• Z... comme Zibeline n° Zéro.

    Zibeline, un Z qui s’inscrit à la pointe de la plume journalistique et, en bonus, deux auteurs italiens traduits aux Editions Liana Levi.











    Un nouveau mensuel gratuit est apparu dans les lieux de culture de la région Paca et, son nom, il inscrit à la pointe de la plume d’un Z qui veut dire Zibeline….


    Un titre et une mascotte ? La zibeline est un mammifère carnivore. On la rencontre en Asie du Nord-Est (Sibérie, Mongolie, Corée, Japon ) et en Amérique du Nord. Cette petite bête est très gourmande. Elle a un régime alimentaire très varié. Elle est omnivore et elle mange surtout des petits rongeurs, oiseaux ou insectes. L'hiver elle mange des petites baies et des fruits sauvages. Quelquefois aussi elle peut manger des œufs. 150 g de nourriture par jour, soit 7% de son poids, ne lui font pas peur. Des chasseurs la recherchent pour sa fourrure qui est magnifique. Elle a été tellement chassée qu'elle est presque en voie d'extinction. Sa couleur foncée et son nom russe " sobol’ "' sont à l'origine du mot " sable ", qui désigne en héraldique la couleur noire.


    Zibeline ( sable) est aussi le nom d’un parfum créé par Jacqueline Fraysse, en 1928 , époque des débuts du jazz et des droits de la femmes ( flapper era )… Un parfum est fait pour éveiller des rêves…



    Tu rêvais à Chopin ou à Frantz Liszt
    Dans un grand salon de l'hôtel Ritz
    Tu écrivais des mots sur un bloc-notes
    Tu ressemblais à la Zelda de Scott
    Tu portais une cape de zibeline
    En écoutant Kashmir de Led Zeppelin
    Tu portais une cape de zibeline
    En écoutant Kashmir de Led Zeppelin
    […/…]

    Cette extrait de chanson d’Yves Simon nous fait la transition avec l’écriture.

    Le N° O du journal a sorti sa cape de Zibeline, parfumée de blues et de liberté. Il a été distribué à partir du 13 septembre dernier avec un Editorial de résistance, écrit par Agnès Freshel. La directrice de publication annonce les ambitions du journal. Nous avons relevé des passages " : Nous avons misé sur le plaisir intellectuel, ce qui n’est pas très à la mode, et sur une certaine lenteur des mots. Sur des images qui se déchiffrent, des textes qui se lisent…. Nos choix éditoriaux sont fondés sur une vision large de la culture : en dehors du spectacle vivant nous irons visiter les musées, fouiller les bibliothèques, les archives… Nous réfléchirons aux sciences, à l’histoire, à l’enseignement des arts et à la transmission des savoirs. Et nous tenterons de dégager des enjeux esthétiques, économiques et politiques de ce qui s’élabore à l’endroit où nous vivons, dans la région Paca…. Alors, oui, Zibeline est ambitieuse, et repose sur l’idée folle qu’un gratuit régional puisse devenir un grand journal… "

    J’ai découvert ce journal en allant écouter deux écrivains mexicains invités à la Friche de la Belle de Mai dans le cadre de la semaine noire. Cet événement était annoncé en page 57 de Zibeline. Et bien la rédaction ne s’est pas contentée de cet article d’une page puisque l’une de ses représentantes était présente et a activement participé au débat avec les Mexicains et Noël Simsolo. Je l’ai même revue aux Terrasses du polar le dimanche 30 septembre. Chez Zibeline, on annonce les événements et on les suit pas à pas.

    Vous pouvez adhérer à l’Amicale Zibeline. Votre carte de membre vous permettra de recevoir le mensuel à domicile et de profiter d’avantages comme des réductions et invitations dont une première liste est indiquée en dernière page du N° Zéro du mensuel Zibeline.

