• Polar en île: festival à Ajaccio du 4 au 6 juillet 2008

    La deuxième édition du festival du polar corse et méditerranéen aura lieu du 4 au 6 juillet prochain à Ajaccio: Giallo et Néra in Aiacciu.



    L’identité corse n’a rien à voir avec les clichés dont on l’affuble encore aujourd’hui. Etre insulaire ouvre à la curiosité des ailleurs et, pour citer Jean-François Bernardini du groupe I Muvrini : " … c’est être ouvert sur le monde, comment pourrait-il en être autrement. Mais pourquoi faudrait-il perdre son identité ? … " Il fait échos à Maupassant dans Le Horla : "J'aime ce pays, et j'aime y vivre parce que j'y ai mes racines, ces profondes et délicates racines, qui attachent un homme à la terre où sont nés et morts ses aïeux, qui l'attachent à ce qu'on pense et à ce qu'on mange, aux usages comme aux nourritures, aux locutions locales, aux intonations des paysans, aux odeurs du sol, des villages et de l'air lui-même. En Corse, nous avons une double insularité, celle de la Méditerranée et celle de la montagne. C’est justement cette double insularité qui nous ouvre aux autres insularités qui composent l’humanité… »

    Ite missa est!

    Les thèmes imaginaires ou réels du polar existent dans la Corse noire et rouge sur fond de bleus marins et azuréens : la politique, les autonomistes, les barbouzes, les révoltes, la musique et les chants, l’écologie, la désertification, la pauvreté, le chômage, le huis clos, les mythes, les légendes, le banditisme… Il y a aussi les particularismes : L’omerta, l’honneur, la vendetta, le clan, le huis clos des îliens et l’ubiquité insulaire, la cursità (ce mal du pays qui rend l’exil douloureux, cette nostalgie bien particulière que l’on appelle, au Brésil et au Portugal, " Saudade "). … En Corse, le tragique côtoie cet humour malicieux et teinté de mélancolie, le " taroccu " si bien illustré notamment par le poète Simon Dary (qui écrivait sous le pseudo de Simon d’Aullè). Cet humour apparaît dans le polar corse.

    En silence et malgré le manque de véritable promotion, le polar s’est installé durablement dans et hors de l’île déjà riche dans tous les autres genres littéraires. L’âme enracinée dans leur île, les auteurs corses de polars veulent parler au monde. Arpenteurs du réel ou écrivains de pures fictions, ils ont pris place, avec un premier festival insulaire, aux côtés des autres polardeux qui ont émergé sur les îles et le littoral méditerranéens. Aucun ne veut se laisser enfermer dans la marge et tous cherchent des liens entre leurs cultures. " Fora ! La Corse vers le monde " est d’ailleurs le titre symbolique d’une nouvelle revue. Cette revue redonne son sens premier au terme " Fora " qui est aussi une invitation pour les Corses à s’intéresser aux autres pour être mieux connus et mieux compris eux-mêmes. L’association Corsicapolar s’inscrit dans le polar méditerranéen tourné vers le monde, avec la volonté d’être corse : un corps, plutôt qu’un corpus à ressasser. Et donc la nécessité de rompre avec une représentation véhiculée par le vieux continent d’une terre mystifiée — et par mystification, entendons toutes les dérives intra et extra muros que la Corse a connues ou subies.

    Cette année, les auteurs méditerranéens qui ont répondu à l’invitation des Corses sont : Gilles Del Pappas, Serge Scotto, Jean-Pierre Petit, Gildas Girodeau, Maurice Gouiran, Michel Jacquet, André Fortin , Thomas Labat, Lilian Bathelot, Jean-Pierre Larminier, Isa Dedeau, Philippe Jérôme, José Lenzini, Giorgio Todde et Giulio Angioni.






    Certains embarqueront à Marseille le jeudi 3 juillet prochain en soirée sur le car ferry Danielle Casanova et des dédicaces sont organisées par la SNCM, partenaire de Corsicapolar pour l'organisation du festival. A l'arrivée à Ajaccio le vendredi 4 juillet, ouverture du festival..

