• Le polar a pris sa place en Corse...

    Le Polar existe en Corse...

      

     

    Alors que la 4èmeédition du festival du polar corse et méditerranéen se déroulera à Ajaccio du 9 au 11 juillet 2010, revenons sur la présence des auteurs corses de polar dans  la littérature régionale.

    Le polar s’est glissé dans les littératures régionales que Mlle Elodie Charbonnier, docteur es Lettres modernes, a définies  dans un mémoire de thèse dont nous avons relevé des extraits:

    Si la littérature se décline en plusieurs genres reconnus, la "littérature régionale " n’en fait pas partie. Pourtant, il s’agit bien d’une forme littéraire particulière se distinguant du roman ou de la nouvelle généraliste. Présente au cœur de nos terres, cette littérature porte en elle une culture et retranscrit l’âme de sa région. Certes, notre étude ne portera pas sur les langues régionales mais il est indéniable que cette littérature contient des particularismes linguistiques propres au régionalisme. Ainsi, les nombreuses expressions linguistiques régionales ne sont guère employées dans la littérature dite "généraliste ". De fait, il ne faut pas ignorer les spécificités propres à chacune de ces régions pour les englober dans une unicité nationale.

    La littérature corse résulte des pratiques ancestrales d’une littérature orale. Ayant subi des transformations constantes par l’alphabétisation et l’apparition de supports écrits ou audiovisuels, elle conserve encore aujourd’hui les traces de son histoire. Ainsi, certaines pratiques des littératures orales se sont donc transformées en littératures écrites ou même chantées. Evidemment, toutes les régions françaises ne revendiquent pas autant les questions identitaires que la Corse, l’Alsace ou bien la Bretagne. Néanmoins, toutes les régions possèdent une identité, une histoire et des particularismes propres parfaitement représentés par la littérature régionale.

    Garante de la conservation et de la protection d’un patrimoine culturel, la "littérature régionale " devrait être au cœur de certaines préoccupations. En effet, à l’heure de la mondialisation, nombreuses sont les entreprises réalisées pour préserver les régions d’une unicité nationale ôtant toutes les spécificités locales. Ainsi, la démarche de reconnaissance d’une littérature régionale en tant que telle s’inscrit dans le contexte actuel de conservation de l’identité des minorités culturelles.

    Souvent jugée péjorativement et réduite au simple folklore local, la "littérature régionale " est pourtant un genre abondant qui concerne de nombreux acteurs du livre. Il répond ainsi à une demande d’un public soucieux de se rapprocher de sa région, de sa culture.

    " C’est au moment fort d’une prise de conscience que la littérature régionale émerge de par la volonté d’un groupe qui la voit comme un bien collectif important à revendiquer et à développer ". La littérature régionale, liée au développement et à la survie du groupe qu’elle représente, "vivra plus ou moins dans la mesure où elle accompagnera ce groupe dans son cheminement historique".


    Et elle conclut :" Je considère comme littérature régionale tout ouvrage littéraire de langue française affichant un rapport à sa région et édité dans celle-ci. Le choix des auteurs régionaux est le premier critère de sélection des ouvrages. Selon moi, l’auteur ne doit pas nécessairement être issu de la région dont il s’inspire, ni forcément y écrire, pour l’utiliser à des fins littéraires. Dans l’objet de ma problématique, il semble moins intéressant de considérer comme écrivain régional l’auteur qui possède ses racines en région, qui y écrit et y est édité mais qui n’y s’y réfère jamais. Différentes thématiques permettent de situer les ouvrages littéraires régionaux. Utiliser la région comme lieu d’action romanesque est une première possibilité ; ainsi, elle apparaît comme un repère géographique et culturel pour l’auteur mais aussi pour le lecteur. L’intervention d’un folklore régional incluant contes et légendes populaires est un autre moyen de "régionaliser " son ouvrage tout comme l’utilisation de la mémoire collective ; par cette dernière, j’entends parler des ouvrages littéraires liés à une histoire locale touchant des événements comme la Résistance en Alsace au cours de la seconde Guerre Mondiale ou le Débarquement en Normandie ".


