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    Jérôme Ferrari  est un auteur prolifique. Lorsqu’il n’écrit pas et n’enseigne pas la philo, il traduit du corse au français notamment les textes de  Marcu Biancarelli. En Corse, il est un des auteurs des Editions Albiana.

    Chez Acte Sud, on lui doit  Dans le secret (2007) Balco atlantico (2008) et " Un dieu un animal " qui vient de paraître en 2009



    Un dieu un animal...  titre énigmatique : pas de virgule entre dieu et animal, entre le créateur et la créature, mais juste un espace, un vide qui attend un homme et une femme.

    L’homme se fond dans l’armée, dans un bataillon en marche. Il traverse les guerres avec sa propre mission : "  Courir jusqu’à ce que l’air ait la consistance et la couleur du sang ".

    La femme est un maillon d’une hiérarchie dans une entreprise privée et participe à des séminaires où " l’émotion se répand comme un gaz toxique ". Dans sa solitude et les angoisses nocturnes, elle se sent enfermée dans un moule sans pouvoir y trouver des fissures qui pourraient la faire sortir de ce moi étriqué dans une vie " si minuscule ".

    L’homme et la femme se sont connus à l’adolescence dans un village et la vie les avait séparés. Ils végétaient dans l’ennui, rongés par l’oubli. Après les retrouvailles, ils vont faire des efforts de mémoire dans leurs cerveaux qui se vident des souvenirs…

    La roue tourne, en laissant des traces, mais elle n'arrête pas de tourner... Bizarrerie des traces, mémoire qui s’efface, excentricité du temps, le passé qui fait des vagues, le présent qui divague… Quelle trace laissons-nous ? Traces indéchiffrables, riens émiettés, semences du passé, traces immémoriales, mémoires fissurées, accumulations de riens nulle part ou ailleurs, ici ou là- bas... Les traces racontent les fêlures de l’ici-bas. Elles fissurent le silence.

    Quelle place donne-t-on en soi au passé ? Alors que, pour exister, on cherche dans l’autre son propre reflet, la vie n’est-elle qu’une mort lente faite d’angoisses dans un monde qui  humilie en nous faisant prendre conscience de notre impuissance à être libre ? Des questions que l’on se pose à la lecture de ce livre au fluide glacial qui, dans une écriture concise, assène d’emblée une certitude : Bien sûr, les choses tournent mal.

    " Un homme et une femme, égarés dans l’ennui du monde, se retrouvent. Perdu d’avance. Le roman se ferme sur une confirmation. Entre-temps, les trouées d’oxygène offertes par Jérôme Ferrari ont distribué leurs forces, et ce roman ressemble à l’enfant blessé que le héros rencontre … Si léger que sa chute ne fait aucun bruit " (article Les passagers de l’angoisse  (Télérama n°3078 – janvier 2009)

    Note de l’éditeur : Requiem pour une civilisation contemporaine médusée par les sombres mirages de la guerre comme par les formes de la violence inouïe qui se déchaîne au sein du monde de l'entreprise, un roman aux accents mystiques où l'impossible avènement de l'amour entre deux êtres signe la bouleversante faillite de la souveraineté de l'individu dans l'exercice de sa liberté.
     




    Balco Atlantico
    , roman de Jérôme Ferrari (2008)

    " Il est des romans qui se jouent du hasard comme des rencontres impromptues : ils parviennent toujours à se retrouver sur le sommet de la pile, au centre de la table, dans la première chemise que l’on ouvrira au petit matin … Ils scintillent déjà de leur beauté et s’imposent. Celui-ci fait partie de cette lignée-là, ceux que l’on nomme incontournable, indispensable, entrant dans la toute petite famille des livres "utiles" pour le bien être de notre esprit … " (Article du journal Le Mague)

    Résumé : Sur la place d'un village de Corse, Stéphane Campana, ardent nationaliste connu de tous, vient de s'effondrer, fauché par deux balles tirées à bout portant. Sur son corps inanimé est venue se jeter Virginie, la jeune fille qui n'a cessé de vivre dans la vénération de cet homme que, tout enfant déjà, elle s'était choisi comme héros au point de s'abandonner, corps et âme, à ses plus étranges désirs. De l'engagement politique de celui qui baigne à présent dans son sang, le roman reconstitue alors la genèse erratique jusqu'au point, périlleux, où la trajectoire insulaire rencontre celle de deux jeunes Marocains - Khaled et sa sœur Hayet - échoués en Corse à la recherche d'un improbable monde meilleur celui que, sur la corniche de leur ville natale, près de Tanger, faisait miroiter à leurs yeux l'inoubliable et merveilleuse promenade connue sous le nom de "Balco Atlantico"... D'une rive à l'autre, de mémoires qui ne passent ni ne se partagent, entre les âpres routes de l'exil et l'esprit d'un lieu singulier, Jérôme Ferrari jette le pont d'un roman solaire, érigé dans une langue ouverte sur toutes les mers où, de naufrages en éblouissements, passé et avenir naviguent de concert dans le rêve des hommes.

    Vidéo : Au travers le meurtre d’un nationaliste corse, Jérôme Ferrari explore les égarements des mémoires réécrites. Des nostalgies sublimées qui mènent invariablement les héros de son dernier roman, Balco Atlantico (Actes sud), à la solitude, la folie ou la mort.


    http://www.dailymotion.com/video/x4gq31_jerome-ferrari-et-les-dangereuses-n_news


    Jerome ferrari et les dangereuses nostalgies en terre corse
    envoyé par Marianne2fr







    Dans le secret, roman de Jérôme Ferrari (2007)

    4ème de couverture :
    Il y a bien longtemps que, toutes les nuits, Antoine, la quarantaine, se défait de son costume d'époux et de père de famille modèles pour succomber, dans le bar dont il est propriétaire en Corse, à la tentation de l'alcool et, bien souvent, du sexe - au plus loin de l'amour.
    Prononcée par sa femme, "l'immaculée" Lucille, au beau milieu d'une étreinte conjugale à laquelle il l'a forcée, une phrase énigmatique va, un matin, faire exploser tout l'hypocrite dispositif sur lequel repose son existence, et le contraindre à un impossible examen de conscience. Dans son désarroi, Antoine se tourne alors vers Paul, son frère cadet, qui vit, clochardisé, dans la maison de village familiale où il s'est retiré après avoir naufragé lors d'une expérience parisienne calamiteuse...
    Frères de sang et désormais frères en désastre, tous deux s'interrogent, chacun à sa façon, sur la nature du destin qui leur a été fait - peut-être par la "maladie insulaire" qui enfièvre les puissances de la mémoire, substituant le délire de ses images à la prise en compte des catastrophes bien réelles qui, au présent, menacent...
    Sur les murs que la filiation érige entre les êtres, sur la toxicité des obsessions qui s'entretiennent sous le dangereux gouvernement de l'esprit d'un lieu - l'île aux sombres secrets enfouis dans la splendeur des paysages -, sur la rémanence du sacré et les tentations du mysticisme, sur l'impossible choix entre sexualité païenne et vénération amoureuse, sur les noces, enfin, à jamais contrariées, entre l'esprit de l'homme et le monde qu'il habite, Jérôme Ferrari propose, avec ce roman ardent et rebelle, une variation somptueuse.



