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Par Difrade le 24 Septembre 2009 à 09:48Quatrième édition
du
Salon du Polar à Drap (06)
Depuis 2007, la municipalité de Drap ( Alpes Maritimes ) organise un salon du polar. Les organisateurs du Salon du polar de Drap, après seulement deux ans d’existence, ont su faire de ce salon une rencontre conviviale et d’échange.
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Dans le camp du drap d'or du polar, la convivialité et l’échange seront au rendez-vous...
http://www.calameo.com/books/00000048789bf3771d0e7Publiez sur Calaméo ou explorez la bibliothèque.
Pour cette 4ème édition, le Giallo italien sera représenté avec deux auteurs parmi les plus représentatifs du Giallo: Loriano Machiavelli et Luca Crovi.
" Selon certaines sources, le choix adopté par Mondadori de vouer sa collection de romans policiers au jaune faisait référence , et à une aventure de Sherlock Holmes de Conan Doyle parue dans le Strand Magazine vers 1891, et à un texte de Robert Browning évoquant une affaire d'homicide survenue en Italie au XVIIe siècle dont il aurait lu les détails dans un "old yellow book" acheté en Italie. Le premier "libro giallo" paraît en 1929. Et cette expression de giallo ne s'appliquera pas à une littérature policière italienne, mais désignera, ni plus ni moins, des romans policiers. L'essentiel du fonds giallo sera anglo-saxon : Erle-Stanley Gardner, Ellery Queen, SS Van Dine, Agatha Christie, J-D Carr, Rex Stout.Puis Mondadori s'assurera l'exclusivité de Simenon en Italie. Plus tard, des auteurs italiens vont entrer dans la danse, Giorgio Scerbanenco en tête… " ( Sur le Giallo, commentaire d’Elisabeth Milleliri , journaliste et romancière corse).
Au 19ème siècle, il existe des romans populaires italiens dont les thèmes ont été repris par le cinéma italien. On peut citer Za la mort et les Souris grises, feuilleton d’Emilio Ghione ( résumé du 1er épisode « La Busta nera » : Za-la-Mort et Za-la-Vie vivent retirés à la campagne avec la vieille tante Camilla. Un jour, Za recueille Leo, un pauvre orphelin affamé. Cette bonne action déclenche la guerre entre Za et la tristement célèbre bande des Souris Grises, habitants des égouts, qui, battus pour la première fois, promettent une vengeance sanguinaire).
Avec " Il capello del prete " ( Le chapeau du prêtre) , le roman policier sort du feuilleton en 1887. (Un baron à la vie dissolue tue un riche prêtre et jette son corps dans un puits. Grâce à l'argent volé, il continue sans vergogne à mener une vie luxueuse, mais le remords de ce crime finit par le rattraper, et le mène jusqu'à la folie. Le roman d’Emilio De Marchi sera adapté au cinéma en 1943).
Puis L’éditeur Mondadori crée ses livres jaunes, d’où vient l’étiquette " Giallo " collé au polar italien. Les premiers auteurs italiens sont Alessandro Varaldo ( inventeur du commissaire romain Ascanio Bonichi) Enzo D’Errico ( qui met en scène un clone de Maigret) Augusto De Angelis ( et son commissaire De Vincenzi) et Tito Spagnol… Dans la lignée anglo-saxone, va s’imposer Giorgio Scerbanenco avec son personnage d’Arthur Jelling, archiviste de la police de Boston. Après la guerre et le fascisme, de nouveaux auteurs ( Giuseppe Ciabattini, Tresoldi et Boero) et de nouvelles collections apparaissent comme les " Gialli Garzanti ". De son côté, Scerbanenco invente un nouveau héros détective, le docteur Lamberti. En 1968, il reçoit une consécration internationale avec le Grand Prix de la littérature policière décerné à son roman A tous les râteliers (Traditori di tutti). Cet auteur a fait franchir un pas décisif au genre, en ancrant ses récits dans la vie réelle des classes populaires milanaises. Carlo Fruttero et Franco Lucentini ( dont " La donna della domenica " a été adaptée au cinéma par Comencini) sont traduits dans plusieurs pays d’Europe. On peut citer aussi Mario Soldati, Antonio Perria et Attilio Veraldi qui se sont essayés au roman policier.
En référence à la première collection à couverture jaune, on sent chez les auteurs italiens, la volonté de plonger dans leurs racines, leur langue, d’écrire avec passion sur leur ville, leur région et ses habitants. Certains font resurgir les mots oubliés, les dialectes inusités, les coutumes ancestrales et racontent l'histoire chaotique d'une Italie diverse.
