ne ressent plus son appartenance à une terre de liberté et de démocratie. Le " pays-patrie " ( Heimat) s’inscrit dans une mémoire, celle d’un " Vaterland ". Mais, sans la liberté, il n’y a plus de patrie. Napoléon, " esprit universel " au sens hégélien, en trahissant Bonaparte républicain, à la différence de Paoli, cesse d’être un " père de la patrie ". Quatrième page de couverture : " Le général Paoli, figure emblématique de la résistance et de l’indépendance corses et " père de la patrie " (" U babbu di a patria "), a été célébré par l’intelligentsia de l’Europe des Lumières (Rousseau, Voltaire, Burnaby, Boswell, Symonds, Vittorio Alfieri…). Comme l’écrit Voltaire à sa nièce Marie-Louise Denis : " Toute l’Europe est corse. … la réputation et le rayonnement de Paoli était tel dans l’Europe entière que le poète allemand Hölderlin, pour écrire une œuvre destinée à l’éducation morale et politique des jeunes femmes Emilie à la veille de ses noces, a fait appel au personnage de Paoli comme exemple édifiant de la lutte pour la libération de son peuple…. Le mythe de Paoli à la fin du XVIIIe siècle résulte de la fusion de deux mythes : à l’image de défenseur de la liberté s’ajoute celle du héros qui a partagé les idéaux de la Révolution française avant qu’elle ne tombe dans les excès de la Terreur. " Avec son ouvrage " La veuve de l’écrivain ", il a obtenu, en 2006, le Prix du Livre insulaire - Distinction Regards poétiques. Il sera présent au Salon du Livre 2007 de Paris – stand de la Collectivité locale de Corse

    Au programme : La veuve de l’écrivain ( DCL) – prix d’Ouessant 2006), Höderlin et Paoli ( Materia Scritta) et Don Petru, drame en Français et traduction corse.





    - Jean Chelini est un médiéviste français spécialiste de l'histoire religieuse et plus particulièrement de l'Église, qu'elle soit médiévale ou contemporaine. Son travail a aussi cherché à interrogé la place des laïcs au sein de l'Église et dans l'économie du Salut et les liens entre la Saint-Siège et les grandes questions du XXe siècle.
    Jean Chelini, professeur à l'Université d'Aix-Marseille, est directeur de l’Institut de Droit et d’Histoire canoniques. Jean Chélini préside le conseil scientifique de l'Institut de droit et d'histoire religieux qu'il a fondé. Il est l'auteur, entre autres, d'une Histoire religieuse de l'Occident médiéval (Hachette, 2002), et Le Calendrier chrétien, notre temps quotidien (Picard, 1999).

    Au programme, l’histoire religieuse de l’Occident médiéval, le calendrier chrétien, Jean-Paul II à Rome, le pape de l’An 2000, Benoît XVI, l’héritier du concile, Les pèlerinages dans le monde.




    - Jeannette Colombel : Née d'une famille d'intellectuels (les professeurs Lucy et Marcel Prenant), elle se marie sur un coup de tête en 1938. À la Libération, elle vit à Lyon puis à Paris jusqu'en 1951, date à laquelle elle épouse au lendemain de la Résistance Jean Colombel ; quatre enfants suivent.
    Agrégation de philosophie en 1947 ; recherches au CNRS sur les conditions de vie et de travail des ouvrières du textile du Nord. En 1951, elle devient enseignante à Lyon et dirige avec son mari le Mouvement de la paix et des mouvements syndicaux ; ils organisent ensemble la résistance aux guerres d'Indochine puis d'Algérie. En 1956, elle est nommée professeur de khâgne en philosophie. Son activité est de plus en plus intellectuelle : article dans "La Nouvelle Critique" puis dans "Les Temps modernes". Althusser soutient ses positions "italiennes" contre Garaudy.
    Dès les années 60, elle se lie d'amitié avec Sartre, Foucault, Deleuze. Après des heurts internes et des divergences au PC, elle quitte enfin ce parti avant mai 1968 et participe activement à ce mouvement. Puis, face à la répression des années 70, elle crée avec Sartre, Tillon, Serge July... "Le Secours rouge", elle soutient "Libération" à ses débuts, enseigne à Vincennes (Paris VIII) sur la demande de Foucault. En 1974, elle passe son doctorat à Vincennes (en partie publié dans "Les Murs de l'école") et écrit régulièrement dans "Les Temps modernes" où elle prépare des dossiers d'actualité (Corse, école, Larzac, banlieue...). Elle apporte son soutien aux dissidents tchèques durant les années 80 (Cercle Jan Huss) en organisant des conférences clandestines.
    Ce parcours lui donne aujourd'hui plus de liberté pour retrouver son passé sans dénigrement. D'autant qu'elle est toujours co-présidente du Comité Lyon Fraternité Justice contre le Front National et l'expulsion d'étrangers. J.C.
    biographie à l’adresse : http://auteurs.arald.org/biogr/Colombel1920.html