    L’association Corsicapolar a organisé le premier grand festival de polar corse et méditerranéen à Aiacciu (Ajaccio) du 6 au 8 juillet 2007 sur la grande place Foch, face à l’entrée principale de la Mairie. En juillet prochain, des auteurs corses de polars ont invité d’autres auteurs méditerranéens pour la deuxième édition de ce festival sur la place Foch, appelée Place des Palmiers, au fond de laquelle, et dominant la fontaine aux quatre lions de granit, se dresse la statue de Bonaparte en premier consul. Sous le regard de ce Bonaparte en marbre blanc, se réuniront des auteurs corses avec d’autres méditerranéens dont nous avons parlé dans nos récents articles.

    Les auteurs corses présents seront : Jacques Mondoloni, Jean-Pierre Santini, Paul Milleliri, Denis Blemond-Cerli, Jérôme Camilly, André de Rocca, Arlette Shleifer , Daniele Piani, Eléna Piacentini, Jean-Paul Ceccaldi, Jean-Pierre Orsi, Marie-Héléne Ferrari , Okuba Kentaro, Jean-Marie Comiti, Olivier Collard , Paul Carta, Paul Milleliri , et Ugo Pandolfi.



    La deuxième édition du Festival du polar corse et méditerranéen est marquée par une œuvre collective intitulée « Piccule Fictions » réalisée dans le cadre d’une opération « Noirs de Corse » au profit de l’association « Handi 20 ».

    Ainsi, vingt-six auteurs corses ou amis de la Corse ont été réunis par Corsicapolar ont écrit 30 nouvelles pour cet ouvrage dont les profits iront exclusivement à l’association oeuvrant pour les handicapés. Le recueil « Piccule fictions » est préfacé par Patrice Antona , connu pour sa chronique « Dixit » diffusée sur Radio Bleue Fréquenza Mora et la sortie de son opus « Radiotages ».


    Les nouveautés corses: plus d’une quinzaine de nouveaux titres annoncés.




    Jean-Pierre Orsi, avec les éditions Mélis, propose Le Retour de Don Giovanni, un curé qui bouscule les mentalités et dont la tante, Zia Nunzia, mazzera à ses heures, prédit, au passage, que l'actuel président de la République ne terminera pas son mandat ! « Un homme tomba sur le sol caillouteux d’un chemin forestier. Il se tenait le ventre d’où s’échappaient de larges filets de sang. Il hurlait, les yeux révulsés. Il venait d’être atteint coup sur coup par deux décharges de chevrotine qui ne laissent aucune chance de survie. Le tireur, un homme de grande taille, la cinquantaine, portant beau, une longue chevelure grisonnante lui tombant sur les épaules, habillé d’une tenue de chasse, se pencha sur lui. Il le regarda un moment. Puis lui cria : « Te voilà puni. Tu vas mourir… » Il est l’auteur de la trilogie du Commissaire Agostini aux Editions du Journal de la Corse.





    Du texte clos à la menace infinie, publié par Ugo Pandolfi chez Lulu.com : « Déférés devant les magistrats du Parquet de Paris, Ange Sanviti, Dominique Casabianca et Françoise Brossiacci ont été mis en examen et placés sous mandat de dépôt. La longue liste des délits et des crimes dont ils sont présumés innocents, n’a strictement rien à voir avec les collections poétiques de Jacques Prévert... » Cette information est extraite de cette prise de têtes en Corse autour d'un cadavre atrocement mutilé. Il s’agit du deuxième roman policier de l'auteur de La Vendetta de Sherlock Holmes.
    http://stores.lulu.com/scripteur






    Deux publications du côté de Jean-Paul Ceccaldi : Ecrit avant « Tamo ! Samo ! », le roman L’Ajaccienne est republié en format poche dans une version modifiée chez Lulu.com et, dans la foulée, le troisième volet de cette trilogie du « Flicorse » sort aux Editions du Journal de la Corse sous le titre « Casus belli » ( sous-tité Complices obscurs)
    L’Ajaccienne ( sous-titre La plume de Maât) : Cette fable policière naît avec une plume. De la plume au poulet, il n'y avait qu'un pas. Celui-ci mène à une basse cour. Une poule de luxe y complote avec de drôles d'oiseaux. La plume de Maât viendra-t-elle se poser sur la balance de la justice ? ...
    Casus belli (complices obscurs) : Au moment où le soleil serait au Zénith et laisserait les êtres sans ombre, Mathieu Difrade, le Flicorse, appréciait cette heure solsticiale après une enquête où tout n’avait été, pour lui, qu’un jeu d’ombres entre victimes et tueurs.





