• Le 24 mars 2012,  Amnésie Internationale 6èmeédition ! 

    aibandeau02« Impliqué depuis 2001 dans Amnésie internationale, je tiens à rappeler qu'il s'agissait alors de l'une des premières manifestations publiques abordant la comparaison des génocides et crimes contre l'humanité du XXe siècle. Au cours des 5 rassemblements qui ont eu lieu depuis, cette vocation à partager des expériences et des souffrances s'est confirmée. Voici, à l'occasion de ce dixième anniversaire, le moment de se pencher sur ce qui est la raison d'être de ce culte du souvenir : la transmission des mémoires. Je m'associe donc pleinement à cet événement qui nous rassemblera en mars. » Yves Ternon

    Dix ans après I Muvrini lors de la 1èreédition, la culture Corse revient à Amnésie Internationale. Elle sera à l’honneur avec Diana di l'Alba.

    "A Stella Matutina", l'étoile de Vénus, l'étoile du Berger. C'est en 1978 qu'Antonu Marielli, les frères Cristanu et Ghjuvan Ghjacumu Andreani, Ghjuvan Francescu Sicurani créent le groupe "Diana di l'Alba".

    A Diana di l'Alba, c'est la première étoile que l'on aperçoit dans le ciel, le soir venu. C'est aussi le nom d'un groupe culturel corse né dans les années 80, puis longtemps en sommeil et recréé en 1994 par l'un de ses fondateurs, Antonu Marielli. 

    Que nous disent-ils ?

    Transmettre pour ne pas perdre, pour maintenir l'être, l'essence même de notre peuple, de ses traditions, de ses coutumes, de son histoire et de sa langue ...
    Nous, les plus anciens, qui avons baigné dans ces traditions séculaires, qui avons eu la chance d'avoir reçu cette langue corse, ces musiques, ces chants, ces danses et de les avoir pratiqués ... notre devoir est de les offrir aux générations futures ...

    ... En se présentant sur les scènes des villages, des villes de Corse ou d'ailleurs  ...  en enregistrant ces musiques, ces paroles qui disent un temps qui n'est pas désuet ... mais chargé de sens et d'histoire .... face à un monde aseptisé et banal ...
    Notre devoir de mémoire est essentiel ...


                                CI VOLE À TRAMANDÀ STA MEMORIA ...

    MORTA A LINGUA , MORTU U POPULU,  MORE U CANTU, MORE UN POPULU."

     

    En délivrant ce message Diana di l'Alba expose les raisons de son engagement.

     

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  •  Une petite ville sans grands moyens financiers, aculée par la crise et les désengagements successifs de l'Etat, poursuit opiniâtrement son travail en direction de la culture. Tous les ans s’y déroule un Festival du Polar qui fait aussi une grande place aux jeunes. Roissy en Brie, un exemple à suivre…

    Une Vidéo y a été réalisée par West Coast Production et Air-L Musiques avec la collaboration du Conservatoire à Rayonnement Communal de Musique, Danse, Théâtre et Beaux Arts de la Ville de Roissy en Brie. Plus de 35 instruments et plus de 50 personnes ont participé à l'élaboration d’un clip musical que nous vous livrons… Bravo!

     

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  • mohamed benabed 003

     

    Avignon, ses papes depuis longtemps trépassés, son festival de théâtre toujours bien vivant, son mistral à décorner un taureau. Et désormais, sa librairie spécialisée dans le polar. Créée le 9 mai 2011 par Mohamed Benabed, Lignes Noires offre aux amateurs du genre un large choix de polars, des classiques de la littérature noire et policière aux nouveautés, avec un rayon poche largement fourni, et même un petit rayon occase. Située au 1 rue Louis Pasteur, proche de la place des Carmes, la librairie cultive la convivialité et propose aussi un petit espace salon de thé. De quoi s’attarder dans la place, une tasse dans la main et le nez dans les rayonnages. Mohamed Benabed rêvait depuis longtemps de monter sa propre librairie. Diplômé de lettres modernes, il a commencé à travailler en librairie pour payer ses études. C’est là, dans une grande librairie de la région avignonnaise où on l’avait affecté au rayon « polar », qu’il a découvert les grands titres de la littérature noire. Par obligation professionnelle en quelque sorte. Quelque douze ans après, la flamme ne s’est pas éteinte, bien au contraire. Parmi ses auteurs favoris, Robin Cook (une de ses toutes premières révélations), Donald Westlake, Ken Bruen,  Jean-Claude Izzo, mais aussi des « stylistes » comme Marcus Malte ou Pascal Garnier, sans oublier des auteurs plus récents, Marin Ledun ou Antonin Varenne par exemple.

