• La deuxième édition du festival du polar corse et méditerranéen aura lieu du 4 au 6 juillet prochain à Ajaccio: Giallo et Néra in Aiacciu.



    L’identité corse n’a rien à voir avec les clichés dont on l’affuble encore aujourd’hui. Etre insulaire ouvre à la curiosité des ailleurs et, pour citer Jean-François Bernardini du groupe I Muvrini : " … c’est être ouvert sur le monde, comment pourrait-il en être autrement. Mais pourquoi faudrait-il perdre son identité ? … " Il fait échos à Maupassant dans Le Horla : "J'aime ce pays, et j'aime y vivre parce que j'y ai mes racines, ces profondes et délicates racines, qui attachent un homme à la terre où sont nés et morts ses aïeux, qui l'attachent à ce qu'on pense et à ce qu'on mange, aux usages comme aux nourritures, aux locutions locales, aux intonations des paysans, aux odeurs du sol, des villages et de l'air lui-même. En Corse, nous avons une double insularité, celle de la Méditerranée et celle de la montagne. C’est justement cette double insularité qui nous ouvre aux autres insularités qui composent l’humanité… »

    Ite missa est!

    Les thèmes imaginaires ou réels du polar existent dans la Corse noire et rouge sur fond de bleus marins et azuréens : la politique, les autonomistes, les barbouzes, les révoltes, la musique et les chants, l’écologie, la désertification, la pauvreté, le chômage, le huis clos, les mythes, les légendes, le banditisme… Il y a aussi les particularismes : L’omerta, l’honneur, la vendetta, le clan, le huis clos des îliens et l’ubiquité insulaire, la cursità (ce mal du pays qui rend l’exil douloureux, cette nostalgie bien particulière que l’on appelle, au Brésil et au Portugal, " Saudade "). … En Corse, le tragique côtoie cet humour malicieux et teinté de mélancolie, le " taroccu " si bien illustré notamment par le poète Simon Dary (qui écrivait sous le pseudo de Simon d’Aullè). Cet humour apparaît dans le polar corse.

    En silence et malgré le manque de véritable promotion, le polar s’est installé durablement dans et hors de l’île déjà riche dans tous les autres genres littéraires. L’âme enracinée dans leur île, les auteurs corses de polars veulent parler au monde. Arpenteurs du réel ou écrivains de pures fictions, ils ont pris place, avec un premier festival insulaire, aux côtés des autres polardeux qui ont émergé sur les îles et le littoral méditerranéens. Aucun ne veut se laisser enfermer dans la marge et tous cherchent des liens entre leurs cultures. " Fora ! La Corse vers le monde " est d’ailleurs le titre symbolique d’une nouvelle revue. Cette revue redonne son sens premier au terme " Fora " qui est aussi une invitation pour les Corses à s’intéresser aux autres pour être mieux connus et mieux compris eux-mêmes. L’association Corsicapolar s’inscrit dans le polar méditerranéen tourné vers le monde, avec la volonté d’être corse : un corps, plutôt qu’un corpus à ressasser. Et donc la nécessité de rompre avec une représentation véhiculée par le vieux continent d’une terre mystifiée — et par mystification, entendons toutes les dérives intra et extra muros que la Corse a connues ou subies.

    Cette année, les auteurs méditerranéens qui ont répondu à l’invitation des Corses sont : Gilles Del Pappas, Serge Scotto, Jean-Pierre Petit, Gildas Girodeau, Maurice Gouiran, Michel Jacquet, André Fortin , Thomas Labat, Lilian Bathelot, Jean-Pierre Larminier, Isa Dedeau, Philippe Jérôme, José Lenzini, Giorgio Todde et Giulio Angioni.






    Certains embarqueront à Marseille le jeudi 3 juillet prochain en soirée sur le car ferry Danielle Casanova et des dédicaces sont organisées par la SNCM, partenaire de Corsicapolar pour l'organisation du festival. A l'arrivée à Ajaccio le vendredi 4 juillet, ouverture du festival..

    L’association Corsicapolar a organisé le premier grand festival de polar corse et méditerranéen à Aiacciu (Ajaccio) du 6 au 8 juillet 2007 sur la grande place Foch, face à l’entrée principale de la Mairie. En juillet prochain, des auteurs corses de polars ont invité d’autres auteurs méditerranéens pour la deuxième édition de ce festival sur la place Foch, appelée Place des Palmiers, au fond de laquelle, et dominant la fontaine aux quatre lions de granit, se dresse la statue de Bonaparte en premier consul. Sous le regard de ce Bonaparte en marbre blanc, se réuniront des auteurs corses avec d’autres méditerranéens dont nous avons parlé dans nos récents articles.

    Les auteurs corses présents seront : Jacques Mondoloni, Jean-Pierre Santini, Paul Milleliri, Denis Blemond-Cerli, Jérôme Camilly, André de Rocca, Arlette Shleifer , Daniele Piani, Eléna Piacentini, Jean-Paul Ceccaldi, Jean-Pierre Orsi, Marie-Héléne Ferrari , Okuba Kentaro, Jean-Marie Comiti, Olivier Collard , Paul Carta, Paul Milleliri , et Ugo Pandolfi.



    La deuxième édition du Festival du polar corse et méditerranéen est marquée par une œuvre collective intitulée « Piccule Fictions » réalisée dans le cadre d’une opération « Noirs de Corse » au profit de l’association « Handi 20 ».