    Le romancier Jean-Pierre Santini a choisi les éditions Clémentine et une illustration de Marie-Hélène Ferrari pour publier L'exil en soi. Des nationalistes doux amers... Le dégoût de certains... L'ambition des uns, l'amertume des autres... L’auteur fait côtoyer plusieurs genres littéraires, comme les strates de sa vie d’écrivain… Il s'agit en fait d'une histoire déclinée, ou plutôt fragmentée, en plusieurs genres (même si les frontières sont poreuses entre les genres littéraires) » : une « préhistoire » plus qu’un avant-propos, entame poétique car tout commence avec le verbe ; un Roman noir "Le sentier lumineux" ... pas celui du Pérou ! Une nouvelle « Les cercles du silence », et, avant de baisser le rideau, une pièce de théâtre…





    Chez le même éditeur de Porto Vecchio, Marie-Hélène Ferrari a récemment publié L'enfant et publie L'obscure patience de la cellule où l'on retrouve le Commissaire Pierucci, mis au monde dans Le Destin ne s'en mêle pas, où une petite veuve va causer autour d'elle bien du tracas. Le deuxième tome des aventures de l'irascible commissaire confronte le lecteur avec le délicat problème des luttes d'influence ; quant au troisième, il nous plonge dans l'histoire douloureuse des montagnes de l'En deça des Monts, Sainte Lucie, Carbini, pour une enquête terrifiante.





    Denis Blémont Cerli a publié « Le roman de 1720 » aux Editions Plume d’écume.
    Avec son troisième roman, l'auteur du « retour à Lama » et de « Marseille-Corse, aller simple » nous transporte à La Ciotat. Le XVIII ème siècle n'a que 20 ans. En plein été, une effrayante épidémie se déclenche dans la grande cité. La Ciotat se protège derrière ses remparts, puis les femmes de la cité affrontent les troupes du Roi afin de les empêcher de pénétrer dans la ville.







    Corbeaux morts, publié par Olivier Collard aux Editions du Cursinu :Après « Pour toi c'était gratuit » et « Vous souvenez vous d'Antonella ? », Olivier Collard a choisi, pour Corbeaux morts, son troisième polar, de placer l'action en "terrain neutre"( dit-il) dans une région méjugée de la sphère occitane.






    Aux Editions Albiana, un recueil de nouvelles d'Okuba Kentaro: Petit plongeoir vers l'abîme, le vertigineux produit de la rencontre improbable de l'écrivain japonais, de l'Irlandais Peter Amfav et du corse Pietr'Anto Scolca. Quels que soient leurs thèmes ou leurs héros – malheureux souvent, à leur affaire parfois –, ces récits tendent au-dessus des vides – affectifs, religieux, sociaux,… – les fils sur lesquels dansent habituellement les humains, quels que soient l’époque ou la latitude. Le vertige, du haut de ces petits plongeoirs, entraîne, par petites touches, vers… la chute ! ( Et dire qu’un philosophe existentialiste a dit «il n’y a que moi qui suis moi » alors que le poète imaginait que « Je est un autre ». Et si « Je était Nous » ou réciproquement dans cet opus? Y aurait-il un autre marionnetiste que Dieu derrière cet ouvrage écrit par trois mystérieux auteurs?…)

    Et plusieurs autres nouveautés chez le même éditeur:






    Le nouveau polar de Paul Milleliri, Carton rouge… A Marseille, si tout n’est pas rose, il reste au moins le blanc et bleu, celui de l’OM ! Et chez les « petites gens » c’est un moteur suffisamment puissant pour débrider toutes les imaginations. Dans la famille recomposée, c’est le cadet, celui qui est dans le fauteuil roulant qui mène le bal, et son idée de génie qui nécessite quelques fonds de départ conduit les trois frères au hold-up… raté !