    Le polar en Corse

     

    Mantalban, Camilleri et Izzo ont ouvert la voie du succès au polar régional. Le Sicilien  a forcément une influence particulière sur des auteurs corses de polars, par l’insularité partagée sur des îles aux histoires parallèles. Il a amené certains auteurs corses à écrire des polars comme Jean-Pierre Orsi, inventeur du commissaire Jean-Baptiste Agostini  (Editions Melis et Editions Ancre latine).

     

    Le roman est un genre qui a eu du mal à s’enraciner en Corse ou la culture est de tradition orale, donc plus tournée vers la poésie et le théâtre. L’ouvrage « Pesciu Anguilla » de Sebastianu  Dalzeto est cité comme le premier roman en langue corse publié en 1930 et vient d’être traduit en français (titre Pépé l’Anguille)  par la maison d’édition Fédérop.

     La littérature orale corse n'a jamais été fermée sur elle-même et visait à intéresser toutes les classes de la société. Les œuvres circulaient sur l’île, véhiculées par les bergers transhumants, les marchands ambulants, les colporteurs et de simples voyageurs. Elles s'exportaient parfois au-dehors, notamment vers les îles voisines comme la Sardaigne qui est la plus proche.

    La diffusion de la littérature orale n'a pas de frontières matérielles et morales. Les créations littéraires insulaires ont subi des influences extérieures et, en particulier, venues d’Italie géographiquement proche. La littérature orale insulaire s’est donc formée à partir des mélanges de plusieurs littératures populaires et étrangères.

    L'influence des diverses idéologies et des divers phénomènes culturels du bassin méditerranéen est indéniablement ressentie au travers de la littérature populaire corse. Le polar est une littérature populaire qui fait la suture entre le parlé et l’écrit. Imagine ! me disait Joël Jegouzo ( auteur d’articles sur le polar corse - sites Noir comme polar et K-Libre). Savoir, comme dans un chjam’é rispondi, syncoper son présent, le plier aux contraintes de l’histoire tout en exposant cette dernière à la (petite) frappe de l’actualité. Faire entrer dans l’insolite d’une voix individuelle une réponse sociétale…. Le polar porte, mieux qu’aucun autre genre, lui-même trace de la structure Chjam’è rispondi : et la contrainte des règles du genre et la liberté sans laquelle le chant ne serait qu’une rengaine exténuée.

    Le polar corse existe.  Les thèmes imaginaires ou réels inspirent les auteurs corses dans une île noire et rouge sur fond de bleu marin et azuréen. On peut en dresser un inventaire en vrac et non exhaustif : la politique, les autonomistes, les barbouzes, les révoltes, la musique et les chants, l’écologie, la désertification, la pauvreté, le chômage, le huis clos, les mythes, les légendes, le banditisme… mais aussi les particularités : l’omerta, l’honneur, le clanisme, la cursita (ce mal du pays qui rend l’exil, douloureux, cette nostalgie hors de l’île bien particulière apparentée à la "saudade " brésilienne et portugaise. En Corse, le tragique côtoie l’humour… L’humour y plusieurs formes ; le taroccu, cet humour grognon  fait de malice et présent chez le poète corse Simon Dary (Simonu d’Auddè 1900-1978)  et de mélancolie, ou bien  la macagna, plus caustique, ou encore l’autodérision. Il y a surtout la volonté d’être corse : un corps, plutôt qu’un corpus à ressasser. Et donc la nécessité de rompre avec une représentation véhiculée par le vieux continent d’une terre mystifiée  et  par mystification, entendons toutes les dérives intra et extra muros que la Corse a connues ou subies, qu’elle subit encore.