Sur le site Cairn l’article « Le roman policier italien : entre mystère et silence… pose la question : « Existe-t-il un roman policier italien ? »
C’est avec Leonardo Sciaccia que le roman prend prise avec le réalité de la société italienne ( la corruption , la mafia…) Il invente, pour dénoncer la main mise de la Mafia sur la Sicile, la forme du « roman-enquête » (le Jour de la chouette, 1961 ; À chacun son dû, 1974) ; il décrit aussi, plus généralement, la dérive des institutions politiques italiennes (l’Affaire Moro, 1979). Proche de Sciascia, le Sicilien Andrea Camilleri, mêlant enquête sur la mafia et jeux sur la langue, réinvente « l’Italien illustre » dans la Forme de l’eau (1994). Du même auteur, le Jeu de la mouche (1995) analyse cette prégnance du dialecte, comme l’Opéra de Vigàta restitue la Sicile des notables du xixe siècle.
A lire " Portraits d’écrivains…"
La nouvelle génération a fourni de nouveaux noms comme Carlo Lucarelli, Marcello Fois, Andréa G. Pinketts, Cesare Battisti…
Enzo Russo, avec son " Nessuno escluse " a écrit sur les particularismes régionaux de l’Italie. Le doyen sicilien Andrea Camilleri, inventeur du commissaire Montabalno, a fait passer les frontières au polar sicilien et, comme Jean-Claude Izzo en France ou Vasquez de Montalban en Espagne, symbolise l’émergence de ce polar régional, urbain ou de terroir.
Vous pouvez retrouver un article de réflexion sur le polar italien : "Le noir Italien : ni bûcher , ni Nobel" sur le site Europolar.eu.
Luca Crovi
Il est né en 1968. Journaliste, scénariste, critique, éditeur, spécialisé dans le polar et le thriller, il est l’auteur d’un opus sur le polar italien : Tutti i colori del giallo. Il giallo italiano da De Marchi a Scerbanenco a Camilleri. Marsilio. Venezia, 2002. 364 p. (Toutes les couleurs du polar. Le roman policier italien de De Marchi à Scerbanenco et à Camilleri.)
Ce livre comprend plus de trois cent soixante pages pour évoquer toutes les nuances de ce " Jaune " désignant le polar italien. Crovi fait une approche en partie chronologique et en partie générique, dans un long parcours historique qui commence à la fin du dix-neuvième siècle (vers la fin des années 1880, avec la publication de ce Cappello del prete (Le chapeau du curé) de De Marchi) et qui voit le roman policier naître d’une profusion de feuilletons, et jusqu'à l’époque contemporaine marqué par le Sicilien Andre Camilleri…. " Parallèlement, il nous entretient également du destin du polar à la télévision et au cinéma, ainsi que dans la bande dessinée, disserte sur les illustrateurs des collections les plus connues (les grands Giove Toppi et Walter Molino entre autres), fait un crochet du côté des femmes écrivains qui ont su se créer une bonne place dans le marché ces quelques dernières années, et s'amuse à reconstituer l'histoire des imitations, des plagiats et des hommages dont a été victime en Italie le grand-père de tous les détectives, Sherlock Holmes. Sans oublier bien sûr un chapitre sur le roman policier historique (Umberto Eco, seul connu à l'étranger, n'est pas le seul à connaître) et des présentations assez approfondies des deux auteurs qui ont le plus influencé l'évolution et la réception du genre : Camilleri, justement, et avant lui Giorgio Scerbanenco ".
Voir compte rendu sur site Belphégor
On trouve dans " Tutti i colori del giallo " la saga des " Libri gialli Mondadori "( livres jaunes de l’Editeur Mondadori), à partir donc de 1929. Ce premier âge de grand essor du polar connaîtra cependant un temps d'arrêt entre 1941 et 1947 (fascisme).
Cet ouvrage encyclopédique accompagné de réflexion est un outil de référence pour ceux qui veulent mieux connaître les " Jaunes " italiens et comprendre la place du polar dans la culture italienne.