    Ainsi, vingt-six auteurs corses ou amis de la Corse ont été réunis par Corsicapolar ont écrit 30 nouvelles pour cet ouvrage dont les profits iront exclusivement à l’association oeuvrant pour les handicapés. Le recueil « Piccule fictions » est préfacé par Patrice Antona , connu pour sa chronique « Dixit » diffusée sur Radio Bleue Fréquenza Mora et la sortie de son opus « Radiotages ».


    Les nouveautés corses: plus d’une quinzaine de nouveaux titres annoncés.




    Jean-Pierre Orsi, avec les éditions Mélis, propose Le Retour de Don Giovanni, un curé qui bouscule les mentalités et dont la tante, Zia Nunzia, mazzera à ses heures, prédit, au passage, que l'actuel président de la République ne terminera pas son mandat ! « Un homme tomba sur le sol caillouteux d’un chemin forestier. Il se tenait le ventre d’où s’échappaient de larges filets de sang. Il hurlait, les yeux révulsés. Il venait d’être atteint coup sur coup par deux décharges de chevrotine qui ne laissent aucune chance de survie. Le tireur, un homme de grande taille, la cinquantaine, portant beau, une longue chevelure grisonnante lui tombant sur les épaules, habillé d’une tenue de chasse, se pencha sur lui. Il le regarda un moment. Puis lui cria : « Te voilà puni. Tu vas mourir… » Il est l’auteur de la trilogie du Commissaire Agostini aux Editions du Journal de la Corse.





    Du texte clos à la menace infinie, publié par Ugo Pandolfi chez Lulu.com : « Déférés devant les magistrats du Parquet de Paris, Ange Sanviti, Dominique Casabianca et Françoise Brossiacci ont été mis en examen et placés sous mandat de dépôt. La longue liste des délits et des crimes dont ils sont présumés innocents, n’a strictement rien à voir avec les collections poétiques de Jacques Prévert... » Cette information est extraite de cette prise de têtes en Corse autour d'un cadavre atrocement mutilé. Il s’agit du deuxième roman policier de l'auteur de La Vendetta de Sherlock Holmes.
    http://stores.lulu.com/scripteur






    Deux publications du côté de Jean-Paul Ceccaldi : Ecrit avant « Tamo ! Samo ! », le roman L’Ajaccienne est republié en format poche dans une version modifiée chez Lulu.com et, dans la foulée, le troisième volet de cette trilogie du « Flicorse » sort aux Editions du Journal de la Corse sous le titre « Casus belli » ( sous-tité Complices obscurs)
    L’Ajaccienne ( sous-titre La plume de Maât) : Cette fable policière naît avec une plume. De la plume au poulet, il n'y avait qu'un pas. Celui-ci mène à une basse cour. Une poule de luxe y complote avec de drôles d'oiseaux. La plume de Maât viendra-t-elle se poser sur la balance de la justice ? ...
    Casus belli (complices obscurs) : Au moment où le soleil serait au Zénith et laisserait les êtres sans ombre, Mathieu Difrade, le Flicorse, appréciait cette heure solsticiale après une enquête où tout n’avait été, pour lui, qu’un jeu d’ombres entre victimes et tueurs.





    Le romancier Jean-Pierre Santini a choisi les éditions Clémentine et une illustration de Marie-Hélène Ferrari pour publier L'exil en soi. Des nationalistes doux amers... Le dégoût de certains... L'ambition des uns, l'amertume des autres... L’auteur fait côtoyer plusieurs genres littéraires, comme les strates de sa vie d’écrivain… Il s'agit en fait d'une histoire déclinée, ou plutôt fragmentée, en plusieurs genres (même si les frontières sont poreuses entre les genres littéraires) » : une « préhistoire » plus qu’un avant-propos, entame poétique car tout commence avec le verbe ; un Roman noir "Le sentier lumineux" ... pas celui du Pérou ! Une nouvelle « Les cercles du silence », et, avant de baisser le rideau, une pièce de théâtre…





    Chez le même éditeur de Porto Vecchio, Marie-Hélène Ferrari a récemment publié L'enfant et publie L'obscure patience de la cellule où l'on retrouve le Commissaire Pierucci, mis au monde dans Le Destin ne s'en mêle pas, où une petite veuve va causer autour d'elle bien du tracas. Le deuxième tome des aventures de l'irascible commissaire confronte le lecteur avec le délicat problème des luttes d'influence ; quant au troisième, il nous plonge dans l'histoire douloureuse des montagnes de l'En deça des Monts, Sainte Lucie, Carbini, pour une enquête terrifiante.





    Denis Blémont Cerli a publié « Le roman de 1720 » aux Editions Plume d’écume.
    Avec son troisième roman, l'auteur du « retour à Lama » et de « Marseille-Corse, aller simple » nous transporte à La Ciotat. Le XVIII ème siècle n'a que 20 ans. En plein été, une effrayante épidémie se déclenche dans la grande cité. La Ciotat se protège derrière ses remparts, puis les femmes de la cité affrontent les troupes du Roi afin de les empêcher de pénétrer dans la ville.







    Corbeaux morts, publié par Olivier Collard aux Editions du Cursinu :Après « Pour toi c'était gratuit » et « Vous souvenez vous d'Antonella ? », Olivier Collard a choisi, pour Corbeaux morts, son troisième polar, de placer l'action en "terrain neutre"( dit-il) dans une région méjugée de la sphère occitane.






