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Jean-Pierre Santini, écrivain et éditeur corse
Par
Difrade dans
Polar le
11 Avril 2008 à 16:08
Jean-Pierre SANTINI, dans l'actualité littéraire en 2008.
Jean-Pierre
Santini se décrit comme un militant parmi les autres. Il avait situé
lintrigue de son premier roman noir « Isula Blues » dans son village
natal, Barretali (un village
mourant, déplore-t-il) où il était revenu vivre, après trente ans
dabsence. Il y décrit la Corse quil a retrouvée : une île abandonnée
dans sa désolation et ses habitants dans leur solitude. " Ici les hivers sont blancs
", dit-il. Alors lui, pour noircir les pages hivernales, il décrit ce
désert humain et cette identité corse qui se désintègre. Pour lui "les romans naissent des faillites de lhistoire ".
Après des années de militantisme engagé qui a commencé avec la création
du FNLC, il a écrit un livre intitulé " Front de Libération Nazionale,
de lombre à la lumière ". et " Nimu ", troisième roman noir dans la collection Nera des Editions Albiana.
Jean-Pierre
Santini écrit sur les Corses parce quil sest engagé dans la survie
de son peuple. Il nous offre des passages au lyrisme inspiré et donne
chair à des personnages désespérés ou désespérants. Ses ouvrages
recèlent la pensée sans concession dun militantisme qui pousse à la
réflexion. Dans Nimu, le constat est amer : "
ce pays (la Corse)
na jamais écrit sa propre histoire. Il a appris à résister à celle que
ses envahisseurs successifs ont voulu lui imposer. Cest comme une
histoire en négatif, qui, à une exception près, assez brève, na jamais
pu se révéler et permettre aux Corses de se révéler à eux-mêmes. Dès
lors, laffaiblissement constant de laffirmation identitaire était
trop souvent compensé par une exacerbation nationaliste de plus en plus
vide de sens. "
Cet auteur corse est publié depuis 1967, avec son premier roman "le non-lieu "
aux Editions Mercure de France. Nous avons cité son ouvrage sur le FNLC
publié en 2000 chez lHarmattan. Entre 2001 et 2003, cinq ouvrages ont
été édités par lEditeur Lacour : Corse, un froid au cur, Petite
anthologie du racisme anti-corse, Pour une assemblée nationale
provisoire, Un petit commerce de nuit (roman), Indipendenza : Pour une
Corse libre, démocratique et sociale.
Dans un article de Joël Jegouzo (NCP), J.P Santini avait été interviewé et sétait un peu livré, se définissant comme "un militant parmi les autres ". Depuis la création de la collection Nera, il a écrit trois ouvrages : Corsica Clandestina (2004), Isula Blues (2005) et Nimu (2006). Le militant est un écrivain à suivre ou à découvrir. En 2007, il a créé une maison dédition « A fior di carta »
Il
est à lorigine dun événement littéraire qui sest déroulé dans son
village Barretali début août 2007. Il apparaît comme un touche à
tout des genres littéraires, avec une prédilection dans ses lectures
pour la poésie ( par laquelle tout commence, dit-il ), ce qui explique
le lyrisme souvent présent dans sa prose.
Nous attendons la sortie dun ouvrage où
il fait côtoyer plusieurs genres littéraires, comme les strates de sa
vie décrivain
Il nous en avait parlé en octobre 2007 et nous avait
dit au sujet de ce manuscrit en cours décriture :
« Il s'agit en
fait d'une histoire déclinée, ou plutôt fragmentée, en plusieurs genres
( même si les frontières sont poreuses entre les genres littéraires) ».
Le titre étant provisoire, lauteur ne nous la pas révélé
Il nous
donnait toutefois quelques précisions alléchantes sur cet opus en
quatre déclinaisons soit :
Un « pré-histoire » plus quun avant-propos, qui sera une entame poétique car tout commence avec le verbe.
Un Roman noir "Le sentier lumineux" ... pas celui du Pérou !
