• Le pays blanc et Trotski oublié, nouvelles de Pierre GIVODAN

    Pierre Givodan vit et travaille dans le sud de la France. Il peint et écrit depuis 20 ans. Ses œuvres ont été montrées lors de nombreuses expositions personnelles ou collectives du Sud jusque sur les terres de Gauguin.

    EXPOSITION PERMANENTE : Galerie AZ'ART 14, place Dampmartin 30700 Uzès - contact : Mme Colomès 06 14 22 73 53



    Pour faire suite à l’intérêt réciproque que nous nous sommes portés à travers nos sites respectifs et sans doute aussi à une affinité due à une présence corse dans sa généalogie, il nous a fait l’amitié, avec Catherine Plassart ( qui a donné son accord au nom d’Art point France), d’offrir pour nos visiteurs deux nouvelles tirées du recueil qu’il a mis en ligne sur son site personnel " Blues and Ballads ".

    Les deux nouvelles arrivent à la suite de notre présentation liminaire de cet artiste peintre et écrivain.





    Blue note
    huile sur toile
    100 x 100 cm
    Cette toile préface ce qu’il nous a confié.
    " C'est le sentiment que les Noirs nomment le " blues" qui me guide. Cela est aussi le cas dans ma peinture d'ailleurs. Je me suis longtemps demandé si l'origine en était particulière ... jusqu'à ce que je me rende compte que des tas de gens de toutes provenances s'y référaient .Alors j'ai décidé plutôt de ne plus m'interroger sur cette question . Mais j'essaye de donner à sentir quelque chose comme de la joie et de la tristesse mêlées. Tout cela étant au final difficilement explicable. "

    La note bleue est un son transparent, "bigger than life" (plus grand que la vie), comme le définissait son créateur, l'ingénieur du son Rudy Van Gelder. L’impression d'être dans l'instant absolu de la musique. Un moment d'exception qui sied parfaitement à la définition du terme Blue Note, la note bleue: "Cette note fantôme, impossible à marquer sur une partition, est une émotion", rappelle joliment Norah Jones. Claude Nougaro en a fait le titre de son dernier album. Pour Martin Scorsese, "Blue Note est à la musique ce que le Bauhaus a été aux arts plastiques." En évoquant le Blues, Pierre Givodan nous suggère la " Blue note " et ses spécialistes comme : Wayne Shorter, Bud Powell, McCoy Tyner, John Coltrane, Sonny Rollins et Thelonious Monk;… et, aujourd'hui, Cassandra Wilson, Herbie Hancock, Norah Jones et Wynton Marsalis…

    Cet artiste-peintre , à l’âme " jazzy ", met du blues dans ses œuvres picturales mais aussi dans des textes: poèmes, essais sur l’Art ainsi que la méditation poétique, et des nouvelles. Dans tout ce qu’il crée, il donne à imaginer et suscite les pensées qui viennent du cœur et des fonds lointains exprimés par le Blues, révélant ainsi les fines esquisses de joie et de tristesse... Comme la musique, une œuvre picturale n’a pas besoin de traducteur et c’est par le regard que l’art du peintre transmet l’émotion, cette "note bleue "… note fantôme. Dans l’immédiat, nul besoin des mots ! C’est une invitation au voyage intérieur que l’on pourra ensuite raconter, mais ce sera notre histoire et non celle de l’œuvre, car seule l’émotion originelle est authentique et éphémère. L’émotion reste dans le monde des sentiments et de la vie la plus intime que la raison ne saurait saisir. Le peintre montre jusqu’à l’innommable dans des tableaux sans titre. Entre Pierre Givodan et le voyeur s’instaure une communication qui permet la transmission d’affects et peut-être davantage… Il essaye de donner quelque chose comme de la joie et de la tristesse, dit-il. Entre ces deux mots, l’espace est infini dans lequel peuvent jaillir des gerbes d’images et des poèmes lyriques. Parmi les influences, il nous apparaît celle d’une partie de l’œuvre de Miro, dans la relation entre la peinture et la poésie.

    Passionné, Pierre Givodan participe, par ses chroniques intempestives et des nouvelles, au site Art Point France, initié et tenu par Catherine Plassart, spécialiste et critique d’art très active, y compris sur la toile du Web.