    Aux Editions Albiana, un recueil de nouvelles d'Okuba Kentaro: Petit plongeoir vers l'abîme, le vertigineux produit de la rencontre improbable de l'écrivain japonais, de l'Irlandais Peter Amfav et du corse Pietr'Anto Scolca. Quels que soient leurs thèmes ou leurs héros – malheureux souvent, à leur affaire parfois –, ces récits tendent au-dessus des vides – affectifs, religieux, sociaux,… – les fils sur lesquels dansent habituellement les humains, quels que soient l’époque ou la latitude. Le vertige, du haut de ces petits plongeoirs, entraîne, par petites touches, vers… la chute ! ( Et dire qu’un philosophe existentialiste a dit «il n’y a que moi qui suis moi » alors que le poète imaginait que « Je est un autre ». Et si « Je était Nous » ou réciproquement dans cet opus? Y aurait-il un autre marionnetiste que Dieu derrière cet ouvrage écrit par trois mystérieux auteurs?…)

    Et plusieurs autres nouveautés chez le même éditeur:






    Le nouveau polar de Paul Milleliri, Carton rouge… A Marseille, si tout n’est pas rose, il reste au moins le blanc et bleu, celui de l’OM ! Et chez les « petites gens » c’est un moteur suffisamment puissant pour débrider toutes les imaginations. Dans la famille recomposée, c’est le cadet, celui qui est dans le fauteuil roulant qui mène le bal, et son idée de génie qui nécessite quelques fonds de départ conduit les trois frères au hold-up… raté !

    Le sentier lumineux, un roman d'Andria Costa (un pseudo ?) est également annoncé… « - Tu vas pas me croire…Quand Léo Poggi commençait ainsi ses phrases, il ne fallait pas s’attendre à ce qu’il raconte une histoire exceptionnelle. C’était plutôt sa manière à lui de marquer son mécontentement à propos d’un événement sans importance réelle qui l’avait contrarié. Trois jours auparavant, en redescendant de la bergerie, il avait versé dans le fossé avec son 4x4. Rien de grave pour lui. Pas même une égratignure. Mais le véhicule était hors d’usage et, en attendant, Léo Poggi était bien obligé de monter à pied du village pour aller s’occuper de ses bêtes. Ça fait une trotte vu que Monte Grosso où il avait construit un grand baraquement en bois pour abriter son troupeau se trouve quand même à trois kilomètres de sa maison… »








    Eliane Aubert-Colombani, l'auteure de L'appel de l'île, y publie « La buse »… Reclus dans une bergerie, un jeune homme se cache. Il a commis l'irréparable, un meurtre. Seul, seulement ravitaillé par son oncle, c'est à une buse peu farouche qu'il confie ses états d'âme. Une buse qui lui parle aussi…






    La traduction, par Jérôme Ferrari, de Stremu Meridiani de Marcu Biancarelli vient d'obtenir le Prix des Lecteurs de Corse 2008. « La terre qui l’avait vu naître, il en avait mangé à tous les repas jusqu’à la vomir, il en connaissait le goût amer, le goût de charogne, souvent ! Tenir debout, conjurer le moment de la rencontre avec les asticots qui l’attendaient affamés, dans le sein de sa terre natale, devenir celui qui nourrirait la terre des porchers, pas de son cadavre, mais de son éclat, avec cette force souveraine qui naissait à la pointe de ses pinceaux, sur le plat de ses couteaux. Les autres remuaient, et cherchaient sans cesse une raison d’espérer, lui, son moteur, c’était cette flamme intérieure, et tant qu’elle ne s’éteignait pas, la rupture n’était rien… »







    A signaler aussi « Le théâtre d’ombres » écrit par Archange Morelli. Matteo Malafuoco (Vicaire génois déjà apparu dans l’opus « Raison d’état » paru chez Méditorial, collection Misteri) revient dans une aventure qui le transporte de Corse jusqu'au quartier de Galata dans l'Istanbul de Soliman le Magnifique. Un tueur y sévit, mais c'est pour tenter de résoudre le mystère de la mort de son ami Filippi qu'il s'est caché sous les traits d'un marchand de tissus. De fil en aiguille, il aura fort à faire pour que la lumière soit faite sur les deux énigmes car se profile bientôt l'ombre de l'Etat ottoman, ses intrigues de palais et ses relations tumultueuses avec les Etats européens.






    Jean-Pierre Larminier, après Les fossoyeurs et Les bergers chez Albiana, a sorti « Le Chaman blanc » aux éditions Jeanne d’Arc… « Attention, ce roman est inspiré d'une " authentique manipulation policière, qui est révélée trente ans après les faits, donc prescrite par la loi ", prévient l'auteur du " Chaman blanc "… Par une nuit sans lune, des plongeurs grimpent à bord du ferry qui assure la liaison entre Marseille et Bastia, s'emparent d'un individu, dont le corps est retrouvé quelques jours plus tard dans les filets d'un navire de pêche. Ce cadavre, d'un chimiste, livre un secret mortel pour tous les curieux…










    Enfin, le premier roman d’Eléna Piacentini "Le Corse de Lille" et non pas de l'île bien qu'il en soit originaire, « avec son héros le commandant Pierre-Arsène Léoni de la P.J. lilloise! » dans sa première aventure parue aux Editions Ravet-Anceau. Alors qu’un inconnu assassine des patrons voyous, le commandant Léoni débarque à Lille et prend ses fonctions à la police judiciaire






    Yahoo!

