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Corse noire

... soeur de vos nuits blanches...


Frédéric H. Fajardie est parti sur la pointe des pieds...

Publié par Difrade sur 18 Mai 2008, 10:00am

 

Frédéric H. Fajadie mort le 1er Mai 2008:

 

 

Le néo-polar ne s’est jamais remis de la mort de Jean-Patrick Machette et voilà que Frédéric H. Fajardie nous a quittés sur la pointe des pieds le jour du 1er Mai, lui qui était un homme de gauche ayant concouru à donner au polar à la Française une dimension éthique. 

 

Biographie sur le site http:/fajardie.free.fr/index2.htm

 

Si vous voulez lire l’œuvre noire de Frédéric H. Fajardie, il vous en parle lui-même sur le même site : «  Toutes mes nouvelles ‑ les 365 ‑ sont disponibles chez Fayard, sous forme d'anthologie dans la collection « Omnibus ». C'est une compilation en deux volumes… ».

 

À ce jour, il a publié 21  romans noirs, dont 6  « Padovani » ; 13  romans classiques ; 5 ouvrages pour jeunes lecteurs ; 19 recueils de nouvelles (hors anthologies et rééditions) ;3 essais/pamphlets ; 2 curiosités.


 
 
 
 




Son premier roman était intitulé « Tueurs de flics » ( Padovani Septembre 1975). Dans cette première aventure policière, le commissaire Antonio Corrado Padovani, mis à pied, veut continuer une enquête sur des assassinats de flics. Il obtient ce sursis à sa démission pour mener son enquête) à terme. Trois tueurs fanatiques, cruels et rusés déciment les rangs de la police, de la politique, de la magistrature. Les trois bourreaux ne manque pas d’imagination et de cruauté dans le raffinement qu’ils mettent à tuer. Avec son groupe d’assistants aux  portraits profondément humains, Padovani dirige ce qui devrait être sa dernière enquête. On sait maintenant qu’il en fera cinq autres

 

 
 
 
 


Son dernier titre est prémonitoire « Tu ressembles à ma mort » ( roman noir 2007). Dont nous reproduisons la présentation sur le site Fajardie : «  Mars 1938, dans une Europe au bord du gouffre, la France fête la nomination du second gouvernement de Léon Blum. Mais à Paris, juste avant de prendre leur service, un chauffeur et un mécanicien de locomotive sont assassinés de quarante coups de poignard. Quelques jours plus tard, deux autres employés de la toute jeune SNCF sont tués à Arras de la même façon. Le point commun des cheminots : ils sont militants du Front populaire et devaient acheminer des trains « spéciaux » contenant armes et munitions. L'enquête est confiée au commissaire de la Sûreté nationale, Henri Perlbag. Cet ancien rescapé de Verdun, gentleman solitaire et désabusé, souffrant de ses anciennes blessures, n'a qu'une petite Citroën et de faibles moyens pour déjouer un redoutable complot contre la France. Le commissaire Perlbag est loin de se douter de ce qu'il va découvrir surtout dans un domaine où il n'attendait plus rien...   Tu ressembles à ma mort est un grand polar sentimental et plein d'humour sur l'engagement politique, les valeurs républicaines et la justice sociale signé par Frédéric H. Fajardie. »

Rappel sur le néo polar : roman noir social post- soixante –huitard:

 
 
 
 



Sur le site " Noir comme l’espoir ", Patrick Pécherot écrit : " Les seventies et leur parfum de révolution marqueront l’émergence d’une génération d’auteurs majeurs qui renouvèleront le style tout en poursuivant le chemin tracé par les grands anciens, y compris dans sa dimension critique. Qu’ils s’appellent Manchette, Raynal, Pouy, Daeninckx, Fajardie, Villard, Jonquet… ils construiront une œuvre qui s’inscrit bien au-delà de ce que l’on a alors appelé, dans une tentative de qualifier en vrac tout récit policier en prise directe sur les réalités sociales ou politique, le néo –polar … "

 

Le leader historique en est Jean-Patrick Manchette qui est entré dans la Série noire en 1971 avec un roman signé avec Jean-Pierre Bastid e " Laissez bronzer les cadavres ". Il a dit : " Dans le roman criminel, violent et réaliste à l’américaine, l’ordre du Droit n’est pas bon, il est transitoire et en contradiction avec lui-même. Autrement dit le mal domine historiquement. La domination du mal est sociale et politique. Le pouvoir est exercé par des salauds. On reconnaît là une image grossièrement analogue à celle que la critique révolutionnaire a de la société capitaliste… Lorsque le héros n’est pas lui-même un salaud… lorsqu’il a connaissance du bien et du mal, il est seulement la vertu d’un monde sans vertu. Il peut bien redresser quelques torts, il ne redressera pas le tort général du monde, et il le sait, d’où son amertume ."