    Au programme : " Silencieuse ritournelle en Corse " C'est la découverte de la Corse par une femme engagée, philosophe et proche de Sartre, qui tisse des liens très forts avec un village du Cap Corse. Cette écoute conduit Jeannette Colombel à construire ce fameux numéro sur la Corse que les " Temps Modernes " publieront en 1975.



    - Angèle Paoli, écrivain et très active sur le Web avec le site incontournable " Terres de femmes ", où elle se présente : " Cap-Corsine née à Bastia, descendante de navigateurs corses revenus de Trinidad, je suis sans cesse " hantée d'invisibles départs " et le sel de la mer " tressaille dans mes songes " (Saint-John Perse). Bien que femme corsaire n'ayant pour amer qu'un seul et même rocher, je me suis longtemps ancrée aux marches des terres maritimes picardes (où j'ai enseigné le français et l'italien), avant de retrouver mon hameau du Cap Corse. La culture méditerranéenne est un de mes tropismes les plus féconds. La culture corse évidemment, mais aussi toutes les cultures insulaires. De la Sicile (Palerme) en particulier. J'ai d'ailleurs mené il y a trois ans un projet linguistique et culturel européen autour des pupi siciliani (marionnettes siciliennes). Comme nombre de Cap-Corsines, je suis par atavisme passionnée et farouche. Officiante aussi de la noire Isis (une " Gémeaux " qui balance entre une double postulation apollinienne/dionysiaque), j'ai heureusement au tréfonds de moi une vivifiante inclination pour un plain-chant de l'amour, une monodie de coeurs à l'unisson, sans effets de miroir, et totalement partagée. De par ma curiosité effrontée, je suis aussi aimantée par les spéculations et les griseries d'eau vive. Ceci m'a permis d'endiguer pour partie l'envoûtement torpide de la " claustration " insulaire et le dolorisme séculaire de la plainte, du " lamentu " et des " voceri ". J'ai aussi la réputation de ne pas avoir ma langue dans la poche... pour la bonne raison que mes poches sont remplies d'oursins (" Il n'est point de désir humain qui ne soit cruel ", dit Pascal Quignard dans Sur le jadis). Elles débordent aussi des livres les plus fous, les plus flamboyants, les plus fiévreux, les plus fabuleux, les plus fervents, les plus fougueux, les plus furieux ou les plus délicieusement farouches, mais aussi les plus intériorisés, ... qui se dérobent à la routine des sens (Anne F. Garréta, Sylvie Germain, Linda Lê, Claude Louis-Combet, Brina Svit, Virginia Woolf,...) ou à la tyrannie du sens (Michel Butor et surtout Hélène Cixous). "
    Adresse du site : http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/
    Avec le titre " Terres de femmes " , elle a écrit un ouvrage de récits insulaires " Mazzeri, Muna et Manfarinu " édité par Yves Thomas. Il est aussi en ligne à l’adresse : http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/fictionelles/index.html



    - Jean-Claude Loueilh, agrégé de philososphie et écrivain. Il n'enseigne plus la philosophie. Cependant il l'a perturbe toujours par l'ethnologie, la peinture ou le cinéma.
    Philozoophilement votre ! Deux dictons trouvés dans son oeuvre : " Quand il veut faire souffrir la fourmi, Dieu lui donne des ailes. " et " Le veau que tu as rencontré, voici le piquet où il faut l’attacher. "

    Extraits de Peaux de Peuls : " S’agit-il de nouveaux objets? De nouvelles méthodes ? D’un nouveau discours ? Du parler des sciences ou des savoirs humains, de l’ethnologie, de la philosophie ? De leur sujet ? Du parler des raisons ? Du parler déraison ? De miner le terrain ? De couper, décadrer, monter ? Des philosophes s’évadent en ethnologie, des ethnologues s’irriguent en philosophie. Un mouvement d’hybridation ? Une transdiscipline en sus ? Ou exprimer des pulsions de savoirs entées sur des trajectoires ? Mais alors ce que j’écris se nomme art : la littérature forme-t-elle ainsi l’avenir des sciences humaines ? En quels genres ?… " et en fin de premier chapitre " ….. Identité… … ..ça veut dire quoi ?… " Peaux de Peuls, texte écrit par Jean-Claude LOUEILH à Abidjan, en novembre 1987