    1°/ La peinture :

    - Selon Catherine Plassart :
    " Chaque œuvre de Pierre Givodan est une parcelle d'un monde imaginaire qui peut se lire comme la page d'une short story ou le chapitre d'un récit initiatique "
    " Il développe une œuvre décalée qui est redevable de quelques influences mais libre de toute allégeance à des valeurs d‘école. Entre figuration et abstraction, il utilise le langage des signes et de la couleur. La naïveté apparente de ses exécutions a toujours servi ses œuvres qui parlent aux poètes et aux amateurs. Ses collectionneurs apprécient l’originalité de son talent. "

    - Selon Jean-Paul Gavart-Perret :
    " Il existe dans de tels travaux une beauté qui balaie par la joie ou l'horreur les vieilles figures et les modèles afin que naissent chez celui qui regarde ce que Derrida nommait des "pensées nomades".

    - Selon Anne-Marie Galarza( agent d'artistes) sur exposition " La Fable des jardins " Du 29/09/2006 au 23/10/2006
    " Le travail en peinture de Pierre Givodan témoigne d'une extrême liberté. Au centre de la mise en espace de sa mythologie personnelle : le jardin, fouillis de végétaux et de couleurs, lieu aux topographies ludiques. La palette est vaste, beaucoup de couleurs franches et éclatantes mais aussi d'autres plus sourdes, plus tendres. Chez Pierre Givodan, peu de formes sont immédiatement lisibles, mais des lignes, des tâches, des applats réécrivent le monde sensible, et le métamorphosent selon les rêves du désir. L'artiste a choisi la simplicité car l'essentiel est toujours simple. Il ne se prive pas de l'imprévisible. Son oeuvre comme un hommage aux primitifs est séduisante et paradoxale, renouvelée toujours des échos du passé. "


    2°/ La poésie :

    extrait du Poème " Dualité " :

    La nuit donne des intuitions
    Que le jour efface aussi
    Celle par exemple de soi
    Petite chose qui
    S'unit à un lieu
    Qui prend racine et qui grandit
    La nuit donne des intuitions
    Que le vent disperse encore
    Celle qui dit que la vie est tout
    Celle qui dit qu'elle n'est rien.


    3°/ Les Nouvelles :

    Pierre Givodan offrent deux nouvelles à mettre en ligne… Nous vous les livrons :



