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Corse noire

... soeur de vos nuits blanches...


Oeuvre de Dieu contre oeuvre noire: Camino999

Publié par Difrade sur 10 Juin 2007, 23:21pm

Opus Dei versus opus niger !
Œuvre de Dieu contre œuvre noire !...

Après la lune, tout est possible ! Après la lune, c’est déjà maintenant… Voilà ce que vous propose l’équipe de l’Edition " Après la lune " assignée en justice par la Prélature de l’Opus Dei.


Le mélange de fiction et de réalité du septième roman de Catherine Fradier, Camino 999, publié en mars dernier par Jean-Jacques Reboux aux éditions " Aprés la lune " est attaqué en justice par la Prélature de l'Opus Dei. En mai dernier, institution de l’église catholique a assigné en justice l'éditeur et l'auteure en réclamant 30.000 € de dommages et intérêts, 5.000 € au titre de l'article 700 du Nouveau Code Pénal, ainsi que la publication d'un communiqué, dans un journal choisi par le plaignant, dans la limite de 15.000 €. Cette actualité judiciaire a été révélée par le journaliste Hubert Arthus dans le site Rue89.

Curieusement, tout en voulant étouffer financièrement le petit éditeur, L’Opus Dei affirme : " Cette action en justice n’est évidemment pas de nature à constituer une menace pour la liberté d’expression ou de création littéraire. Elle est guidée par le seul souci de protéger la réputation d’une institution et de personnes réelles. Nous ne demandons en aucune manière que le livre soit interdit ou censuré, mais seulement que les passages clairement diffamatoires soient jugés tels par l'autorité compétente. Les lecteurs du livre de Catherine Fradier y gagneront, puisqu'ils pourront ainsi bénéficier à la fois d'une œuvre littéraire et d'une information authentique sanctionnée par l'autorité judiciaire ".

Qu'est-ce que l'Opus Dei ? L’Opus Dei se décrit comme une institution de l’Eglise catholique fondée par saint Josémaria Escriva de Balaguer. Sa mission consiste à diffuser l’idée que le travail et les circonstances ordinaires sont une occasion de rencontrer Dieu, de servir les autres et de contribuer à l’amélioration de la société.

Site de l’opus Dei : http://www.opusdei.fr/art.php?p=23124

Question posée à la cour : L’Edition " Après la lune " devra-t-elle être excommuniée par voie de justice ?

Demande d’aide judiciaire:
" Les Juifs se ruinent en Pâques, les Maures en noces , les Chrétiens en procès " Eugène Le Roy dans " Jacquou le croquant ". Face aux frais nécessaires à sa défense qui mettent en péril son avenir, la petite maison d'édition a décidé de faire front et a lancé un appel à la générosité de tous qui peut se manifester par une souscription nationale de soutien.

Il apparaît regrettable qu’une institution catholique " mal lunée " pratique la censure en s’attaquant à un éditeur " Après la lune " indépendant et à un polar. A contrario, cette action judiciaire de vieilles lunes donne l’occasion d’un bon coup de publicité auquel nous participons en toute indépendance et de bon cœur. " Au clair de la lune, mon ami Pierrot. Prête-moi ta plume pour écrire un mot… " Pierrot m’a prêté sa plume et j’écris un mot : liberté.

Site de l’accusé : http://apreslalune.free.fr/

Témoins de la défense : http://apreslalune.free.fr/lesauteurs.html

Complice : Catherine Fradier a été successivement réceptionniste, barmaid, fonctionnaire de police, agent de sécurité, commerciale, propriétaire d’un bar-restaurant dans le Vercors, assistante administrative, surveillante de nuit, VRP dans l’édition pour la jeunesse. Et, dernier job en date, caissière dans une station-service sur l’A49 d’où elle s’est enfuie (on la recherche encore…). Devenue complètement inadaptée au travail salarial, a décidé de ne se consacrer qu’à ce qu’elle aimait faire, à savoir l’animation d’ateliers d’écriture, l’écriture de romans policiers, de scénarios de courts et de longs métrages. Elle vit à Chabeuil, en Drôme. En 2007 , elle a participé à un recueil de nouvelles " La France d’après… " Elle est aussi scénariste de films et a travaillé avec Jean-Pierre Girardot, réalisateurs de courts métrages. Elle a publié sept romans, parmi lesquels Les Carnassières (Baleine), Un Poison nommé Rwanda (Le Poulpe) ou La Colère des enfants déchus (Après la Lune).

