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Corse noire

... soeur de vos nuits blanches...


LE MAS DES ALOUETTES, film des frères Taviani

Publié par Difrade sur 9 Mars 2007, 20:24pm

Le mas des alouettes, film des frères Taviani , sortie dans les salles le 1er Mai 2007 :

Lors du 57e festival de Berlin, du 8 au 18 février 2007 était présenté, hors compétition, le film des frères Paolo et Vittorio Taviani consacré au génocide arménien. "La Masseria delle Allodole" (titre français: "Le mas des alouettes") est tiré du roman d'Antonia Arslan: elle y a raconté l'histoire de sa famille arménienne.

La famille arménienne Avakian est riche et nombreuse. Les deux frères Aram et Assadour ont décidé de se revoir. L'un, médecin, émigré à Venise, a bien réussi, est marié avec une comtesse italienne, et l'autre possède des terres près d'une petite ville d'Anatolie qui abrite une importante communauté arménienne et où il est respecté même par les autorités turques.
Tandis qu'à Venise on organise le long voyage en Anatolie, Aram, sa femme Armineh, sa tante Hasmig et sa soeur Nunik se préparent à les accueillir. On fait restaurer le Mas des alouettes, l'antique demeure qui les a vus naître. Dans la période qui précède ces retrouvailles, émergent des sentiments, des projets ambitieux... et même une histoire d'amour, dangereuse et impossible, entre Nunik, arménienne, et un jeune officier turc.



Note des frères Taviani : " Nous aimons ce film et nous sommes convaincus que le public l’aimera aussi, parce que les points forts de ce récit sont ancrés dans deux grands moments de l’histoire humaine. Le premier est lié au sens ancien, mais toujours nouveau, de la famille. Une famille, arménienne, dans laquelle s’accomplit le destin de ses membres: la force, la passion d’un couple d’époux, la mort, chargée de présages, d’un vieux patriarche charismatique, l’ardeur et l’impatience d’une jeune fille en quête d’amour, l’innocence mystérieuse de l’enfance. Des destins individuels qui se croisent et s’affrontent dans la belle demeure de la petite ville arménienne, en Turquie, et dans leur " mas des alouettes " que l’on restaure dans toute sa splendeur à l’occasion du retour tant attendu d’un frère qui a émigré depuis des années en Italie. Dans cette atmosphère d’attente joyeuse et de confiance naturelle dans la vie, les membres de la famille ne remarquent pas les nuages noirs et menaçants qui s’amoncellent au-dessus de leurs têtes. Après des années de co-existence pacifique, les " jeunes de la Grande Turquie ", fanatiques et racistes, préparent en secret leur plan de génocide: éliminer l’ethnie arménienne, afin que la Turquie appartienne uniquement aux Turcs ".

Article complet à l’adresse ci-dessous :
http://www.flachfilm.com/article.php?lang=fr&id_film=&id_article=462&rub=int



Brève biographie des Taviani : Vittorio Taviani, né le 20-9-1929, et Paolo, né le 8-11-1931 à San Miniato, en Italie. Vittorio étudie le droit à Pise et son frère poursuit des études artistiques. Les deux frères commencent à s’intéresser au cinéma et réalisent en 1954 un premier court métrage en commun sur leur village natal, " San minatio*, Luglio ’44 ". Avec PADRE PADRONE, lauréats du festival de Cannes en 1977, ils deviennent célèbres au-delà des frontières de leur pays.

Eglise San Miniatio al monte

* San Miniatio est une ville de la province de Pise et c’est aussi le saint de l’église San Miniato al monte à Florence . Ce monument religieux de Florence en Toscane (Italie) rend hommage au premier martyr de la ville, Saint Minias, enseveli ici au IIIe siècle. Selon la légende, Minias était un prince arménien qui servait dans l’armée romaine sous les ordres de l’empereur Decius. Accusé d’être chrétien, il l’avoua. Les lions refusèrent de le dévorer. Il fut finalement décapité et monta sur la colline en portant sa tête. Donc " être né à San Minatio en Toscane " représente un lien historique ancien avec l’arménité.

Les acteurs sont excellents. André Dussolier, Tchéky Karyo et Arsinée Khandjian ( compagne du célèbre cinéaste canadien A. Egoyan) font partie du casting.

Arsinée Khandjian

Les images poursuivront les spectateurs encore longtemps. Tout est insupportable. Il y a des dépositions de témoins, selon lesquels les soldats ont demandé à des mères arméniennes de tuer elle-même leur nouveau né mâle , des scènes regardées avec les yeux plein d’incrédulités et qui vous laissent hébétés. Et cependant, elles reflètent la vérité historique. Les frères Taviani soulignent que la représentation du génocide des Arméniens est prouvée historiquement.

Dans le Journal italien " La Stampa "
" Les frères Taviani n’avaient jamais fait un film fort, sanglant et déchirant comme " la masseria de l’allodole ". Un jet de sang écarlate sur une porte blanche : c’est une prémonition. La tête du propriétaire, tranchée par un coup de sabre, tombe sur les genoux de sa femme. Un médecin châtré par une épée hurle de douleur. Un enfant caché sous une table est tirée dehors par un pied puis enfilé. Un amour impossible entre un officier turc et une fille arménienne. Femmes qui sont prises avec violence ou qui s’offrent pour de la nourriture. Une maman accouche d’un mâle, ils lui est accordé le droit de le tuer... " La ferme aux alouettes " est très intéressante, riche d’images merveilleuses. Le film est marqué par le style grandiose unique des Taviani, aggravé par la persécution des Arméniens et vers les assassinats de masse de nos jours "
Le journal allemand " Frankfurter Allgemeine Zeitung " explique que "dans les scènes des massacres le film reste austère et ne montre pas la soif de sang des Turcs comme un excès de sadisme mais comme un carnage rigide et presque solennel ".