  • Philippe JEROME sera présent au festival du polar corse et méditerranéen du 4 au 6 juillet 2008 à Ajaccio.






    Philippe JEROME , né à Monaco en 1953, est journaliste à L'Humanité après avoir été rédacteur à l'hebdomadaire Patriote Côte d'Azur de 1982 à 1999. Il a participé à l’ouvrage collectif « 13, Rue Saltalamacchia 06 000 Nice » (Editions du Ricochet). Il a reçu en 1998 le prix international de la presse décerné par l'association mondiale des amis de l'enfance (Amade-Unesco). Il est coauteur du Guide des faits divers de la Côte d'Azur (Le cherche midi). Il vient de publier un polar intitulé « Zoo ».




    Zoo ( Editions Transbordeurs, 2008)

    Momo est un jeune Arabe, étudiant en théâtre, qui quitte son village martyrisé par des islamistes pour se lancer à la recherche du corps de son père qui vient d'être retrouvé dans la fosse aux loups d'un zoo de la région niçoise. Il emprunte la filière clandestine des " flamants roses " entre Gênes et Menton contrôlée par un clan mafieux. Un clan lié au Sénateur, politicien voyou de la Côte d'Azur, propriétaire du zoo, en affaires avec ceux qui mettent le pays de Momo à feu et à sang. Momo sera aidé dans sa quête et son enquête par Marc, un ancien flic reconverti dans la limonade, et sa compagne Angèle au grand cœur. Zoo est un thriller politique dans lequel l'auteur essaye de faire en sorte que toute ressemblance avec des personnages et des situations connus ne soit pas fortuite.

    Avant de passer à la fiction romanesque, Philippe JEROME a coécrit des ouvrages documentaires et participé à un ouvrage collectif de nouvelles.






    Guide des faits divers de la Côte d'Azur, De la Préhistoire au Net, Préface de Éric DE MONTGOLFIER, Collection Documents des Editions Cherche Midi ( 2007), ouvrage coécrit avec un autre journaliste François Rosso

    « Les premiers Niçois étaient cannibales » titrait Nice-Matin après la découverte d'un fémur cuisiné voilà 160 000 ans dans la grotte du Lazaret. Depuis ce premier fait divers répertorié par les auteurs, la carte des crimes et délits avec ses grands boulevards ensanglantés et ses énigmatiques chemins de traverse s'est superposée à celle de l'Histoire moderne d'un fragment de paradis entre Cannes et Menton. C'est avec talent que nous est contée la petite histoire de cette Côte d'Azur au travers de ses faits divers, si révélateurs des évolutions d'une région passée, en quelques décennies, de l'autarcie au tourisme de luxe. Cet afflux d'argent facile a favorisé le petit et le grand banditisme, les affaires immobilières crapuleuses, mais aussi la corruption politique. Le Niçois Garibaldi dont la première « expédition » d'adolescent échoua à... Monaco en est la figure emblématique. Aussi talentueuse est la petite histoire de cette Côte d'Azur au travers de ses faits divers, révélateurs des évolutions d'une région passant, en quelques décennies, de l'autarcie au tourisme de luxe. Cet afflux brutal d'argent facile a favorisé le petit et le grand banditisme, les affaires immobilières crapuleuses, mais aussi la corruption politique. Il a engendré des frustrations et des haines à l'origine de bien des crimes xénophobes sur cette terre d'immigration. Sanctuaire pour mafieux, haut lieu de la prostitution internationale, la Côte d'Azur est également un laboratoire du crime où furent expérimentés notamment la casse à la voiture bélier, le vol à la portière, le hold up par les égouts et toutes sortes d'arnaques invraisemblables.

    A l'image de la Principauté de Monaco, c'est également le pays où derrière un décor de rêve, se déroulent les histoires les plus sordides. Là aussi que se nouent des énigmes criminelles dont certaines ont fait le tour de la planète comme la disparition d'Agnès Le Roux, l'étrange mort du banquier Edmond Safra ou encore l'affaire Omar Raddad.

    Ce livre de référence s'ouvre et se referme sur le destin tragique de deux femmes d'exception, Isadora Duncan et Grace Kelly, toutes deux mortes en auto, le plus banal des faits divers. Il peut ainsi se feuilleter comme un précis historique recensant les principaux lieux de mémoire ou comme un journal pour prendre la température de sa ville avec le premier café du matin. Ce guide permet au lecteur d'appréhender une triste réalité : l'insécurité voire la barbarie mais aussi le burlesque et l'absurde ne sont pas l'apanage du troisième millénaire.







    Guide des faits divers de la Provence, Collection Reportages Documents des Editions Cherche Midi (2008), ouvrage coécrit avec deux autres journalistes Bruno Aubry et François Rosso ( coauteur déjà dans le précédent).

    "1 000 faits divers, de Toulon à Aix-en-Provence, d'Avignon à Digne-les-Bains, de la Camargue aux Alpes du Sud, du Luberon à l'Estérel."
     