    Dans une anthologie présentée par Roger Martin, on peut lire au sujet du genre policier comme étant universel :  Cette universalité - société, police, crime, nature humaine -– permet d’avancer que le genre policier, qu’il soit français, anglais, espagnol, russe ou japonais, s’abreuve à des sources communes, auxquelles bien entendu, il convient d’ajouter celles propre au génie et à l’histoire de chaque peuple. "

    En France, alors que le polar devenait un genre littéraire répandu chez les lecteurs, les auteurs et les éditeurs, il restait cantonné dans la capitale ou bien à l’étranger car les éditeurs choisissaient de traduire les grands auteurs anglo-saxons. Dans ce contexte jacobin, un Corse, José Giovanni va devenir un auteur et un cinéaste célèbre. Ancien taulard, il va exceller dans le genre après un premier succès littéraire « Le trou » adapté par la suite au cinéma. Il deviendra un cinéaste et un romancier célèbre. Giovanni a écrit sans référence avec ses origines insulaires. Pourtant la Corse est une terre de romans noirs et de polars. En 2006, un hebdomadaire publiait un article "Terreur sur Ajaccio " sous-titre " Le gang qui fait trembler la Corse ". La première phrase est " Ils sont tous des enfants du cru et forment le noyau dur de la bande du Petit bar. Des tueurs sanguinaires… " N’y a-t-il pas là le titre et le début d’un polar bien noir avec des héros durs à cuire ? On y trouve même des idées de dialogue : " Hep, salut ! Je t’aurais bien offert un café… - Vaut mieux pas s’attarder aux terrasses de bistrot en ce moment, c’est trop risqué…"  La suite de l’article qui relate la réalité d’une série d’assassinats  générés par une lutte sanglante entre bandes rivales venant déranger les vieux truands jusque dans leur " semi -retraite " ( Le point , du 19 octobre 2006 ).

    Des nouvellistes, précurseurs du polar et du roman noir, s’étaient inspirés de la " légende noire de la criminalité insulaire ". Librio a publié un recueil où l’on retrouve Mérimée, Balzac, Flaubert, Saint Hilaire, Gaston Leroux et deux Corses : Pierre Bonardi et Jacques Mondoloni, connu dans la Science-fiction. Depuis quelques années, on a vu émerger le polar régional. Alors que Marseille et la Corse ont alimenté  l’imaginaire de bon nombre d’auteurs et de cinéastes, il faudra donc attendre 1995 et Jean-Claude Izzo pour consacrer le polar marseillais en le faisant connaître à Paris. A la même époque, en Corse, un Editeur ajaccien avait créé une "collection Misteri " qui a fait découvrir, entre autres, Philippe Carrese et François Thomazeau. Tous les deux font partie aujourd’hui des auteurs connus. " Les trois jours d’engatse " de Philippe Carrese a été d’abord édité dans la collection " Mistéri " en 1994 (un an avant Total Kéops qui a fait émerger le polar marseillais ), puis réédité au " Fleuve noir " en 1995. François Thomazeau est l’auteur de plusieurs polars édités dans la collection Misteri et a créé, avec deux autres auteurs, "L’écailler du Sud " devenu « L’écailler », éditeur marseillais qui obtient un réel succès. Les premiers polars de Thomazeau dans la collection Misteri ont été réédités par Librio. L’éditeur ajaccien Méditorial a fait connaître aussi des auteurs corses comme Ange (Archange) Morelli, Elisabeth Milleliri et Marie-Hélène Cotoni.

    Le pionnier de la Noire made in Corsica est donc Paul-André Bungelmi avec sa maison d’édition Méditorial et la Collection Misteri. Il a découvert et édité d’excellents polars commis par des auteur(e)s ayant pour la plupart fait leur chemin. A l’époque, j’ai lu des ouvrages « Misteri »: Comme un chien dans la vigne et caveau de famille, écrits par Elisabeth Milleliri - La moisson ardente et raison d’état, écrits par Archange Morelli - Trois jours d’engatze, écrit par Philippe Carrese - La faute à Déguin,  Qui a tué monsieur cul  et   Qui a noyé l’homme-grenouille écrits par Philippe Thomazeau.

