• Voyage d'agrément à Marseille

    Voyage d’agrément au centre-ville avec des détours inattendus :

    Quelle est la tradition du voyage d'agrément ?

    J'ignore s'il y a une tradition du voyage d'agrément dans la littérature. Les errances des héros de Rabelais à la recherche de la Dive Bouteille ou celles de Don Quichotte, en quête d'un rêve chimérique, pourraient s'y apparenter. Mais je pense que les fictions didactiques du XVIIIe siècle, les contes philosophiques de Voltaire (Candide, Zadig) pourraient peut-être y faire penser aussi… répondait un certain Bernard Piton.

    Aujourd’hui, au centre de Marseille, j’ai pris le " Ferry book " au 6 de la rue Edmond Rostand dans le 6ème arrondissement de Marseille. Non, il ne s’agit pas d’embarquer sur un nouveau navire de la SNCM ou, plus modestement, de faire la traverser du Vieux port, mais de l’enseigne d’une sympathique librairie :

    Librairie " Le Ferry book " : Tél.: 04.91.57.16.46 E-mail baron.hochberg@wanadoo.fr  et le catalogue à l’adresse :

    http://www.livre-rare-book.com/Ferry-Book.htm


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    La Connaissez-vous ? Non ! Vous connaissez la Fnac ou Virgin ? Oui ! Alors imaginez tout le contraire : c’est-à-dire un lieu où les livres s’entassent dans un local trop petit. En gravissant des marches servant aussi d’étagères improvisées, vous accédez à une mezzanine où vous trouverez les rayons polars avec des livres d’occasion. C’est là que j’ai exhumé l’opus " La mort du peintre " édité en 1945 et écrit par Edmond Alde, un auteur dont j’ignorais l’existence jusqu’au jour où j’étais tombé dessus dans un autre livre beaucoup plus récent, celui de Bernard Piton. De quoi s’agit-il ?

    " Le voyage d’agrément de Jean-Luc Cheval "

    Le livre : Jean-Luc Cheval a vendu sa maison pour découvrir le pays au volant de son camping-car. Deux contraintes pour le hardi voyageur : ne jamais emprunter le même itinéraire et toujours progresser dans l’ordre numérologique des départements. De villes en villages, de chefs-lieux en cantons, monsieur Cheval constitue peu à peu une collection de 95 tableaux, fruit de ses trouvailles chez les brocanteurs de France et de Navarre. Sur la route, il rencontre une galerie de personnages pétris d’érudition et frappés de projets excentriques : Humbert Raffke, le célèbre faussaire, Laurent Bergemont, le collectionneur fataliste, Nativel, le géomètre qui voulait trouver le nombril de la France, un cantonnier fan de Flaubert, le peintre du mercredi… Les choses se compliquent lorsqu’il est mêlé à l’assassinat de Pierre Marsanx, un peintre controversé.

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    Bernard Piton est né à Cersay, dans les Deux-Sèvres. Après avoir suivi des études universitaires à Bordeaux, il a enseigné les Arts plastiques dans divers établissements. Il a voyagé en Angleterre, en Italie, en Belgique, en Grèce et au Maroc. Puis il obtient un poste d'enseignant à Fort-De-France. Il visite alors la zone caribéenne (Sainte-Lucie, Dominique, Haïti, Guyane, Guadeloupe) ainsi que New York et le Mexique. De retour en France métropolitaine, il s'installe près de Nice où il travaille quelques années avant de partir pour une nouvelle île, La Réunion, où il vit actuellement… Petite île volcanique de 2510 km² qui forme avec Madagascar et Maurice, les Mascareignes. Située dans l’océan indien, elle a subi une poussée volcanique qui fait culminer le piton des Neiges à 3069 m d’altitude.

    Nous l’avions découvert à partir d’un site tenu par le professeur Kazeoza, un pseudo énigmatique à découvrir : http://www.kazeoza.com/

    Le professeur Kazeoza reprend un passage du roman déjanté de Bernard Piton :