    De nombreux libraires s’inquiètent pour leur avenir en librairie, Mohamed Benabed fait partie de ces belles percées qui redonnent le moral. Il  a plein d'idées et notamment de développer à terme la musique en livre et vinyle avec du jazz, du blues et de la soul. Dans ses lignes noires, une Gitane a lu un bel avenir, une longue ligne de vie et de nombreuses visites.

    Vous pouvez aller sur le site de la libraire en cliquant sur LIGNES NOIRES.

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    Site de l'éditeur:     Editions Chihab (cliquer pour le visiter)    

     

    Un ancien éleveur de sloughis, une ancienne chanteuse du maquis, un gardien de parc naturel… Avec Aurès, vivre la terre chaouie*, les éditions Chihab publient un travail unique en Algérie : ils nous invitent à découvrir une terre mythique à travers les hommes et les femmes qui la font vivre. Un travail de deux ans et demi, un périple de 4500 kilomètres et un fonds de plus de 8000 photos. Azeddine Guerfi, fondateur et directeur des éditions, raconte ses plus belles anecdotes sur les photos de Djilali Kays.

    Philippe Thiriez, un Père blanc qui a déjà écrit un petit livre, En flânant dans les Aurès, publié à compte d’auteur au début des années 1980. Il a voulu rééditer le livre et a rencontré l’éditeur qui a voulu reprendre  cette flânerie d’une autre manière et donner la parole à des gens de cette belle région pour écrire un livre vivant, actuel, qui parle des Aurès aujourd’hui... Après un périple de 4500o kms, *Le livre a été réalisé par Nadia Bouseloua, journaliste reporter, Azeddine Guerfi, fondateur et directeur des éditions Chihab, Rachid Mokhtari, universitaire, journaliste et romancier, Philippe Thiriez, professeur de lettres, et Djilali Kays, photographe.

    De belles rencontres, des images, des portraits et des promenades…  Le livre a demandé au total deux ans et demi de travail, un fonds de plus de 8000 photos dont à peine 20% ont été utilisées. Peut-être plus tard une exposition itinérante à travers l’Europe…

    Des  être de chair et d’os avec chacun leur histoire, leur vie, leurs rêves, un livre construit sur des personnages haut en couleur. Dans cette terre éternelle, les  traditions ancestrales côtoient un présent Des gens qui nous racontent leur région, en portent la mémoire, la chantent, la peignent et contribuent à son développement

     Bouzid M’hamdi, le gardien des oliviers

    Sur la route de Taberdga, au lieu-dit Taghit, au cœur d’une exploitation d’une trentaine d’hectares d’oliviers, se trouve un pressoir tel que les décrivent les auteurs de l’antiquité. Ici, vit la grande famille de l’agriculteur Bouzid M’hamdi.

    Zerfa et Hedda Brahmia, les hirondelles de la fête

    Dans l’antique village d’Ichmoul, fief de la tribu des Touabas, Zerfa et sa sœur Hedda appartiennent à la dernière génération de danseuses-chanteuses de pure tradition chaouie.

    Hacène Kadri, collectionneur de Citroën

    Propriétaire d’une ferme à T’Fouda, dans la commune de Djerma, Hacène Kadri vit entre deux histoires : celle du Medghacen (mausolée numide) et celle d’un amour sans égal pour la Traction Avant.

    Abdelâali Abdelli, le gardien du parc animalier de Belezma

    Abdelâali Abdelli n’est pas qu’un simple gardien du parc national de Belezma, dont le Djebel Djerma culmine à 1200 mètres. Il y est né et a faune et la flore des monts entre lesquels s'insinue l’ancienne route de Sétif n’ont pas de secret pour lui.

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    Qu’est-ce que la littérature corse ? Y-a-t-il un désir de littérature ? Ces deux questions étaient posées à l’Université de Corse par François-Xavier Renucci qui anime un blog « Pour une littérature corse ».