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  • Le jour où Nina Simone a cessé de chanter

    au théâtre de l’AGHJA,  les 30 et 31 janvier 2009.  <o:p></o:p>

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    Le jour où Nina Simone a cessé de chanter, monologue de Darina Al Joundi

    <o:p></o:p>Ecrit par Darina Al Joundi et Mohamed Kacimi

    <o:p></o:p>Mise en scène & scénographie : Alain Timar

    Ce spectacle a été nommé pour les Molières 2008

    Programmation commune Aghja / Théâtre Kallisté / Ville d'Ajaccio.       

    Les 30 et 31 janvier 2009 à 21 Heures,  Ville d'Ajaccio, réservations : 20 rue Forcioli Conti, tél : 04 95 50 40 86.

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           Le soir des funérailles de son père, Noun coupe le son des psalmodies du Coran qui accompagnent traditionnellement cette cérémonie. L'acte provoque un grand scandale dans sa famille. Noun décide de s'enfermer à double tour avec son père pour lui dire ce qu'elle a sur le cœur, lui rappeler toutes les leçons de libertés qu'il lui a données.

         

           Noun est libre face à la mort, mais une simple porte la sépare d'un monde hostile. Au fil des évocations, Noun quitte le paradis perdu de son adolescence, de ses révoltes pour se confronter à la fin à un monde, à une société qui interdit à la femme l'exercice de la parole, du rêve et de la révolte.

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           Darina Al Joundi a raconté et écrit avec Mohamed Kacimi sa propre histoire. Elle la joue sur scène. Noun et Darina ne font qu’un dans son passé vécu au Liban, jusqu’au jour où « il restait une place pour Paris ». Noun l’a prise…

            « Enfant de toutes les guerres du Liban, Darina al Joundi a brûlé son enfance et sa jeunesse à Beyrouth, ville de tous les excès qui abuse de la mort comme de l'amour. Ville aussi de toutes les illusions, derrière ses façades réelles de liberté, de révolte, de fêtes et de beuveries, se cache une société conservatrice à l'affût du moindre écart de chaque individu. Beyrouth est une ville de l'exhibition où l'on ne survit que si l'on se dérobe au regard des autres. Darina a traversé, à son corps défendant, les nuits de Beyrouth, elle a vécu de près et dans sa propre chair l'exclusion dont peut faire preuve cette société conservatrice et féodale qui n'hésite pas à exclure et à bannir quiconque enfreint l'espace du religieux. Surtout quand la liberté est prise par une femme, sachant que la femme reste une langue étrangère dans le monde arabe. Au Liban, on peut s'affranchir de tout sauf de Dieu. Darina al Joundi a fait cette expérience des limites. Elle en ressort, brûlée mais libre, avec ce texte de feu et de folie. »

          

    Mohamed Kacimi commente :<o:p> </o:p> « Cette femme est là parce qu’elle a vraiment quelque chose à dire. C’est sa vie qu’elle vient raconter, une vie à la liberté démente (...) Heureusement que les murs de la chapelle Sainte Claire sont désacralisés. Ils trembleraient devant l’impiété impitoyable du récit de Darina Al-Joundi, projetée dans la vie et dans la guerre avec la même sauvagerie (...) son récit a coulé d’elle comme un fleuve en crue. L’écrivain Mohamed Kacimi l’a aidée à contenir ses mots, rythmés par une chanson de Nina Simone : Sinnerman. Une chanson obsédante comme le désir de vie d’une femme. » propos recueillis par  B. Salino, Le Monde

          

    A  Avignon, Darina ne nous a  pas fait attendre. Lorsque nous sommes entrés dans la salle, elle était déjà présente, assise sur les planches de la scène dans la pénombre, regardant son public… une façon peut-être de dire «  Je vous attendais et je vais vous raconter mon histoire en m’adressant à chacun de vous ». Ensuite nous l’avons regardée et écoutée sans que, un seul instant, notre attention ne se soit relâchée.  Les anecdotes personnelles et historiques se côtoient dans ce monologue rythmé et superbement interprété par une actrice de talent.  « Le jour où Nina Simone a cessé de chanter » tourne autour de ce père tant aimé, intellectuel fuyant jusqu’à sa mort les persécutions du régime syrien, et qui voulait faire de ses trois filles des femmes libres, malgré les archaïsmes de la société libanaise. Darina a 7 ans lorsqu’éclate la guerre du Liban. Sur scène, elle raconte, avec des mots drôles et incisifs, cette enfance rythmée par les combats entre phalangistes chrétiens, groupes armés palestiniens, armées syrienne et israélienne. Elle apprend ainsi à se terrer dans l’abri de l’immeuble, lors des bombardements, ou à passer les barrages des miliciens sans se faire arrêter. A 14 ans, elle va secourir les survivants des massacres de Sabraa et Chatillah avec ses sœurs. Deux ans plus tard, elle goûte à la cocaïne, puis en prend tous les jours. Elle avorte à l’hôpital américain de Beyrouth la veille de ses 16 ans.



     

    « Pour vivre avec cette histoire il fallait la partager », estime-t-elle. De cette soudaine rage d’écrire est née cette pièce, Le jour où Nina Simone a cessé de chanter, qui est devenue la révélation de l’édition 2007 du festival d’Avignon, représentée avec le même succès en 2008 lors du dernier festival. Le texte de la pièce, écrit avec l’aide de l’écrivain algérien Mohamed Kacimi, a donné naissance à un livre du même nom, paru aux Editions Actes Sud en janvier dernier.