L’objet du délit : Le roman " Camino 999 " - Editeur : Apres La Lune, Collection : Lunes Blafardes – 2007.
Carla Montalban, chef de groupe de la Brigade criminelle de Lyon, enquête sur des meurtres qui semblent impliquer sa propre famille, étroitement liée à l’Opus Dei. Ses investigations vont la conduire au cœur de l’affaire Matesa, le scandale politico-financier espagnol qui éclaboussa les Giscard d’Estaing dans les années 70, au temps des Républicains Indépendants et de l’assassinat du député Jean de Broglie. De Lyon à l’Irlande en passant par l’Argentine, Camino 999 décrypte les relations troubles entre le pouvoir et l’argent au sein de la Santa Mafia, bras armé du Vatican.

Griefs de la Prélature de l’Opus Dei :

- référence dans le titre, Camino 999, à l'œuvre de José-Maria Escriva El Camino, composée de 999 maximes spirituelles.
- de porter atteinte à l'honneur et à la considération de la Prélature de l'Opus Dei.
- de mêler étroitement la fiction et la réalité, le vrai et le faux, sans avertir le lecteur sur la distance qu'il conviendrait de prendre quant aux faits énoncés et sans jamais l'inviter à faire la différence entre fiction et réalité. ( Que devrait-on alors dire des trois livres des trois grandes religions !)

Dans son assignation, l'avocat de l'Opus Dei ( Maître Varaud) cite un arrêt de la Cour de Cassation du 27 novembre 2001 considérant comme diffamatoire un roman de Mathieu Lindon présentant Jean-Marie Le Pen comme le chef d'une bande de tueurs, alors qu'il est clairement énoncé dans Camino 999 (ainsi que le relève d'ailleurs l'assignation) que le personnage principal du roman, instigateur de meurtres, est un personnage de fiction.

Déclaration du plaignant : " L’Opus Dei est directement et explicitement visé : le titre lui-même est une allusion transparente au livre le plus célèbre du fondateur de l’Opus Dei, intitulé Camino et formé de 999 maximes spirituelles. L’Opus Dei est présenté comme une organisation criminelle réelle, et l’auteur s’efforce constamment d’accentuer l’impression de vérité en émaillant son ouvrage de données authentiques, mêlées à des imputations clairement diffamatoires ".



Antécédents de Catherine Fradier:


- Un poison nommé Rwanda (le Poulpe, 1998)

L’auteure a dit : " Mon premier polar, Un poison nommé Rwanda, traite du génocide rwandais et de l’implication des militaires français dans ce génocide. Ce livre est étudié dans les lycées, et à travers cette histoire, les jeunes comprennent ce qui s’est passé au Rwanda. Nous sommes les passeurs des histoires du monde dans lequel on vit. "
Une scène du génocide sert d’ailleurs d’incipit au roman, juste après une citation de Théoneste Bagosora placée en exergue, afin que le contexte soit le plus explicite possible. Si l’histoire se déroule à Paris, dans le salon de coiffure de Cheryl, la maîtresse du Poulpe, le drame rwandais est au cœur de l’intrigue. Et si un Rwandais se fait abattre dès les premières pages, son frère traverse par contre tout le reste du récit, de telle manière que Blancs et Noirs sont ici traités à part égale dans la quête de vérité. Au départ d’ailleurs, la Française refuse de s’impliquer dans "une affaire d’Etat", puisqu’elle revendique son désengagement politique et militant. C’est seulement quand son salon de coiffure sera saccagé qu’elle se sentira obligée de s’impliquer dans une affaire qui la dépasse. Dès ce moment, comme dans le roman de de Villiers, un protagoniste résume la situation historique, mais ici c’est un Rwandais qui s’en charge, en mettant en cause la responsabilité des colonisateurs dans l’exacerbation du conflit ethnique. La colonisation belge apparaît clairement comme la cause des tensions ethniques, mais les militaires français ne sont pas non plus épargnés, puisqu’ils sont rendus responsables de l’attentat contre le Président Habyarimana, couverts par la cellule africaine de l’Elysée et "Papamadi", "surnom que donnent les Africains au fils de votre ex-Président". Quant à l’opération "Turquoise", elle "a surtout été un bouclier pour préserver tous les tueurs et leur a permis de pratiquer la politique de la terre brûlée " (p. 59). La suite du récit met en scène des militants d’extrême droite, instrumentalisés par les services secrets français, qui tentent de récupérer des photos attestant de la participation militaire française au génocide, avec l’accord du gouvernement cette fois, à la différence des positions prises par de Villiers. L’alliance de démocrates rwandais et français, symbolisée par la scène d’amour entre la coiffeuse française et le résistant rwandais, par ailleurs atteint du sida (le mélodrame n’est jamais très loin), permet de révéler ces collusions honteuses, pour conclure sur une finale pacifiste qui plaide pour une renaissance du Rwanda.( Europolar – Marc Lits )


