• Alger la blanche ! Alger la noire ? Soleils noirs et nuits blanches ! Oxymore pour l’occis maure ! Mort sûre ! Morsures… «  Le cortège de berlines serpentait dans la nuit et le brouillard. A travers les roseaux muets, suintaient les lumières des phares. Faisceaux jaunes mordant l’obscure vapeur des enfers… » La prière du Maure est un récit au style incisif, avec son « départ dans l’affection et le bruit neufs »  selon l’expression rimbaldienne des « Illuminations ». Sans discours consensuel, l’écriture a du souffle et ne sombre jamais dans un continuum grammatical et psychologique ; elle s’échappe dans la poésie noire qui surgit et donne une vision onirique de la ville qui révèle sa nature sauvage, débridée, mystérieuse. Fermez les yeux sur Alger avec ses escaliers fleuris et ses lampions ! Ne vous attendez pas à une petite intrigue bien ficelée mettant en scène les  réseaux de trafic d’êtres humains, des crimes mafieux, des amours contrariés, des voyageurs sans bagages !… On se laisse prendre par une enquête qui tourne à la course contre la mort dans une ville en proie à ses démons : policiers, militaires, politiciens et terroristes… Djo est un retraité usé et blasé de la police.  Chauve et regard noir, il n’a pas connu son père etne garde de sa mère que la plaie ombilicale… le tourment de l’anonymat. Ex-policier, sa vie et ses amours mises entre parenthèses, il accepte d’enquêter sur la disparition d’un jeune Algérois… fils d’un proche ou d’une mère éplorée ? Djo joue-t-il le justicier altruiste ?... Rapidement les pistes se multiplient, se brouillent et les personnages semblent accomplir un destin tragique parce qu’il les dépasse. Ils s’enlisent. A la sortie d’une guerre d’indépendance et après la montée de l’intégrisme,  il ne faut toujours pas se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Djo met  son nez  là où « L’homme est un loup pour l’homme ». Une meute de loups et la solitude des serpents…  il est question de guerre civile, de guerre des services spéciaux… d’alcools, de venin… Terre. Sang. Kalachnikov. Bras bruns. Poignards tatoués sur la peau. Regard au loin qui se noie dans la baie noire. Terre sacrée. Ciel secret. Moteur de voiture encore chaud. Flingues dégainés comme de sombres croissants de lune… Sans doute la plus tragique des histoires est-elle celle la plus apte à faire reculer la tragédie ? C’est peut-être cela la prière du Maure. Une écriture volontiers poétique, sinon apocalyptique… écrit Joël Jegouzo dans sa chronique du site K-Libre… Il ajoute : « Un texte d'une audace immense, écrit par un journaliste – enfin un vrai journaliste d'investigation - servi par une plume pertinente et courageuse. Un journaliste livrant une œuvre littéraire ambitieuse tant sur le plan du fond que de la forme... Un événement. Un roman stupéfiant, d'une intensité inouïe. »

    Interview d'Adlen Meddi sur le site K-Libre (cliquer)

    Adlène MEDDI est né en 1975 dans la banlieue d’Alger. Il est actuellement rédacteur en chef d’El Watan Week-end. Il a fait des études de journalisme et de sociologie des médias à l’université d’Alger et à l’EHESS de Marseille. La prière du Maure est son deuxième roman après « Le casse-tête turc » édité à Alger.  Il est également le fondateur en 2009, avec d’autres auteurs algériens, du groupe un groupe d'agit'auteurs : « Bezzzef ». ( cliquer )

     

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