Une nouvelle « Les cercles du silence »
Et avant de baisser le rideau, une pièce de théâtre
.
Nous
nen savons pas davantage et nous avons contacté Jean-¨Pierre Santini
qui nous a annoncé que son ouvrage est chez son éditeur. Il ne sest
pas arrêté là puisque deux autres parutions sont déjà prévues aux
Editions Clémentine dont un roman noir.
Jean-Pierre
Santini sera présent au Festival de polar corse et méditerranéen lors
de sa deuxième édition prévue du 4 au 6 juillet prochain. Il a participé avec lassociation Corsicapolar à un recueil de nouvelles « Noirs de Corses
» qui sortira à loccasion du festival. Il y a écrit une nouvelle dont
le héros est surnommé "Le pommadé". Cet ouvrage réunissant 26 auteurs
fait lobjet dune souscription et sera vendu au profit de
lassociation corse daide aux handicapés, Handi 20.
Nous
reparlerons de ces ouvrages après publication. En attendons, revenons
sur les trois romans noirs parus aux Editions Albiana.
Présentation des trois polars déjà édités chez Albiana :
Corsica Clandestina (2004):
Corsica
clandestina vient un an après la publication du livre " indipendenza "
: pour une corse libre, démocratique et sociale " et un deuxième roman
"un petit commerce de nuit " en 2003. Son premier roman "Le non-lieu "
a été édité en 1967. Le titre de "Corse clandestine " situe le contexte
de lintrigue.
La réalité corse :
Le 5 mai
1992, à 20 h 20, la tribune nord du stade de Furiani, montée en moins
de quinze jours pour accueillir un maximum de spectateurs lors de la
demi-finale de la coupe de France de football entre l'Olympique de
Marseille et le Sporting Club de Bastia, s'effondre. La catastrophe
fait 16 morts et 2 326 blessés, dont une quinzaine très lourdement
handicapés.
Un militant nationaliste, Robert Sozzi, dénonce
publiquement l'attitude des dirigeants bastiais, en reprenant les
griefs exprimés mezza vocce par les familles des victimes. Sozzi parle
fort. Sozzi parle juste. Sozzi parle trop. Le 15 juin 1993, il prend la
route depuis son village pour descendre travailler à Bastia. Un
commando l'attend dans un virage et lassassine : un avertissement
clair aux détracteurs de Jean-François Filippi . Au lendemain de Noël,
le 26 décembre 1994, il sort de sa maison de Lucciana. Il doit se
rendre à l'aéroport, dont on aperçoit les lumières en contrebas. Il va
signer à Sarcelles un contrat portant sur l'élimination des ordures
ménagères de l'agglomération bastiaise. Mais la date de son voyage a
été ébruitée. Jean-François Filippi se trouve encore sur le pas de sa
porte lorsqu'un coup de feu, un seul, retentit. L'homme s'écroule, tué
par un tireur embusqué, disposant apparemment d'un fusil à visée
infrarouge. Trois jours plus tard, le soir de ses obsèques, le FLNC
-Canal historique réplique à l'aveugle, en supprimant un autre
dissident nationaliste, Franck Muzi: Comme son ami Sozzi, il avait osé
dénoncer l'affairisme de Filippi et du SCB. Cette série de meurtres n'a
jamais été élucidée. Et les assassins - nationalistes, mafieux ou les
deux - courent toujours.
La fiction de Corsica Clandestina :
Sylvestre
Soler, entrepreneur et président de lAthlétic club de basket, est
responsable de leffondrement dune tribune du stade de Casaluccia,
agrandie à la hâte pour la finale de la coupe dEurope des vainqueurs
de coupes contre léquipe yougoslave de Belgrade. Matea Bozzi, rendue
veuve par ce drame, a constitué un comité des parents des victimes pour
exiger que la justice soit rendue. Le leader du FNLC, Vincent Franchi
soutient Sylvestre Soler, maire de la commune et bailleur de fond pour
la formation clandestine. Cest lémergence dune dissidence, organisée
par des scissionnistes purs et durs. Sylvestre Soler est assassiné sur
la route de laéroport par un tireur embusqué. Entre nationalistes, la
machine dune guerre fratricide semballe. Dans un climat social et
politique explosif, lauteur décrit leur justice expéditive. Il dresse
une série de portraits plus vrais que nature, acteurs dune vendetta
nationaliste sans pitié.
