• La peau des mots, à fleur de peau et de papier...



    Un premier roman dans une nouvelle édition corse: La vallée de soummam, écrit par Marie-Catherine Deville et paru en juin 2007 aux Editions A fior di Carta .






    Marie-catherine Deville a écrit ce premier roman qui revient sur une période douloureuse : la guerre d’Algérie. Mais c’est à Lyon que son héroïne, étudiante porteuse de valise, découvre l’amour fusionnel avant d’être victime de la barbarie. Une histoire passionnée relatée dans une langue directe, incisive, transperçante qui incite à lire d’un seul trait 90 pages d’une écriture qui apparaît souvent comme un jaillissement, un flot ininterrompu de mots sortis de la souffrance, après un long silence, et déversés comme la coulée lente de la lave d’un volcan lors d’une irruption.

    L’écriture de ce roman nous ramène à Martin Melkonian, auteur du Petit héros de papier, lorsqu’il écrit : " L ‘un après l’autre, les mots irritent la gorge, s’aggrippent à la glotte, puis – passage préparé- roulent sur la langue, patinent, virevoltent, expirent. " C’est ce besoin retenu de parler , de tout dire, qui donne ensuite du souffle au récit. Les mots viennent de l’intérieur, de " toute la surface à l’intérieur " , là où, sous pression et dans la douleur, ils s’étaient accumulés.

    Alors que l’entrée en scène de Luis et Anna puis leur rencontre sont narrées à l’imparfait, le malheur surgit au présent et les douleurs sont actuelles parce que les raconter c’est les revivre. Anna est arrêtée et torturée. On souffre, on rage, on se révolte avec elle…

    Face au plaisir sadique des bourreaux, on se dit, avec Musset, que " l’homme est un apprenti, la douleur est son maître "… La réflexion reste le seul acte possible à celui qui souffre. Il faut éviter de se concentrer sur soi pour éviter que la douleur vous débilite. Anna puise sa force de résistance dans ses pensées pour Luis et les souvenirs de leur amour passionné. Elle sera sauvée de ce passé cauchemardesque par un nouvel amour puis l’affection d’une femme beaucoup plus jeune qu’elle.

    Le roman se termine par des échanges de courriers entre l’auteure et l’héroïne… C’est de la complicité entre ces deux femmes qu’est né le récit de cette histoire vécue. Sans aucun doute, la mémoire a sa part d’imaginaire mais Marie-Catherine Deville restitue, dans l’esprit et dans la lettre, les amours et la souffrance d’Agnès, disparue aujourd’hui. " Il n’y a pas de récupération possible de dignité, " pensait-elle, victime des pires sévices. C’était là l’insoutenable de cette affaire, commente l’auteure.


    On doit à Jean-Toussaint Desanti un ouvrage intitulé " Sous la peau des mots ". Son épouse Dominique Desanti déclarait : " Dès qu’il s’attaquait à une question, Desanti voulait voir ce qu’il y avait au fond, " sous la peau des mots " précisément. Ce livre est le témoignage de sa volonté de se livrer à une étude de l’éthique, qui pourrait se résumer grossièrement ainsi : " Quels droits sont donnés à quels hommes ? "

    Sous la peau des mots d’Agnès et d’Anna, son miroir romanesque, il y a la torture c’est-à-dire la barbarie, la négation des droits les plus élémentaires de l’être humain. La vallée de Soummam est un roman tragique écrit avec talent et justesse. Il fait mouche au cœur et aux tripes. L’auteure , dans son style efficace, a le mérite, en nous faisant vivre la douleur de la victime, de démystifier les bourreaux et de faire apparaître la torture comme un acte barbare injustifiable.

    On ne le répétera jamais assez…. " Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. " (Article 5 des droits de l’homme du 10 décembre 1948 )



    Après cette lecture, nous avons ressorti de notre bibliothèque le n°143 de la Petite collection Maspéro " La torture dans la république " de Pierre Vidal-Naquet ( édition 1972). En première page, on trouve cette interrogation : " Un pays de tradition libérale peut-il voir en quelques années ses institutions, son armée, sa justice, sa presse, corrodées par la pratique de la torture, par le silence et par le mensonge? Peut-il, une fois la page tournée, reprendre le chemin comme si de rien n’était ? "




    Marie-Catherine Deville sera présente le 11 août 2007 à Barrettali, lors de la journée des livres ouverts, aux côtés de tous les autres auteurs de la nouvelle maison d'édition corse "A fior di carta".



    Trés bientôt, les éditions Fior di Carta mettront en ligne un site sur lequel seront présentées toutes les parutions...

    A SUIVRE...


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  • Un livre plus jouissif que Jennifer Lopez:

    Cette photographie a été prise à l'insu du lecteur qui, plongé dans sa lecture, a oublié son rendez-vous avec Jennifer Lopez.

    Phagocyté par la Vendetta de Sherlock Holmes, il se trouve actuellement à Rogliano où il déguste un vin blanc dionysiaque, après avoir passé des journées sur le plateau de Cauria, où il lisait à haute voix des passages d'un livre rouge représentant en premier page une tête de maure et la silhouette du fameux détective.

    Aux dernière nouvelles, il aurait réservé une chambre à Barrettali pour la nuit du 11 au 12 août 2007. Il paraît que, dans ce lieu magique du Cap corse, se prépare un lâcher de livres. Sans doute lâchera-t-il aussi le sien...

    Nous irons à Barrettali pour récupérer cet exemplaire de la Vendetta de Sherlock Holmes, ouvrage écrit à partir des carnets de l'ingénieur Ugo Pandolfi, documents dont la découverte serait aussi capitale pour la biographie de Sherlock Holmes et l'histoire criminelle de la Corse au XIXème siècle que le serait, pour les exégètes des deux testaments, la mise à jour, au sommet du Monte Cinto, d'un débris de bois appartenant à l'arche de Noé ou à la croix de Jésus.

    A ce jour, aucun des personnages de cette oeuvre littéraire n'a prétendu être imaginaire. Force est de reconnaître que Sir Arthur Conan Doyle ne savait pas tout de la vie et des aventures de son héros qu'il tua en Octobre 1893, alors qu'il était encore bien vivant. Cette mort littéraire était-elle une vengeance contre Sherlock Holmes parti en Corse, sans en avertir le docteur et écrivain anglais? S'en est-il suivi une brouille entre Sherlock et Conan?   Sans doute et sous le coup d'une colère passagère puisque Conan Doyle a tué puis fera renaître le héros de papier sans avoir vent de l'aventure corse du détective accompagné par  l'ingénieur Ugo Pandolfi. Dans une île où l'omerta a fait le reste, cet épisode serait resté dans l'ombre si Ugo Pandolfi n'avait eu aucune descendance.

    Merci donc à Jean Pandolfi-Crozier d'avoir porté à notre connaissance les carnets de son arrière-grand-oncle, qui, en plus, était un ami de Maupassant.










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