    " Tandis que dans une grande librairie Jean-Luc Cheval feuilletait divers magazines historiques, Odette acheta plusieurs livres dont un que le bandeau publicitaire proclamait "le best-seller de l'été". Il s'agissait de La mort du peintre, d'un certain Edmond Aldé, inconnu au bataillon. Bien plus tard, installée sur la terrasse de l'hôtel, elle en tournait les pages quand elle constata que le nom de Pierre Marsanx y revenait à maintes reprises. Puis d'autres noms connus surgirent : Luc Beaumont, Sibyl Calderson, Gaétan Leroy... Se pouvait-il que... Elle parcourut la quatrième de couverture* : ce qu'elle venait d'acheter pour un roman était la reconstitution de l'affaire Marsanx.
    - Jean-Luc ! Venez voir ça ! C'est stupéfiant !
    Il y avait en effet de quoi être stupéfait : " La mort du peintre " racontait dans tous les détails l'histoire de l'affaire Marsanx, telle que Jean-Luc Cheval avait pu la découvrir au fil de son évolution. Les éditions Kazéoza n'avaient pas perdu de temps ! Et l'auteur semblait extrêmement bien renseigné : il rapportait avec précision des discussions entre Barsac et Leroy auxquelles Jean-Luc Cheval lui-même avait participé. En revanche, le nom de Jean-Luc Cheval ne semblait mentionné nulle part.[...]
    - Que n'essayez-vous de le contacter ? proposa Odette.
    - Bah ! Qu'il soit l'auteur de ce bouquin ou non m'importe peu, à vrai dire. Ce qui me gêne, c'est la déformation de la vérité. Quel besoin Edmond Aldé et Kazéoza avaient-ils de se précipiter ?
    Simple question commerciale, Jean-Luc ; vous le savez bien…
    "

    Dans une interview chez son éditeur, l’auteur répond aux questions:

    Combien de temps dure le périple de Jean-Luc Cheval, combien de kilomètres au compteur de la dernière étape ?
    Au compteur 41 098 kilomètres, parcourus en un an et quatre mois. C'est à très peu de chose près la circonférence de la Terre. En réalité, Jean-Luc Cheval a fait le tour du monde.
    Vous nous peignez une province "arty" : entre le milieu des galeristes soumis au bon vouloir des politiques parisiennes et celui des brocanteurs plus affranchis, il y a tout un monde que va secouer la disparition de Pierre Marsanx, un peintre controversé, c'est un peu le fil rouge du récit, vous pouvez nous en parler ?
    Le personnage de Pierre Marsanx est en effet le seul à avoir acquis une espèce de statut d'artiste. Quand je montre ceux que vous appelez justement des amateurs, ceux-ci sont sincères, ils croient à ce qu'ils font. Pour ce qui est de Marsanx, eh bien, c'est justement lui qui se révèle tricheur. Peut-être qu'au fond, je pense que l'art est une grosse farce, une énorme tricherie… sûrement même… mais je pense aussi que c'est très sérieux.

     Il ajoute :
    J'ai puisé partout, pillé les auteurs, les critiques, les encyclopédies, les dictionnaires, les revues spécialisées et je me suis approprié leurs thèses, leurs réflexions, leurs phrases, leurs mots. Le résultat est ce foisonnement un peu indigeste d'informations authentiques se mêlant à de pures spéculations fumeuses et à des élucubrations fantasmatiques. Tenter de démêler le vrai du faux serait une gageure.
    J'ai voulu balayer un peu toutes les catégories d'activités liées à la peinture. C'est pourquoi on rencontre un peintre en lettres, un atelier de peintres de carrosserie, j'avais même pensé introduire un peintre de l'ONF qui se balade sur les sentiers de randonnée avec ses pots de peinture pour baliser le chemin. Oui, tous ces gens-là me plaisent.

    Entretien avec l’auteur :
    http://www.manuscrit.com/Edito/Auteur/Pages/1eroman_Piton.asp



    "La mort du peintre", écrit par Edmond Alde, 1945, édition " Roman Policier Moderne "

    Venons-en à " La mort du peintre " d’Edmond Aldè qui, toujours en 1945, en avait écrit: Le Glacier de Mortcombe. Les deux romans ont été publiés par l’éditeur Roman Policier Moderne. Il n’y a pas de 4ème page de couverture*, contrairement à ce que dit Odette dans le passage du roman de Bernard Piton repris par le professeur Kazeoza. La première page est illustrée par une empreinte digitale (encre bleue) qui occupe toute la surface. A la façon d’une scène d’exposition au théâtre, les principaux personnages sont présentés au début du livre. Dans le récit, on trouve de nombreux dialogues permettant une adaptation rapide à la scène.

    Je vous livre un extrait : "  Luc Beaumont, homme de lettres, a été trouvé pendu dans le bois de Butard, entre Saint-Cloud et Versailles, le 2 mai 19... à 16 heures. Il avait quitté son domicile la veille à 17 heures. L’ensemble des faits concernant cette mort, mis en relation avec les meurtres de Pierre Marsanx et de Sybil Calderson, permet-il de conclure que Luc Beaumont, après avoir assassiné ces deux personnes, s’est suicidé ? C’est ce qu’il importe d’examiner… " Celui qui s’interroge est Edmond Aldaux, journaliste. Pierre Marsanx est un artiste peintre français ( alors que Sybil Calderson est son homologue américaine). Luc Beaumont, père de Françoise, est romancier.