Extrait : " On ne dira
jamais assez la fragilité du monde et ici plus quailleurs sur les îles
dérivantes bercées de sels et de lumières. La lenteur du temps donne
des poètes égarés, des leaders charismatiques, des politiciens véreux
et des foules infatigables sensibles aux mythes obscurs de la nation. "
Isula Blues (2005):
Dans
Isula Blues, Jean-Pierre Santini décrit la Corse profonde : un village
perdu où les solitudes se côtoient, sévitent et parfois sépient.
Sorties du village, des âmes maquisardes errent sur les sentiers de
terre et de rocaille où lon perçoit le drame sourdre. La mort rode et
cherche sa proie
Un père et son fils, un commissaire fasciste à la
retraite, une femme aussi belle que libre, un amoureux plus âgé qui
nose pas se déclarer
Chacun a ses fêlures, ses faiblesses, ses
névroses dans une Corse désertifiée où le temps épuise la vie et pousse
à la mélancolie. Des vies se prennent dans la toile daraignée que
constitue ce récit construit sans espoir et de main de maître (du
destin). Le ludi magister vous réserve une fin à la fois tragique et
belle : un amour posthume donc éternel.
Extraits :
" Cette
île est un pays sans retour. Restent les chemins de terre où les pas se
font rares et des maisons qui ferment les unes après les autres. Alors,
les regards se tournent vers lintérieur ".
" Dominique craint
parfois que la vie de son fils ne soit à limage de la sienne. Cest
que le pays est fermé. Mais ceux qui prennent le risque de lévasion
ny reviennent jamais intact. Ils continuent de voyager. Dans
labsence. Comme des touristes que la lumière dissipe aux marches de
lété. Ceux qui restent sexercent à la mélancolie sans jamais
sémouvoir de leur sort. Quand on est dici, lorgueil commande. On
apprend à vivre seul, à exister seul, à se battre seul, à ne jamais
aimer sil le faut puisquil ny a plus personne. "
Nimu (2006)
Personne,
" Nimu ", est le titre du nouveau roman de Jean Pierre Santini qui,
dans la 4ème page de couverture, nous dit, comme un avertissement : "
Personne ne peut y échapper
" Echapper à quoi ? Au vertige de la "la
mise en abîme de cette Corse à la dérive ".
Le récit souvre sur
un lendemain de cataclysme qui, en 2033, a ravagé la région du Cap
corse, champ de ruines peuplé par les morts. Le commissaire Yann
Caramusa, enfant du Pays et flic dans la lignée dun Sherlock Homes,
survit au désastre et, en professionnel, évalue les dégâts puis trouve
quelques feuillets écrits soigneusement par Michel Casanova sur L'Etat
clandestin de la Corse ( une prêche enflammée sur la responsabilité
collective du choix du régime des ombres). Quel rapport existe-t-il
entre ce cataclysme et lassassinat de Pétré Céccé, ce curé de campagne
soutenu par un quarteron de paroissiennes zélées et quitté brusquement
par sa gouvernante, Maria Maddalena Felici, en 2000 ? Quel lien peut-il
y avoir avec une Corse clandestine omniprésente? En ce temps là, Polo
était lamant dAlice. Il était chargé de la collecte des ordures dans
un village ou chaque maison "mais aussi dautres endroits les plus
anodins éveillait quotidiennement la mémoire
Les souvenirs les plus
persistants correspondaient à des faits ou des récits dramatiques
"
Lauteur
nous plonge dans un huit-clos Sartrien dune Corse désertée où,
gardiens de hameaux éparpillés, les derniers habitants, comme piégés,
tournent en rond dans le vide de leur existence solitaire jusquà
perdre les mots, comme Alice qui oublie son nom et celui des choses
devenues des innommables. Innommables ! On pense au passage sur le
canapé dans la Nausée de Sartre, mais le propos est tout autre. Le