    Attention talent ! Darina Al Joundi, rescapée de la guerre du Liban, vit en France depuis plusieurs années. Elle a écrit et joue à Paris l’histoire d’une vie brisée, l’enfer de la guerre au Liban, et un amour éternel voué à un père disparu…C’est un moment rare de théâtre, intense et fort. Dans ” Le jour où Nina Simone a cessé de chanter”, cette éblouissante comédienne raconte un destin de femme au cœur de la guerre, un quotidien ’banal’, tragique et burlesque, où tous les excès aident à vivre… Sexe, drogue, violence, et jeux avec la mort…



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    La pièce de théâtre a été suivie d’un roman publié chez Acte Sud. Nous l’avons lu pour revisiter le texte qui nous avait captivé du début à la fin du monologue joué sur une scène de théâtre d’Avignon.

    Darina ( ’Noun’ dans La fiction) est née en 1968 à Beyrouth et   avait 7 ans quand la guerre a éclaté à Beyrouth, en avril 75. Superbe dans sa robe rouge avec ses longs cheveux noirs dénoués, elle entame son récit au moment de la mort de son père, en avril 2001. Un père adoré, écrivain, journaliste, épris de liberté, antimilitariste, défenseur de la laïcité, qui souhaitait que l’on veille sa dépouille au son du jazz et de Nina Simone…  Seule sur scène, Darina regarde chaque spectateur dans les yeux, puis crie de rage ou rit aux éclats, sans ménagement, sans tabou. Jusqu’au récit d’un jeu de roulette russe avec deux amis, dans Beyrouth sous les bombes, presque insoutenable.

    Darina a grandi avec la guerre, au point de ne plus savoir vivre sans elle. Noun dit : «  Je ne savais plus vivre sans la guerre, mon corps avait été programmé pour elle, depuis mon enfance, j’étais réglée par la peur, tous mes gestes n’avaient de sens que par rapport à elle… » Quand le conflit prend fin, en 1990, elle se retrouve étrangère dans une société qui tout à coup ne tolère plus les excès - sexe, drogue et transgression morale - qui étaient la norme pendant 15 ans. Les apparences reprennent le dessus. « Je n’avais pas compris qu’après la guerre les gens allaient remettre les masques.», avoue-t-elle aujourd’hui. Libre pendant la guerre, elle reçoit une sévère correction en temps de paix et passe de la case hôpital à l’internement psychiatrique pour déviationnisme moral.  Seules des femmes y sont internées. « J’ai compris notre vulnérabilité de femmes, on a beau être une vedette, médecin, une célébrité, au moindre faux pas la femme redevient femme, bête de somme qu’on enchaîne comme on veut », écrit la comédienne, connue au Liban pour ses rôles au cinéma et à la télévision. Elle reste trois semaines dans cet asile tenu par des bonnes sœurs. D’anciens amis ont réussi à convaincre sa mère que Darina était folle et qu’il valait mieux, pour son bien, qu’elle reste enfermée.  Noun dit «  Dans la nuit, je me réveillais et, comme il était interdit d’écrire, je regardais le ciel et j’écrivais avec mon doigt et dans l’air des lettres à mon père ». « J’ai commencé à écrire dans l’air, à l’asile », raconte Darina, mimant le mouvement du stylo invisible. Lorsqu’elle est finalement libérée, on lui précise qu’elle peut à tout moment être renvoyée à l’asile par sa famille. Elle reste encore trois ans au Liban, le temps de gagner l’argent nécessaire pour s’exiler définitivement en France. Sa pièce, affirme-t-elle, ne s’adresse pas aux Libanais,. « On m’a proposé de jouer ce texte au Liban. C'est presque comme jouer pour son propre bourreau. Je ne vois pas l'intérêt. » Darina Al Joundi a écrit en français pour être entendue en Europe, pour démonter le rêve orientaliste du monde arabe, avec ses muezzins, ses baklawas etc. « Il y a toujours un rapport exotique, touristique ou colonialiste avec les pays arabes. » Darina Al joundi veut au contraire que les gens soient révoltés par la réalité de son récit, « parce qu'il y a toujours des gens qui sont internées, des gens qui vivent l'autodestruction comme je l'ai vécue, et des gens qui cherchent à faire la guerre ».


    Darina Al-Joundi a été sur tous les fronts culturels : cinéma, théâtre, télévision. Elle parle également l'arabe, le français et l'anglais. Elle est l'auteur de plusieurs projets : court métrage 'Superman', coécriture du court métrage 'Mimi martyr de l'épingle', écriture du concept télévisé 'Mon histoire... C'est l'histoire', de la pièce de théâtre 'Le Jour où Nina Simone a cessé de chanter' et une série de documentaires. <o:p></o:p>

    Pour la télévision libanaise, elle tient le rôle principal dans 'Passions d'amour' (2001), ainsi que dans la série 'Demain est un autre jour' sur la chaîne arabe MTV (2004). Au théâtre, elle joue dans 'Killing Game' d'Eugène Ionesco, 'Le Procès' de Franz Kafka ou encore 'Persona' de Bergman. Son jeu d'actrice participe au fait que ses films sont souvent nominés comme 'La Porte du soleil' de Yossri Nasrallah, sélection officielle du festival de Cannes en 2004. Sa beauté et son éclectisme font de Darina al Joundi une étoile du cinéma oriental.    <o:p></o:p>

        

    Filmographie

    2007 : Un homme perdu de Danielle Arbib  -  Quinzaine des réalisateurs, Cannes 2007

    2004 : Hizziyawiz de Wissam Charaf

    2003 : La porte du soleil de Yossri Nasrallah  - Sélection officielle Cannes 2004

    1999 : Derrière les lignes de Jean Chamoun

    1997 : Beyrouth Fantôme de Ghassan Salhab

    1994 : Histoire d’un retour de Jean-Claude Codsi

    1988 : A la recherche de Leïla de Kassem Hawal

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    Le théâtre de l’Aghja se présente :

     