Vidéos sur le site " Nouvelles d’Arménie " :
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=29368



Le livre " Il était une fois l’Arménie " écrit par Antonia Arslan, Italienne d’origine arménienne , professeur de littérature :



Aux éditions Robert Laffont, paraît la traduction de " Il était une fois en Arménie ", poignant récit d'Antonia Arslan sur les traces de sa famille italo-arménienne. Dans leur film , les frères Taviani ont repris le titre original de " Mas des alouettes ".

" Emigré très jeune en Italie, Yervant (le futur grand-père d'Antonia) projette un retour au pays, à l'invitation de son frère Sempad. Pour un séjour, ou peut-être plus. Le premier est médecin, père de deux enfants, le second pharmacien, à la tête d'une progéniture assez touffue. D'un côté, on aménage la maison qui accueillera les retrouvailles (le mas des alouettes), de l'autre, dans un même tourbillon, on prépare la voiture (rouge Ferrari : une six places avec glacière) qui y conduira ; de l'un comme de l'autre, on appréhende le moment, on se réjouit par avance, on ne songe guère plus qu'à ce voyage. On est en 1914, puis au printemps 1915. L'Italie entre en guerre contre l'Empire ottoman, interdisant le départ de Yervant. Enchâssées dans le conflit mondial, les dérives purificatrices du panturquisme emporteront Sempad - à l'exacte moitié du livre - et avec ou après lui la plupart des siens.
La mort s'introduit au mas des alouettes avec la violence de la folie furieuse, à laquelle quelques instants, une lame forcenée, suffisent pour trancher la gorge d'un homme, ou massacrer tous les hommes réunis là, sans que la moindre issue leur soit laissée. L'épreuve infligée ensuite, des semaines et des semaines durant, à ceux (celles) qui n'ont pas été les victimes directes de la tuerie inaugurale apparaît d'autant plus cruelle qu'elle fait d'une certaine manière peser sur chacune des "personnes déplacées" la responsabilité de sa survie (la sienne, celle de ses êtres chers, d'un peuple dans son entier) : sur une capacité de résistance surhumaine, idéalement accompagnée d'un don pour l'astuce digne des plus valeureux héros des contes traditionnels "

Article complet sur le bolg " Topolivres " :
http://blog.topolivres.com/blogtopolivres/213/Armnie+mon+amie,+Anne+de+l'Armnie+en+
France+::+Antonia+Arslan,+IL+ETAIT+UNE+FOIS+EN+ARMENIE.html

Antonia Arslan

Extrait d’une interview de l’auteur : " Ce livre est né de tous les récits oraux que j'ai entendus au cours de mon enfance. Des histoires de survivants, des narrations faites par des cousins, des personnes âgées qui venaient voir mon père ou mon grand-père et leur racontaient leur expérience. C'est ainsi que les marques de la survie des Arméniens et de la tragédie du génocide se sont gravées dans mon esprit et dans mon cœur. Toute ma vie j'ai porté ces traces en moi, sans avoir le courage de les laisser affleurer, d'en parler. Jusqu'au jour où j'ai entrepris de traduire un grand poète arménien, Daniel Varoujan [Le Chant du pain, trad. en français par Vahé Godel, Parenthèses 1992], exécuté lors du génocide de 1915. Il s'agit de l'un des plus grands auteurs symbolistes, assez peu connu hélas, sa langue étant elle-même peu répandue "
Pour plus aller aux adresses ci-dessous :
http://blog.topolivres.com/blogtopolivres/212/
http://www.yevrobatsi.org/st/item.php?r=2&id=2054

Daniel Varoujan

En ce qui concerne Daniel Varoujan, il serait, selon Antonia Asrlan, mal connu en Italie. Toutefois, il est très célèbre dans la communauté arménienne de France. Les Editions Parenthèses qui l’ont édité, ont leur siège à Marseille. De son vrai nom de famille, Tcheboukkiarian, Daniel Varoujan est né au village de Perkenig près de Sébaste. Fuyant les massacres hamidiens, sa famille va s’installer à Istanbul où il devient l’élève des frères Mekhitaristes. Ces derniers l’envoient au Collège Moorad-Rafaélian de Venise et de là en 1905, à l’Université de Gand en Belgique où il suit des cours de littérature. En 1909 , il retourne à son village comme instituteur où il enseigne 3 ans. Après son mariage en 1912, il devient le directeur de l’Ecole Saint Grégoire l’Illuminateur d’Istanbul. En 1914, il fondera avec d’autres écrivains arméniens un cercle littéraire voulant se réclamer de l’ére préchrétienne et païenne.
Poète de génie, Daniel Varoujan demeure le symbole de cette époque. Il sait couler la violence de sa passion dans une langue raffinée. Poète d'Éros, son poème présenté ci-dessous "Chant Païen" est d'une réalisation érotique et sensuelle digne des Mille et Une Nuits. Varoujan est aussi le chantre du peuple, dont il veut que la douleur soit sans désespoir. Les Frissons, Le Cœur de la race et la Chanson du pain sont ses chefs-d'œuvre.
"Varoujan mourut attaché à un arbre, mutilé de part en part, et ses restes furent jetés aux chiens errants. Depuis Euripide, jamais à notre connaissance, poète n'avait connu une fin aussi effrayante, sinon celui dont la religion de son peuple se réclamait. Il est difficile de ne pas y penser. Le poète avait trente et un ans." (Luc-André Marcel).
Site NetArménie :
http://www.netarmenie.com/culture/poesie/varouj.php



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