    On trouve d’autres personnages : le docteur Guy Marès, le critique d’art Leroy et l’inspecteur Nérel. On peut relever aussi la présence de Maître Pavant, notaire et peintre amateur qui , lors d’un dîner, dit : " Pourtant, je maintiens mon point de vue : la vie, les voyages, l’expérience, les expériences ; tout contribue à former l’artiste et concourt à son œuvre, donc mérite d’être étudié. Que serait Gauguin sans Tahiti, Cezanne sans la Provence, Van Gogh sans la folie latente qui se développe dans ses dernières toiles… ". Le dîner est le début de l’énigme : Marsanx a invité plusieurs personnes à passer quelques jours chez lui, dans une région située à l’Ouest de Paris ( vraisemblablement la Normandie bien que l’auteur ne cite pas de lieu ) et il disparaît après être allé se coucher. Cette disparition entraîne le recours à l’inspecteur Nérel qui " avait, comme la grande majorité des policiers et des hommes, la réputation de nêtre ni un aigle, ni un imbécile. De taille moyenne, il paraissait presque étroit d’épaules au premier abord, avant qu’on ait pu se rendre compte qu’il était maigre et sec, mais solidement musclé. La figure pâle au-dessous d’une chevelure blonde passait inaperçue, sauf aux moments où les yeux gris s’allumaient d’un intérêt soudain… "



     
    Il y avait d’autres ouvrages intéressants : j’ai mis deux autres occasions dans le sac.

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     - L’inconnu du Paris-Rome de Gilda Piersanti, que vous pouvez rejoindre sur son site : http://cailleaze.free.fr/index.php

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     - Grand et Gros, premier roman de Marc Tomasini, édité par l’Ecailler du Sud. Grand et Gros sont deux personnages que tout oppose : le physique, l’origine sociale, l’éducation, le niveau intellectuel, les rapports avec les femmes… Ils se retrouvent en prison dans la même cellule… Moi, j’ai partagé la lecture avec celui ou celle qui m’avait précédé en y laissant des passages soulignés au crayon… mais seulement jusqu’à la page 15. Comme Gros est sorti de prison avant Grand, il ou elle a dû sortir de la lecture avant moi car, après la page 15, ou bien la mine du crayon était cassée ou la lecture s’est achevée brusquement pour cause de suicide, ou… Peu importe, moi j’ai lu ce petit roman jusqu’au bout de sa noirceur sans issue autre que tragique. Je vous livre un court extrait du talent de l’auteur : "  On est félin pour l’autre… l’autre, c’est qui ? Un double, imparfait, l’intermédiaire nécessaire pour se caresser, se baigner, se pénétrer soi-même ? Qu’est-ce qu’on cherche à forer à grands coups de reins, s’anéantir dans un râle ? S’il n’y a rien ni personne derrière le miroir que soi, il aurait fallu que j’amasse un trésor de couleurs, des milliers de sens nouveaux, une force herculéenne pour faire front et vivre cette autarcie sans crainte de la glace ni des coups. Faire passer son essence au-delà des armures, par les pores, inspirer par la chaleur de la lumière qui nous traverse parfois. "

    - Au rayon régional, trois titres d’occasions sur la Corse : Contes et légendes de Corse, de Quinel et De Montgon, illusté par Henri Faivre, Edition F.Nathan (1973) – et deux aux Editions La Marge : ALQUI de Dorothy Carrington (1989) et PIETRI, la Corse touristique, les Editions de François Pietri de 1924 à 1934, préfacé par Emile Arrighi de Casanova (1990)

    corse touristique.jpg PIETRI, la Corse touristique, Editions La Marge.


     
    Le libraire est Thierry Hochberg:

    Il est l'auteur de nouvelles et scénarios. " Paris-Auschwitz-Paris " marque un tournant dans son travail d’écriture, comme un premier roman, en 1993, écrit pour témoigner, pour rendre enfin la parole à cette jeunesse volée, celle de son père : André. Chronique concise et dense d'un aller-retour pour l'enfer, ce livre est le témoignage d'un père retranscrit par son fils, qui nous entraîne, sans a-posteriori, mais avec les yeux de la jeunesse, dans le dédale obscur de l'univers concentrationnaire, de travaux forcés en sélections arbitraires, mais aussi de hasards ultimes en amitiés superbes. En 2003, Les Editeurs La Thune ont publié son deuxième opus " Nouvelles d’ici-bas ", préfacé par Philippe Carrese et qu’il vous dédicacera dans sa librairie.