    Selon Neria De Giovanni, directrice de la revue culturelle " Salpare ", membre de jurys littéraires et présidente de l'Association internationale des Critiques Littéraires (AICL) : "La littérature est un excellent moyen pour mettre en rapport des hommes de cultures et de langues différentes, une découverte féconde des différences ". La Méditerranée et l'insularité constituent dans ce domaine des atouts : "Chaque île est un écrin pour maintenir la richesse de chaque identité culturelle, surtout à l'heure européenne. C'est une chance pour échapper à la mondialisation et à l'uniformisation."

    europe-centrale

    mickiewicDeux ouvrages commentés sur le site de Joël Jégouzo  qui donne son sentiment et dont nous retenons ce passage : « Car qu’est-ce qu’une littérature nationale après tout ? L’ouvrage n’y répond pas, instruisant en toute quiétude un corpus ad hoc, sinon stéréotypé : celui que l’on enseigne dans les bonnes universités. Une vieille antienne en somme, pas vraiment erronée mais débitant ses poncifs, la moralisation de la politique internationale, la construction de la figure du Poète National, à l’image d’un Mickiewicz, et l’âge d’or d’une intelligentsia chargée de sauvegarder la mémoire collective –mais quid du travail organique en Pologne par exemple, quid des Tatras, de leur barbaresque exotique et de l’influence de cet exotisme sur les Lettres et la pensée polonaise ? On focalise ainsi comme à l’accoutumée l’attention de la construction des identités nationales à travers le prisme du romantisme, à travers celui de la notion de communauté historique, et non ethnique, pour déployer une littérature "une", à partir de laquelle construire des spécificités faciles à décrire, comme celle d’une littérature… » Les Tatras sont une chaîne de Montagnes polonaises et slovaques, avec deux parties : une occidentale et l’autre orientale. En Corse nous avons la vieille séparation virtuelle de l’en-de-ça et l’au-delà des monts mais la comparaison ne s’arrête pas là et,  jouant le plagiaire, nous avons repris les articles en les adaptant à la Corse pour nous interroger : La littérature corse est- elle celle d’une identité dans les limites culturelles du peuple corse ?

    Sur le Net, nous avons trouvé un commentaire qui nous est paru intéressant et dont un extrait nous servira pour ouvrir le débat…

    Je trouve que la question de savoir ce qu'est ou ce que peut être la littérature corse est très intéressante, car c'est toujours une question en débat. Certains disent qu'elle devrait regrouper tous les auteurs insulaires écrivant dans différentes langues, ainsi A.Rinaldi pourrait entrer dans cette catégorie. D'autres pensent que sous cette appellation ne devraient être retenus que les auteurs écrivant en langue corse ce qui est mon point de vue également. Peut-on pourtant parler de littérature ? Ghjacumu Thiers parle lui plutôt de production littéraire, littérature faisant référence implicitement à un circuit institutionnalisé allant de l'écriture jusqu'à la publication et la promotion (et la valorisation également)… Etant étudiant d'Etudes corses à l'université et me passionnant pour la littérature corse, je peux vous dire que les livres publiés aujourd'hui sont pour une grande partie en prise directe avec la situation actuelle de la Corse (certaines œuvres s'approchent du néo-réalisme)…