    Extrait de La poïétique des ruines : "Tout s’anéantit, tout périt, tout passe Il n’y a que le monde qui reste" écrivait encore Diderot dans son Salon de 1767.Alors que notre monde se trouve peut-être en passe de disparaître. Alors que le désert ne figure plus -à la marge- en repos et caprice de Retz, mais advient hic et nunc comme fait. Car nous créons la ruine; non plus de nos légendes patrimoniales, mais de notre nature familière, de notre monde humain. Qui ne met plus en balance le fragmentaire, mais le tout de la terre; qui ne peut plus se distraire du vestige ou du sanctuaire, mais exhibe -si cela peut s’entendre- la dévastatation…

    Il vient d’être publié aux Editions A fior di carta avec plusieurs ouvrages à son actif : Baccala per Corsica, X-Making et Cette désolation où advient



    - Marcel Tijeras , né le 28 octobre 1941 à Remchi (Algérie) au sein d’une famille d’origine andalouse, Marcel Tijeras arrive en France en juin 1962 et entreprend des études supérieures de Droit et de Lettres Modernes à Nice. En 1971, sa femme lui fait découvrir son île natale, la Corse : " À regarder, écouter, de longtemps, entre l’île et moi enfin la rencontre ! […] Il m’en aura fallu des coups de cœur et de colère pour y être et peut-être… en être ".
    Marcel Tijeras a publié de nombreux textes dans différentes revues : Phréatique, les Cahiers Froissart, Poésie 93, Vagabondages, Poésie un, Prométhée, etc. En juillet 2006, il a aussi publié le recueil de poèmes Inassouv’île aux éditions A Fior di Carta, où doivent prochainement paraître un autre recueil (Incertaine latitude) et un écrit autobiographique (L’Aljamia).

    Il vient d’être publié par les éditions A fior di carta… Inassouv’ille, Les dits de Grenade et Incertaines latitudes.



    - Jean-Claude Rogliano vit une partie de l’année à Carchetu, son village, dans les Tours de Tèvola une forteresse du treizième siècle qu’il a reconstituée après qu’elle lui eût inspiré une partie du décor de son premier ouvrage. Le berger des morts (Mal’Concilio). Un roman qui, chanté par Jean-Paul Poletti, dansé par Marie-Claude Pietragalla, en est à sa quatrième publication. Dans cet ensemble fortifié, avec sa maison, il a créé sept gîtes ruraux. Une tentative réussie de revitalisation, aux antipodes d’une affaire commerciale : tandis que l’exemplarité a fait relever de ses ruines tout le hameau et entraîné la création d’autres gîtes, et que deux cantons bénéficient d’importantes retombées économiques, il partage avec des hôtes venus de tous les pays l’occupation d’un lieu magique d’où ces derniers repartent avec une autre idée de la Corse dont ils deviennent d’une certaine façon les ambassadeurs. Auteur de quatre films de la série ''Légendaires'', produits par Pierre Dumayet qui, diffusés sur Antenne 2, sont les premiers à faire découvrir une Corse hors des idées reçues. Ecrit avec sa fille Agnès : Contes et légendes de Corse. Après son premier voyage humanitaire, au moment du soulèvement du peuple roumain, écrit ''Visa pour un miroir'' dans lequel il décrit l’épopée du convoi insulaire qui le conduit jusqu’au Giù, une vallée perdue où il retrouve, à travers la société ubuesque qui la compose, monstrueusement caricaturées, les tares des notables qui font le malheur de la Corse.

    Dans le cadre du Festival du Film de Groye où étaient présentés trois cents films venus du monde entier, le documentaire de Daniel Peressini, Corse - J’ai été militant clandestin dont il a réalisé l’enquête, a obtenu le trophée L’île d’argent. Son dernier ouvrage, Justice en Corse, fait découvrir une justice insulaire entre Ubu, Courteline et Kafka et monter les magistrats de l’île sur leur grands chevaux… desquels il les désarçonne aussitôt en revendiquant les poursuites qu’ils évoquaient sans oser les intenter par peur de la manifestation d’une vérité fatale à la crédibilité et à l’honneur de certains d’entre eux. Son prochain roman, Une danse immobile, a pour cadre un village du bout du temps qui pourrait être le sien, sous l’occupation. Vient d’achever une pièce de théâtre tirée de Visa pour un miroir et portant le même titre, commandée par Robin Renucci et programmée pour le Festival d’Olmi Capella de l’été 2005.