    L’AGHJA est une salle de spectacle située à Ajaccio et ayant le label Scène conventionnée Théâtre et Musiques actuelles. Il y a donc une programmation théâtrale et musicale. Côté théâtre, nous avons du théâtre de répertoire, du théâtre contemporain, du théâtre en langue corse, du théâtre en langues étrangères avec surtitrage. Côté musique, tous les styles musicaux s’y côtoient : jazz, rock, pop/rock, folk, funk, rap, slam, hip-hop, électro, musiques du monde ou world music, nouvelle scène française, musique latino (salsa, rumba…), reggae, ska, ragga, chant et musique corse, polyphonies… Nous proposons également des lectures d’auteurs corses, méditerranéens, ou écrivant sur des thèmes portant sur la Corse, la Méditerranée ou l’insularité. C’est une salle également ouverte aux pratiques amateurs : pratiques amateurs musique avec l’organisation de plates-formes musique ouvertes aux jeunes groupes insulaires ; pratiques amateurs théâtre avec l’organisation de plates-formes jeune théâtre. La compagnie Théâtre Point est une compagnie de théâtre associée de l’Aghja. Théâtre Point propose des créations ainsi que de la formation avec des ateliers théâtre pour enfants, adolescents et adultes. C’est une salle également ouverte aux pratiques amateurs : pratiques amateurs musique avec l’organisation de plates-formes musique ouvertes aux jeunes groupes insulaires ; pratiques amateurs théâtre avec l’organisation de plates-formes jeune théâtre. La compagnie Théâtre Point <o:p></o:p> est une compagnie de théâtre associée de l’Aghja. Théâtre Point propose des créations ainsi que de la formation avec des ateliers théâtre pour enfants, adolescents et adultes.


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    Programmation à venir :


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    BOJAN Z et JULIEN LOURAU   Jazz - Samedi 24 janvier, 21 h

    LA CREVETTE D ACIER  Chansons à voir  -  Samedi 14 février, 21 h

    JE SUIS ALAIN, ARTAUD... Théâtre - Vendredi 20 et samedi 21 février, 21 h

    LES VOYAGES DU NOUVEL ENTERPRISE - Théâtre - 5 et 6 mars, 21 h  

    MELINGO / Tango - Samedi 14 mars, 21 h<o:p></o:p>

    SUBWAY / Rock -  Samedi 21 mars, 21 h<o:p></o:p>

    51 PEGASI ASTRE VIRTUEL/ Théâtre  - Vend. 27 et sam. 28 mars, 21 h

    DOPU CENA / Chants Corses - Samedi 4 avril, 21 h

    LES FRÈRES CORSES/Théâtre - Jeudi 16, vendredi 17, samedi 18 avril, 21 h

    LES FEMMES S EN MÊLENT / scène musicale - Vendredi 24 avril, 21 h

    BABA ZULA  / Rock oriental - Jeudi 14 mai, 21 h

    NOVI / Nouvelle scène Corse - Vendredi 22 mai, 21 h

    LA CONTREBASSE / Théâtre - Vend. 29 et  sam. 30 mai, 21 h

    PLATE-FORME THÉÂTRE  - 2ème quinzaine de juin - Le détail de cette plate-forme sera communiqué ultérieurement.. Comme chaque année, la saison est avec les travaux des participants aux ateliers de Théâtre Point et des élèves de l'option théâtre du lycée Laetitia. Cette année, l'option théâtre compte deux classes : une classe de seconde et une classe de première qui l'an dernier avait présenté "La Vérité en farce", un montage de textes autour du burlesque.

     

     


     

     

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  • Polka, le plus corse des  polars new-yorkais !



    L’auteur : Mathieu Croizet  (de Zilia) Mathieu Croizet est avocat à Marseille. Il est d’origine corse par sa mère, une Marchetti de Zilia.  Il a vécu de nombreuses années à New York. Polka est  son premier roman.

     



    Polka, Editions L’écailler (septembre 2008)

    Un thriller moderne et  haletant, du hardboiled genre « muckracker » (l'école des fouille-merde) bourré d’humour et de rock ‘n roll,  musclé et souple à la fois, avec un héros grande gueule (qui en prend plein la gueule) et gros bras, qui ne rate ni un baston ni une fusillade.

    Dans un New York loin des clichés touristiques de la 5ème Avenue,  l’auteur nous ballade comme dans un village et  nous fait rencontrer des personnages du rêve américain tournant au cauchemar.  

    Paul Casanova, alias « Polka », est un flic newyorkais d’origine corse.  Dur à cuire du genre incassable comme un cep de vigne planté un soir de pleine lune, il prend des coups et encaisse toujours, en se relevant à chaque fois. Flanqué de partenaires tenaces, il va dénouer une enquête mouvementée sur des meurtres signés avec des suites de chiffres scarifiées sur les corps des victimes. C’est une façon de compter plus facilement les morts mais aussi un élément de l’énigme qui ne se résoudra pas grâce aux mathématiques, même si le Professeur Katzenberg donne quelques leçons pour avouer que les chiffres ont aussi leur mystère dans la Kabbale et apparaître plus passionné par la guèmatrie que par l’algèbre et la géométrie.  La guématrie ? Le Professeur vous expliquera ce que c’est lui-même. En attendant les cadavres se multiplient et que fait la police au « One Police Plaza », QG de la NYPD… NYPD ?  Demandez à Sarko, il a un tee-shirt avec ce sigle lorsqu’il fait du footing. Donc que fait la police new-yorkaise ? Les fédéraux du FBI seront-ils meilleurs ?… FBI ? Putain, vous êtes un peu casse-couille. Il faut tout vous traduire… Et bien cet ouvrage est fait pour vous car tout ce qui n’est pas en français y est traduit. Vous saviez  que Flic en ricain c’est col ?  Non, je ne dis pas que c’est cool d’être flic. Bon, c’est trop long à vous expliquer… Tout est dans l’ouvrage de Mathieu Croizet.


    Son héros, Polka,  a hérité, au fond du cœur, la sagesse de son grand-père berger corse dont il se souvient.  « Vulé à butte piena è a moglie briaca » est un dicton corse qui lui rappelle cette sagesse. Vous voulez savoir  ce que cela veut dire et bien il faudra que Polka vous le traduise en américain et l’auteur en français. Ce que je peux dire, c’est que les deux ont le même humour parce que les deux sont corses.  