    J’ai lu tous les articles du numéro Zéro de Zibeline. Le premier article est polémique en posant la question " A qui rapportent les festivals ? ". Il est suivi d’un autre sur le programme du Théâtre de la Criée. Son titre " La cruauté des horizons lointains " illustre la venue du metteur en scène Thomas Ostermeier et de Franch Dimech, autre metteur en scène installé à Marseille. Du théâtre national, on passe aux auteurs contemporains avec le festival actOral, puis au théâtre Massalia qui marque ses 20 ans d’existence avec le premier rendez-vous de sa saison " Le meilleur reste à venir ", donc loin du protocole et dans l’autodérision…. Festival, Théâtre, Cirque, Arts de la rue, Danse, Musiques, Arts visuels, Cinéma, Livres, Disques… Nous avalons 70 pages d’articles tous plus intéressants les uns que les autres avec le sentiment d’avoir lu un journal fait par de vrais arpenteurs de la culture avec un plaisir commun qu’ils nous font partager…

    Sous la rubrique littérature intitulée " L’esprit des lettres ". Plusieurs livres sont présentés… Tiens ! Pas un seul Gallimard ! Alors là ! Zibeline, elle m’en bouche un coin. Oser faire une rubrique littéraire sans faire la part belle à l’antichambre du prix Goncourt, qui fait ses choux gras avec la presse nationale. C’est du neuf ! Et terminer par une page entière sur la Noire avec Noël Simsolo en photographie. C’est du révolutionnaire. Décidément Zibeline n’est pas une feuille de chou et son numéro Un ne fera pas chou blanc. Avec le numéro Zéro, le mensuel a déjà écrit son nom d’un Z qui veut dire Zibeline…

    Zibeline sera disponible le deuxième jeudi du mois. C’est gratuit, en plus ! Et le prochain numéro donnera la parole aux artistes et aux lecteurs dans une tribune ouverte. Tiens, le 12 octobre, je vais voir " L’homme de Londres " au cinéma Variétés, situé presque sur La Canebière. Il y aura Bela Tarr. J’espère y trouver aussi Zibeline… Et si je ne le trouve pas là, j’irai le chercher ailleurs. Le N°2, je l’aurais au Toursky, lors de la semaine Azerbaïdjan, fin novembre. J’y étais le 5 octobre dernier et j’avais pris quelques exemplaires pour les ami(e)s et la famille.

    Qu’est-ce que je faisais au Toursky le 5 octobre dernier ? Je n’allais pas rater la pièce adaptée du film de Robert Guédiguian " A la vie, à la mort"… un spectacle bourré de générosité, de sensibilité et d’humanité…
    Vous connaissez Guédiguian. Il nous invente des tribus de personnages exclus d’une société de profit, des paumés qui s’accrochent à ce qui leur reste : l’amitié et l’amour jusqu’au sacrifice.
    José, Patrick et Jacquot sont chômeurs. La femme de Patrick ne peut pas avoir d’enfant, mais elle a un père invalide, Papa Carlossa qui continue dans sa tête la lutte contre le franquisme alors que Franco est mort.
    Dans sa jeunesse, Papa Carlossa a peint, sur les murs du cabaret, une fresque copiant le tableau de Goya " Tres de mayo " (Musée du Prado, Madrid). L’œuvre originale date de l’époque napoléonienne. Napoléon fait de son frère Joseph le roi d'Espagne. Les habitants de Madrid refusent ceci et se révoltent le 2 mai 1808 - le clergé joue un rôle essentiel dans cette révolte. Les révoltés sont fusillés en plusieurs points de la ville durant la nuit du 2 au 3 mai. Ces massacres sont peints par Goya en 1814, alors que le peintre est accusé, à juste titre, par la monarchie espagnole restaurée d'avoir eu des sympathies pour les mouvements libéraux.
    Revenons au Toursky. Heureusement pour la tribu du Perroquet bleu, il y a ce lieu de refuge des exclus. Le vieux cabaret porte l’enseigne d’un vrai établissement qui se trouvait Boulevard des Dames à l’angle de la rue de la République. Il n’existe plus. Dans la pièce, Josefa a fait les beaux jours du lieu en s’effeuillant mais, les années passant, la beauté callipyge a perdu du galbe et les clients ne viennent plus en dehors d’un retraité de la légion étrangère… Le décor est dressé et les personnages ont fait leur entrée. A vous de découvrir le reste si cela n’est pas déjà fait. Si vous n’avez pas vu la pièce, procurez-vous le film en cassette vidéo.

    Cette pièce était-elle annoncée par le numéro Zéro de Zibeline ? Oui, à la page 11. Il faut sortir un peu, si vous voulez connaître toutes les rubriques de Zibeline. Je ne vais pas vous en faire la lecture. Si vous allez dans les vrais lieux de culture, Zibeline y sera certainement. Vous le reconnaîtrez car son nom, il le signe d’un Z….