    - Guy Benigni est l'auteur de plusieurs ouvrages en langue corse dont " Amadeu u Turcu " (prix du Livre corse 2003) et " Mitulugia " (prix spécial de la Collectivité territoriale de Corse, 2006). En français, il est l'auteur de la " Petite anthologie du cheval en Corse " (2006) et en juin 2007 Babbo… ou l’enfant trouvé..


    Babbò... ou l'enfant retrouvé – juin 2007 – Editions Albiana
    les yeux d'un enfant racontent un monde qui s'en va, l'époque du Babbò, le grand-père.
    Quelques récits empreints d'une profonde sensibilité reviennent sur l'image du grand-père, Babbò, symbole d'un monde irrémédiablement révolu. La Corse du début du XXème siècle, bousculée par la tragédie de la Grande Guerre, sommée de s'adapter à une modernité niveuleuse et dévoreuse d'hommes obligés d'émigrer, est le théâtre de drames humains sans aucune comparaison. Les yeux de l'enfant scrutent ces douleurs et ce monde qui peu à peu s'en est allé avec ses valeurs, ses convictions et... ses gens.
    ... et au programme….
    Amadeu u Turcu, Collection : Arcubalenu ( Albiana) Un grand roman d’aventure en langue corse à destination des adolescents. Une aventure au cœur de l’histoire de cette Méditerranée où s’entrecroisaient riches marchands italiens et pirates barbaresques. Une aventure où l’amour et la guerre font bon ménage, emportant dans la tourmente de l’histoire les bons et les méchants.
    Aliti – Scontri puetichi - Collection : Veranu di i pueti – Collectif Recueil de poésies par de jeunes poètes contemporains : Patrizia Gattaceca, Guidu Benigni, Mattea Casanova, Marcu Ventura, Dumenica Foata, Stefanu Pergola, Sonia Moretti, Alanu di Meglio.



    - Jean-Pierre Simoni est médecin. Son premier roman est " L’année des Chemises noires " édité en 2005 aux Editions Albiana.


    L'année des Chemises noires : Un roman d’initiation plongeant ses racines dans la Corse des années de guerre. Entre récit de vie et fiction, une œuvre au passé recomposé, tendre et sincère qui questionne le monde des adultes en guerre. Un vrai moment de bonheur littéraire.

    Présentation : Avoir onze ans dans la Corse de la dernière guerre c’est vivre les événements avec la candeur et la gravité propre à cet âge. Le jeune narrateur de ce journal intime retrouvé affronte la vie au cœur d’un village suffisamment reculé pour que même la route n’y parvienne pas. Les échos de la guerre lointaine y sont pourtant bien présents, bien audibles même si diffractés. La menace des Chemises noires et des "Boches", l’économie de survie, les comportements dictés par la peur ou l’envie, les disparitions nocturnes des hommes de la maison, les récits épouvantables des anciens de 14-18, tout cela reste une toile de fond sur laquelle, au quotidien il faut bien grandir, avec ses questions d’enfants et ses désirs de devenir enfin un homme. Dans cette Corse recroquevillée, retrouvant les réflexes de survie d’antan, la modernité continue son chant des sirènes et le départ pour le continent reste une alternative audacieuse. Le jeune homme subira bien son rite d’initiation, sanglant, et trouvera un chemin bien difficile, sur le ton de la confession intime de ses éveils à la culture, à la sexualité, au rôle dévolu aux hommes. Un grand roman moderne, régionaliste et humaniste, entre Romain Gary et Jean Giono.