    Au milieu d’un enfer pire que celui de Dante et  peuplé d’un commissaire dans le genre Bérurier en plus "scratcher" lorsqu'il s'agit de ses couilles,  d’un serial-killer entouré de vampires slaves, d’un trafiquant de drogue serbe, de la mafia, de skinheads néo-nazis…  Polka n’est pas au bout de sa peine mais il ne restera pas seul.  La belle nippo-américaine Shizuka, médecin-légiste, fait les autopsies et ravive les ardeurs de notre flic corso-américain. Le récit devient un double je avec un deuxième flic, Fred Green coéquipier genre costar Armani et pompes à glands, dandy soupçonné d’avoir exécuté un tueur en série au lieu de l’arrêter. Viennent dans son sillage Montoya, un flic chicano du New Jersey, sorti d’un gang à l’adolescence, et  l’agent  Jane Spector, dragonne de la police des polices… personnages plutôt sympa parmi une kyrielle de détraqués de tous poils et de toutes confessions, et  Nick Morotta, un ami d’enfance de Polka mais surtout  devenu un gros caïd d’une des familles mafieuses  italo-américaines respectueuses à leur manière de l’église apostolique romaine.


    Comme Fred Green, Polka a ses méthodes qui peuvent lui attirer des ennuis… «Polka, arrête tes conneries, tu sais que tu es sur la corde raide, un pas de travers et tu tombes». L’inspecteur Paul Casanova, dit Polka, est averti… Il doit faire du bon boulot, et dans les règles. Il faut dire qu’entre drogue, crime et pornographie, à New York, la police ne chôme pas.  Polka, hostile à toute hiérarchie, est un flic rock’n’roll qui n’a pas peur des coups. Mais cela peut-il suffire ? Entre flingages sévères, tabassages en règle et descentes dans les milieux les plus interlopes, « Polka » est un polar haletant et moderne, dans le registre des ouvrages de Michael Connelly, de James Ellroy ou de Bret Easton Ellis, qui vous tient en haleine à un rythme effréné. Dans un univers noir et désespéré, Polka est un policier marginal en conflit avec sa hiérarchie et un entêté qui ne fait pas de compromis, sauf par instinct de survie et encore que, né un jour de pleine lune comme son grand-père, il aurait tendance à se croire fait pour vivre centenaire.


    Un livre que vous ne lâcherez plus et qui est plus passionnant qu’un guide touristique pour visiter New York….

    A la page 196 ( sur 337), après nous avoir décrit la gare «  Grand Central Station » de New York, Polka soliloque : «  Bref, je ne suis pas en train d’écrire un guide touristique ».  Et bien, nous pensons que l’ouvrage peut être aussi un guide original pour visiter le New York insolite, se confectionner une discographie de morceaux allant du Rock n’roll au Rap, en passant par tout ce que l’on peut trouver de plus hard. Vous ne résisterez pas à goûter  un hero du New Jersey/ hoagie de Pennsylvanie/ Sub de Nouvelle-Angleterre… trois mots pour désigner des mets locaux qui sont un même pain garni de salami, de prosciutto, de mortadelle, de provolone, de jambon cuit, d’emmental, de parmesan, de piments, de tomates, de laitue… le tout relevé par de l’huile d’olive de l’origan et autres épices choisies : un sandwich  italien à la démesure américaine.  Et puis si vous êtes fumeur et que voulez être sûr de mourir du cancer et non pas d’une infection fécale, ouvrez vos paquets par le bas pour ne pas avoir à les prendre par le filtre avec vos doigts lorsque vous devrez les mettre dans la merde.


    Entretien avec Mathieu Croizet :

     

    Bonjour Mathieu Croizet. Une première question rituelle pour un premier ouvrage : comment es-tu venu à l’écriture et pourquoi avoir choisi comme genre le polar ?

     

    Tout d’abord bonjour et Bonne Année.  Pace è Salute a tutti.

     

    J’ai commencé à l’écrire par hasard, je préparais l’examen d’entrée à l’école d’avocat et un soir j’ai eu besoin d’un exécutoire pour me sortir la tête des cours de droit.  Je me suis installé devant mon ordinateur et j’ai commencé à taper sans vraiment savoir ce que je voulais faire.  J’ai écrit ce qui est devenu, par la suite, le prologue de Polka.  Cela m’a plu et j’ai créé un personnage principal, Paul Casanova et c’est presque ce personnage qui m’a « raconté » l’histoire.

     

    J’ai choisi le style polar parce que c’est un style qui permet une grande liberté de ton.

     

    Lors de la première rencontre littéraire du Barreau de Marseille, un avocat a expliqué que le polar, le roman policier, c’était toujours pareil et ennuyeux : un meurtre, une enquête, un assassin. Il a ensuite souhaité l’écriture d’un roman judiciaire  qui commencerait à l’arrestation de l’auteur. Pourquoi avoir choisi un héro flic plutôt qu’avocat comme toi ?

     

    Tout d’abord, je ne suis pas d’accord avec la vision extrêmement simpliste de mon confrère.

     

    Ensuite, je ne pense pas que la procédure pénale française, contrairement à celle des Etats-Unis, puisse servir de trame à un roman haletant et prenant  Je pense que c’est la raison pour laquelle nous n’avons pas, ou très peu, en France d’auteurs spécialisés dans les polars judiciaires comme John Grisham.

     

    Il existe tout de même de bons polars judiciaires français, je pense notamment à « Accusé couchez-vous » de Laurent Léguevaque et Michel Embareck.

     

    Enfin, j’ai choisi le flic car il a les mains dans la boue et cela permet plus d’action.

     

    Le héros Paul Casanova est un Américain d’origine corse.

    Pourquoi un Corse ? Quelle en est la nécessité ?

     

    Mon patronyme est Croizet mais ma mère s’appelle Marchetti. Elle est originaire de Zilia en Balagne, où je me rends chaque année.  J’ai une relation très forte avec la Corse, je dirais presque fusionnelle.

     

    En fait l’idée d’un héro corso-américain m’est venue en repensant à une anecdote.  Un jour, je me baladais dans Little Italy à Manhattan, je suis tombé sur un magasin qui avait, dans sa vitrine, un drapeau estampillé de la tête de Maure.  J’y étais entré et j’avais appris l’existence d’une amicale corse à New-York.  Je m’étais dis qu’un héro américain d’origine corse, ça aurait de la gueule...

     

    Donc quand j’ai créé Paul Casanova, il ne pouvait pas être autre chose que Corse.

                              

    Et toi, comment vis-tu  ta corsité ?

     

    Comme je l’ai dit, j’ai une relation très forte avec l’île.  Je vis ma corsité non pas comme un étendard que l’on brandit mais comme une façon de penser et de vivre.

     

    La corsité, je pense que c’est avant tout un état d’esprit.

