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    Le genre littéraire qu’adultes et jeunes plébiscitent est au cœur du Festival  de Roissy en Brie, enrichi de débats et autres animations.

    Il a ouvert ses portes aujourd’hui et un grand salon du polar se déroulera pendant le week-end du 1er et 2 octobre 2011.

    Fort du succès de ses deux premières édition ( 2009 et 2010), le Festival du polar de Roissy-en-Brie (77) revient pour sa troisième édition.  Au programme de cet événement littéraire à la fois populaire et de haut niveau : un salon du livre, des débats, des expositions, des projections de films ainsi que des spectacles. Le tout avec la participation de pas moins de 70 auteurs. Le parrain 2011 est   Christian Rauth  , acteur et écrivain.

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    Organisé à la grande halle de la ferme d’Ayau, à Roissy-en-Brie, ce  salon du livre permettra de rencontrer des grands noms du polar. Le programme est dédié aux enfants et aux adultes.

    La SNCF/Transilien organise un concours de nouvelles « La Nouvelle du Voyageur ». Ce concours, réservé aux utilisateurs de la ligne E du RER, doit obligatoirement traiter du milieu ferroviaire.

    Les trois textes jugés les meilleurs par un jury de bénévoles, puis par un jury de professionnels, se verront offrir des billets de trains. Les résultats seront annoncés le samedi 1er octobre à 14 heures à la Grande Halle de la Ferme d’Ayau.

    Pour les Enfants, des ateliers d’écriture se sont tenus au printemps dernier, au collège Anceau-de-Garlande et à l’école Les Sapins.


    Les ateliers ont été animés par deux grands auteurs de romans policiers et de littérature pour la jeunesse : Michel Leydier et Gérard Streiff..Une centaine de jeunes auteurs ont participé à la rédaction de « Enigmes de la Ferme d’Ayau » . Une dizaine d’autres ont réalisé les illustrations dans le cadre des cours d’arts plastiques de madame Anne-Andrée Caron, du Conservatoire de Roissy-en-Brie.

    Sur le site du festival, le programme est détaillé jour par jour en cliquant ICI.

     

    Tous les jours, des films sont projetés : Les jours et heures des séances ICI.

     

    Pendant le week-end du 1er et 2 Octobre, un grand salon du livre avec de nombreux auteurs dont la liste est  ICI

    Parmi ses auteurs, figurent Jean-Pierre ORSI et Jean-Paul Ceccaldi ( cliquer sur les noms)

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  • nuit_du_tagueur_final« Mi polar, mi roman psychologique, la nuit du tagueur met magistralement en scène l’éternelle tension entre art savant et art populaire dont le tag et le graff sont les derniers avatars. Qui est artiste ? Dans quelle mesure on se revendique tel ? Comment se crée la valeur ? la nuit du tagueur de Nathanaël Fox ose poser ces questions en conviant le lecteur de l’autre côté du miroir des apparences là où l’art dévoile son rapport avec le pouvoir. C’est tout le mérite de ce roman étonnant, le premier dédié à l’univers du tag. » [Giancarlo Calciolari]

     

    Okuba Kentaro en donne sa lecture qu’il nous a adressée pour publication :

    On le sait, le roman noir est une étagère qui accueille tous les styles, souvent les meilleurs, en tout cas les plus inventifs. Mais jusqu’à la Nuit du Tagueur, de Nathanaël Fox, je n’avais jamais eu l’occasion de rencontrer une telle expérience littéraire de dynamitage des limites. Tout se passe comme si l’auteur avait décidé d’emporter le lecteur au-delà des apparences du quotidien, mais de manière subreptice, sans en faire une démonstration ou une technique. Comme dans les romans étranges de Marcel Aymé, ou bien de Didier Van Cauwelaert, son élève le plus magistral, on saute dans l’irrationnel sans préalable aucun, au détour d’une phrase anodine.

    On pourrait craindre, à lire les lignes précédentes, un obstacle insurmontable qui serait celui de la « prise de tête », mot abominable aujourd’hui, traduisant la haine d’une génération de lecteurs décérébrés vis-à-vis du moindre effort mental. Mais tel n’est pas le cas, tant Nathanaël Fox entend nous promener plutôt que de nous semer dans des doutes hyperboliques. Son style efficace et pur, le tracé en grandes lignes dynamiques de l’histoire, la justesse des personnages, tout cela prouve que l’auteur maîtrise son art, et sait nous entraîner dans une recherche infernale.

    À l’opposé des polars dits intellectuels, laborieusement mis en œuvre par des spécialistes de la linguistique ou de la psychanalyse, qui sont prétextes à une vulgarisation plus ou moins réussie des concepts anthropologiques et des sciences humaines, il n’y a ici ni pédanterie ni forfaiture. Nous sommes bien dans un roman d’investigation dont Fox respecte soigneusement les règles du genre, en partant d’une intrigue minimaliste et logique : Richard Killroy s’inquiète du comportement, et des fréquentations de son fils David. En effet, depuis qu’il a rejoint un groupe de tagueurs, les HMJ, dont l’un des membres a été tué de manière mystérieuse, David s’absente de longues nuits et cultive le mystère. À l’aide d’un improbable commissaire Merle, débonnaire et esthète, et de Gina, son ex-épouse, Killroy part à la recherche de David, sans savoir vraiment où le mènent ses pas.

    Voici le fil conducteur du roman qui concilie presque les trois unités classiques, de temps, de lieu et d’action, mais au lieu de faire passer le courant qui éclaire, ce fil rouge transmet l’énergie explosive qui bouleversera de fonds en comble l’architecture du livre. C’est une finalité assez normale si l’on considère que La nuit du tagueurest un polar surréaliste, au sens premier du terme, tel qu’il fut forgé par André Breton dans son Manifeste. Il s’agit d’une écriture libre, qui reprend les virevoltes de la pensée, sans a priorini barrières, et qui ouvre sur un monde onirique. Un monde sans amour, où les êtres se côtoient, communiquent, mais en utilisant des mots qui les séparent plus qu’ils ne les confortent. Un monde de désillusion, dans lequel Killroy, cet homme qui porte le nom d’un graffiti célèbre pendant la bataille de Normandie, apprend à accepter les limites de son art. Il est peintre, en crise d’inspiration, et il se mesure soudain à l’arrogante vitalité créatrice des jeunes qui ont transformé leur ville en exposition permanente.

    Dans un espace urbain, chargé de messages et de tags, de ruines industrielles et de friches sauvages, l’enquête de Killroy se transforme alors en errance, ou bien si l’on s’élève au-dessus de lui, si on le considère depuis l’espace, si l’on adopte le point de vue héliporté de Clint Eastwood dans le travelling final de ses Dirty Harry, elle prend la forme d’un gribouillis, d’une rature, voire d’une signature. Un texte illisible qui cherche son sens. Pire encore, un sens qui ne se déchiffre pas.

    Voici donc quelques une des questions qui sortent de ce livre comme autant de lapins excités d’un chapeau de magicien. Un livre étonnant et fort qui nous fait dépasser nos propres repères, et nous fait rêver. Car c’est ainsi que vivent les hommes, marquant leur territoire de manière inconsciente, et c’est ce que veut nous faire ressentir l’auteur, dans cette belle réussite romanesque.

    Nathanaël Fox, La nuit du tagueur, Riveneuve Editions, Paris, 2011, 195 p., 15 €

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