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Par Difrade le 1 Juin 2021 à 09:31
Au nez et à la barbe des détectives durs à cuire, deux journalistes littéraires, Dominique Guiou et Thomas Morales, ont inventé Yvonne Vitti, une détective originale qui aspire à la liberté dans tous les pans de sa vie et qui roule dans une automobile improbable et lumineuse, une Saab cabriolet jaune poussin, symbole mécanique de liberté et l’égérie d'une époque où tout était possible. Ce mythique Cabriolet suédois devint la coqueluche des artistes et des intellectuels aux États-Unis. Woody Allen dans Scenes from a Mall (1991), cherche sa voiture dans un parking et s’écrie : "Where is my fucking Saab!". Dans Final Analysis, Richard Gere essaye en vain le coup de la panne avec Kim Basinger. Paul Auster en a choisi une rouge dans son roman La musique du hasard. L’automobile a une place essentielle dans notre quotidien et cette Saab de la fin du 20ème siècle dans la vie romancée de la nostalgique Yvonne Vitti. Vitti comme Monica Vitti ! On peut imaginer Yvonne belle comme l’actrice italienne à quarante-cinq ans, et souriant dans son cabriolet arrêté devant une station-service sur l’autoroute. Le titre rappelle celui de l'adaptation cinématographique d'un polar écrit par Sébastien Japrisot : La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil. Yvonne a une auto, des lunettes mais pas de fusil.
Oubliez Miss Marple, cette dame âgée inventée par Agatha Christie en 1930 ! Yvonne n’est pas une amatrice. C’est une pro, puisqu’elle a choisi, en reconversion, le métier de détective après une vie bohème de comédienne. Elle est encore jeune, moins que Lisbeth Salander dans la célèbre trilogie de Stieg Larsson. A quarante-cinq ans, elle reste intrépide mais à sa manière. Elle a bien une relation amicale dans le journalisme mais c’est une femme de caractère comme elle et non pas une sorte de Mikaël Blomkvist sorti de Millénium. Elle va embringuer Brigitte Lemercier, ombrageuse journaliste des faits divers, dans un engrenage infernal. Elle n’a pas les compétences de Kay Scarpetta, l’héroïne de Patricia Cornwell. Elle a cependant du courage et de la détermination. Elle cherche midi à quatorze heures mais ne craint pas de sortir la nuit.
Si Yvonne Vitti s’inscrit tout de même dans la lignée des femmes fortes qui enquêtent, elle a sa personnalité contemporaine, bien qu’aimant les chanteurs de charme italiens des années 80. Moderne dans ses mœurs, elle apparaît nostalgique jusque dans le choix de son véhicule trentenaire avec lequel elle entretient une relation affective. Elle ne bosse pas seule puisqu’un jeune Beur surdiplômé est son assistant, parfois sa voix de la raison. Dans son automobile aussi improbable que l’était la Porsche 356 Cabriolet de Janis Joplin, elle nous promène d’abord dans Paris. Dans un quartier haussmanno-réac au cœur du 7éme arrondissement, elle rencontre le Bel Orlando qui la charge d’enquêter sur la disparition de son frère, encore plus beau que lui. La beauté masculine ne laisse pas indifférente notre détective, prête à séduire le premier Adonis venu dans sa clientèle.
Le Client et la victime sont beaux. L’affaire va-t-elle s’avérer trop belle pour être honnête ? On ne va pas déflorer l’intrigue, si ce n’est que sa road movie en Saab cabriolet jaune passe par la Sologne, Marseille et la Corse. La 4ème page de couverture annonce une palanquée de personnages dont la noirceur pourra occuper vos nuits blanches. Vitti, en italien, signifie « victimes ». Un nom prédestiné ? Yvonne pourra-t-elle s’exclamer à la fin : « Vitti, veni, vinci ! ».
Ajoutons que ce roman noir est écrit par deux journalistes littéraires qui ont dû bien s’amuser à nous camper cette détective borderline et nous tisser une intrigue peuplée de méchants : truands, gitans, masseuse perverse, gigolo assassin, cocu atrabilaire… Le fait que deux hommes soient les inventeurs apporte un intérêt supplémentaire à ce roman pourtant dans la lignée des femmes romancières comme Agatha Christie et Patricia Cornwell. Nos deux auteurs ont réussi Yvonne Vitti, en en faisant la narratrice de ce roman bien ficelé qui fait mouche. Nos deux auteurs sont peut-être le nouveau Boileau-Narcejac de la littérature.