     

    New-York apparaît comme une grande pomme avec la symbolique du péché puisque chaque quartier est la proie de gangs issus de vagues d’immigrés, en dernier lieu les chinois et les transfuges de l’ex-URSS. Elle apparaît aussi le refuge de criminels de guerre et pas seulement de 39-45 mais aussi de celle de l’ex-yougoslavie. Tout n’est-il que fiction ou bien y-a-t-il de la réalité dans cette vision noire de cette ville ?

     

    Je pense que bien souvent la réalité dépasse la fiction.  L’exercice de mon métier me le rappelle chaque jour.

     

    Je pense que comme dans toutes les villes, surtout dans les mégapoles, il existe une face sombre et une face claire. 

     

    Dans Polka, j’ai voulu parler de ce que j’aimais dans New-York sans oublier que cette ville avec ses millions d’habitants peut également être très violente.

     

    Lorsque j’ai pris la symbolique du péché pour la grande pomme, j’ai voulu introduite la dimension mystique c’est-à-dire l’importance de la religion aux Etats-Unis qui favorise les dérives sectaires. La religion a-t-elle un effet pervers chez les Américains ?

     

    Je pense que la relation des Américains avec la religion est complexe.

     

    L’hyper-religiosité a incontestablement un effet pervers non seulement aux USA mais également à travers le monde.

     

    La difficulté s’est accrue sous le mandat de George Bush puisque ce dernier a utilisé la religion comme un symbole patriotique dans son « combat » contre le terrorisme, attisant de ce fait le fanatisme religieux musulman.

     

    Je dois avouer que cette hyper-religiosité me fait peur.

     

    Tu as vécu plusieurs années aux Etats-Unis. Qu’as-tu retenu de plus significatif dans la ville de New York ?

     

    C’est une ville qui ne dort jamais, littéralement.  On peut tout faire à n’importe quelle heure...

     

    Tu as suivi une formation pour le  cinéma avant d’opter pour le Barreau. Dans Polka, des passages plutôt cinématographiques  parcheminent le récit. Le cinéma te tente toujours ?

     

    Une précision s’impose : je n’ai malheureusement pas suivi de cours de cinéma mais j’avais été accepté dans l’Ecole de Cinéma de l’Université de New-York quand j’ai dû, la mort dans l’âme, rentrer en France.

     

    Cela a été très dur et j’ai toujours eu une petite « frustration »à ce sujet, frustration qui m’a surement poussé à écrire Polka avec des passages cinématographiques. 

     

    Le cinéma me tente toujours et je peux dire qu’un de mes rêves c’est de voir mon livre adapté au cinéma.

     

    Aujourd’hui tu vis en France. As-tu déjà une idée sur les lieux de tes prochains romans ?

     

    Le prochain livre, qui est en cours d’écriture, se passe aux USA mais également à Marseille et en Corse.

     

    Si je devais classer Polka, je dirais que tu es  inspiré par le hardboiled et le Muckracker  avec en plus la dimension du néo-polar qui met en scène New York et la société américaine.  Quels sont tes auteurs ou tes lectures de référence et te reconnais-tu une filiation littéraire?

     

    Mes auteurs de référence sont nombreux mais je peux citer parmi les Américains James Ellroy, Michael Connelly, surtout les premiers, George P.Pellecanos pour l’ambiance musicale.

     

    Parmi les français, j’adore Thierry Jonquet.  J’aime beaucoup Manchette et bien sûr les auteurs classés sous le titre réducteur à mon sens « d’auteurs de Polars Marseillais », c’est-à-dire Izzo etc...

     

    J’ai également découvert récemment grâce à Jean-Paul Ceccaldi des auteurs corses de polars comme Jean-Paul lui-même mais également Jean-Pierre Santini et son excellent Nimu.

     

    La musique actuelle est très présente dans le récit. Alors, est-ce que les goûts de Polka sont les tiens ?  

     

    Oui, les goûts musicaux de Polka sont les miens.  Dans le livre il y a des références à des concerts et  ces concerts ont vraiment eu lieu, tous les souvenirs de Polka à leurs sujets sont les miens.

     

    La musique est essentielle et j’écris très souvent avec un casque sur les oreilles.

     

    As-tu quelque chose que tu aimerais dire sur  Polka aux lecteurs corses?

     

    Polka c’est le plus Corse des polars New-Yorkais mais également le plus New-Yorkais des polars Corses.

     

    Bonne lecture !!

    Yahoo!

  • Polka, le plus corse des  polars new-yorkais !<o:p></o:p>



    L’auteur : Mathieu Croizet  (de Zilia) Mathieu Croizet est avocat à Marseille. Il est d’origine corse par sa mère, une Marchetti de Zilia.  Il a vécu de nombreuses années à New York. Polka est  son premier roman.

     




    Polka, Editions L’écailler (septembre 2008)

    Un thriller moderne et  haletant, du hardboiled genre « muckracker » (l'école des fouille-merde) bourré d’humour et de rock ‘n roll,  musclé et souple à la fois, avec un héros grande gueule (qui en prend plein la gueule) et gros bras, qui ne rate ni un baston ni une fusillade.

    Dans un New York loin des clichés touristiques de la 5ème Avenue,  l’auteur nous ballade comme dans un village et  nous fait rencontrer des personnages du rêve américain tournant au cauchemar.  

    Paul Casanova, alias « Polka », est un flic newyorkais d’origine corse.  Dur à cuire du genre incassable comme un cep de vigne planté un soir de pleine lune, il prend des coups et encaisse toujours, en se relevant à chaque fois. Flanqué de partenaires tenaces, il va dénouer une enquête mouvementée sur des meurtres signés avec des suites de chiffres scarifiées sur les corps des victimes. C’est une façon de compter plus facilement les morts mais aussi un élément de l’énigme qui ne se résoudra pas grâce aux mathématiques, même si le Professeur Katzenberg donne quelques leçons pour avouer que les chiffres ont aussi leur mystère dans la Kabbale et apparaître plus passionné par la guèmatrie que par l’algèbre et la géométrie.  La guématrie ? Le Professeur vous expliquera ce que c’est lui-même. En attendant les cadavres se multiplient et que fait la police au « One Police Plaza », QG de la NYPD… NYPD ?  Demandez à Sarko, il a un tee-shirt avec ce sigle lorsqu’il fait du footing. Donc que fait la police new-yorkaise ? Les fédéraux du FBI seront-ils meilleurs ?… FBI ? Putain, vous êtes un peu casse-couille. Il faut tout vous traduire… Et bien cet ouvrage est fait pour vous car tout ce qui n’est pas en français y est traduit. Vous saviez  que Flic en ricain c’est col ?  Non, je ne dis pas que c’est cool d’être flic. Bon, c’est trop long à vous expliquer… Tout est dans l’ouvrage de Mathieu Croizet.