    « A l’époque (1992), dit Philippe Carrese, j’ai envoyé le manuscrit à plus de trente maisons d’édition, y compris "Fleuve Noir". Tous l’ont refusé. J’ai croisé Paul André Bungelmi, en corse, un type adorable qui me l’a pris mais qui a été dépassé par le succès du livre. Fleuve Noir a repris la suite en moins de quinze jours. Paul André est un vrai méditerranéen, il a tout de suite tout compris, tout mon coté "sudiste" que pas mal de parisiens ont encore beaucoup de mal à cerner».

    Et François Thomazeau ajoute :« Je ne connaissais Carrese que de nom et j'ai atterri chez Méditorial parce que ma mère avait vu un reportage sur "Trois jours d'engatse" sur France 3 Marseille. C'est elle qui m'a forcé à envoyer le manuscrit de Dégun à Méditorial. Comme Carrese, je ne rendrai jamais assez hommage au patron de cette maison, Paul-André Bungelmi, un honnête homme comme on n'en fait plus. Il a arrêté l'édition faute d'argent et tient un bar de nuit extrêmement sympa à Ajaccio. On amène sa bouffe, y a une cheminée au fond pour faire cuire le rata, et lui fait payer le vin."


                Après la cessation d’activité de Méditorial, si quelques auteurs de polars corses ont été édités, il n’existait plus de série noire insulaire.A partir de 2003, à la suite d’Elisabeth Milleliri, Marie-Hélène Cotoni  et d’Ange Morelli,  des auteurs corses se réapproprient la Corse noire. D’abord Les Editions La marge sorte La chèvre de Coti Chiavari de
    Jean-Pierre Orsi ; A la même époque Pur Porc de Jean-Paul Brighelli est édité hors de Corse chez Ramsay. En 2004, les Editions Albiana lancent la collection Nera et publient chaque année 4 à 5 polars avec, dans les premiers auteurs,  Jean-Pierre Santini, Okuba Kentaro, Paul Milleliri, Pierre Lepidi, Alexandre Dominati, Jean-Marc Comiti…  

    Nous n'oublions pas les femmes. Nous avons déjà cité Elisabeth Milleliriet de Marie-Hélène Cotoni. Il faut citer aussi Daniele Piani(L’écume des Brocci et Plein Sud aux éditions Albiana)), Arlette Shleiffer( Molto chic, Bar rouge et la Nuit s’achève aux Editions Colonna) et Marie-Hélène Ferrariavec les multiples enquêtes de  son commissaire Pierruci ( aux éditions Clémentine) .

    Ces auteur(e)s corses sont édité(e)s sur l’île. D’autres ont des éditeurs continentaux comme Elena Piacentini et son flic corse de Lille,  Jean-Louis Andréani, journaliste au Monde, avec son héroïne Delphine Mailly ou bien Francis Zamponi célèbre pour son best-seller « Le colonel» adapté au cinéma par Costa Gavras et qui est aussi l’auteur de La vendetta corsa.

    Aujourd’hui, les auteur(e)s insulaires de la Noire se sont regroupés dans une association « Corsicapolar » et, en invitant  d’autres auteu(e)s, ami(e)s  méditerranéen(ne)s de la Corse,  organisent  chaque année en Juillet, depuis 2007, le festival du polar corse et méditerranéen à Ajaccio avec le projet de multiplier les initiatives. A l’occasion du la deuxième édition du festival, un recueil de nouvelles noires « Piccule fictions »  a été édité en 2008 au profit de l’association Handi20 pour l’achat de fauteuil « Hypocampe » à usage des handicapés. En 2009, un premier concours de nouvelles en langue corse a été organisé et a permis l’édition d’un recueil des nouvelles sélectionnées intitulé « Mediterraneri ».