    Provence rude de Giono et de l'affaire Dominici. Provence extravagante de Pagnol et de la secte du Mandarom. Provence idéalisée de Picasso et de son Robin des bois, Gaspard de Besse. Provence tourmentée de Van Gogh et de Yann Piat assassinée... La Provence est réputée mondialement pour sa douceur de vivre mais aussi pour ses multiples façons d'y mourir violemment. Pour ses lavandes et ses jasmins mais aussi pour la cruauté et la folie de certains de ses criminels, comme Sasia dans le Var, Gentil dans les Alpes du Sud, ou Roussel et Gouttenoire à Avignon. Pour ses roses et ses mimosas mais aussi pour ses règlements de compte sanglants entre les truands de haut vol Francis le Belge ou Tany Zampa, et les incendies meurtriers de ses forêts. Pour la beauté de ses rives méditerranéennes mais aussi pour ses trafiquants, célèbres (comme Cristina von Opel) ou obscurs, pour ses assassinats sordides et ses violences extrêmes, des razzias sarrasines aux travaux forcés dans ses bagnes. Pour les parfums subtils de sa bouillabaisse mais aussi pour la puanteur de sa corruption, autour des ports, de Fréjus à La Ciotat. Cézanne disait que « la Provence est un privilège ». Les auteurs qui ont sélectionné ces mille et un faits divers vous invitent à le partager avec ce guide, qui renvoie autant à la tragédie grecque qu'au burlesque américain.







    13, rue de Saltalamacchia, 06000 NICE,
    Collectif édité par Ricochet et paru le 16/06/1997
    Marguerite Tiberti en était l’éditrice et Michel Francesconi, le concierge du « 13, rue Saltalamacchia 06000 Nice ». Jean-Claude Izzo a participé à ce collectif.

    Au 13 de la rue Saltalamacchia, la vie des gens est un roman. Entre les étages, voisinage et rencontres en disent long sur la couleur d'une ville du Sud, ni bleue ni noire, cosmopolite, vivante et secrète. Un gamin décolle de son placard pour un voyage interstellaire pendant qu'une infirmière peu orthodoxe soigne un malade hors du commun. Une jeune prof de latin essuie un petit coup de mer aux côtés d'une vieille dame russe qui sourit d'avoir vécu tant de tempêtes. L'occupant du sixième est toujours porté disparu, au rez-de-chaussée le fourreur délaisse l'aiguille pour le violon et dans la cave un clandestin cultive l'incognito. L'adolescente du second évite le bouquiniste du troisième tandis qu'un artiste peintre refuse à sa muse le droit de maigrir. Le V.R.P. du cinquième y est-il pour quelque chose ? Et pourquoi l'ex-concierge rôde-t-il autour de l'immeuble ? Qu'ils courent après les ingrédients d'un repas, le jouet idéal, l'amour ou le témoin d'un meurtre, locataires et propriétaires sont croqués par 14 écrivains venus d'horizons littéraires très différents.

    Les Editions du Ricochet :

    Fondée en 1995 à Nice par Marguerite Tiberti, la Maison Ricochet a d'abord publié des romans collectifs (Les 13 voies du Ricochet), de la poésie pour adultes, des romans d'auteurs et des livres jeunesses puis s'est spécialisée dans la littérature jeunesse dans les années 2000.
    http://ricochet.over-blog.net/

    Cette éditrice a publié des ouvrages de poésie de Jean-Claude Izzo : en 1997 « Loin de tous rivages » et en 1999 « L'Aride des jours » (écrit avec Catherine Bouretz). Jean-Claude Izzo a participé à l’ouvrage collectif 13, rue Saltalamacchia.

    Les ouvrages collectifs de cette série "Les 13 voies du Ricochet" peuvent être commandés en ligne chez La Maison d’édition à l’adresse :
    http://editionricochet.free.fr/repertoire/commande.htm



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  • Maurice Gouiran avait raté le bateau l'année dernière. Il a promis d'être sur le Danielle Casanova le 3 juillet 2008 pour se rendre au Festival du polar corse et méditerrranéen qui se déroulera du 4 au 6 juillet sur la place Foch à Ajaccio.



    Maurice Gouiran :

    Une plume virulente et juste. Prix Sang d'encre des lycéens 2003 pour La nuit des bras cassés, Prix virtuel du Polar 2006 pour Sous les pavés la rage, est un incontournable du polar actuel. Maurice Gouiran est né en 1946 au Rove, près de Marseille, dans une famille de bergers (de chèvres du Rove bien entendu et on connaît la Brousse du Rove, un fromage blanc ressemblant au brocciu) et de félibres. Son enfance tranquille dans les collines de l'Estaque lui donne à jamais la passion de cette nature rude et généreuse à la fois. Etudiant au Lycée Saint-Charles, il oscille entre les maths et les calanques. Cela finit malgré tout, quelques années après, par un solide doctorat en mathématiques !

    Plus tard, Maurice Gouiran, devenu spécialiste en informatique appliquée à la gestion des feux de forêts, effectue en tant que consultant pour l'ONU, de nombreux voyages autour de la Méditerranée, et toujours pour la prévention des incendies de forêts. L'enfance dans les collines du Rove n'est jamais très loin. Il enseigne par ailleurs, à l'Université, dessine dans un journal satirique, dirige une équipe de foot, s'essaie à la peinture, aux mots croisés, et même au journalisme... Et depuis son "Prix Sang d'Encre des Lycéens" il est présent dans les salons et manifestations littéraires, dans les classes aussi, à la rencontre de ses lecteurs, petits et grands !

