• Slam et chjam'e rispondi


    Slam  et chjam’è rispondi:

    Extrait d’un slam de Grand corps malade :
    J’ai constaté que la douleur était une bonne source d’inspiration
    Et que les zones d’ombre du passé montrent au stylo la direction
    La colère et la galère sont des sentiments productifs
    Qui donnent des thèmes puissants, quoi qu’un peu trop répétitifs
    A croire qu’il est plus facile de livrer nos peines et nos cris
    Et qu’en un battement de cils un texte triste est écrit
    On se laisse aller sur le papier et on emploie trop de métaphores
    Pourtant je t’ai déjà dit que tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts
    C’est pour ça qu’aujourd’hui j’ai décidé de changer de thème
    D’embrasser le premier connard venu pour lui dire je t’aime
    Des lyrics pleins de vie avec des rimes pleines d’envie
    Je vois, je veux, je vis, je vais, je viens, je suis ravi
    C’est peut-être une texte trop candide mais il est plein de sincérité
    Je l’ai écrit avec une copine, elle s’appelle Sérénité
    Toi tu dis que la vie est dure et au fond de moi je pense pareil
    Mais je garde les idées pures et je dors sur mes 2 oreilles



    Si je vous dis i-slam, ce n’est pas pour vous parler religion. Le « i », c’est pour Internet. « slam » ? Ne cherchez pas le mot dans le dictionnaire. Avant « slang » ( qui désigne l’argot anglais ), vous trouverez « slalomeur et slalom ».Pour expliquer ce qu’est le « slam » à un Corse, il faut lui évoquer les foires et les soirées au café du village quand, dans des jeux de mots,  les hommes s’appellent et se répondent en termes poétiques, parfois le verre à la main. Ceux qui ignorent cette « coutume corse immémoriale » relient le slam à une compétition de « spoken words »  ( = mots parlés ) venue de Chicago. Des Corses auraient-ils introduit, vers les années 80, le  Chjam’è rispondi à Chicago ? A l’origine, comme le chjam’è rispondi, le slam est donc une joute verbale où les participants rivalisent avec des mots scandés. Il  s’est propagé et a maintenant ses vedettes qui slament sous des « alias », c’est-à-dire déclament leurs textes. C’est du  « parler - chanter » à capella mais aussi un nouveau mode d’expression des jeunes des banlieues parisiennes ( différent du Rap). Ce n’est pas de la poésie mais ça lui ressemble davantage que le rap. C’est de la tcahtche poétique. En un mot, si c’est du slam,.  il y a longtemps qu’il y a des slameurs en Corse. J’ai entendu parler de nouveaux slameurs marseillais. Le phénomène a donc envahi le continent en venant des Amériques, alors qu’il n’avait jamais fait la traverser avec la SNCM.

    Un slameur d’une banlieue parisienne, est en train de devenir célèbre. Il s’agit du pseudo « Grand corps malade » , connu à St Denis sous son prénom :  Fabien. J’ai vu ce jeune homme de 28 ans à la Fnac de Marseille. C’est  effectivement un grand beau jeune homme qui est apparu sur scène avec une béquille et qui a rapidement conquis un public marseillais d’âges et d’horizons diverses. Tout Paris se l’arrachait déjà et Marseille s’est mis sur les rangs avec un concert au Dôme déjà prévu. Pour lui , « la détresse n’a pas de conversation ». Grand corps malade s’amusait et amusait par ses mots avec son handicap qui lui vient d’un accident de piscine survenu à l’âge de 20 ans. Aujourd’hui,  il slame aussi sur d’autres sujets et œuvre même dans des ateliers d’écriture. Il a besoin d’une béquille pour se tenir debout et marcher mais, si le grand corps est malade, la tête est pleine de mots justes, de textes efficaces et d’humour ravageur. Fabien  s’appelle et se répond. Le public l’entend. De la poésie, il en parle . Si elle lui paraissait « relou » , lorsqu’il étudiait la Pléiade au collège, elle l’a rattrapé « sous d’autres formes ».  Il dit : «  J’ai compris qu’elle était cool et qu’on pouvait braver ses normes ». Plus que braver les normes, il lui arrive aussi de  partir en couille,  lorsqu’il raconte le combat entre sa tête, son cœur et ses couilles mais, là encore,  il déconne avec talent. Du talent, il en a aussi pour défendre, sans angélisme,  sa banlieue de Saint Denis à qui il voue un réel amour et, à ce qui se dit, elle le lui rend bien.

    Chjam’è rispondi versus slam :

    « Voix corses montant des profondeurs de l’âme,
     Perpétuez le Chjam’è rispondi des temps immémoriaux,
     Cette Joute des beaux parleurs au comptoir d’un bistrot.
     Savez- vous que, en France, on l’appelle le slam »
                                                                       jpC
     
    Définition du Chjam’è rispondi par Angèle Poli sur le site « Terre des femmes » :

    Un chjam’è rispondi est un exercice vocal ( debout, face à face, sans accompagnement instrumental et en public). Il consiste en nune libre improvisation poétique très rythmé pratiquée par deux ou plusieurs poètes , sans critère d’âge ou de condition sociale, à l’occasion d’évènements publics : fêtes, concours, foires, noces, tontes des brebis. Si la mélodie de départ du Chjam’è rispondi est personnelle, le schéma musical repond, lui, à des règles constantes ( mélodie pentatonique descendante, avec suspension sur le second degré à la fin du premier vers, une fausse résolution à la fin du second vers, et un final qui s’achève sur la tonique du troisième vert). Il n’y a pas de thème imposé hors la poésie elle-même. Mais le contenu s’appuie couramment sur les débats de société qui sont de l’actualité proche ou « l’air du temps ». La règle veut que, dans cette joute oratoire, l’on reste d’une part toujours courtois et pétillant d’esprit et d’autre part que la réponse ( risponde) ns’appuie sur le sujet de départ appelé , tel qu’il est énoncé dans le premier couplet ( à chjama = l’appel).