    Un journal qui surgit hors de l’ennui
    court vers la culture à petit trot
    Son nom, il le signe à la pointe du stylo
    d'un Z qui veut dire Zibeline
    Zibeline, Zibeline, canard rusé qui a la foi
    Zibeline, Zibeline, vainqueur, tu le seras à chaque fois…



    BONUS : deux sorties d’ouvrages intéressants aux Editions Liana Levi.



    Parle plus bas, écrit par Giacomo Cacciatore
    collection " Littérature"
    Traduit de l’italien par Françoise Brun
    224 pages - 14 x 21 cm - Broché
    isbn 978-2-86746-459-1
    Prix public : 18 €

    Lorsqu’on a neuf ans et que l’on voit les amis de son père vous obtenir une télévision couleur sans bourse délier, on est pétri d’admiration. S’agit-il de magie ? Giovanni ne comprend pas très bien ces tours de passe-passe mystérieux. Accroché aux basques de son père au bar de la Pâtisserie française à Palerme, il capte des bribes de conversations. Bien qu’il n’en perde pas une miette, cela ne suffit pas à lui permettre de décoder les sous-entendus… Pas plus que les phrases incompréhensibles lancées par sa mère à travers l’appartement. Tout ouïe, le jeune garçon essaie de reconstituer le puzzle, comme le lecteur...

    Presse :

    Cacciatore a réussi sa deuxième épreuve littéraire. – LA STAMPA
    Haletant, tout en nuances. – UNITÀ
    À travers le regard d’abord naïf, ensuite étonné et pour finir déçu et furieux d’un jeune garçon l’auteur, avec un rythme implacable, décrit une sombre période sans verser dans le "sicilianisme". CORRIERE DELLA SERA

    Brève biographie :



    Giacomo Cacciatore a 40 ans et vit à Palerme. Il collabore aux pages siciliennes de la Repubblica, qu’il définit comme "le lieu où il fait ses gammes". Son premier roman, L’uomo di spalle a été très remarqué par la critique italienne. Avec ce deuxième il confirme son talent et sa capacité à construire ses textes dans une forme très visuelle. "Forcément, dit-il, nous sommes une génération d’écrivains influencés par le cinéma et la télévision."
    Rendez-vous à Marseille : L’auteur sicilien présentera son livre au parc Chanot de Marseille dans le cadre de Lire en fête les 20 et 21 octobre prochain.



    Proust antijuif, écrit par Alessandro Piperno
    collection " Opinion"
    Traduit de l’italien par Fanchita Gonzalez Batlle
    224 pages - 12x19cm - Broché
    isbn 978-2-86746-460-7– Prix public : 18€

    À la fin du XIXe siècle, forte des valeurs défendues par la Révolution française, une large part de la bourgeoisie israélite croit aux valeurs de l’intégration. Mettre en sourdine sa propre culture permettrait de se fondre dans la masse et peut-être même d’accéder au monde clos des salons parisiens. Marcel Proust ne fait pas exception à cette vision qui pousse à gommer ses origines, à la limite de l’antijudaïsme. Toute son œuvre et sa correspondance en témoignent. L’Affaire Dreyfus le mettra face à ses contradictions et pointera la profondeur de l’antisémitisme d’une société résolue à conserver ses préjugés. Dans ce brillant essai, Alessandro Piperno nous offre une traversée de ce moment de vérité, annonciateur des drames du génocide juif, où les israélites redeviendront - pour les autres et pour eux-mêmes - des Juifs.
    Édition française revue par l’auteur et augmentée d’une introduction.

    Brève biographie :



    Alessandro Piperno est né à Rome en 1972, d’une famille mixte, père juif et mère catholique, à l’inverse de Proust. C’est à travers ce dernier qu’il découvre la littérature française qu’il enseigne à l’université de Tor Vergata à Rome. Son parcours d’écrivain commence en 2000 avec cet essai, intitulé en Italie Proust antiebreo, à l’origine d’une polémique. Suivra son roman Avec les pires intentions, véritable phénomène en Italie (200 000 exemplaires), paru en France en 2006 et réédité en Folio le 27 septembre 2007.

    Autre œuvre publiée chez Liana Levi : " Avec les pires intentions ".



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