    Un peu comme son héros, Clovis Narigou, il a beaucoup voyagé, les États-Unis, la Méditerranée, et de ses observations il a ramené des fragments d'histoire qu'il confronte à l'Histoire du vingtième siècle, une de ses passions (avec la peinture). Ses romans sont aussi politiques, engagés, car voilà bien un écrivain qui semble bien ne pas rester inerte face aux dérives de notre société, aux abus des profiteurs, à la démission des édiles gouvernants, à l'hypocrisie générale, à la destruction de l'environnement. Maurice Gouiran s'insurge, se révolte, et transcrit sa rage d' anarchisant à travers ses intrigues, ses romans... forcément noirs...

    Maurice GOUIRAN voit désormais chacun de ses polars nominés dans la plupart des Prix Polar : Prix sang d’encre des lycéens en 2003 pour " La nuit des bras cassés " et prix virtuel du polar en 2006 pour son dernier roman " Sous les pavés, la rage ".

    Ses dernières parutions:



    Les chèvres bleues d’Arcadie ( Jigal, 2008 )

    Quand le député-maire du secteur, chantre de la famille, de la morale et des traditions est retrouvé, une balle dans le buffet en compagnie d’un anarchiste grec à la cervelle explosée, le scandale fait désordre et provoque au Beau Bar des commérages désobligeants. Quand, pour les beaux yeux d’Élodie, Clovis Narigou, part en croisade et mène l’enquête dans les milieux échangistes, l’affaire prend une tournure iconoclaste ! Mais Clovis, égal à lui-même, s’investit à fond dans sa mission, quitte à payer de sa personne. D’autant que Priape, le dieu grec, semble être la clé de cette curieuse aventure. Mais de là à imaginer qu’un futur ministre et ex-tortionnaire de la dictature des colonels puisse être mêlé à cet étrange imbroglio, il n’y a qu’un pas que Clovis, d’Olympie à Marseille, n’hésite pas à franchir!



    Putain de pauvres ( Jigal, 2008)

    Quand Laura, un amour de jeunesse devenu SDF, est venue lui parler de cette « peste des pauvres » qui semblait s’attaquer aux quartiers Nord de la ville, Clovis Narigou n’a pas immédiatement réagi. Les pauvres ? Y’en a partout, on ne les regarde même plus ! Mais quand, quelques jours plus tard, les politicards de tout bord montent au créneau pour démentir cette alarmante rumeur, Clovis se dit qu’il est peut-être temps d’enquêter ! Les pauvres et les sans-abri tombent en effet comme des mouches, décimés par une épidémie foudroyante… Le maire Bellérophon Espingole a beau s’égosiller pour minimiser cette étrange affaire, toute la ville est en ébullition… Quarantaine déclarée, routes fermées, état d’alerte sanitaire maximum… Marseille coupée du monde ! La tension est à son comble, le peuple gronde, les politiciens se déchaînent, les pauvres trinquent. Mais à qui profite donc le crime ?



    Marseille, la ville où est mort Kennedy ( Jigal 2007)

    En 1963, à Marseille une époque tire à sa fin. À Dallas, le président Kennedy meurt sous des balles inconnues. Quelque quarante ans plus tard, Clovis Narigou toujours plus enclin à se laisser nonchalamment vivre dans les collines de l’Estaque qu’à venger la veuve et l’orphelin, se voit, bien malgré lui, embarqué sur les traces des assassins de JFK. Et de la French Connection aux grèves brisées en 47 sur le port, Clovis va rouvrir un pan entier de l’Histoire de Marseille. Un passé peu glorieux et jalonné de morts violentes où se mêlent politique, hommes de l’ombre, mafia, CIA, complot, milliards de dollars, trafic de drogue et pouvoir. Un cocktail explosif qui des années après continue à malmener truand repenti, journaliste véreux et malfrat aux dents trop longues...





    Quelques présentations de romans antérieurs:

    Train bleu, train noir ( Jigal, 2007) son onzième roman.

    1943… 1993 À cinquante ans d’intervalle, deux trains quittent Marseille et font route vers le nord. 1993. Un train bleu, bouillonnant de cris, de rires et de chants, emmène un millier de supporters marseillais vers Munich où leur club sera sacré champion d’Europe. 1943. Un long train noir, pétrifié par la torpeur et l’angoisse, achemine plus de mille six cents habitants des vieux quartiers de Marseille au camp de Compiègne. Puis pour la plupart, ce sera ensuite Drancy et le camp d’extermination de Sobibor. 1943 Bert, Miche et Jo font partie du sinistre convoi et l’ombre du long train noir va les hanter toute leur vie. 1993 Bert, Miche et Jo sont à nouveau du voyage, mais le foot semble aujourd’hui assez loin de leurs préoccupations… Et ces trois P38 planqués dans le wagon font-ils vraiment partie de la panoplie du parfait supporter de l’OM ? Que cherchent-ils ? Derrière le mystère de ces trois honorables papys, surgissent les ombres du passé et une terrible interrogation qui plane sur les raisons de la destruction des vieux quartiers en 1943. Nettoyage des bas-fonds autour du Vieux-Port ou juteuse opération immobilière, l’histoire officielle a parfois bon dos !