    Site terres des femmes, cliquer : http://terresdesfemmes.blogs.com/mon_weblog/2005/05/
       

    Définition du slam par Grand corps malade sur son site i-slam:

    Il y a évidemment autant de définitions du slam qu’il y a de slameurs et de spectateurs des scènes slam.
    Pourtant il existe, paraît-il, quelques règles, quelques codes :
    - les textes doivent être dits a cappella ("sinon c’est plus du slam" ?)
    - les textes ne doivent pas excéder 3 minutes (oui mais quand même des fois, c’est 5 minutes…)
    - dans les scènes ouvertes, c’est "un texte dit = un verre offert" (sauf quand le patron du bar n’est pas d’accord…)
    Bref, loin de toutes ces incertaines certitudes, le slam c’est avant tout une bouche qui donne et des oreilles qui prennent. C’est le moyen le plus facile de partager un texte, donc de partager des émotions et l'envie de jouer avec des mots.
    Le slam est peut-être un art, le slam est peut-être un mouvement, le slam est sûrement un Moment… Un moment d’écoute, un moment de tolérance, un moment de rencontres, un moment de partage.
    enfin bon, moi je dis ça…
    Grand Corps Malade

    I.sl’âme pour  Grandcorpsmalade.com :

    « Communiquer par I.mod, c’est à la mode.
        S’envoyer des sms, lancer des  sos,
        kif  ou détresse ?
        C’est du communiquer express.
        Si vous prenez le temps, jetez vos portables
        Assis à une table ou au comptoir d’un bistrot,
        Aller jouer avec les mots.
        Si vous ne connaissez pas le slam
        Sur le Web, découvrez donc l’I.slam
        N’ayez pas peur, c’est un site de slameur.
        Etats d’âme et paroles du cœur en sont la trame.
        On y déconne même avec le drame.
        Je vous conseille le site de Grandcorpsmalade.
        Avec ce baladin, vous pourrez continuer votre I.balade.
        Pour vivre des attaques à mots armés,
        La valeur n’attend pas le nombre des années. »
                                                         Texte de jpC
       
       

    Site de Fabien alias Grand corps malade cliquer : http://www.grandcorpsmalade.com

    Suite à la Fiesta du Sud  le 26 octobre 2006

    Connaissez-vous Vibrion ?
    Si vous répondez non
    Je vais vous damer le pion
    Vous marcher sur les arpions
    Puis vous botter le fion,
    Pour vous donner des sensations
    Et vous sortir de l’inaction.
    Sur parole, il faut me croire
    Bougez-vous ! Allez les voir
    Les écouter un de ces soirs
    Même si on ne peut pas s’asseoir
    Et plutôt debout avec un verre à boire
    C’est un rendez-vous devant un comptoir
    On vous y sert des mots en noir
    Et noir, ça rime même avec espoir.
    Sous la passerelle des docks
    Jusqu’à plus de ten o’ clock
    Loin de mon paddock,
    J’ai écouté du slam n’roll on the Rock.
    C’est mieux que d’aller chez Mister Doc ;
    J’ai trouvé le remède ad hoc.
    A ma journée, il fallait un électrochoc,
    Ce fut le choc des mots sur une musique de choc.
    Décibels et phrases rythmées
    Attaques à mots armés
    Vérités déclamées
    C’est Vibrion qui est venu slamer…
    Par leur poésie urbaine rimée
    Sur des gestes saccadés et mimés
    Le public a vite été arrimé.
    De jeux de mots en jeux de scène
    Vibrion entame ma passivité devenue obscène,
    Bousculant les sons jusqu’à en perdre haleine.
    Syllabes éclatées, vibrations extrêmes
    Cris parlés, mots scandés, poèmes
    L’ambiance se déchaîne
    La glace fond et la retenue brise ses chaînes
    La liberté sème sur le public ses graines
    Le temps, malgré tout, s’égrène.
    De jeux de mots en jeux de scène
    Les ego ne sont pas égaux dans la haine
    Le Slam veut que l’on s’aime
    C’est l’amitié qui tue la peine
    Lorsqu’il est noir et dur comme l’ébène
    Le Slam récolte ce que l’on sème
    Ce que l’on s’aime, ce que l’on s’aime.
    Vibrions ! Tantôt colérique, tantôt sceptique
    Remuez, remuez désespérément, vibrions tragiques
    Remuez, comme Aragon, la rime poétique
    Vibrionnez tous les publics
    Le Slam est aussi une musique…
    Mais lorsque chacun se donne la réplique
    En Corse Chjame e rispondi en est le nom antique
    Celui d’une joute poétique,
    A la fois Coutumière et magique.
    Après Vibrion et son Slam en duo
    Magie des mots qui agitent les maux
    Grandcorpsmalade a soufflé le froid et le chaud.
    Nous ne lui ferons pas un article de trop.
    Il n’a pas l’âge encore d’ une rétro…
    Ca a trop chémar ! Il est devenu pro…
    C’était super ! C’était cadeau.
    Aux Vibrions, qui m’a envoyé un Mail
    En post-scriptum, pour répondre à leur appel
    Je leur dis que j’étais dans leurs décibels.
    Je suis venu Sans avoir recours à la SNCM
    parce que la poésie urbaine, j’aime.
    Mes rimes ne sont pas très bonnes
    Mais je voudrais qu’elles résonnent.
    J’espère qu’elles auront des échos
    Et que, à Vibrion, elles feront chaud.
    jpC





     



     
     
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