    Des pays ont inventé leurs caractères nationaux au forceps : en donnant une définition de la littérature corse, on veut aussi remplacer le qualificatif régional par celui de national. Dès lors, cela pose le problème de la langue bien sûr mais aussi nous amène à nous demander d’abord : comment comprendre cette question de la littérature corse ? S’agit-il d’un corpus ad hoc, celui que l’on enseigne à l’université ? Doit-on revenir à la vieille antienne pas vraiment erronée mais reprenant les poncifs des autres littératures nationales et, en premier lieu, de la littérature française ? S’agit-il de créer un Panthéon pour des écrivains et des poètes nationaux, de charger l’intelligentsia corse de sauvegarder la mémoire collective ? Ne serai-ce pas alors focaliser l’attention de la construction de l’identité nationale à travers le prisme du romantisme. On peut déployer une littérature « une » à partir de laquelle établir des spécificités faciles à décrire comme celle d’une littérature moins égotiste que la littérature française et plus volontiers tournée vers l’histoire en quête de sens, le tout dûment certifié par le « canon national » en y conjuguant , preuves à l’appui, le sentiment de l’identité corse, le sens de la beauté et la quête d’universalité... en établissant une liste de textes canoniques (estampillés littérature corse) pour chaque période de notre histoire, sans que l’on sache vraiment sur quels critères. L’écriture en langue corse n’a que 200 ans et notre littérature a été d’abord d’expression italienne et française. Se pose inévitablement la question de la langue de la littérature corse. Même si les avis sont pessimistes sur l’intérêt porté par les jeunes à l’apprentissage du corse, des auteurs utilisent la langue corse et des éditeurs, militants culturels, les publient. Toutefois lauréat du Prix Don Joseph Morellini, décerné par le Conseil Général de la Haute-Corse, pour son recueil de nouvelles « Rise e Tambate», Ghjiseppu Turchini, écrivain, professeur de corse, a constaté : « Enfin, l’aspect matériel n’est pas négligeable parce que le lectorat des langues minoritaires est très réduit. Un best-seller, c’est 500 ouvrages. La personne, qui s’investit dans la littérature et fait l’effort d’écrire, récolte peu de retombées financières. »  Malgré cela, il ajoute : « La production est non seulement de plus en plus volumineuse, mais de qualité et traite de tous les sujets : du polar, des essais, de la poésie, le rire, la politique, des sujets très contemporains… etc. »

    Aujourd’hui,  devant la diversité de la production , un collectif d’auteurs a voulu établir une définition de la littérature corse et s’est arrêté sur l’expression « production littéraire corse »  en considérant qu’elle englobe tout ouvrage témoignant d’une sensibilité ou d’un rapport direct à la Corse, écrit et/ou édité dans l’île ou ailleurs.  Il s’agit d’une définition consensuel pour n’exclure personne. On voit là toute l’ambiguïté d’une définition de la littérature corse.

     
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    La Corse est un « espace littéraire » constitué en relation avec un paysage linguistique qui n’est pas encore uniforme, un territoire politique et confessionnel, des conditions matérielles et intellectuelles de production, des pôles culturels et une frontière naturelle : la mer. En tant qu’entité issue de son histoire, mais non structurée politiquement autre que comme région française particulière, notre île a gardé une fonction identitaire qui remonte à plusieurs siècles. Le patriotisme marqué s’y accompagne d’un degré très faible de lien émotionnel avec la France en tant que nation. Aussi pour la littérature le qualificatif « corse » est surdéterminé aux plans politique, historique et affectif. Les revendications autonomistes et nationalistes ont produit le riacquistu. Les Corses se sont réappropriés leur histoire, leur langue, leur culture. Comme toute histoire littéraire nationale est liée à un état et une langue, il importe, avant tout, de  placer au niveau empirique tous les attributs que les revendications nationalistes et idéologiques peuvent attacher à la Corse. Il convient alors de préciser que, en opposition absolue avec l’espace littéraire corse, ne correspondent ni des mentalités collectives ni des « souches ethniques »… Pratiquer une approche empirique et pragmatique revient généralement à rompre avec les tentatives plus anciennes, motivées par le patriotisme local et donc « essentialistes ». Celles-ci ne peuvent être prises, au mieux, que comme des témoignages permettant de décrire des phénomènes « du même pays ».  Conjugué à une délimitation souvent polémique de ce qui, au niveau suprarégional, est « moderne », l’enracinement dans les traditions et clichés régionaux fournit à ces tentatives des filtres et des critères de choix et d’évaluation. On peut  proposer de comprendre l’histoire littéraire française « comme relation entre espaces littéraires régionaux se modifiant au cours de cette histoire, à l’intérieur d’une structure où domine l’espace parisien. Cette perspective, qui envisage l’histoire littéraire comme une dynamique faite de différenciations internes, de continuités et de discontinuités, de décalages temporels et de parallélismes entre espaces culturels voisins, entre centre et périphérie, pourrait également fournir le modèle d’une écriture de l’histoire littéraire corse. Le fait de délimiter un espace, le tracé de ses frontières par rapport à un centre mais aussi par rapport aux régions et aux pays voisins, par rapport aux traditions et aux courants actuels, en d’autres termes, le paramètre relationnel qui considère toute chose dans son rapport avec les autres et l’Autre – voilà qui est, à notre sens, constitutif de l’histoire de la littérature corse.