    Récit de Yann, hiver 2020
    Je ne sais plus depuis combien de jours j’habite le Pays blanc.
    L’usine fonctionne toujours à plein régime et les ouvriers se pressent dans les ateliers du matin au soir.
    Vingt-quatre heures sur vingt-quatre le monstre dévoreur d'énergie humaine charrie sa haine et broie ses victimes. Nous travaillons d'arrache-pied à la construction d'un réacteur nucléaire pour le projet Miranda destiné à nous rendre soit disant autonomes en matière de défense du territoire.
    Le pays fait partie de ce que la communauté internationale nomme d'un euphémisme "Etats voyous".
    Cependant les maîtres du pouvoir circulent librement dans le monde entier et ne tarissent pas en propos humanistes. Une contradiction de l'histoire qui ne gêne pas ces hégéliens de bas étage. Ils se disent tous démocrates et dévoués au peuple. Il est vrai que nous possédons des génies pianistiques âgés de six ans tout au plus, par exemple. Tout le pays sent la mort. Le "silence des moutons" juste avant l'abattage.
    Le papier d'emballage qui fournit mon support d'écriture tire à sa fin. Je vais bientôt devoir mettre un terme à ce récit qui a maintenant plusieurs dizaines de mètres de long et recouvre plus de cent mois de ma vie au bagne du Pays blanc. Le camp est entouré de plateaux semés d'une herbe rase et d'arbres plantés par les prisonniers. Je ne sais pourquoi les hommes ont nommé cet endroit d'un tel oxymore. En effet nous ne voyons quasi jamais la lumière du jour, mais une aurore pâle et sommes la plupart du temps plongés dans une nuit polaire qui perdure sans raison. Nous ne connaissons d'ailleurs vraiment pas l'origine d'un tel phénomène. Mais certains pensent que ce fait est lié à l'effort entrepris par les maîtres du pouvoir pour rendre invisible la région aux yeux des satellites espions. L'Etat est capable de tout. Rien ni personne n'échappe à la puissance de l'Autorité générale.
    J'en sais quelque chose, moi qui ai dû oublier ma femme, mes enfants, mon passé, mon présent, pour survivre ici, à genou aux pieds des Hommes libres. Ma faute étant de posséder un ancêtre étranger et ennemi objectif. Telles sont en effet les justifications dont se sont honorés mes bourreaux aux visages d'anges. Certains n'ayant guère plus de vingt ans d'âge.
    Je songe depuis peu à me débarrasser de mon manuscrit. Le pays entretient de bons termes avec la Chine dont la dialectique fascine nos maîtres. Nous devons envoyer prochainement à Pékin des pièces de "technologie de pointe" à réparer. Je vais glisser mes pages dans une caisse. J'espère que quelqu'un, là-bas, se chargera de diffuser mon manuscrit. Le pays dispose en effet ,dit-on, d'un vaste courant novateur et contestataire..."
    Shanghai, le 2 janvier ( Journal de Hsü)
    Il est difficile d'imaginer quelle ne fut pas ma tristesse et mon découragement lorsque je mis la main sur ce manuscrit écrit par "Yann" et qui ressemblait à la description d'un univers d'apocalypse. Un peuple d'esclaves vivant quasi comme des chiens expérimentaux au vu et au su du monde entier. Des gens sous-alimentés, victimes du surmenage permanent, livrés au pulsions les plus basses de leurs maîtres sadiques et désespérés. Et cependant on s'en doutait évidemment.
    Car nos voisins subissent des critiques permanentes pour leurs atteintes réitérées aux droits de l'homme.
    Quel bouquet de roses flétries !
    Yann, dont un lointain ascendant Anglais était à l'origine de son prénom n'a connu qu'humiliation et mépris tout au long de son pauvre séjour dans l'usine dont il décrit les rouages avec une précision pointilleuse.
    J'ai mené l'enquête en tant que journaliste indépendante, deux longues années, pour retrouver sa trace, après avoir reçu le manuscrit par l'intermédiaire d'un commerçant venu de Pékin à Shanghaï.
    Je suis entrée en contact avec une organisation dissidente chinoise qui travaille en relation avec l'opposition de son voisin encombrant. J'ai su un jour que l'usine en question qui fournissait la main d’œuvre gratuite pour la fabrication d'un réacteur nucléaire avait été subitement désertée et livrée à l'abandon. Les maîtres du pouvoir ayant craint un bombardement des sites par les "hyènes impérialistes". Je suppose que Yann, ingénieur de formation et scientifique indispensable a été déporté ailleurs.
    Le plus curieux dans cette affaire c'est le peu d'écho que son récit suscite chez les éditeurs que j'ai contacté. On reproche à ce récit son caractère anachronique et trop autobiographique. Cela manque d'originalité. Le texte rappelle des souvenirs tellement communs, voire banals. Tout le monde savait d'avance que notre Yann partageait le sort de millions de malheureux perdants de l'histoire, mais cela n'ajoutait rien au grand jeu final.
    Que pèserait ce témoignage en face du réalisme politique affiché désormais par le monde entier. En effet les recherches nucléaires à des fins militaires ont officiellement cessé là-bas et le pays est désormais respecté pour ses efforts de normalisation.
    Il reste que je n'ai jamais pu avoir de nouvelles de cet homme. Le plus étonnant étant que je me sois attachée à lui en lisant ce texte en Anglais. La langue que son père lui avait transmise plus ou moins en secret. Il y citait quelque part le mot de Shakespeare: "Être ou ne pas être"...Evidemment cela aussi pouvait paraître un peu désuet au regard du destin général des habitants d'un pays oublié. Et pourtant il me semble que cette histoire de manuscrit est à elle seule la preuve que quelque chose de plus grave a été perdu. Je ne peux m'empêcher de songer que Yann vit encore quelque part et qu'il attend. Ce manuscrit représentait l'espoir. C'est pourquoi je ne dors pas cette nuit et je me questionne. Que vaut en effet une vie sans espoir ?
    Au sens propre une existence désespérée... vidée de toute foi en quelque but qui reste à venir!
    Yann écrit quelque part aussi que seule la musique aurait pu lui rendre le sourire. En effet face aux brimades, aux cris, aux injures permanentes il aspirait simplement à autre chose qu'à des hymnes militaires diffusés par hauts parleurs toutes les trois heures à une armée de marionnettes.
    Et puis il y a autre chose, il y a cette histoire de santé publique et "d'hygiène mentale" qui consiste à dresser les gens à oublier. Oublier d'aimer par exemple. Être capable de se détacher des siens subitement. Oublier son homme, sa femme, sa fille, son fils pour vivre plus librement, plus légèrement le présent et le futur en commun. Cette soif d'oubli que Yann relate me sidère. Comment peut-on conduire ainsi des familles entières au néant ? Des vies pleines à l'effacement volontaire... Quelle amère griserie guide les pas des Maîtres du pouvoir !
    L'oubli comme remède au désespoir. La discipline comme condition de l'oubli. Et le rêve d'un avenir grandiose comme opium du pouvoir.
    Car la grandeur est le leitmotiv que Yann relate régulièrement dans ses ultimes pages. "Grandeur", désintéressement, souci des "enfants de la patrie", amour filial et joie affichée.
    De l'autre côté : haine, perversité, indifférence, honte et plaisir abject. C'est pourquoi je mènerai mon enquête jusqu'au bout et je finirai bien par retrouver la trace de cet homme, que j'ai appris à respecter et pourquoi ne pas le dire, à aimer aussi clandestinement : mon Jean sans Terre.
    FIN
    Pierre Givodan (2007)
    Tous droits réservés pour les textes Pierre Givodan
    Crédits Photo Joséphine Givodan




