• Polars latinos à L'Ecailler du Sud - collection L'Atinoir.

    L’Atinoir est une collection de L’écailler du sud, consacrée au roman noir latino-américain.



    Elle est dirigée par Jacques Aubergy ( traducteur et libraire) et elle a pour conseiller littéraire l’auteur mexicain Paco Ignacio Taïbo II.


    On se souvient que l’écailler du Sud était à la fois un hommage aux Cahiers du Sud et une allusion aux fruits de mer d’un restaurant marseillais… Les Editions de L’Ecailler du sud cherchent toujours la perle littéraire dans les manuscrits qu’ils reçoivent et ont ouvert de nouvelles collections dont L’Atinoir.

    Alors, pourquoi avoir donné le nom " L’Atinoir " à cette nouvelle collection de romans noirs latino-américains ? Dans l’Atinoir, on trouve latin et noir (qui en latin se dit " ater ") … " Latin " et " ater " donnant l’Atinoir, ater et noir insistant doublement sur le noir ? A chacun d’avoir son opinion. A collection nouvelle, mot nouveau ! Nouveau !… Néo ! A partir des dires de Paco Ignacio Taïbo II, le terme nous conduira à faire une digression sur le roman noir et le néo-polar.

    La nouvelle collection de l’Ecailler du sud propose déjà deux parutions, sur le conseil littéraire de Paco Ignacio Taïbo II .




    Paco Ignacio Taibo II est né en 1949 à Gijón, dans les Asturies, en Espagne. En 1958, sa famille, de tradition socialiste, émigre pour le Mexique quand il a neuf ans pour fuir le franquisme qui régit en Espagne.. En 1967, il écrit son premier livre mais ce n'est qu'en 1976 qu'il publie son premier polar Días de combate, où il met en scène pour la première fois son héros, le détective " Héctor Belascoarán Shayne ". Il choisit le pseudonyme de Paco Ignacio Taibo II pour se différencier de son père, célébrité de la télévision mexicaine.



    Journaliste et historien des mouvements ouvriers, Paco Ignacio Taibo II est considéré comme le fondateur du courant néo-policier en Amérique latine. Militant syndical engagé et membre du Parti de la Révolution Démocratique, ses prises de positions lui ont inspiré de nombreux ouvrages politiques et historiques, en particulier de monumentales biographies d’Ernesto Che Guevara et de Pancho Villa, modèles de rigueur d’investigation et d’originalité narrative. Il est l’auteur d’une cinquantaine d’ouvrages traduits en une douzaine de langues.

    Paco est un passionné de lecture grâce à son grand-oncle, ferru de littérature. Pour lui, " le polar c’est continuer la lutte par d’autres moyens mais sans assujettir le roman à l ’engagement. "

    Il a écrit un texte fondateur de sa collaboration à la collection L’Atinoir, en tant que conseiller littéraire. Il écrit : " Nous mettons à nu en les révélant des faits et des histoires, et nous courons aujourd’hui le risque de devenir de simples chroniqueurs. Mais atteint d’un optimisme pathologique, je continue à croire que la santé du roman est toujours éclatante et que les meilleurs livres n’ont pas encore été écrits. Depuis ces dernières années, je me sens chaque fois plus attiré, comme lecteur et écrivain, par les expériences qui mènent au roman total. Je veux aller à la rencontre du roman fleuve grossi par de multiples affluents, hybride parce qu’ouvert à tous les genres, né évidemment de toutes sortes de métissages et forcément baroque dans la structure narrative tout en faisant la part belle à l’anecdote et qui préfère à l’expérimentation du langage le canevas du couturier qui unit et assemble avec son fil invisible. Un roman qui, tout en conservant la tension du noir dont l’intrigue est le noyau dur , s’approprie le grand roman d’espionnage, le roman historique et le feuilleton avec des milliers de trames souterraines. Il a la capacité de divulgation de la science-fiction et le souffle grandiose du roman d’aventure du 19ème siècle. Il sera bien sûr toujours charpenté par une proposition inédite, le pouvoir de surprendre et l’épaisseur de la construction des personnages… "