- Pas de caviar pour Moulard ( Editions de l’Aube , 2000)

Moulard est le nom du héros d'un feuilleton publié par les Éditions de l'Aube. Chaque roman a été écrit par un auteur différent : 1. Pour l'amour de Pénélope de Jean-Jacques Reboux, 2000 - 2. Le pied dans la citrouille de Yves Bulteau, 2000 - 3. Pas de caviar pour Moulard de Catherine Fradier, 2000 - 4. Salade de Rotule de Laurent Fétis, 2000 - 5. L'art du mou de Élise Fugler, 2000
Présentation de l'éditeur: Attablé dans un restaurant russe avec Mamie Dupré, Moulard fait la connaissance de Djokar, un Tchétchène aussi sympathique qu'inquiétant, qui le prend pour un de ses amis russes disparus. N'importe qui, dans cette situation, prendrait ses jambes à son cou. Pas Moulard, qui, comme vous le savez, ne sait pas dire non. Surtout quand il est imbibé de vodka. Lorsqu'il se rend compte que ces drôles de zigotos ont l'intention de se servir de lui pour leurs trafics louches, Moulard prend la fuite et va se réfugier dans le Jura, chez son frère Patrice, dont le restaurant s'apprête à recevoir un banquet de chasseurs. Mais Djokar et sa bande de mafieux tchétchènes déchaînés vont le retrouver et lui en faire voir de toutes les couleurs. Heureusement qu'au milieu de toute cette fureur une surprise divine attend Moulard, qui va l'aider à encaisser les coups. Et entre les Tchétchènes, les trafiquants islamistes et les chasseurs alcoolisés qui tirent le sanglier à la Kalachnikov, les coups, c'est pas ça qui manque !


- Colère des enfants déchus : Grand prix de littérature policière 2006.

Présentation de l'éditeur: Le cimetière était désert. On ne rend pas visite aux morts le soir de Noël. Allée H, travée 5. Un secteur où les tombes étaient plus petites, où les fleurs étaient blanches. Il s'arrêta devant l'une d'elles. Dans un cadre de marbre, une vieille photo. Un prénom et un nom, Romain Polakovits. Il déposa le livre sur la tombe et rajusta son manteau. Dix ans, son frère était mort à l'âge de dix ans, d'une flèche dans la poitrine qui l'avait cloué contre un arbre. Le ton de sa voix devint rauque. " Dors en paix petit frère, ils ont eu leur compte Je vais maintenant me reposer et ne penser qu'à ce jour-là. Ce jour où tu m'attendais. Ce jour où je suis arrivé en retard. " A l'heure du web et de la mondialisation, les réseaux pédocriminels s'organisent en toute impunité, ne laissant aucune chance à leurs petites victimes. Thriller palpitant, d'une noirceur absolue, sur un sujet extrêmement sensible, ce sixième roman de Catherine Fradier est aussi le plus abouti.