    Il avait la quarantaine et s'appelait Kim Curtis. Il avait connu dédain et sarcasmes pour s'être amouraché d'une chanteuse. Il se croyait aux trois quarts de son histoire, dont il avait une conception ambiguë. Se sentant humilié et dérisoire il prit une décision sans équivoque, d'où toute ironie était absente. Loin des mirages de la vie il monta dans un avion pour le Mexique, pays cependant magnifié par son imagination, qu'il avait toujours visionnaire. Changer de dimension , gagner en couleur, atteindre ailleurs un certain lyrisme peut-être...

    Il avait débarqué la veille dans un aéroport où il avait éprouvé tout le poids de son âme, pris un taxi collectif, fait deux cents kilomètres et était parvenu dans un village qui n'avait sans doute pas changé depuis cent cinquante ans. Après s'être concentré sur le choix d'un hôtel avec patio, traversé un jardin fleuri et s'être senti détendu et plein d'admiration pour le lieu, il se crut un peu redevenu un humain et un peu moins "Homme révolté".

    Dans la chambre le cadran de la pendule était arrêté à une heure indéfinie. Il s'allongea sur le lit. Il avait posé ses deux sacs à quelques centimètres et ne les avait pas encore ouverts. Il ferma les yeux mais ne dormait pas. Dehors un camion et deux autos se firent entendre. Puis plus rien. Il se recroquevilla machinalement sur lui-même. Les draps étaient moites. L'air conditionné ne suffisait pas à établir une température moyenne. Sa respiration devint plus bruyante et régulière. Quand il s'endormit il faisait nuit noire dans la pièce. Il se réveilla en pleine nuit, chercha l'interrupteur électrique et faillit tomber du lit. Puis il alla s'asseoir dans un fauteuil en osier, près de la fenêtre. Au dehors le ciel était noir comme du charbon, devant lui le patio lui rappela qu'il était en Amérique du sud. Puis il alla prendre une douche et croisa un cafard qui sortait du carré de bain.

    Il avait dû parcourir en rêve vingt kilomètres dans la plaine environnante et autant sur les routes, essayant de rejoindre à pied le village afin de demander de l'aide pour avoir perdu son chemin, quand il fut réveillé par une secousse brusque. Une indienne lui tapait sur l'épaule et lui demanda en espagnol si elle pouvait faire sa chambre dans un moment. S'il voulait pour cela aller bientôt marcher ailleurs. Curtis lui répondit qu'il s'appelait Kim et qu'il la trouvait jolie, mais un peu brutale. Puis il fouilla dans son sac, offrit à la fille une cigarette qu'elle refusa. Sans insister il se décida à sortir dans le patio.

    Il se souvint du producteur qui l'avait engagé un jour pour un rôle de "martien", cet étranger sur la terre qui s'enfonçait dans le désert à la poursuite d'un trésor, dans une cité de pierres. Il avait hésité un moment, puis il avait marché. Sans s'être aperçu qu'il y jouait son âme. C'était à New York, il sortait à peine d'un école d'art dramatique dans laquelle un ami à lui tenait un rôle de professeur.

    Kim arpenta un moment les rues. Il se dit qu'il était un peu comme une voiture en panne. Et qu'il ne trouverait rien ici qui ressemble à un garage. Il se souvint du visage de Rita, "l'artiste" et des ennuis qui n'avaient fait qu'augmenter entre eux. La chaleur commençait à s'installer et il pensa que son passé était vraiment en cendre. Il continua à marcher un peu sur le chemin quand il croisa un enfant qui vendait des pastèques. Il en acheta une et se désaltéra.