Loriano Machiavelli :
« Loriano Machiavelli a 34 ans en 1968 : il anime alors un groupe de théâtre engagé dans cette mouvance et ne perd rien de l’actualité contestataire, très riche dans sa ville de Bologne. A la fin des années 1970, il est à l’origine du fameux Groupe 13, qui amorce le renouveau du roman noir italien en lui faisant adopter des thématiques politiques et sociales. Le personnage récurrent de ses romans, Sarti Antonio, est flanqué — « pas par hasard », précise l’auteur — d’un soixante-huitard, Rosas, militant extraparlementaire. Bologne, ville à vendre (10) se déroule pendant ces années 1970-1980, où le Parti communiste au pouvoir à l’hôtel de ville est confronté aux manifestations de l’extrême gauche. Témoin sarcastique bien plus que Maigret italien, Sarti Antonio évolue au milieu des troubles. Ce personnage évoque irrésistiblement l’auteur lui-même, tel qu’il se décrit à l’époque : sur son « scooter déglingué, fonçant d’une manifestation à une autre pour respirer l’odeur des lacrymogènes et observer les canons pointés des blindés ». extrait d’un article de Serge quadruppani – Le monde diplomatique ;
Depuis le début des années 1960, il se consacrait au théâtre comme metteur en scène, acteur et auteur ; ses oeuvres théâtrales ont été jouées par diverses compagnies italiennes. Il a obtenu plusieurs prix de théâtre en Italie. Depuis 1974 il écrit aussi des romans dans le genre policier en devenant un des auteurs italiens les plus connus et lus. Plusieurs de ses récits ont fait l’objet d’adaptations télévisées. Il a collaboré dans des périodiques et des quotidiens italiens.Il a participé à des batailles, parfois dures, avec des éditeurs, critiques et même lecteurs qui ne croyaient pas à la possibilité d'un roman jaune italien.Il a connu, discuté et débattu avec des personnages qui ont donné beaucoup au genre : Oreste du Bon, Giuseppe Petronio, Raffele Crovi, Claudio Savonuzzi, Attilio Veraldi, pour en citer seulement quelques uns. Il a participé à des quantités de rencontres, débats, présentations et autres initiatives, en Italie et à l'étranger.
Le Groupe des 13. C’est à Bologne que se forma en 1990 il Gruppo dei Tredici, qui en réalité n’étaient que 12, dix écrivains et deux dessinateurs, intéressés par le roman policier. Les plus célèbres de ce groupe sont Carlo Lucarelli, Loriano Macchiavelli, Marcello Fois (d’origine sarde), et Danila Comastri Montanari. On ne parlera pas de cette dernière, car son genre est le roman historique, par ailleurs très populaire en Italie.Arborescence interactive des auteurs italiens
http://www.dipity.com/timeline/AUTEURS-DE-POLAR-ITAL
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Par Difrade le 21 Septembre 2009 à 13:47
Boléro et Maracas à Cuba
L’éditeur L’Atinoir nous a permis de découvrir deux auteurs cubains dont les écrits témoignent de la diversité de la littérature noire cubaine. Nous avons lu « Boléro noir à Santa Clara » écrit par Lorenzo Lunar et « Les anges jouent des maracas » de Angel Tomas Gonzales Ramos. Des titres pour un pays où la danse et la musique sont à fleur de peau et dont les quatre rythmes basiques sont le Son, le Cha cha cha, la Rumba, et le Charranga. Ajoutons salsa jazz, mambo, Boléro, maracas… des mots magiques qui invitent à la fête. Des rythmes torrides et épicés avec des sonorités colorées et sensuelles. Toute une culture populaire née du côté de La Havane ou de Santiago de Cuba pour faire danser la planète.
Lorenzo Lunar est né en 1958 à Santa Clara dont il a fait le lieu où se passe le huis-clos de son roman « Boléro Noir à Santa Clara » dans un récit qui concentre le temps ( 24 heures ) et l’espace ( un quartier pauvre d’une ville de province). A El Candado, tout le monde se connaît. « Vivre dans ce quartier, ça fout les boules » sont les premiers mots qui composent l’incipit du roman et ils reviennent en refrain dans le récit et dans la bouche du narrateur, Leo Martin, qui y est né. Il est le chef fataliste du bureau de police qui devra mener une enquête sur l’assassinat de Cundo, un vieux pochetron solitaire qui aimait parler base-ball et regrettait le temps où «il y avait des bordels et qu’on payait pour aller aux putes, que le rhum n'était pas cher et bon, et que lui avait de quoi se payer ces plaisirs-là ». C’était le te temps de la prostitution (déguisée sous le nom de jineterismo) et de l’exode massif vers les Etats-Unis (les Balseros). L’auteur développe une intrigue dans une parodie des classiques du genre policier en mettant en scènes des canailles et des délinquants. Dans ce roman, l’assassin est un vrai criminel mais le crime est une fatalité. Par contre, dans ce microcosme de la délinquance, d’autres personnages sont plus nocifs et tirent les ficelles d’une économie souterraine avec son lot de misère où l’on peut acheter un meurtre et en vendre la culpabilité. Le langage de l’auteur n’est pas un catalogue sur les mœurs et les caractères d’un barrio (quartier d’une ville) mais pure poétique de la marginalité. L’auteur voulait que l’enquêteur soit «un chef de la police de quartier qui y serait né et qui aurait partagé une bonne partie de sa vie avec des délinquants originaires du même endroit que lui. Avec ces types que les aléas de la vie obligent à commettre des délits mais aussi, bien sûr, à collaborer avec le policier. Obligés de devenir des délinquants mais, aussi, assez persuadés qu’ils ne font rien de mal. » Le policier aux allures de dur-à-cuire apparaît dans une situation rendue complexe puisqu’il doit agir en fonction d’une déontologie qui lui devient toute personnelle et qui se situe hors la loi, entre la morale et le code du quartier où il est né. A rebours le délinquant est dans une situation aussi complexe puisque le policier est un ami d’enfance qui a partagé le même code et le connaît bien. Finalement chacun trouve sa voie : la fatalité.