    Gombrowicz disait : ." Il faut abandonner l’excès de théorie et les attitudes pédantes. Le style est le véhicule pour atteindre, non les théories mais les hommes ". Il poursuit dans ce sens en affirmant que "de nos jours, le courant de pensée le plus moderne sera celui qui saura redécouvrir l’individu". Cette affirmation apparaît aujourd’hui visionnaire. Un de nos amis ( Il pourra commenter l’article en se reconnaissant ) dirait sans doute que Paco Ignacio Taïbo II a un point de vue " gombrowiczien " de la littérature dite ( et mal dite) " mineure ", et  détourne le qualificatif " mineure " de son sens deleuzien… Cet ami nous avait écrit au sujet de la littérature polonaise " Gombrowicz, conscient de ce qu’elle s’enfermait dans un statut de littérature minoritaire et tentant de la désenclaver, non pas en partant de " dieu sait quelle position universaliste ", mais du singulier de cette littérature pour en faire un modèle universel. C’est donc Gombrowicz dépoussiérant toutes les formes usées de la littérature polonaise, mais les réactivant, de la gaweda ( littérature picaresque ) à la littérature romantique, travaillant un peu comme un membre de l’ULIPO, pour faire passer, en contrebande des formes anciennes, un propos neuf… "



    Concernant le polar, qu’en pensait Manchette ? : " J'ai pas mal réfléchi à la question : " qu'est-ce que le polar ? qu'est-ce qu'écrire un polar ? " — je suis un indécrottable intello, d'ailleurs pas honteux de l'être. Je refais comme les grands Américains ; mais refaire les grands Américains, c'est faire autre chose qu'eux : c'est le problème de " Pierre Ménard auteur du Quichotte " ! Que fait-on quand on refait un truc avec la distance, parce que ce n'est plus l'époque du truc ? Il y a eu une époque de polar à l'américaine. Écrire en 1970, c'était tenir compte d'une nouvelle réalité sociale, mais c'était tenir aussi du fait que la forme polar est dépassée parce que son époque est passée : réutiliser une forme dépassée, c'est l'utiliser référentiellement, c'est l'honorer en la critiquant, en l'exagérant, en la déformant par tous les bouts. Même la respecter, c'est encore la déformer, c'est ce que j'essaie de faire dans ma prochaine œuvrette : respecter à l'excès, respecter la forme-polar à 200 %. Par rapport à cette question-là, qui relève à proprement parler de l'esthétique, la question des contenus-de-gauche, dont les commentateurs brouillons veulent faire la question essentielle, est débile. " (Entretien paru dans Polar en juin 1980, rééd. dans Chroniques, op. cit., p. 16) …



    Et Jean-Berrnard Pouy, qu’est-ce qu’il en dit ? : " Parce que ça fait un paquet de temps et de textes que le roman noir a gagné. Le roman policier est à enfoncer dans les poubelles de l’Histoire, le thriller dans les chiottes du néo-freudisme et le roman à énigme dans le compost du sudoku. Et ça depuis Sophocle, Dostoeivski ou Gadda….Ces putains de polars accompagnent efficacement la mondialisation (pour le plus grand nombre) et l’Internationalisme trotskiste (pour les plus "radicaux"). Faire gaffe, quand même, à ce mot : polar, qui, s’il rime pauvrement avec soixante-huitard, rime aussi avec vicelard, ringard, connard, faiblard, etc… " propos " couillus " comme un " polard " et trouvés sur le site Noir Comme Polar à l’adresse ci-dessous :
    http://www.noircommepolar.com/f/actu_archives.php

    Affection néoplasique du polar ?
    Une question se pose : Le polar connaît-il une affection néoplasique, comme le dénonce Jean-Bernard Pouy ? A l’époque de l’écologie et du recyclage des déchets, à fouiller dans les poubelles de l’histoire, les chiottes du neo-freudisme et le compost du sudoku, ne pourrait-on pas y trouver des néo-romans policiers, des néo-thrillers et des néo-romans à énigmes ? Et Simenon, dans quelle poubelle, chiotte ou compost, doit-on l’enfoncer ? On le classe dans le roman à énigme, le roman policier ou le roman noir ? Le " roman noir " est-il l’AOC du néo-polar ? A quand le néo-néo…, le néo carré, le néo cube… ? Il ne faudrait pas oublier que néolithique commence aussi par " néo ". La polar aurait-il eu besoin d’une nouvelle ère néozoïque incarnée par les auteurs du roman noir? Exit tout ce qui s’est écrit en Europe avant 1970 ?

    Manchette avait clarifié le terme de néopolar en expliquant : " J'ai formé […] le mot " néopolar ", sur le modèle de mots de " néopain ", " néovin " ou même " néoprésident ", par quoi la critique radicale désigne les ersatz qui, sous un nom illustre, ont partout remplacé la même chose. Une partie des journalistes et des fans a repris l'étiquette apologétiquement, sans y voir malice, c'est amusant. " (" Ravale ta salive, petite tête ! ", dans Le Matin, 24 février 1981, rééd. dans Chroniques, op. cit., p. 200.)