Et d’autres titres :


- Le bâton de Sobeck (1999, éditions Jotim également en BD) :Un incendie se déclare dans une tour de La défense. Le bureau 1223 est ravagé par les flammes. On trouve le corps sans vie d'une femme. Rapidement, on s'aperçoit que c'est un meurtre maquillé. La femme est morte après avoir subi de sévères tortures. Lors de l'autopsie, on constate qu'elle a avalé quelque chose juste avant de mourir: le ticket d'entrée de La Ferme aux Crocodiles de Pierrelatte. C'est une bien mince piste mais il ne reste rien des dossiers de cette malheureuse avocate... le Lieutenant Clara Saint-Gille se rend dan s la Drôme. Arrivée à la ferme, tout se précipite, ce qui ne fait que confirmer que la piste est bonne.


- Les carnassières (Editions La Baleine, 1999) : Vera Volkoff, fliquette un brin trop dynamique, a quitté la police à la suite d'une bavure. Depuis, elle donne des cours de pilotage à l'aéro-club de Valence et se consacre à Nina, sa petite fille. De retour d'un vol, elle déplane. Son passé l'attend en bout de piste : Léo et Alexandra, deux flics très spéciaux, ont déterré son dossier et la contraignent à retravailler pour la police. Suite à l'assassinat de notables ou d'hommes politiques tous tués d'une flèche en plein cœur sur la Costa del Sol, Vera est parachutée avec une couverture de pilote dans une compagnie d'aviation privée.Chargée de "renifler" la Colonie russe des Baléares, elle va devoir naviguer à vue dans cette sanglante nébuleuse : mafia sibérienne, anciens du KGB, rouges-bruns à tendance vert-dollar.

- A L’ombre de l’Aqueduc ( Editions Jotim, 2000) : Lara Carven, journaliste en reportage à St Nazaire en Royans, découvre un cadavre au pied de l'Aqueduc. L'intrigue se met alors en marche, écrite par des morts passés et présents, mélangeant l'histoire et l'Histoire...



Première audition de Catherine Fradier, par Christophe Dupuis: http://patangel.free.fr/ours-polar/auteurs/fradier3.php
Extrait : " Le monde est malade d'ignorance. On nous abreuve de reportages bidonnés, d'inepties hallucinantes, de conneries monumentales (notamment via la télé des bétonneurs, des pilleurs de flotte et des marchands d'armes) et on passe souvent à côté de choses essentielles tout simplement parce qu'on n'en a pas connaissance. Je suis abonnée à des lettres, des journaux comme Survie, Agir Ici, Liaisons-Rwanda, Maintenant, et j'y lis des choses incroyables, des choses dont on ne parle jamais dans les médias, pourquoi? Je pense que les gouvernants, les politiques, les décideurs nous prennent pour des grands enfants (ou des cons) à qui il ne faut pas tout dire et puis ils font eux-mêmes tant de choses inavouables... Raconter, expliquer, dénoncer devient alors une forme de combat ".

Deuxième audition par Nice Premium :
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=25533
Extraits : " On me reproche entre autres d’avoir mêlé la réalité à la fiction sans précaution particulière. Si la précaution est de signaler en bas de page le vrai du faux, je ne vous raconte pas la gueule des prochains polars si nous devions perdre... On ne m’enlèvera pas de l’idée que cette puissante organisation nous a choisis, nous, parce que nous sommes des "petits". Après la Lune, petite maison d’édition. Catherine Fradier, un auteur qui n’a pas la notoriété d’une Vargas ou d’un Daëninckx. Nous sommes des cibles faciles, avec des moyens de défense très limités et si nous perdons le procès, cela fera jurisprudence, et plus aucun auteur ne pourra écrire une fiction impliquant cette organisation "



conclusion d’enquête :

Si, adeptes des nuits sans lune, d’aucuns aboient à la lune, nous espérons une marée de soutien à la liberté d’expression, pour qu’il y ait encore un " Après la lune ". Le polar doit préserver son entière liberté contre toute forme de censure. Après le jugement, il ne faudrait pas pour plagier Beaumarchais dans Le Mariage de Figaro que les écrivains en arrivent à dire : " Pourvu que je ne parle ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l'Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l’inspection de deux ou trois censeurs. "


Entre deux lunaisons, Catherine Fradier sera présente au festival du polar corse et méditerranéen du 6 au 8 juillet 2007 à Ajaccio.


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