Les deux auteurs :
Journaliste passionné par les Hussards et le cinéma des années 1960/1970, auteur d’essais littéraires et créateur de Joss B., un détective privé, aux Éditions du Rocher (Les Mémoires de Joss B., et Madame est servie !), Thomas Morales a publié Mythologies automobiles (L’Éditeur) et Dictionnaire élégant de l’automobile (Rue Fromentin). Plus récemment « Noblesse du barbecue » et un ouvrage sur Jean-Paul Belmondo.
Son blog : Le Blog de Thomas MORALES (canalblog.com)
Dominique Guiou est un journaliste, ancien rédacteur d’un grand journal littéraire, reconverti dans l’édition numérique et l’écriture. Il a créé les Editions Nouvelles Lectures. Il a édité les deux ouvrages de Thomas Morales : Noblesse du barbecue et Belmondo et moi. Dans la série Duetto qui rencontre un vif succès, il a publié près d’une cinquantaine d’auteurs parmi lesquels des noms connus dans le journalisme et la littérature. Le principe de la série Duetto est qu’un auteur écrive sur un autre auteur mort ou vivant qu’il aime.
Nouvelles Lectures : Éditions Nouvelles Lectures - Édition de Livres Numériques
4ème de couverture :
Yvonne est détective et a deux passions : les chanteurs italiens des années 80 et son cabriolet jaune poussin. Une nouvelle affaire la plonge à son insu au cœur du grand banditisme. Car, un peu par hasard, Yvonne se retrouve en possession d’une mallette très convoitée pour laquelle des bandes rivales s’entretuent. Et pour cause : elle est remplie de billets de banque ! C’est alors la valse des gitans et truands, avec entre autres un serrurier véreux, une masseuse perverse, une boulangère mafieuse ou encore un gigolo assassin… D’affreux personnages qu’elle tente d’oublier dans ses escapades en Sologne, à Marseille ou en Corse. Ce qui nous vaut des échappées bucoliques et lyriques inattendues au sein d’une enquête des plus riches en rebondissements. Certes, ce roman à quatre mains s’amuse des convenances et tord la réalité avec une savoureuse fantaisie.
Editions Serge Safran : La Dame au cabriolet : Guiou & Morales ~ Serge Safran Editeur
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Par Difrade le 14 Octobre 2020 à 22:08
Un message de Xavier Casanova et Petr'Anto Scolca que nous reproduisons :
"Alors que nous venons d’assumer la direction éditoriale d’un ouvrage collectif de 448 pages consacré à l‘œuvre littéraire de Jean-Pierre Santini, nous apprenons avec stupéfaction qu’il a été incarcéré à la prison de Fresnes, et qu’il fait l’objet d’une « détention provisoire différée ».
Comment ne pas interpréter cette formule douteuse comme une détention arbitraire immédiate et prolongée ? De toute évidence, il en est qui pratiquent la dystopie ou l’orchestrent de manière bien plus concrète que ne l’écrit Jean-Pierre Santini dans les plus noires de ses visions romanesques !
Ci-dessous, l'éditeur et militant culturel présentait les nouveautés 2016 du catalogue À Fior di Carta.
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Par Difrade le 30 Août 2018 à 18:56
Salon du roman policier, sous le parrainage de Marcus Malte
Vendredi 7 septembre - Théâtre Jules Verne
18h - Concert littéraire "Les harmoniques" par Marcus Malte (entrée libre)
Vendredi 14 septembre - Médiathèque
17h - Conférence "Mais que fait la police scientifique ?" par Bruno Sera (entrée libre)
18h30 - Remise des prix du concours Jacques Robichon
Samedi 15 septembre - Théâtre Pagnol, rue Gabriel Péri
20h30 - Conférence "Agatha Christie, jeu de pistes" par Jean Terensier (tarif unique : 6 €)
Samedi 15 et dimanche 16 septembre - Quai du Port, devant l'Office de tourisme
10h30 à 17h30 - Dédicaces par 40 auteurs de polarsORGANISATEUR
BANDOL POLAR CONNECTION
Cercle des auteurs bandolais
31 allée Alfred Vivien
83150 BANDOL06.34.48.22.86
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