 

A la suite de Manchette, les " barons " du Néo –polar sont Jean Vautrin ( A bulletins rouges, Billy Ze Kick, Boody Mary, Groom, Canicule), Marc Villard ( Légitime démence, Nès pour Perdre, Corvette de nuit…) , Frédéric H Fajardie (Tueurs de flics, Le souffle court, Clause de style, La théorie du 1%), Hervé Prudon ( Mardi gris, Tarzan malade, Banquise…), Joseph Bialot (Le salon du prêt à saigner ; Le sentier, Babel ville…), Sébastien Japrisot ( Compartiment tueurs, La dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil) qui est devenu scénariste pour le grand écran ( Le passager de la pluie, La course du lièvre à travers les champs…) ou encore Jean-François Coatmeur, Hervé Jaouen, Hugues Pagan, Jean-Hugues Opel, Tonino Benaquista

 

En 1979, les collections " Engrenage " et " Sanguine " furent créées pour ce nouveau genre. Les auteurs et les éditeurs de néo-polars ont voulu vendre des bouquins bon marché et c’est toujours dans cet esprit que fonctionnent certaines collections.

 

Dans les années 1980, des auteurs réalisent et scénarisent une série policière « Néo polar », anthologie d’histoires inspirées de romans du néo-polar français. Sept épisodes ont été diffusés sur Canal+ en 1984 et FR3 en 1985. Dans la distribution, Michel Beaune, Dominique Blanc, Jean-Pierre Léaud, Vincent Lindon, Claude Nougaro, Florent Pagny. Parmi les scénaristes, on trouve Férédric Fajardié, Hervé Jaouen et Marc Villard entre autres ; et parmi les réalisateurs , Jean-Pierre Bastid, Michel Andrieu, Patrick Jamain… Quelques titres d’épisodes : Shangaï Skipper, La Théorie du 1%, Salut ma puce… On voit apparaître des néo- polars dans des collections grands formats.

 

Manchette disait que le polar était une " littérature ferroviaire ". Jean Bernard Pouy sera surnommé " l’homme des trains " après avoir écrit un premier roman ferroviaire " La vie duraille " cosigné avec Daniel Pennac et Patrick Raynal. On lui doit aussi " Train perdu, wagon mort Il a multiplié les romans avec des titres évocateurs à deux reprises de son passé de professeur de philosophie comme Spinoza encule Hegel et la suite : A sec ! (Spinoza encule Hegel : le retour). Dans le néo –polar, les arpenteurs du réel sont plutôt spinoziens bien sûr. ". Il est à l’origine de l’aventure du Poulpe, alias donné au personnage de Gabriel Lecouvreur, à cause de ses longs bras. À partir de sa fiche identitaire, il a vécu sous la plume de nombreux polardeux revendiquant leur opinions de gauche et anti- Front national. Les petits polars du Poulpe étaient édités par les Editions La Baleine au premier petit prix de 39 francs. " Qu’est-ce qui fait courir Gabriel le juste ? L’injustice, surtout si elle est pratiquée par un patron sans scrupules, un intégriste vachard, des néonazis pédophiles, des trafiquants de cassettes porno et des politiciens véreux. Défenseur d’une gauche orpheline de ses promesses évanouies, Lecouvreur va, court, vole et nous venge… " - Article " La pieuvre est faite " de Emmanuel Laurentin dans Télérama n°2508 du 7 février 1998 dans une rubrique " La rage et le noir : le polar " pages 10 à 18. On peut citer comme bon récit du poulpe, celui de Patrick Raynal " Arrêtez le carrelage ". Patrick Raynal, patron de la série noir, a dit : " Je suis un marxiste qui pratique la concurrence ".

 

Quelques  autres auteurs  :

 

" De Dominique Manotti à Thierry Jonquet en passant par Dennis Lahane ou Cesare Battisti et Paco Ignacio Taïbo II, les écrivains témoignent de leur temps et s’ancrent dans le réel. Même si l’imaginaire et l’efficacité de l’intrigue restent le pivot de ces fictions, la description de milieux particuliers, de marges interdites ou de professions singulières leur confère une valeur documentaire. " Christian Barbault dans un article de Valeurs mutualistes n°236 Mars/Avril 2005 – article " Le polar, une passion contemporaine ".

 

Sans oublier les femmes  :

 

Depuis 1990, des femmes se sont affirmées dans le genre avec notamment : Andréa H.Japp ( La Bostonienne), Brigitte Aubert ( Les quatre fils du Docteur March), Maud Tabachnik (Un été pourri ), Fred Vargas ( Debout les morts) , Claude Amoz ( Le Caveau )… puis s’y sont maintenues, comme leur homologues anglo-saxonnes.

 

 

 
 
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