On est loin des clichés sur fond de salsa et plus proche de nos cités insalubres et dites sensibles sur certains points qui font que les personnages sont d’ici et d’ailleurs dans ce qu’ils ont d’universel.. Dans le numéro 19 de la revue culturelle Zibeline, sous la plume de Fred Robert nous avons trouvé une critique bien tournée pour ce roman qui offre une « galerie de portraits aux difformités goyesques ». La langue est « vive, brutale, ourlée d’injures, d’argot et de paroles de chansons et Fred Robert conclue : « Ce bref roman se lit d’une traite, on en sort un peu essoufflé, comme si on remontait de l’enfer, mais, comme le chante le titre espagnol de ce boléro très noir et très humain , « Que en vez inferno encuentres gloria. » Il faut souligner au passage le travail difficile de traduction effectué par Morgane Le Roy et revu par Jacques Aubergy.
Chaque chapitre du roman porte un titre évocateur de la littérature policière avec une large part au hardboiled : Tuer n’est pas jouer ( James Bond), La promesse ( peut faire penser au film des frères Dardenne ou à un roman policier particulièrement brillant de l'écrivain suisse Friedrich Dürrenmatt.), Adieu ma jolie (Raymond Chandler), La clé de verre (Dashiell Hammett), The long Good bye ( Chandler) L’introuvable ( Hammet) Le cinq petits cochons ( Agatha Christie ), La moisson rouge (Hammet), etc… Ce roman sort le genre policier du distingué manoir britannique pour le faire tomber dans un barrio populaire de Cuba sous l’influence du Hardboiled, c’est-à-dire par un travail de marginalisation ou popularisation, comme l’explique Sébastien Rutès dans la postface.
Angel Tomas Gonzales Ramos est né à Ciégo de Avila (Cuba). En 1990, il a abandonné la presse nationale cubaine trop propagandiste. Depuis 1998, il travaille pour le quotidien espagnol El Mondo et collabore notamment à Radio France International. « Les anges jouent des Maracas » est sa première publication en France. Les maracas sont des instruments picaresques et parangon des rythmes de la musique cubaine et servent aussi au croyant quand il invoque la présence de l’orisha (un saint de la religion yoruba venue d’Afrique) pour lui demander une faveur personnelle. Le religieux fait partie de la culture cubaine sans dogmatisme, discipline ou fanatisme. A Cuba, «la pratique religieuse est un phénomène de transculturation et de métissage » écrit l’auteur dans sa préface. En préambule figure une annonce faite dans le Figaro de janvier 1887 : à La Havane, une représentation de la Comédie française avec, à l’affiche du théâtre Tacon, la grande tragédienne française Sarah Berhardt. « Ce pays, c’est une blague du Bon Dieu, murmura l’inspecteur Juan Bautista Valiente Bravo, pendant qu’il observait le cadavre d’un mulâtre coiffé d’une perruque rousse, élégamment vêtu d’habits de femme et allongé sur les récifs dans la pose du dormeur décidé à ignorer le lever du jour. » Tel est l’incipit avec la découverte d’un cadavre sur la côte près de l’Hôtel Petit tenu par un Français du même nom, aventurier évadé du bagne de la Guyane française et qui affiche son aversion pour la police. Juan Bautista, le policier qui enquête, est décrit comme localement atypique : « de taille moyenne avec un visage encore poupin pour ses trente-cinq ans, le physique de Juan Bautista était l’opposé de celui de la plupart des policiers de la ville, qui se distinguaient par leur corpulence intimidante ». Il est un inspecteur raffiné, parle lentement et à voix basse contrairement à ses collègues qui vocifèrent des grossièretés dans le champ lexical du langage de la rue. Lecteur du Progrès de la métaphysique de Kant, il s’emploie à suivre les principes de la raison comme un détective anglo-saxon de la belle époque du roman à énigme. Ce rationaliste pourra-t-il le rester avec une enquête où, pense-t-il «la raison ne lui serait pas plus utile qu’une boussole à un cordonnier ». Le personnage est peut-être trop lisse pour ne pas cacher une faille…