    Quelque soit l’importance du hard boiled, de mai 1968 et de Manchette dans l’évolution du polar en France, comptent aussi le nombre de " néophytes " qui le liront demain, celui des nouveaux auteurs et des nouveaux éditeurs. Le polar doit-il rester soumis au népotisme de quelques caciques, reproduisant à leur manière ce qu’ils ont combattu dans le monde impitoyable et clos de l’édition?

    Bien sûr , les différents propos rapportés ne résument pas la pensée de ce qui les ont formulés. Tout au plus pourraient-ils permettre d’ouvrir un débat sur la place et l’avenir du roman noir " dans ou hors de la littérature" et de revenir sur le sens deleuzien de la " littérature mineure et :ou marginale ", sans en arriver à un procès kafkaïen du roman policier, du roman à énigme et du thriller. A un moment, dans le greffe du tribunal, Monsieur K découvre qu’ils ont tous le même insigne... Heureusement, dans le polar, les auteurs n'ont pas d'insigne et la pensée unique n’a jamais pu s’installer longtemps.

    Malheureusement, Manchette est parti trop vite. Par contre Paco Ignacio Taîbo II et Jean-Bernard Pouy, mais aussi d’autres auteurs, pourraient en débattre avec Frank Frommer, comme modérateur.


    Revenons à la nouvelle collection l’Atinoir et aux deux premiers romans noirs " gagnants " de la collection l’Altinoir :

    " Almagro dans ses brumes ", polar qui rime avec du grand Conrad et non pas avec connard ; Et " fausse lumière ", polar qui rime avec art de la fable et non pas faiblard…



    Almagro dans ses brumes écrit par Eduardo Monteverde et traduit par Jacques Aubergy.

    " Ainsi Nezahualcóyotl s’entretenait en jouant,
    mais, une fois, il tomba à l’eau.
    Et on dit que l’en sortirent
    Les hommes-hiboux, les magiciens ;
    Ils vinrent le prendre, l’emmenèrent
    Là-bas, au Poyauhtécatl,
    La montagne du seigneur de la brume... "
    Extrait d’un texte du mythique poète roi Nezahualcóyotl (1402-1472)

    Nous avons trouvé cette citation comme une entrée mythologique en matière… ou plutôt en brumes, les brumes du Mexique, les brumes qui engloutissent le passé et obscurcissent l’avenir, les brumes d’Almagro, héros révolutionnaire au nom de conquistador … Les brumes d’une culture riche de belles métaphores avec le discours de l’ancienne parole, ses chants de la pensée, ses chants érotiques, ses chants divins et religieux… les brumes d’une société moderne cynique et corrompue.

    Almagro, médecin de campagne, apparaît dans ses brumes existentielles comme le seigneur de la brume mexicaine, celle de la misère et de la mort. La jeune Agueda le rencontre un soir de débauche à Mexico, le suit dans un duplex puis jusque dans un hôpital de campagne, non par amour mais par curiosité, pour vivre une aventure et avoir quelque chose à raconter. Almagro la conduit à Nonnes.


    Sur le site d’Uxmal, le Quadrilatère des Nonnes, formé de 4 palais réunis autour d'une cour carrée est un remarquable exemple d'architecture PUUC-CHENES. Cet ensemble fut réalisé vers le 10ème siècle après J.C. Il doit son nom au grand nombre de petites pièces qui font penser à un couvent. De nombreux palais et temples complètent ce site unique : El Palomar, unique vestige d'un grand temple, la Grande Pyramide du haut de laquelle on découvre le site dans son ensemble. Vers la fin du 10ème siècle, période de l' "effondrement" de la civilisation Maya, Uxmal fut occupée par la dynastie des Xiu, de lointaine ascendance Maya, jusqu'à l'arrivée des espagnols.

    La jeune fille et le médecin énigmatique nous entraînent dans les brumes de l’humanité mexicaine, du post colonialisme, du néocolonialisme, des puissances financières et de la corruption. Les tueurs en série y sont ceux qui détournent les secours médicaux et s’enrichissent par la corruption. Les victimes sont des amérindiens installés dans du placoplâtre et du plastic… dans les brumes d’un génocide rampant dont l’arsenal est plus sophistiqué que le massacre pur et simple. Les armes des crimes sont la maladie et la faim. Que reste-t-il de la culture aztèque ? Des bribes archéologiques dans les brumes du passé. " Almagro dans ses brumes " est un voyage initiatique… En lisant le livre d’Eduardo Monteverde, on pense à Aguirre s’enfonçant dans les brumes des terres inconnues. Ces brumes auraient du protéger les indigènes. Elles les engloutit dans l’indifférence et l’oubli… Tout s’y perd : le passé et l’avenir. C’est, pour les Indiens, un chemin sans retour et sans espoir. On les a rangés dans la catégorie des Amérindiens. Ils portaient d’autres noms et ont laissé derrière eux de grandes civilisations ( Aztèque, Maya, Inca…). Ils ont été réduits en esclavage, chassés, exterminés… dans des proportions incroyables. Des ethnies ont été entièrement décimées. Il n’existe plus d’indiens des Caraïbes, plus de Natchez, Biloxi, Catawba, plus de Tupi et neuf dixièmes des tribus amazoniennes ont été anéanties. D’autres ont été totalement métissées et christianisées. Tous font l’objet d’un ethnocide culturel. C’est la mythologie des forts qui l’emporte sur la mythologie des faibles ou affaiblis, eux-mêmes capables de cruauté et de barbarie.