    Son héros, Polka,  a hérité, au fond du cœur, la sagesse de son grand-père berger corse dont il se souvient.  « Vulé à butte piena è a moglie briaca » est un dicton corse qui lui rappelle cette sagesse. Vous voulez savoir  ce que cela veut dire et bien il faudra que Polka vous le traduise en américain et l’auteur en français. Ce que je peux dire, c’est que les deux ont le même humour parce que les deux sont corses.  


    Au milieu d’un enfer pire que celui de Dante et  peuplé d’un commissaire dans le genre Bérurier en plus scratcher quand il s'agit de ses couilles,  d’un serial-killer entouré de vampires slaves, d’un trafiquant de drogue serbe, de la mafia, de skinheads néo-nazis…  Polka n’est pas au bout de sa peine mais il ne restera pas seul.  La belle nippo-américaine Shizuka, médecin-légiste, fait les autopsies et ravive les ardeurs de notre flic corso-américain. Le récit devient un double je avec un deuxième flic, Fred Green coéquipier genre costar Armani et pompes à glands, dandy soupçonné d’avoir exécuté un tueur en série au lieu de l’arrêter. Viennent dans son sillage Montoya, un flic chicano du New Jersey, sorti d’un gang à l’adolescence, et  l’agent  Jane Spector, dragonne de la police des polices… personnages plutôt sympa parmi une kyrielle de détraqués de tous poils et de toutes confessions, et  Nick Morotta, un ami d’enfance de Polka mais surtout  devenu un gros caïd d’une des familles mafieuses  italo-américaines respectueuses à leur manière de l’église apostolique romaine.


    Comme Fred Green, Polka a ses méthodes qui peuvent lui attirer des ennuis… «Polka, arrête tes conneries, tu sais que tu es sur la corde raide, un pas de travers et tu tombes». L’inspecteur Paul Casanova, dit Polka, est averti… Il doit faire du bon boulot, et dans les règles. Il faut dire qu’entre drogue, crime et pornographie, à New York, la police ne chôme pas.  Polka, hostile à toute hiérarchie, est un flic rock’n’roll qui n’a pas peur des coups. Mais cela peut-il suffire ? Entre flingages sévères, tabassages en règle et descentes dans les milieux les plus interlopes, « Polka » est un polar haletant et moderne, dans le registre des ouvrages de Michael Connelly, de James Ellroy ou de Bret Easton Ellis, qui vous tient en haleine à un rythme effréné. Dans un univers noir et désespéré, Polka est un policier marginal en conflit avec sa hiérarchie et un entêté qui ne fait pas de compromis, sauf par instinct de survie et encore que, né un jour de pleine lune comme son grand-père, il aurait tendance à se croire fait pour vivre centenaire.


    Un livre que vous ne lâcherez plus et qui est plus passionnant qu’un guide touristique pour visiter New York….

    A la page 196 ( sur 337), après nous avoir décrit la gare «  Grand Central Station » de New York, Polka soliloque : «  Bref, je ne suis pas en train d’écrire un guide touristique ».  Et bien, nous pensons que l’ouvrage peut être aussi un guide original pour visiter le New York insolite, se confectionner une discographie de morceaux allant du Rock n’roll au Rap, en passant par tout ce que l’on peut trouver de plus hard. Vous ne résisterez pas à goûter  un hero du New Jersey/ hoagie de Pennsylvanie/ Sub de Nouvelle-Angleterre… trois mots pour désigner des mets locaux qui sont un même pain garni de salami, de prosciutto, de mortadelle, de provolone, de jambon cuit, d’emmental, de parmesan, de piments, de tomates, de laitue… le tout relevé par de l’huile d’olive de l’origan et autres épices choisies : un sandwich  italien à la démesure américaine.  Et puis si vous êtes fumeur et que voulez être sûr de mourir du cancer et non pas d’une infection fécale, ouvrez vos paquets par le bas pour ne pas avoir à les prendre par le filtre avec vos doigts lorsque vous devrez les mettre dans la merde.



    <o:p></o:p>


    Entretien avec Mathieu Croizet :<o:p></o:p>

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    Bonjour Mathieu Croizet. Une première question rituelle pour un premier ouvrage : comment es-tu venu à l’écriture et pourquoi avoir choisi comme genre le polar ?<o:p></o:p>

    Tout d’abord bonjour et Bonne Année.  Pace è Salute a tutti.<o:p></o:p>

    J’ai commencé à l’écrire par hasard, je préparais l’examen d’entrée à l’école d’avocat et un soir j’ai eu besoin d’un exécutoire pour me sortir la tête des cours de droit.  Je me suis installé devant mon ordinateur et j’ai commencé à taper sans vraiment savoir ce que je voulais faire.  J’ai écrit ce qui est devenu, par la suite, le prologue de Polka.  Cela m’a plu et j’ai créé un personnage principal, Paul Casanova et c’est presque ce personnage qui m’a « raconté » l’histoire. <o:p></o:p>

    J’ai choisi le style polar parce que c’est un style qui permet une grande liberté de ton.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Lors de la première rencontre littéraire du Barreau de Marseille, un avocat a expliqué que le polar, le roman policier, c’était toujours pareil et ennuyeux : un meurtre, une enquête, un assassin. Il a ensuite souhaité l’écriture d’un roman judiciaire  qui commencerait à l’arrestation de l’auteur. Pourquoi avoir choisi un héro flic plutôt qu’avocat comme toi ?<o:p></o:p>

    Tout d’abord, je ne suis pas d’accord avec la vision extrêmement simpliste de mon confrère.<o:p></o:p>

    Ensuite, je ne pense pas que la procédure pénale française, contrairement à celle des Etats-Unis, puisse servir de trame à un roman haletant et prenant  Je pense que c’est la raison pour laquelle nous n’avons pas, ou très peu, en France d’auteurs spécialisés dans les polars judiciaires comme John Grisham.<o:p></o:p>

    Il existe tout de même de bons polars judiciaires français, je pense notamment à « Accusé couchez-vous » de Laurent Léguevaque et Michel Embareck.<o:p></o:p>

    Enfin, j’ai choisi le flic car il a les mains dans la boue et cela permet plus d’action.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Le héros Paul Casanova est un Américain d’origine corse.

