"Dieu a un plan que même les religions ne connaissent pas…"
Ararat, l’ultime bataille. L’échiquier avait bien évolué depuis les conquêtes successives et le démantèlement des empires. Et voilà qu’une vieille histoire de l’humanité allait gifler le vingt-et-unième siècle sur les restes d’une épave en bois retrouvée sur une montagne, qui faisait désormais trembler rationalistes et conseillers d’Etat
Que pouvais-je y faire ? Qu’un avocat ait un contrat sur la tête n’était pas une première. Vu la gueule de ma clientèle, mon enterrement ne se ferait pas sans commérages du genre « Il l’a bien cherché ». Mais personne ne saurait la vérité. Que j’avais accepté de rentrer dans une histoire délirante où militaires, hommes de pouvoirs et fanatiques religieux jouaient une macabre partie d’échecs avec l’humanité.
Pourquoi voulaient-ils me tuer ?
Ce que dit l’auteur :
Je ne crois pas aux théories de la fin du monde datée au 21 décembre 2012. Pour une raison toute simple : le 22 décembre, un paquet de monde va avoir l’air très con.
Peut-on parler de l’Apocalypse sérieusement ?C’est une question bien différente. Une question épineuse, pas forcément religieuse, mais terriblement rationnelle. Les Evangiles l’auront simplement expliqué deux mille ans avant tout le monde. Je pense, comme René Girard, que les deux thèmes-clés des textes apocalyptiques, la violence humaine poussée à son paroxysme et les désastres naturels, sont liés. Deux guerres mondiales, l’invention de la bombe atomique, plusieurs génocides, une catastrophe écologique imminente vont bientôt démontrer que les textes apocalyptiques concernent le désastre en cours. Cela n’a rien de religieux. L’homme a le pouvoir de se détruire, de détruire la planète, de modifier génétiquement des plantes et des êtres, de cloner les êtres vivants, de modifier le climat. Les hommes sont aujourd’hui capables de détruire leur univers.
La violence est aujourd’hui déchaînée au niveau de la planète entière, provoquant ce que les textes apocalyptiques annonçaient : une confusion entre les désastres naturels et les désastres causés par les hommes, du naturel et de l’artificiel (R. Girard, Achever Clausewitz). A travers ce roman, j’ai d’abord souhaité exprimer une conviction : la séparation de l’Eglise et de l’Etat, du religieux et du scientifique, du spirituel et du rationnel, n’est pas une fin en soi. Nous sommes aujourd’hui entrés dans une nouvelle ère : ces matières, en apparence inconciliables, vont devoir dialoguer. La rencontre du géopolitique et du spirituel, thème-clé du roman, va se cristalliser sur un phénomène de violence qu’aucun analyste n’a jamais prévu.
LA PROPHETIE D'ARARATest aussi, et avant tout, une quête initiatique, celle de Marc Aram, un avocat vénal attiré par les dossiers indéfendables et les coups tordus. L’homme peut-il changer ? Sans doute, à condition qu’il n’ait pas renoncé à la profondeur de son humanité. Le voyage initiatique de l’Occident à l’Orient que va vivre, contre son gré, ce fils d’immigré revanchard est aussi l’occasion pour moi de réaliser un vieux rêve : montrer un visage de l’Arménie méconnu du monde, au-delà du cliché « Aznavour-tremblement de terre-génocide ». Berceau de l’une des dernières anciennes civilisations de la planète, la terre de Noé, d’Eden et d’Ararat commence tout juste à dévoiler au monde quelques secrets insoupçonnés, des origines de l’humanité à celles du christianisme.
Venez avec moi. Entrez dans l’univers de Marc Aram, faites avec lui le voyage initiatique de l’Occident à l’Orient. Que vous l’aimiez ou le détestiez, vous pourriez dépoussiérer le miroir de l’homme dans toute sa grandeur et sa bassesse, et peut-être y découvrir un visage tout étonné derrière vos propres yeux.
Sévag TOROSSIAN est avocat au barreau de Paris. Docteur en droit (Université Paris II Panthéon-Assas) et pénaliste, il conseille également nombreux acteurs institutionnels et politiques.