    - Qu'est-ce que je fais ici ? se disait Kim. Il serait temps que j'apprenne à tenir un rôle, mon rôle. J'en reçois trop à travers la figure. Mais qu'elle direction prendre ?
    Jusqu'à ce que dans l'après-midi quelque chose comme un tableau de sa vie s'impose à son esprit:
    - J'ai toujours cherché un point d'eau, une oasis. Un lieu qui surplombe le monde en quelque sorte ? marmonna-t-il.
    - Puis il rebroussa chemin et regagna l'hôtel.
    L'horloge était toujours arrêtée dans sa chambre. Il ne vit aucun insecte dans la salle de bain. Il n'entendit aucune voix dans le patio, mais il aperçut un chat qui courait après un oiseau.
    - Il est temps de rejoindre la civilisation, se dit-il. Il se dirigea vers les toilettes avec une revue. Quand il en sortit sa décision était prise.
    - Il ya trois ans je leur ai proposé un scénario sur la vie et la mort de Trotski, le parcours classique du révolutionnaire sacrifié à l'histoire et à sa " grande hache". J'ai déjà bien déblayé le terrain . Il s'approcha de la glace pour se raser et se dit que le temps commençait à passer. Kim Curtis était à la croisée des chemins. Il cherchait quelque chose qui ressemblait à un choix vital.

    A ce moment là l'indienne rentra de nouveau dans la chambre. Elle avait oublié un trousseau de clés...Il lui proposa de la revoir le soir. Pura, c'était son nom, accepta. Une semaine plus tard ils partaient ensemble au volant d'un vieille Ford des années soixante, en direction des montagnes, sur les traces de la terre de la fille qui avait quitté son travail à l'hôtel. Difficile à dire, mais Trotski s'était comme volatilisé avec l'histoire et le projet de film. Une porte était refermée, mais Curtis avait gagné un pari de plus.

    FIN
    Pierre Givodan (2007)
    Tous droits réservés pour les textes Pierre Givodan
    Crédits Photo Joséphine Givodan


    5°/ Art Point France Info :



    Ce site est d’une grande richesse sur l'actualité de l'art et plus encore.
    Il propose une rubrique sur les expositions par régions allant du Sud-Est jusqu’au Nord-Ouest en passant par le Centre et Paris, mais aussi au delà des frontières avec l’Europe et le reste du Monde . S’y ajoutent un chapitre " Photographies ".
    Suivent :
    - la rubrique " Actualité du livre ".
    - Plusieurs chroniques:
    + Les édito de la Feuillée : C. Plassart
    + Les chroniques intempestives : P. Givodan
    + Sur et hors de la toile : J.-P. Gavard Perret
    + Le taon des deux côtes : Patrick Mayoux
    + Art et société
    + Tribune libre
    - Des textes
    + Propos d'artistes
    + Poèmes au choix
    + Short stories : P. Givodan

    Catherine Plassart, déjà initiatrice de l’excellent site " Arbre de lune ", est la responsable de la publication en ligne et rédactrice d’Art Point France. Elle s’est entourée de collaborateurs de talent et déploie une activité débordante pour la promotion de l’art contemporain et de l’art nouveau, notamment. On trouve ses interventions sur l’encyclopédie Wikipedia lorsqu’il s’agit de peintres comme, pour exemples, Antonio Ségui ou Christian Dotremont… ( alors que Pierre Givodan y apparaît pour ses chroniques sur des Revel ou Camus entr’autres… ) Autre exemple : elle monte au créneau sur le site " Lunettes rouges " pour défendre Marc Desgrandchamps*. Nul doute que, avec une telle chroniqueuse, Art point France est à la pointe de l’actualité artistique, tout en nous offrant les talents d’un Pierre Givodan qui y tient ses chroniques intempestives et racontent ses short stories.

    * Polémique au sujet de Marc Desgrandchamps… Site " Lunettes rouges " :
    Rédigé par: Catherine Plassart | le 07 février 2006 à 14:57
    " Si personne ne sent, ni ne comprend la peinture de Marc Desgrandschamp, si nul n’a rien à en dire, c’est vraiment que la culture fout le camp et que la mémoire est très très courte.
    Car pour apprécier avec toute la jubilation qu’elle mérite cette œuvre contemporaine, il faut être en mesure de se rappeler celles des artistes vraiment subversifs du XXème siècle, les surréalistes, les expressionnistes abstraits américains notamment.
    Qui dira assez le plaisir que l’on trouve dans les œuvres subtiles dont les strates sont multiples, le fondement dans l’histoire de l’art qui est aussi l’histoire des hommes ! "


    Nota :

    D’aucuns auront remarqué que l’article commence par la note bleue, se poursuit par le Pays Blanc et se termine par le rouge Trotsky et les lunettes rouges… N’y voyez aucun message subliminal en période d’élection. Il s’agit de trois couleurs qui se sont imposées et le peintre a le pouvoir, en les mélangeant, d’en tirer plusieurs nuances et même d’autres couleurs, en commençant par le vert de l’espérance, à partir duquel d’autres alchimies apparaissent possibles. En peinture, avec trois couleurs, on refait les Noces de Canas.  La multiplication des " peints ", c’est biblique ! C’est magique !


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