    Etrange et déroutant ce couple Almagro – Aguéda ! Brumeuses , leurs relations ! Nébuleuses, les motivations d’Agueda ! Déroutante, la brutalité puis la tendresse d’Almagro dont les gestes amoureux semblent les préparatifs pour un sacrifice. A-t-il l’âme d’un missionnaire ou celui d’un Che Guevara? Est-il saint ou malsain ? Jusqu’où est-il déjà allé et jusqu’où ira-t-il ? Chaque fois qu’on semble le connaître, il nous distance. Les brumes s’épaississent, se lèvent sur un monde hideux et désenchanté, s’épaississent à nouveau mettant les êtres dans un écrin noir où se joue leur destin forcément tragique. C’est de la noire entre néo-polar et roman d’aventure, entre social et psychodrame… On se laisse envoûter par Almagro. Il nous souffle le chaud et le froid…On le suit là où il a décidé de nous conduire. On pèse ses paroles. On y regarde à la loupe pour trouver quelques indices. On cherche des trouées dans ses brumes. Et puis nos yeux s’adaptent à cet univers clos, sans horizon. Dans cette gangue brumeuse, y aurait-il un joyau noir à découvrir Tour à tour, l’auteur vous enchantera et vous tourmentera dans ce bout du monde, ce grand chaos triste, cette terre de mystères, de secrets et d'énigmatique obsession. ?… Entrez dans les arcanes embrumées d’Almagro !

    Paco Ignacio Taîbo écrit dans la préface : " … L’attrait de ce roman ne vient pas seulement de l’anecdote en soi, il vient surtout du personnage principal, le docteur Almagro. Il n’est pas facile de le définir et c’est peut-être là tout le talent de l’auteur qui a su dépeindre son personnage sous les traits d’un aventurier avec une conscience sociale, d’un homme d’honneur sur une terre de canailles et de victimes, d’un moine laïque armé de son seul serment d’Hypocrate, d’un être voué à l’autodestruction cherchant le bûcher sur lequel il ira s’immoler, d’un érudit privé d’auditoire, d’un cynique de gauche, d’un homme dévoré par la face obscure de son être, d’un don quichotte qui dénonce les turpitudes et soignent les blessures, sans perdre pour autant son sens de l’humour le plus noir… "

    Et lorsque Paco Ignacio Taïbo II parle de son ami Eduardo Monteverde, il le fait avec humour " noir " : " Je l’ai rebaptisé dans un de mes récits " le nouveau docteur Frankestein de la littérature mexicaine … Il est peut-être bien le seul personnage à avoir connu comme journaliste, comme médecin et aussi comme patient le même hôpital psychiatrique… "

    Nous avons choisi un extrait : " … Il entendit des pas dans le réfectoire désert de sa tête et un répons qui venait d’une chaire sans lecteur. Comme soulevé par une machinerie, le sol se souleva , couvert de croûte d’un pain cuit dans un four du Moyen-âge, un chemin de pierre sur lequel apparaissaient les traces laissées dans tous les asiles où il avait fait escale, quelquefois comme médecin, d’autres comme malade avec au bord des lèvres des filaments de salive démente. Mais Aguéda ne verrait pas ça. Quand elle s’enfuirait de Nonnes, elle partirait sans retirer la belle leçon des récits d’Almagro. C’est pour cela qu’il ne se supprimerait pas tant qu’elle sera là, pas question de lui faire un cadeau de plus, pas le moindre petit morceau de quelque chose de vrai, pas la moindre cellule d’épiderme qui donnerait le fin mot de l’histoire. Jamais, Almagro, non jamais le docteur Almagro ne ferait ça. La gamine ne savait pas qu’il était déjà mort, qu’il était déjà l’humus d’un cadavre depuis qu’il était apparu dans ce duplex , mêlant par mimétisme son odeur putride qui sentait l’eau-de-vie à l’odeur des lotions, exsudat et parfums qui remplissait l’endroit. "