roman de Sartre fait de la nausée la prise de conscience par Roquentin
de lexistence des choses et de sa propre existence alors que lauteur
de Nimu décrit chez Alice un processus inverse : celui de la perte du
sentiment dexister dans une île à la dérive, face à un abîme
vertigineux. Roquentin affirme son existence qui latteint de plein
fouet et lenvahit. Alice sétiole dans la solitude qui ronge ses
souvenirs jusquau plus profond de son être. Lexistence la quitte et
ne renvoie aucun échos à ses cris désespérés face à la beauté vide de
la Nature. Sans véritable histoire damour, quel avenir pouvait avoir
son couple avec Polo disparu en 2033 et, avec qui, elle avait
limpression davoir vécu une suite de vies minuscules
"le temps
était devenu perceptible, presque pâteux, au point quils sétaient
résigné à se dire le moins de choses possibles, tout juste le strict
nécessaire pour marquer leur raison dêtre encore là, presque sans
mémoire, dans un monde vacillant". Et puis, l'esprit de Polo se
refuse à la complicité d'un monde qui se déshumanise et il s'enfonce
dans l'inconnu pour trouver du nouveau...
Autre extrait : " On
vivait une ère derrance. Les uns passaient à proximité immédiate des
autres comme des objets mobiles, extraordinairement neutres, glissant
en orbites lentes dans une sorte de nomadisme intersidéral. Il semblait
que lon se fut lassé de tout et des mots par-dessus tout. Depuis bien
longtemps dailleurs, il ny avait plus de littérature. La
communication sociale en était réduite à quelques consignes utiles. "
Jean-Pierre
Santini ne nous a pas tricoté un récit pour nous tenir chaud lhiver.
Il défait maille par maille larmure de légoïsme qui, comme une
camisole, enferme chaque Corse et ses habitants les plus vulnérables
dans la solitude et le silence dune île à labandon. Et si, en 2033,
la Corse connaissait un cataclysme ! Si ce silence et cette solitude
étaient eux-mêmes ensevelis ou noyés sous un Tsunami ! Que resterait-il
? La constatation du désastre, de la catastrophe naturelle. La Corse
mourante euthanasiée par une Nature qui, pillée et négligée, se
déchaîne. Cette idée tragique, autant que celle dune mort lente,
devrait pousser à la réflexion et à laction militante, dans le sens
noble du terme.
Dans le recueil de Nouvelles "Corse noire " (collection Librio), un autre auteur corse, Jacques Mondoloni,
avait déjà écrit un récit apocalyptique sur la Corse : Le dernier
Corse. Le seul survivant y est un prêtre qui refuse de quitter la Corse
sous les bombes incendiaires dune armée envoyée par un pouvoir qui a
décidé de couler lîle, comme lon coule un vieux rafiot devenu
inutile. Avant de mourir le curé écrit son journal. Il sappelle Pascal
Géronimi, de père corse et de mère anglaise. Il se raconte pour
expliquer son choix de rester en Corse et dy mourir en dernier témoin.
Nous avons relevé ce passage final : " La terre ne fait que vibrer,
et cette fois, je comprends pourquoi : la montage saffaisse, je
découvre labîme, des abysses vertigineux, des puits sans fond qui se
remplissent de liquides et fusent comme des volcans : la Corse a été
minée
". Plus loin : "
Le Cap corse se décroche de son socle On dirait une immense caravelle dérivant sur la mer. " On y retrouve des mots du roman "Nimu " : abîme, vertige, dérive
des mots qui provoquent le malaise.
La
Corse est-elle minée par la solitude et le silence qui, peu à peu, font
disparaître le sentiment dexister puis lexistence elle-même,
plongeant un peuple et sa culture dans le néant ? Les Corses sont-ils
progressivement amputés de leur corsité, dissoute dans un océan
dindifférence ?