    - Marie-José Loverini, juriste de formation, journaliste scientifique au Commissariat à l'énergie atomique, a enseigné la communication à l'université de Corse puis de Paris VII/Denis Diderot. Aujourd'hui, elle est chargée d'enseignement au Conservatoire national des arts et métiers. Elle est l'auteur de plusieurs ouvrages d'histoire des sciences et d'histoire de la Corse dont :


    L'Interdite : Davia, une sultane corse au Maroc – Editions Albiana, 2005. -
    Biographie romancée mais fidèle de l'incomparable destin de Davia, cette jeune enfant corse enlevée puis élevée au sérail du Roi du Maroc et qui devint première des concubines et secrétaire particulière de celui-ci, à la fin du XVIIIe siècle
    Présentation :
    Une "sultane corse" ? Plus que le personnage réel, c’est aussi la figure emblématique qui est ici interrogée et analysée, une figure qui faisait déjà rêver en son temps les amoureux des destins hors du commun. À partir des récits des voyageurs qui eurent l’occasion de rencontrer la "sultane" dans son harem et qui en firent le portrait, mais aussi à partir d’archives qui n’avaient pas encore été dévoilées, un coin du mystère est levé, ravivant bien sûr les spéculations. L’ouvrage se lit comme un roman d’aventure entre mythe, fiction et réalité historique.
    Une biographie... La figure de la sultane Davia est l’une des plus marquante de l’histoire corse par son mystère, son originalité et le fait qu’il s’agisse d’une femme (peu nombreuses dans l’histoire corse). Elle a fait l’objet de quelques ouvrages biographiques, historiques ou romancées, mais aucun n’est plus en vente depuis de longues années.
    La sortie de l’ouvrage a accompagné la création d’un opéra sur le sujet par Tonì Casalonga, l’un des créateurs actuels (peinture, musique, événements culturels) les plus en vue de Corse



    - Xavier Casanova… " gagne à être connu : il se définit comme un Indien sorti de sa réserve et vivant de sa plume... Un Casanova aventurier de l'esprit et libertin de paroles, en quelque sorte... " Il est le concepteur de plusieurs sites sur le Web, dont " Le sapeur numérique ". Le corps des sapeurs numériques, écrivait-il, sera créé pour ouvrir et entretenir dans le maquis du web des saignées subliminales à fonction de pénétration des espaces réensauvagés et d'entretien des coupe-feux nécessaires à la propagation du néo-libéralisme avancé.


    Codex Corsicae : Suivi de Esquisse d'une théorie de l'interprétation des socioglyphes de Corse – Editions Albiana
    Deux manuscrits composent le présent ouvrage. Tous deux fort différents et pourtant issus de la même plume, celle d'un certain Casanova, un nouveau venu, autant dire un inconnu. Différents ? voire ! C'est bien de la Corse dont il s'agit ici et de l'aboutissement en feu d'artifice de l'imprudente mais constante trituration de son trop fameux " problème ". Voici donc un Codex, recueil de réflexions contemporaines puisées à la source du non-dense le plus rigoureux ; et un traité, enfin une Esquisse théorique des socioglyphes, qui retrace les pérégrinations historiques, mais néanmoins imaginaires, d'un franciscain dont le chemin de Damas serait passé par l'île.
    Qu'y apprend-on de bien savant ? Absolument rien, sinon que le traitement habituel de l'histoire et du présent de la Corse inviterait plutôt aujourd'hui à prendre du recul. L'illusion règne en maître et chaque mot possède son tiroir... Mais n'est-ce pas, à tout prendre, le meilleur car le premier des enseignements ? Au lecteur de juger si ces écarts de discours en disent plus long sur ce qui se cache habituellement derrière les mots convenus et, ce faisant, si tout n'est finalement en la matière, heureusement ou non, que littérature...



    - Paul Silvani, écrivain et journaliste, correspondant du Monde à Ajaccio et ancien directeur du quotidien La Corse. Il collabore au Provençal-Corse, en 1959, sous le pseudonyme de Jean-Paul Mariotti. Il est Directeur du quotidien Le Provençal-La Corse en 1978. Il a écrit de nombreux ouvrages sur la culture corse : l’histoire, les coutumes, les légendes, la cuisine… Ils lui ont valu tous les prix littéraires insulaires, et le Prix Littéraire National de la Résistance. EN CORSE AU TEMPS DE PAOLI est son 23ème ouvrage d’une œuvre entièrement consacrée à son île.