    Vous pouvez retrouver tous les auteur(e)s corses et leurs ami(e)s sur le site Corsicapolar.eu dont le webmaster est Ugo Pandolfi, membre de l’association Corsicapolar, et l’auteur de « La vendetta de Sherlok Holmes » , ouvrage réédité en juillet 2010 et enrichi pas les dessins de Jean-Pierre Cagnat.

    Jean-Pierre Orsi, Jean-Pierre Petit et Jean-Paul Ceccaldi ont  créé en mai 2009 une maison associative  d’édition Ancre latine, sise à Castagna 20138 Coti-Chiavari. Plusieurs ouvrages ont déjà été édités dont le recueil Mediterraneri, distribué gratuitement.

     

    Le polar se porte bien en Corse. Des librairies ouvrent : l’une à Bastia à l’enseigne « Les deux mondes »  dont l’un est celui du polar ; l’autre « Plume en bulles »  à Ajaccio est partenaire du festival du polar corse et méditerranéen.    Chaque année, de nouveaux polars sont édités en Corse. Des auteurs se mettent au polar et  de nouveaux auteurs de polars apparaissent : Jeanne Tomasini (déjà connue pour ses romans), Jean-Pierre Simoni (déjà connu pour son ouvrage « Les chemises noires »), Jean-Pierre Arrio, André Mastor, Jean-Louis Tourne…

    " On ne compte plus les Corses : paradoxe, parabole ou mémoire, l’île est aussi laboratoire et miroir. Un archipel. Les approches en sont multiples : mythique (Lestrigons d’Homère, taureau fondateur de Giovanni Della Grossa...), légendaire (Enée), touchant le merveilleux géographique antique (localisation des peuples originaires par Ptolémée), esthétique et métaphorique (Kallisté ou Kurnos des Grecs, batellu biancu du 18e siècle ou porte avion insubmersible de Dwight D.Einsenhower, tortue de Dom Jean Baptiste Gai, cétacé de Gabriel Xavier Culioli). On retrouve l’île dans le discours exotique des voyageurs (Alphonse Daudet, Gustave Flaubert, Prosper Mérimée, Guy de Maupassant), les approches curieuses des folkloristes, ou statistiques des enquêteurs (Marie François Robiquet, Jean Baptiste Galletti), dans la lecture structurante des sciences humaines (monographies anciennes ou récentes, travaux sur la vendetta, le clanisme ...) et les investigations de l’imaginaire ou du symbolique îlien ; enfin dans les essais (Anne Meistersheim, Dorothy Carrington, Nicolas Guidici) et la création littéraire (de Santu Casanova à Ghjacumu Thiers ou Aristide Nerrière...). Une véritable Corse pensée, peinte, écrite, chantée, redouble la Corse". [Extrait de L’épistème ethno-anthropologique corse.  De l’observation distanciée à la tentation d'une ethnologie de l'acteur. Peer-reviewed article | Article scientifique normé - Charlie Galibert]

    Les polardeux corses ne s’enferment dans leur monde noir et se sont récemment associés à  un appel  venant du Cap Corse avec son  texte fondateur « Le manifeste de Luri » dans le projet de regrouper tous ceux qui écrivent et/ou pratiquent un art en Corse pour améliorer la diffusion de la production culturelle insulaire au-delà de la mer et ainsi aider à la création.  Une association Corsauteurs a été créée et devrait lancer des initiatives courant 2010 avec, comme prélude, la parution récente  d’un recueil : « Pierres anonymes, Petre senza nome ».

     

    Deux dates à retenir  dont le site Corsicapolar.eu se fait l’écho:

    • Du 9 au 11 juillet 2010, à Ajaccio, 4èmeédition du festival du polar corse et méditerranéen ( Corsicapolar)
    • Le 24 juillet 2010, à Bastia, premier salon du livre corse « Libri aperti » ( Corsauteurs)

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