Dans Nimu, le Curé du village a été tué, 33 ans
avant un cataclysme. Pendant cette longue période, des lieux de culte
disparaissent, la mort se désacralise... Quel sens donner à la Corsité,
si les morts disparaissent comme éclatent des bulles de savon ? Si
chaque décès nest plus un arrachement, une plaie dans lutérus social
du groupe? Quelle histoire pourrait s'écrire sans lien entre les
vivants et les morts ?
Et nous nous interrogeons... Un jour
viendra-t-il où lon naura plus besoin de livres pour mourir ? Ny
aura-t-il plus, en Corse, de mère pour enterrer leurs fils en récitant
des stances venues de la nuit des temps?... " Ghia ! Mon fils, va
sous cette terre, ta nouvelle mère aux vastes séjours, aux bonnes
faveurs ! Douce comme laine à qui sut donner, quelle te garde du néant
! Terre corse ! Forme voûte pour lui et ne lécrase point ; Reçois-le,
Terre, accueille-le ! Couvre-le dun pan de ta robe comme une mère
protège mon fils
" Cette incantation inspirée du védisme prend
toute sa signification sur lîle de beauté où la mère doit rester la
déesse de la famille, celle qui assurait la cohésion, la protégeait et
la nourrissait. Ny aura-t-il plus de transmission orale, plus de
généalogie entre les vivants et les morts?
Passer de lombre à
la lumière ! Donner du sens à une résistance millénaire ! Porter son
devoir de mémoire et le transmettre ! Faire peuple ! Entreprendre dans
les situations les plus désespérées ! Sans doute, des exigences pour
que les Corses écrivent enfin leur propre histoire et irisent leurs
hivers blancs.
Nimu (Personne), le terme polysémique exprime
tout et rien. Une personne est un tout humain avec son identité.
Personne, c est aussi sa négation, son rien. Sorti de la sémantique,
entre le rien et le tout, il y a ce que, ensemble, nous y mettons
dhumain et cest de cet intervalle textuellement transmissible que
dépend lhistoire dune famille, dun village
la survie dun peuple
et, au-delà, de lhumanité.
Une lecture de Nimu par Jean-Claude Loueilh sur le site Corsicapolar: « Nimu, paradoxalement, écrit un livre daube ».
De
Corsica Clandestina à Nimu, Jean-Pierre Santini nous invite, dans des
récits construits et denses, à fouiller notre horizon noir. Lorsquon
le questionne sur celui du peuple corse, il se dit toujours porteur du
projet de Consulta Nazionale,
projet ambitieux qui permettrait de passer de lombre à la lumière, de
"faire peuple ". Mais, à partir de la singularité corse, il fait la
cosmologie de lagonie dune culture, dune langue, dun peuple
En ce
sens, il rend le drame corse universel. Il lui arrive de citer Paul
Valery, grand poète français de père corse et de mère italienne, qui
nous a appris que les civilisations étaient mortelles. Il nous parle de
nos peurs, des sociétés qui fonctionnent sans nous, du cours trop
tranquille dune vie où lexistence diaphane se dilue en attendant un
déluge final. Il incitera peut-être les Corses à faire de leur île
larche de Noé dune identité culturelle menacée.
Pour reprendre les mots de Bernard Biancarelli ( Albiana) , le roman "crée
un lien et du sens dans une société qui, en retour, se définit souvent
en fonction de ses productions littéraires. Il est éminemment
politique, au sens noble du terme. " Jean-Pierre Santini, qui, selon Joël Jegouzo de NCP, "travaille au corps une société en perdition
", invente des histoires qui ressemblent à la vie plus que la vie
elle-même, sans doute parce quil est un arpenteur du réel mais aussi
un poète. " Nimu " est un roman noir danticipation sans concession au
chauvinisme béat et aux clichés. Deux enquêtes, deux époques
s'imbriquent à 33 ans de distance dans ce roman hybride et finalement
non classable dans un seul genre romanesque.