    Pourquoi un Corse ? Quelle en est la nécessité ?<o:p></o:p>

    Mon patronyme est Croizet mais ma mère s’appelle Marchetti. Elle est originaire de Zilia en Balagne, où je me rends chaque année.  J’ai une relation très forte avec la Corse, je dirais presque fusionnelle.<o:p></o:p>

    En fait l’idée d’un héro corso-américain m’est venue en repensant à une anecdote.  Un jour, je me baladais dans Little Italy à Manhattan, je suis tombé sur un magasin qui avait, dans sa vitrine, un drapeau estampillé de la tête de Maure.  J’y étais entré et j’avais appris l’existence d’une amicale corse à New-York.  Je m’étais dis qu’un héro américain d’origine corse, ça aurait de la gueule... <o:p></o:p>

    Donc quand j’ai créé Paul Casanova, il ne pouvait pas être autre chose que Corse.<o:p></o:p>

                               <o:p></o:p>

    Et toi, comment vis-tu  ta corsité ? <o:p></o:p>

    Comme je l’ai dit, j’ai une relation très forte avec l’île.  Je vis ma corsité non pas comme un étendard que l’on brandit mais comme une façon de penser et de vivre.<o:p></o:p>

    La corsité, je pense que c’est avant tout un état d’esprit.<o:p></o:p>

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    New-York apparaît comme une grande pomme avec la symbolique du péché puisque chaque quartier est la proie de gangs issus de vagues d’immigrés, en dernier lieu les chinois et les transfuges de l’ex-URSS. Elle apparaît aussi le refuge de criminels de guerre et pas seulement de 39-45 mais aussi de celle de l’ex-yougoslavie. Tout n’est-il que fiction ou bien y-a-t-il de la réalité dans cette vision noire de cette ville ?<o:p></o:p>

    Je pense que bien souvent la réalité dépasse la fiction.  L’exercice de mon métier me le rappelle chaque jour.<o:p></o:p>

    Je pense que comme dans toutes les villes, surtout dans les mégapoles, il existe une face sombre et une face claire.  <o:p></o:p>

    Dans Polka, j’ai voulu parler de ce que j’aimais dans New-York sans oublier que cette ville avec ses millions d’habitants peut également être très violente.<o:p></o:p>

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    Lorsque j’ai pris la symbolique du péché pour la grande pomme, j’ai voulu introduite la dimension mystique c’est-à-dire l’importance de la religion aux Etats-Unis qui favorise les dérives sectaires. La religion a-t-elle un effet pervers chez les Américains ?<o:p></o:p>

    Je pense que la relation des Américains avec la religion est complexe.<o:p></o:p>

    L’hyper-religiosité a incontestablement un effet pervers non seulement aux USA mais également à travers le monde.<o:p></o:p>

    La difficulté s’est accrue sous le mandat de George Bush puisque ce dernier a utilisé la religion comme un symbole patriotique dans son « combat » contre le terrorisme, attisant de ce fait le fanatisme religieux musulman.<o:p></o:p>

    Je dois avouer que cette hyper-religiosité me fait peur.<o:p></o:p>

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    Tu as vécu plusieurs années aux Etats-Unis. Qu’as-tu retenu de plus significatif dans la ville de New York ? <o:p></o:p>

    C’est une ville qui ne dort jamais, littéralement.  On peut tout faire à n’importe quelle heure...<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Tu as suivi une formation pour le  cinéma avant d’opter pour le Barreau. Dans Polka, des passages plutôt cinématographiques  parcheminent le récit. Le cinéma te tente toujours ?<o:p></o:p>

    Une précision s’impose : je n’ai malheureusement pas suivi de cours de cinéma mais j’avais été accepté dans l’Ecole de Cinéma de l’Université de New-York quand j’ai dû, la mort dans l’âme, rentrer en France.<o:p></o:p>

    Cela a été très dur et j’ai toujours eu une petite « frustration »à ce sujet, frustration qui m’a surement poussé à écrire Polka avec des passages cinématographiques.  <o:p></o:p>

    Le cinéma me tente toujours et je peux dire qu’un de mes rêves c’est de voir mon livre adapté au cinéma.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Aujourd’hui tu vis en France. As-tu déjà une idée sur les lieux de tes prochains romans ?<o:p></o:p>

    Le prochain livre, qui est en cours d’écriture, se passe aux USA mais également à Marseille et en Corse.<o:p></o:p>

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    Si je devais classer Polka, je dirais que tu es  inspiré par le hardboiled et le Muckracker  avec en plus la dimension du néo-polar qui met en scène New York et la société américaine.  Quels sont tes auteurs ou tes lectures de référence et te reconnais-tu une filiation littéraire?<o:p></o:p>

    Mes auteurs de référence sont nombreux mais je peux citer parmi les Américains James Ellroy, Michael Connelly, surtout les premiers, George P.Pellecanos pour l’ambiance musicale.<o:p></o:p>

    Parmi les français, j’adore Thierry Jonquet.  J’aime beaucoup Manchette et bien sûr les auteurs classés sous le titre réducteur à mon sens « d’auteurs de Polars Marseillais », c’est-à-dire Izzo etc...<o:p></o:p>

    J’ai également découvert récemment grâce à Jean-Paul Ceccaldi des auteurs corses de polars comme Jean-Paul lui-même mais également Jean-Pierre Santini et son excellent Nimu.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    La musique actuelle est très présente dans le récit. Alors, est-ce que les goûts de Polka sont les tiens ?   <o:p></o:p>

    Oui, les goûts musicaux de Polka sont les miens.  Dans le livre il y a des références à des concerts et  ces concerts ont vraiment eu lieu, tous les souvenirs de Polka à leurs sujets sont les miens.<o:p></o:p>

    La musique est essentielle et j’écris très souvent avec un casque sur les oreilles.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    As-tu quelque chose que tu aimerais dire sur  Polka aux lecteurs corses?<o:p></o:p>

    Polka c’est le plus corse des polars new-yorkais mais également le plus new-yorkais des polars corses.<o:p></o:p>

    Bonne lecture !!<o:p></o:p>

     


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