    nouvelles ici-bas.jpg Nouvelles d'ici-bas

    Pour la petite histoire et peut-être des pistes généalogiques, le nom de Hochberg figure dans l’encyclopédie de Diderot avec la définition : " (Géographie) petit pays d'Allemagne au cercle de Soüabe dans le Brisgaw, Emertingen en est le lieu le plus considérable, il appartient au prince de Bade Dourlach. Long. 25. 32. lat. 48. 10. " Ces renseignements sont rédigés par le chevalier Louis de Jaucourt, philosophe et écrivain français qui a beaucoup aidé Diderot, même lorsque ce dernier a rencontré des difficultés dans la publication de cette œuvre d’érudition

    Le quartier du Hochberg sur la commune de Wingen sur Moder a vu le jour en 1715 sous l'impulsion de Jean Adam Stenger de Rosteig, qui y créa une nouvelle verrerie. Cet établissement a fonctionné jusqu'en 1868. De nos jours subsistent encore des vestiges importants de cette activité : les ateliers et la halle d'étendage aujourd'hui restaurés, des maisons d'habitation, le château et le cimetière de la famille Teusch. (qui se lança dans la fabrication du verre plat à vitre de couleur, et fonctionna jusqu' en 1868). Après une interruption d'un demi siècle, une autre verrerie s'est installée à Wingen à l'initiative de René Lalique et depuis 1922 des œuvres d'art appréciées dans le monde entier y sont créées.Des musées dédiés à Lalique existent à New York, Lisbonne, Tokyo, alors qu'à Wingen même, rien n'indique que l'on y fabrique ces merveilles : la cristallerie se fait discrète dans son quartier et pas la moindre vitrine ne suggère la présence de la prestigieuse fabrication.

    Au coeur du parc naturel régional des Vosges du Nord et à moins de soixante kilomètres de Strasbourg, le Château du Hochberg a été construit en 1863. L'établissement a entièrement été rénové par la ville de Bischheim puis reconverti dans l’hôtellerie. Il appartenait à la famille de Henri-Jacques Reutsch (1794-1845), maître de verreries, qui avait épousé en 1817 Charlotte Metz (1796-1840). Leur fils Edouard, qualifié d’ apôtre sincère de la paix " était né, le 5 novembre 1832, à Wingen-sur-Moder. En 1874, il avait lancé du haut de la tribune du Parlement de Berlin (Reichstag), un appel " pour une paix sérieuse, c'est-à-dire digne et honorable pour tous ". Le 2 septembre 1870, l'armée française était vaincue à Sedan, et Strasbourg capitula le 28 du même mois. A Paris était proclamée la fin de l'Empire mis en place par Napoléon III. Le 18 janvier 1871, le roi de Prusse Guillaume I se fit proclamer empereur à Versailles Quant au chancelier Bismark, il réclama de suite l'annexion de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine. Mais l'armistice signé en janvier conserva à la France la possibilité d'organiser, même en Alsace, les élections pour former l'Assemblée nationale de Bordeaux. Le 12 février 1871, les 145 183 électeurs inscrits du Bas-Rhin élurent douze députés dits " protestataires ". Le protestant Edouard Teutsch figurant sur trois listes - une liste française modérée, une liste cléricale et une liste alsacienne modérée - fut élu en seconde position avec 95 582 voix derrière Emile Kuss, maire de Strasbourg (98 090 voix). Refusant de quitter l'Alsace afin de défendre au mieux la cause de ses électeurs, il signa, le 1er mars 1871, avec les autres députés des départements concernés, " la protestation de Bordeaux " refusant l'annexion de l'Alsace-Lorraine mais acceptée par la majorité de l'Assemblée Nationale française. Le 10 mai 1871, l'Allemagne et la France signèrent à Francfort-sur-le-Main le traité de paix reconnaissant cette annexion. Après avoir été député au Reishtag, il quitta l'Alsaceen 1878 et obtint du gouvernement républicain français une place de trésorier-payeur-général successivement à Auch, Mâcon, Epinal et Nancy. C'est pourtant au château de Hochberg à Wingen qu'il mourut, le 14 octobre 1908.