    Notes de l’éditeur :
    L’auteur, Eduardo Monteverde, a été chroniqueur de faits divers, documentariste, scénariste et navigateur dans la marine marchande. Lauréat du prix Raul Walsh 2005 de la Semana Negra de Gijón, il est aussi médecin, et mexicain. Entre le journalisme et l’enseignement de l’histoire et de la philosophie de la médecine à l’Université Nationale Autonome de Mexico, il lui arrive de donner des consultations dans un café de la capitale mexicaine...
    Dans une sorte de voyage initiatique qui commence à la suite d’une fête privée dans un des quartiers branchés de Mexico, la jeune Águeda va découvrir, à quelques dizaines de kilomètres de la capitale, le vrai quotidien des indigènes dans le village de Nonnes, en suivant Almagro, un médecin plus tout jeune, qui a décidé de l’emmener comme s’il allait en faire sa femme, dans des contrées reculées où les brumes ont établi leur royaume. Almagro est plus que médecin, il agit comme un curé laïc et un activiste, vénéré par la plupart des indiens qui vivent dans l’épaisseur sauvage de la forêt ; il est aussi craint et détesté par d’autres.
    Almagro dans ses brumes est un parcours à travers les espaces oniriques d’un Mexique méconnu où se mêlent le passé et la culture de deux civilisations que l’Histoire a opposées et forcé à coexister mais sans leur permettre de partager. On y trouve aussi une dure réalité, celle de l’enfer sur terre qu’habitent des indiens en chair et en os, qui, loin d’être toujours d’innocentes victimes, peuvent devenir d’impitoyables bourreaux. Un portrait au scalpel de la pauvreté et de l’oubli dans un pays qui n’en finit pas de confondre la misère avec le folklore et la superstition, écrit avec une prose digne du grand Conrad et un style porté par un souffle faulknérien.





    Présentation de " Fausse lumière " écrit par Juan Hernández Luna:

    Juan Hernández Luna, mexicain, Prix Dashiell Hammett 1997, est l’auteur de plusieurs romans et de nouvelles qui en ont fait un écrivain de référence dans la littérature noire latino-américaine. Un écrivain qui peut aussi bien écrire, la nuit, des articles et faire des entrevues pour l’édition mexicaine de Playboy comme donner, le jour, des cours de littérature aux policiers municipaux dans un des quartiers difficiles de la gigantesque capitale mexicaine.
    L’écailler du Sud a publié en 2005 " Naufrage ", son troisième roman publié en français.

    Un romancier vit et rêve en ne pensant qu’au chef d’œuvre qu’il écrira un jour et le fera sortir de l’ombre. Il passe ses journées à chercher les premiers mots du roman total tout en admirant, impuissant, le talent et l’habileté des grands écrivains qui leur permettent d’inventer et de créer histoires et personnages.
    Des pensées qui deviennent souffrances et le torturent au point de l’amener à se détruire lentement. La solitude et la nostalgie s’invitent pour partager dans la misère avec celui qui a tout perdu sauf une confiance indestructible dans cette muse qui finira bien un jour par arriver.
    Tout au long de cette léthargie contemplative et au plus profond des abîmes de la désillusion et du découragement, Juan Hernández Luna, construit une fable habitée par des atmosphères obscures, dramatiques et décadentes pour parler de l’esprit humain et de ses limites, des rêves et des fantômes qui le hantent. Il nous parle aussi de la lumière qui jaillit, vraie ou fausse, du mot et de l’écrit et des efforts surhumains que l’écrivain doit faire pour la capter.


    L’Ecailler du Sud : Une édition et une librairie à Marseille.

    L 'écailler du Sud est né en 2000 à Marseille. En 5 ans, une soixantaine d'ouvrages ont été édités. Depuis 2005, des nouvelles collections ont été lancées : un "Ecailler du Nord", basé à Lille, pendant de L'écailler du Sud, et une collection "overlitterature" dirigée par Serge Scotto, André Not et Gilles Ascaride. La collection l’Atinoir vient de s’ajouter en 2007…
    Aujourd’hui, L’Ecailler du Sud édite de nouveaux auteurs mais aussi des auteurs déjà connus dans d’autres collections, tout en menant des actions et en participant à des événements littéraires, démontrant en permanence le dynamisme de l’équipe et l’existence d’un lectorat fidélisé…



    Dans la librairie L'Ecailler du Sud , Jacques Aubergy vous accueillera avec gentillesse au milieu d'étagères bien garnies de polars qui riment avec panard, bonard, plumard et plum'art, etc...





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