    Sur le site Voce Nustrale, nou avons relevé un article :
    Qui fut véritablement Pasquale Paoli, capo generale del regno di Corsica ? C’est à cette question et à bien d’autres que répond Paul Silvani, poursuivant ainsi son œuvre de mémorialiste de la Corse. Il revient dans ce livre tant sur les grands faits que sur les détails oubliés de la vie et de l’œuvre du grand homme célébré des Lumières. Ainsi, sous la forme de courtes chroniques, la figure du Babbu di a Patria émerge-t-elle, entre mythe et réalité. Que fut la vie en Corse en son temps là, notamment les disettes, la vendetta et la fameuse Ghjustizia paolina, la fondation de l’Isula Rossa, l’analyse des " Ragguali ", les négociations avec Choiseul, l’initiative de Buttafoco auprès de Rousseau, l’affrontement fatal de Pontenovu, la relation de Paoli avec Ajaccio, son échange de lettres avec Bonaparte, la translation des Cendres et son image à l’étranger. Morceau choisi, citant P.A. Sorbier, dans " Voyage en Corse de son Altesse royale le Duc d’Orleans en 1835 " : " Les habitants d’Orezza, spécialement ceux qui n’appartiennent pas à la classe des muletiers, se piquent d’esprit et se font remarquer par des saillies heureuses. La tradition a conservé le nom du plaisant " Il Minuto Grosso " dont les ingénieuses réparties déridaient le front austère de Paoli au milieu des soucis de son généralat : ce scaron de l’époque était natif d’Orezza ".

    En 2006, Aux Editions Albiana, Train corse, train rebelle.
    Note de l’éditeur : Quelle épopée que celle du train en Corse ! Plus de cent cinquante ans de projets, d'audaces et d'avancées depuis les années 1850... Peut-on seulement imaginer aujourd'hui ce que représentait la construction d'une voie ferrée, en ce XIXe siècle, dans une île montagneuse à souhait et quasiment dépourvue de tout... et même de routes ? Les meilleurs ingénieurs, parmi lesquels Gustave Eiffel, furent invités à réaliser les ouvrages d'art et toutes les énergies furent rassemblées autour du défi. On alla jusqu'à composer avec les fameux bandits percepteurs qui ne manquèrent pas de donner à cette histoire des allures de "western" insulaire... C'est ainsi que U Trinnichellu émit son premier panache de fumée dans le ciel bastiais le Ier février 1888, pour sa destination inaugurale, Corte. Le réseau entier suivra pour s'achever avec la ligne Bastia-Porto-Vecchio en 1935. À travers la "petite histoire" du train et de ses pionniers, c'est toute l'aventure technologique bien sûr, mais aussi l'évolution politique et sociale de la Corse qui se dessinent en filigrane : une histoire de conflit séculaire entre archaïsmes et modernité...



    - Maddalena Rodriguez-Antoniotti , historienne de formation et enseignante. Devenue par la suite peintre, graveur et photographe, elle est invitée pour de nombreuses expositions aussi bien en France qu’à l’étranger. Avec commandes et acquisitions publiques à la clé. Parallèlement à son itinéraire personnel, elle a initié et organisé Le Parcours du Regard dans le village où elle vit. Elle écrit, par ailleurs, textes et préfaces pour des catalogues d’artistes.


    Comme un besoin d’utopie Le parcours du regard - Un parcours d’Art contemporain en Corse
    Le parcours du regard, c’est dix années de présence estivale au cœur du village d’Oletta de nombreux artistes contemporains. Une ébullition artistique volontairement inscrite dans les lieux les plus improbables (caves, ruelles, placettes), à la recherche de cette alchimie secrète appelée " rencontre ". Rencontre avec l’Art, avec l’artiste, avec les lieux, avec les gens qui laissèrent traces et espérance.
    L’ouvrage est un recueil des plus belles pages de cette expérience hors du commun, première de son genre en Europe, avec à l’appui une iconographie de premier ordre complétée de témoignages des artistes en situation.
    Dans la catégorie Beaux livres, Comme un besoin d’utopie est le premier à consacrer, en Corse, l’Art contemporain sous toutes ses formes.


    Rendez-vous le 11 Août 2007 à Barrettali!

    Que de belles rencontres en perspective !… Seul le mauvais temps n’est pas invité. De toute façon, je l’ai lu dans "Nimu": jusqu’en 2033, vous ne risquez rien en venant dans le Cap corse où, selon Ugo Pandolfi, on y boit un vin blanc digne de Dionysos et de Sherlock Holmes. Si vous avez lu le roman de Jean-Pierre Santini "Nimu", vous découvrirez tous les lieux hantés par le commissaire Yann Caramusa . Vous pourrez faire brûler un cierge aux pieds de Saint Pantaléon et prier pour l’âme de Prete Cecce qui, en 2000, avait une lecture passionnée du Cantique des cantiques… Si vous ne l’avez pas lu, lisez-le !...
                             



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