    Le sentier lumineux, un roman d'Andria Costa (un pseudo ?) est également annoncé… « - Tu vas pas me croire…Quand Léo Poggi commençait ainsi ses phrases, il ne fallait pas s’attendre à ce qu’il raconte une histoire exceptionnelle. C’était plutôt sa manière à lui de marquer son mécontentement à propos d’un événement sans importance réelle qui l’avait contrarié. Trois jours auparavant, en redescendant de la bergerie, il avait versé dans le fossé avec son 4x4. Rien de grave pour lui. Pas même une égratignure. Mais le véhicule était hors d’usage et, en attendant, Léo Poggi était bien obligé de monter à pied du village pour aller s’occuper de ses bêtes. Ça fait une trotte vu que Monte Grosso où il avait construit un grand baraquement en bois pour abriter son troupeau se trouve quand même à trois kilomètres de sa maison… »








    Eliane Aubert-Colombani, l'auteure de L'appel de l'île, y publie « La buse »… Reclus dans une bergerie, un jeune homme se cache. Il a commis l'irréparable, un meurtre. Seul, seulement ravitaillé par son oncle, c'est à une buse peu farouche qu'il confie ses états d'âme. Une buse qui lui parle aussi…






    La traduction, par Jérôme Ferrari, de Stremu Meridiani de Marcu Biancarelli vient d'obtenir le Prix des Lecteurs de Corse 2008. « La terre qui l’avait vu naître, il en avait mangé à tous les repas jusqu’à la vomir, il en connaissait le goût amer, le goût de charogne, souvent ! Tenir debout, conjurer le moment de la rencontre avec les asticots qui l’attendaient affamés, dans le sein de sa terre natale, devenir celui qui nourrirait la terre des porchers, pas de son cadavre, mais de son éclat, avec cette force souveraine qui naissait à la pointe de ses pinceaux, sur le plat de ses couteaux. Les autres remuaient, et cherchaient sans cesse une raison d’espérer, lui, son moteur, c’était cette flamme intérieure, et tant qu’elle ne s’éteignait pas, la rupture n’était rien… »







    A signaler aussi « Le théâtre d’ombres » écrit par Archange Morelli. Matteo Malafuoco (Vicaire génois déjà apparu dans l’opus « Raison d’état » paru chez Méditorial, collection Misteri) revient dans une aventure qui le transporte de Corse jusqu'au quartier de Galata dans l'Istanbul de Soliman le Magnifique. Un tueur y sévit, mais c'est pour tenter de résoudre le mystère de la mort de son ami Filippi qu'il s'est caché sous les traits d'un marchand de tissus. De fil en aiguille, il aura fort à faire pour que la lumière soit faite sur les deux énigmes car se profile bientôt l'ombre de l'Etat ottoman, ses intrigues de palais et ses relations tumultueuses avec les Etats européens.






    Jean-Pierre Larminier, après Les fossoyeurs et Les bergers chez Albiana, a sorti « Le Chaman blanc » aux éditions Jeanne d’Arc… « Attention, ce roman est inspiré d'une " authentique manipulation policière, qui est révélée trente ans après les faits, donc prescrite par la loi ", prévient l'auteur du " Chaman blanc "… Par une nuit sans lune, des plongeurs grimpent à bord du ferry qui assure la liaison entre Marseille et Bastia, s'emparent d'un individu, dont le corps est retrouvé quelques jours plus tard dans les filets d'un navire de pêche. Ce cadavre, d'un chimiste, livre un secret mortel pour tous les curieux…










    Enfin, le premier roman d’Eléna Piacentini "Le Corse de Lille" et non pas de l'île bien qu'il en soit originaire, « avec son héros le commandant Pierre-Arsène Léoni de la P.J. lilloise! » dans sa première aventure parue aux Editions Ravet-Anceau. Alors qu’un inconnu assassine des patrons voyous, le commandant Léoni débarque à Lille et prend ses fonctions à la police judiciaire






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