    Xavier Casanova sur son site Isularama ecrit : « La littérature n’était pas simplement un corpus de textes consacrés, mais une institution –consacrante-, dans un ensemble de pratiques  sociales tournant toutes autour de l’usage de l’écrit publié. Dès lors, savoir s’il existe un désir de littérature corse ne relève plus simplement d’une étude du marché des textes, mais d’une observation des pratiques. La première expression du désir de littérature est alors patente, dès lors que l’on observe, sur un territoire aussi restreint,  la multiplicité des  nouveautés produites, comme la diversité des lieux et des modes de leur production… » et il ajoute : « Ce qui vaut pour la « République mondiale des lettres », selon l’expression de Nicole Casanova, n’est ni nécessaire ni suffisant pour faire circuler en Corse une littérature qui réponde au besoin ressenti par certains autochtones, de continuer à alimenter, de leur regard singulier et de leurs réflexions actuelles, l’imaginaire et les connaissances permettant au groupe humain singulier auquel ils se rattachent de continuer à se singulariser. »

    « Explorer non l’essence d’une littérature corse, mais l’existence empirique de la littérature en Corse» revient donc à prendre pour objet de l’analyse la « vie littéraire » en Corse – le « terrain » sur lequel la littérature croît, ou ne croît pas. Cela suppose une approche structurale concevant la littérature comme institution, comme sous-système social et comme mode d’action en société mettant en jeu une pluralité d’intérêts. En un lieu historique donné, la littérature réagit à des valeurs et des normes de comportement faisant l’objet d’un consensus et, en retour, elle agit sur celles-ci. C’est pourquoi une importance primordiale doit être accordée à la description des structures institutionnelles et de communication qui rendent possible ou empêchent cette « action ». Pour représenter et évaluer ces facteurs, il faut mettre en évidence le contexte institutionnel, le cadre politique et les conditions économiques de la production littéraire ; il faut étudier la sociologie des vecteurs du goût littéraire, leurs intérêts et leurs stratégies ; il faut décrire les traditions, les instances de transmission et les facteurs qui caractérisent dans son ensemble la vie littéraire de l’île. L’avantage de telles micro-études tient au caractère restreint du champ de recherche et donc à la possibilité d’observer les mécanismes et structures de la vie littéraire avec plus de précision que dans des travaux portant sur un espace suprarégional. Le programme d’un « modèle », d’orientation historique, peut être sans aucun doute adapté à d’autres espaces littéraires. Cette méthode exige la combinaison de la sociologie de la littérature, de l’histoire culturelle et de l’herméneutique. En peu de mots, l’histoire littéraire corse ne peut être selon nous qu’une histoire sociale de la littérature, particulièrement attentive à l’histoire des institutions et aux conditions de production et de réception de la littérature. 

    Les auteurs et leurs œuvres sont considérés comme importants lorsqu’on peut leur attribuer une fonction extérieure au cadre de la littérature, qu’on peut les exploiter pour l’histoire, la conscience locale, à des fins politiques, topographiques, d’histoire locale ou de connaissance du terroir. C’est pourquoi ils sont autant d’assauts lancés contre les canons littéraires suprarégionaux ; ils conduisent, dans le meilleur des cas, à les réviser. Ils mettent en question les critères de jugement de la valeur littéraire et soumettent la littérature à des critères hétéronomes. Généralement, on diminue les exigences. Les auteurs dont les œuvres ne peuvent être rapportées directement à une dimension locale sont bannis du canon régional. L’appui accordé aux auteurs locaux est un symptôme du déclin de la notion générale de littérature, en  vertu de cette définition de la littérature comme action historique et sociale. La « dimension corse » de la littérature n’est pas donnée seulement par l’« insertion de sa production et de sa réception dans la réalité socio-historique », mais aussi par le « rapport sémiotique qui existe entre l’œuvre littéraire et cette réalité » :

    « Dans une œuvre d’art réussie, le caractère double de la littérature comme mimesis et poiesis permet que la teneur corse soit ‘dépassée’ : niée dans la distanciation esthétique et pourtant conservée. Le rapport d’une œuvre littéraire à une région ne saurait donc la réduire au niveau de ‘littérature régionale’, au contraire, il peut même être l’un des éléments qui fondent sa valeur au plan de la littérature universelle. Cela n’implique pas que l’absence ou la présence d’un lien régional explicite soit un critère d’appartenance à un espace littéraire ou de qualité littéraire.