Mais revenons au crime ! Ce crime a-t-il un lieu avec le débarquement clandestin du capitaine Antonio Maria Aguero, à la tête d’un groupe de guérilleros ? Sur la plage, la police découvre des canots et le corps à moitié mangé par les requins d’un collègue infiltré dans un mouvement de sédition contre la Couronne espagnole. Qui a découvert le cadavre du mulâtre travesti ? La grande Sarah Bernhardt elle-même. Elle loge à l’hôtel Petit avant sa représentation à la Havane. Comment le travesti est-il mort ? D’une balle en plein cœur et d’un coup de couteau dans la poitrine. Pas n’importe quel couteau ! Un coup de poignard de Nanigo ( Les Nanigos ou Abajua sont les membres d’une ancienne société secrète), ce qui pourrait vouloir dire que l’assassin a voulu défendre son honneur ou tué celui qui a trahi un secret. Sarah Bernhardt (qui ne se déplace jamais sans son cercueil même à l’étranger), a aperçu le corps alors qu’elle allait se mettre à l’affût pour chasser. Le nommé Petit sort facilement un couteau lorsqu’il se sent insulté. Seraient-ce les premiers indices ou de fausses pistes ?... L’intrigue se situe au mois de janvier 1887. L’auteur déroule une fiction historique avec le style narratif du roman policier. Il redécouvre un passé prérévolutionnaire en marge des textes officiels issus d’un processus révolutionnaire, donc idéologique. Il a choisi une période qui est une parenthèse entre les deux guerres d’indépendance. « C’est une période, dit-il, où les débats politiques, culturels et économiques sont intenses ». De riches Cubains tournent leurs regards admiratifs vers Paris et New-York. Quelques années plus tard Cuba cessera d’être une colonie espagnole alors qu’une grande partie de l’industrie sucrière est passée sous capitaux nord-américains. Dans ce roman, on rencontre autant de personnages qui appartiennent à l’Histoire que ceux imaginés par l’auteur qui y dresse un tableau de la situation politique de l’île en donnant une vision inédite de cette période coloniale à la Havane. Parmi les personnages imaginés, apparaît une beauté rousse pour qui les hommes s’enflamment : Elisabeth Garden, une riche Nord-américaine qui avait à son service Saturnino, le travesti retrouvé mort… à suivre en lisant cet ouvrage sans concession pour cette époque et dont l’intrigue est marquée par deux événements : la venue de Sarah Bernhardt et un grand combat du torero espagnol Luis Mazzantini, qui laissera un souvenir inoubliable, non par l'idylle insulaire qu'il aura avec la Grande Sarah Bernhardt , mais pour ses prestations taurines.
le Grand Théâtre Tacón , actuel grand théâtre de La Havane, a eu ses premières mises en scène en 1837 après l’inauguration officielle en avril 1837. Dans ce théâtre ont joué les compagnies les plus importantes du monde, les danseuses Anna Pavlova et Alicia Alonso, les actrices Sarah Bernhart et Eleonora Dusse, les chanteuses Adelina Patti et Victoria de los Ángeles, le chanteur Enrico Caruso, les danseurs Carmen Amaya et Antonio Gades, les musiciens Arthur Rubestein et Sergeuei Rachmáninov.
Abakwa ( ou Abajua) La société secrète Abakwa s'est développée à Cuba vers 1820, sous l'impulsion des noirs venus du Calabar (Carabali). Il ne s'agit pas d'une religion, mais d'une association fermée, exclusivement réservée aux hommes, initiés et liés par un serment. Chano Pozo. Un grand joueur de tumbadores (nom cubain des congas), était initié aux secrets de cette organisation socio-politique, qui correspond à celle des "hommes léopard" (Ekwe, en langue Efik ou Ekoi, signifie léopard). Ils sont les gardiens sévères du dialecte et du rituel "plante", "une sorte de franc-maçonnerie populaire" (Alejo Carpentier). À Cuba, on les appelle "nañigos" (petits frères). La musique rituelle et la danse abakwa ont influencé la rumba.
Sur le site des Editions Latinoir:
Vous pouvez lire toutes les préfaces des ouvrages édités par Latinoir en cliquant ici.
Et puis si vous voulez découvrir les dieznégritos de Latinoir, cliquer là.
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Par Difrade le 4 Septembre 2009 à 12:24
http://www.calameo.com/books/00000048789bf3771d0e7
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