    À peine vient-il de recevoir le " Prix Virtuel du Polar 2006 " pour son 9ème roman " Sous les Pavés la Rage " que Maurice GOUIRAN récidivait avec un magistral polar coup de poing " Train bleu, train noir ". Délaissant un instant son personnage fétiche " Clovis Narigou ", Maurice GOUIRAN nous plonge à sa manière, c’est-à-dire avec brutalité et raffinement, au cœur de l’Histoire, car il y a tant à dire. Ici, c’est la guerre, les déportations, la bassesse des uns, la cupidité des autres, la lâcheté de beaucoup et l’opportunisme odieux des affairistes prêts à tout pour quelques lingots supplémentaires. Maurice GOUIRAN qui aime tisser des vies parallèles, enfonce ici le clou avec l’ahurissante histoire de la destruction du vieux quartier du Panier à Marseille… Certains auraient-ils pu sous prétexte du nettoyage de la " racaille " se livrer à une juteuse opération immobilière concertée ? Impossible me direz-vous… Allez savoir, les voies du Seigneur sont impénétrables et les desseins des hommes parfois si difficiles à cerner ! Une sacrée plume et un immense talent au service une fois encore de la Mémoire !

    Sous les pavés la rage (Jigal)

    Mai 68, la France est en effervescence. Elle rêve et c'est déjà ça ! A Sainte-Apostasie, les crânes de sept notables explosent sous des coups anonymes, ce qui, vous l'avouerez ne facilite pas la réflexion ! A Marseille, Jackie et sa bande de l'Estaque découvrent les grèves, les manifs et la folle utopie qui va avec... En même temps, né sous X et obsédé par son passé, Jackie décide de rechercher la mère qu'il n'a jamais eue ! Quoiqu'il arrive, il veut savoir ! Pour retrouver ses racines, ses pas le mènent en Haute-Provence, dans un de ces villages perchés aux ruelles tortueuses peuplées d'ombres, de mystères et de non-dits. En fouillant son passé, Jackie est alors confronté à une période particulièrement trouble de la fin de la guerre, l'épuration, qui vit surgir de nulle part, ces résistants de la vingt-cinquième heure s'érigeant bien vite en justiciers ! L'Histoire est un éternel recommencement, l'horreur, la haine et la connerie aussi ! Un 9e roman dans lequel Maurice Gouiran, aborde avec rudesse les thèmes qui lui sont chers, l'Histoire et ses innombrables injustices, opposant ici l'exubérance de Marseille à l'âpreté de l'arrière-pays.

    Avec son dixième roman, " Terminus Ararat " aux Editions Jigal, Maurice Gouiran se trouve au cœur de l’actualité pour deux raisons. Double comme les deux sommets de la montagne mythique : Le Mont Ararat !
    1°- Tout d’abord, par l’intermédiaire de son sympathique héros, Clovis Narigou dit Clo, pseudo berger écolo du côté de l’Estaque. Cet ancien journaliste se retrouve, après maintes péripéties, à escalader le Mont Ararat. En cette année officielle de l’Arménie, la question arménienne, l’appartenance de ce mont emblématique, si cher au cœur de tous les rescapés et descendants du génocide de 1915, est donc ici abordée en toile de fond, avec un passage très émouvant dans le chapitre seize quand l’auteur, par le biais du personnage féminin, évoque les massacres de Van.
    2°- Ensuite, et surtout dans ce roman, la thématique essentielle concerne les sectes, qui se retrouvent à la Une de l’actualité depuis quelques semaines et en ce début de mois de février avec " L’atlas de la création ", ouvrage créationniste qui " s’incruste au Lycée " comme l’a annoncé LCI , le 2 février. Ce livre luxueux est envoyé gratuitement dans les établissements scolaires. Il est écrit par un inconnu : Harun Yahya, de nationalité turque. Le Ministre de l’éducation, alerté, l’a interdit (discrètement… Pourquoi ?) dans les CDI. Imprimé en Turquie et traduit en français, il réfute la théorie de Darwin (1809 – 1882) sur l’évolution des espèces car, selon l’ouvrage insidieux, elle serait " la réelle source du terrorisme " (sic).
    Clo est de l’espèce des non-héros dans l’évolution du roman noir. Amateur de riz aux favouilles sous la tonnelle, il taquine la girelle et la galline. Cet adepte des rougets grillés et des belles filles (l’hommage rendu à Aphrodite "for ever" constitue un distrayant intermède érotique dans un roman qui a pour mérite de mettre en valeur de graves questions de société, voire d'humanité) va se trouver, en effet, confronté à une terrible organisation sectaire américaine ayant des ramifications internationales dont le centre théologique, filiale française... "un mouvement basé sur l'autorité et l'infaillibilité de la bible... Pour eux, tout ce qui était écrit dans l'Ancien Testament était, par définition, Axiome..."
    Initialement embarqué dans la recherche d’un gosse enlevé, via Bodrum (antique Halicarnasse, cité d'Hérodote, surnommée "BedRoom" par Gouiran...), Ankara, Van… Clo va devoir affronter de dangereux créationnistes et des " Karatufeks " ( Les fusils noirs) d’une secte islamiste. Mais, pourquoi le Mont Ararat ?
    "La silhouette de l'Ararat, sobre et puissante, domine tout le panorama. Les moutons blancs et noirs, les gosses, les chiens... le vent qui balaye l'herbe rare... rien n'a dû changer ici depuis des millénaires... Nous empruntons le chemin de terre poussiéreux... Une sueur glacée coule dans mon dos..."
    Réfléchissez ! Connotez la première de couverture et vous devinerez la réponse : Noé bien sûr, son arche, le déluge, la " direction divine "… Mais alors, quel lien avec le kidnapping d'enfant ? Réponse : lire le livre qui, tout en dénonçant le danger sectaire et l’implication des plus puissants dirigeants planétaires ( Suivez les regards… ), nous entraîne, avec délectation, humour et amour, dans l’espace anatolien et les " temps immémoriaux ".
    Comme le héros, Clovis, vous tomberez sans doute amoureux, à nouveau, de Diane qui lit le roman " L’Arménienne aux yeux d’or " (de Maurice Gouiran, 2002 chez le même éditeur) et qui, avant qu’ils ne disparaissent à leur tour, inventorie les derniers vestiges arméniens de Turquie… " disparition programmée " d’un passé architectural prestigieux, de " la sérénité de l’île d’Aktamar", sur laquelle, en 915, a été édifiée l'Eglise de la Sainte-Croix "... d’une splendeur à couper le souffle… ".