    Et en remontant plus loin : " 1480-1507 - La maison de Hochberg : Louis XI donna ou plutôt rendit le château et la seigneurie à Philippe de Hochberg, comte de Neuchâtel, fils de Rodolphe de Hochberg et de Marguerite de Vienne. Fin diplomate, l’empereur Maximilien s’empressa de reconnaître le nouveau seigneur de Joux pour maintenir l’équilibre des forces et éviter que Philippe ne basculât définitivement dans le camp de la France. Louis XI riposta en offrant sa propre nièce, Marie de Savoie, à Philippe de Hochberg alors âgé de 27 ans. Le mariage fut célébré en 1480. Le 6 octobre 1504, Jeanne, fille de Philippe de Hochberg, épousa Louis d’Orléans. Mais à la mort de l’archiduc Philippe le Beau, l’empereur Maximilien craignit une invasion française de la Franche-Comté par les troupes de Louis XII. La garnison franco-neuchâteloise de Joux devait être remplacée pour la sécurité de l’empire, aussi ordonna-t-il une expédition militaire dont Denis de Montrichard prit la tête. Celui-ci obtint la remise de Joux, sans grande résistance, en septembre 1507….

    C’est fou le voyage que l’on peut faire, en une heure, à Marseille en prenant le Ferry book avec, pour capitaine, Thierry Hochberg … On peut même remonter le temps !… jusqu’à ce que le présent impose son heure… Midi !… Saccu viotu un tene arritu… Sac vide ne tient pas debout, dit-on en Corse.
    Era Tempu !… Devant nos yeux, une enseigne corse bien choisie qui correspondait à ce présent.

     


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    Era Tempu ! … 
    Nous avons découvert un espace de convivialité qui a ouvert au n°70 de la rue sainte à Marseille 7ème. Il s’agit d’un commerce corse d’épicerie fine, cave à vins, " corsican fooding ", du petit déjeuner au spuntinu (en-cas), en passant par l’apéro. C‘est aussi une exposition - vente d’artisanat avec des projets d’élargissement sur tout ce qui touche à la culture corse.

    Era Tempu !
    Un espace qui conjugue l’imparfait dans un présent moderne où la Corse a trouvé sa place, parfaitement représentée par trois jeunes Corses venus sur le continent avec, dans leurs bagages, leur gentillesse et leur savoir-faire.

    Era Tempu !
     Hé sempre tempu… C’est toujours le moment pour découvrir ce lieu, ambassadeur de la Corse d’aujourd’hui et d’aller y savourer des délices dans un moment improvisé. Nous vous donnons l’assurance de l’excellence des produits proposés. C’est une pause salutaire et un moment de convivialité pour ceux qui décident de s’y arrêter...

    Era Tempu !..
    Cela commence comme une chanson corse. C’est aussi, lorsque la faim vous tenaille, la joie tant attendue d’avoir trouvé une bonne table.


    Era Tempu !
    Il était temps que des jeunes donnent à la Corse un espace contemporain à Marseille, en y proposant les meilleurs produits. Ils sont originaires de la Balagne et se prénomment Aurélie, Laurent et Olivier.
     
    ERA TEMPU , 70 rue sainte 13007 Marseille…

    … est un établissement lumineux où les pastels côtoient le design. La touche sombre est apportée par deux magnifiques fauteuils noirs où l’on s’installe princièrement pour un apéritif confortable suivi d’un spuntinu ( en-cas corse ) accompagné d’un vin corse choisi dans une carte de connaisseur...
    Pour les gens allant toujours plus vite et toujours plus haut, des tables hautes avec sièges d’échassiers permettent de prendre de la hauteur pour un petit déjeuner ou un en-cas , à l’abri de la rue animée qui s’offre en spectacle…
    O temps ! suspends ton vol ; et vous, heures propices ! / Suspendez votre cours : / Laissez-nous savourer les rapides délices… et contrairement aux méditations poétiques de Lamartine, le temps a une rive…

    A " Era Tempu , chacun y verra un port où il fait bon de faire escale. Le lieu est agréable avec des espaces qui témoignent d’un respect pour le visiteur, et ce respect s’affirme par l’accueil simple, c’est-à-dire sans mercantilisme agressif, et par une Aurélie, souriante et restant à votre écoute.

    En soirée, vous pouvez passer y prendre un apéritif et/ou un spuntinu avant d’aller finir la soirée au 18 de la rue Corneille. Pour les " branchés ", cela s’appelle un " before". Si vous chantez et dansez jusqu’au matin, un déjeuner vous y attend avec un " after " original.

    Pour les Corses de Marseille ou de passage dans la cité phocéenne, c’est un bon moyen d’apaiser la " Cursita ", cette nostalgie bien particulière que l’on appelle, au Bresil et au Portugal, " Saudade ". Le seul autre moyen serait celui préconisé par Pierre Lepidi dans son roman " Dilemme " ( Editions Albiana, 2005). Il consiste à cocher d’une croix la date espérée de son prochain voyage en Corse, comme le ferait un détenu sur le mur de sa prison, et puis à compter les jours.


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