    Bien sûr, nous ne répondons toujours pas à la question de la littérature corse, il serait présomptueux de notre part de le faire. Notre propos veut essayer de trouver des pistes de réflexion. 

    La tradition littéraire a fait de la Corse une terre mystique et mystifiée ; aujourd’hui, l’édition régionale reprend grâce à ces diverses publications les filons qui ont contribué à rendre cette petite île si célèbre. Cette catégorie littéraire est attrayante et peut même aider à augmenter les ventes ; mais la préoccupation principale des éditeurs insulaires est à présent de faire connaître et reconnaître leurs écrivains sur le Continent pour leurs qualités littéraires et non pas au nom d’un folklore déjà bien usé. Pour réaliser un tel pari, il me semble qu’il faudrait alléger quelque peu l’héritage historique et culturel de cette édition et ce, au profit d’une littérature touchant à tous les genres…

    photos portable htc mars 2011 098

    Dans les genres littéraires, le polar est celui qui, après le roman, a mis  le plus de temps à s’installer en Corse. Il est maintenant présent par ses auteurs et des éditions corses qui lui consacrent des collections. Parmi ses éditeurs, nous citerons une maison associative de création récente, les Editions Ancre latine dont l’édito nous est paru symbolique des enjeux de la littérature corse. Nous avons relevé : « « Chaque homme est une île. C’est en partant de cette métaphore qu’Ancre latine a réuni ses auteurs.  Qu’il soit inspiré par des thèmes imaginaires ou réels, chacun d’eux est maître de son île.  Qu’elle soit catalane, corse, occitane, sicilienne, sarde… la littérature a  des sources communes, auxquelles, bien entendu, il convient d’ajouter celles propres à la culture et à l’histoire de chaque peuple dont les auteurs sont issus. Ils se définissent à la fois de quelque part et de partout. Témoins de leur temps, ce sont  leurs identités et leur universalité qui  les rassemblent aux Editions Ancre latine... » Une ancre littéraire qui se lève pour aller voir l’ailleurs mais qui garde son port d’attache.

    Pour mieux approcher la littérature corse, voici  quelques sites et articles…


    - Pour une littérature corse
    http://pourunelitteraturecorse.blogspot.com/
    - La littérature corse existe-t-elle ?
    http://www.transcript-review.org/fr/issue/transcript-17--la-corse-/editorial

    - Isularama :

    http://isularama.canalblog.com/archives/2011/10/19/22398743.html

    - Anthologie : auteurs corses et textes en langue corse
    http://corsica.net.free.fr/html/francais/mainframefr.htm
    - Du côté de Corti
    http://www.adecec.net/corti/neriadegiovanni.html
    - La littérature corse existe-t-elle, ( blog Plume de paon )
    http://www.lesplumesdupaon.fr/nouveau/litt_corse/index_litt_corse.html
    - Etude sur le roman  en langue corse
    http://adecec.net/adecec-net/parutions/urumanzucorsu2.html
    - Cumenti, petite anthologie de la littérature corse
    http://www.interromania.com/studii/sunta/renucci/cumenti001.htm
    - site Interromania
    http://www.interromania.com
    - Invistita
    http://www.invistita.fr/


    Des anthologies de la littérature corse :


    - celle de Mathieu Ceccaldi , rééditée en 2008 par l’Association Mimoria bisinca et  les Editions Alain Piazzola, "bible" de la littérature corse publiée en 1973 par Klincksieck. (De Salvatore Viale à Noël Rocchiccioli en passant par Santu Casanova, Dominique Carlotti et Anton Francescu Filippini...)

    - Celle récente et bilingue de jean-guy Talamoni, éditée chez DCL.

    - Litterature corse de J.J Franchiqui  propose  une anthologie de textes littéraires contemporains,

     

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