    L’Arménienne au Yeux d’or ( Jigal, 2003) :

    Ce qu’en dit l'éditeur " Jigal " : "L'Arménienne aux yeux d'or" le quatrième roman de Maurice Gouiran n'est pas n'importe quel polar sorti au hasard d'une rentrée littéraire prolixe. "L'Arménienne aux yeux d'or" est un roman grave et impressionnant ! Ici s'emmêlent les histoires... les petites et les grandes, les anecdotes et les intrigues... Mais aussi l'Histoire, avec un grand H. Celle du génocide arménien qui, de nos jours encore, laisse une trace de sang en travers de l'Europe et un sale goût dans nos bouches. Une trace à jamais indélébile. Et Marseille, bien sûr. Marseille qui a accueilli (une fois encore, et avec plus ou moins de bonne volonté) des milliers d'Arméniens, qui eux aussi ont fait la ville, en apportant leurs coutumes, leurs peurs, leurs cuisines et leurs espoirs. Les mots de Maurice GOUIRAN, sont parfois à la limite du soutenable. Mais c'est le prix à payer, comme un tribut à la folie des hommes. Calambo, Bubble, Lila, Kader, La Bêche... les petits voyous de l'Estaque sont au rendez-vous du "Beau Bar"... Pater , Toine et Biscottin restent quant à eux fidèles à leur bouteille de jaune... Sarkis est la clé, qui après avoir traversé l'Anatolie dans les pires souffrances, arrive un beau matin de 1924 à Marseille, amenant avec lui son secret. Levon, l'oncle d'Amérique, est le lien, un peu philosophe, un peu nostalgique, qui 50 ans plus tard renouera les fils de cette maudite histoire... Le style gouleyant de Maurice Gouiran pimente avec force et humour une intrigue machiavélique tissée par dessus les années et les frontières. Du Palais de Topkapi à l'Estaque il n'y a qu'un pas que Maurice GOUIRAN franchit avec une maîtrise parfaite. Il navigue avec une aisance jubilatoire entre le petit peuple de Marseille, les malfrats turcs, le royaume ottoman et le port de l'Estaque. Au delà du polar, impeccable, Maurice Gouiran nous livre ici un formidable témoignage que nul ne devrait jamais plus oublier.

    En voici un court extrait
    Levon s'accouda à l'extrémité du comptoir. Ca faisait combien de temps qu'il n'avait plus mis les pieds ici ? Cinquante ans ? Cinquante-deux ans?( Le bistrot avait un peu changé, mais il avait gardé son nom, le " Beau Bar ". On avait simplement abattu le mur qui séparait jadis l'endroit en deux salles, on avait refait le carrelage, les peintures, revu le mobilier, la décoration et le comptoir. Aujourd'hui, dans ce bistrot qu'il avait jadis fréquenté, c'était lui l'étranger. Normal, un demi-siècle, ça fait un bail... Le patron s'approcha :
    - Monsieur ?
    C'était curieux car cet homme n'avait ni l'allure, ni l'accent du coin. Ces tempes grisonnantes dissimulaient mal le cheveu châtain et sa voix n'avait ni les intonations, ni la gouaille un peu crapule des gars du coin. Levon ne pouvait pas savoir que Léon était Limougeaud, même si ici on l'appelait " le Parigot " parce que pour les gars de l'Estaque, Limoges ou Paris c'est du pareil au même !
    - Un pastis s'il vous plaît.
    Un des consommateurs scotchés au comptoir se retourna afin de dévisager ce nouveau venu aux manières de pagalenti : aucun autochtone ne commanderait un pastis sans en préciser la marque ! Ici c'était un Ricard, un casa, un 51, voire un Janot, un Pec ou un Berger. Léon servi un Pec parce qu'il avait un mal fou à terminer cette satanée bouteille que personne ne semblait apprécier. Levon porta le verre à ses lèvres. Il n'avait pas l'occasion de boire du pastis à New-York où il s'adonnait plutôt au whisky écossais - pur malt évidemment - ou au Bourbon. Il retrouva le goût de sa jeunesse. Il se souvint de Julien qui tenait ce bistrot en... Il ne se rappelait guère de l'année... Ce devait être juste après la guerre, avant qu'il ne quitte la France. Julien devait fumer des mauves par la racine depuis belle lurette...
    - Un autre, mais un Ricard cette fois.
    Les réflexes revenaient et Léon sourit en versant dans la momie le liquide anisé. Ce mec n'était pas, comme il l'avait craint, un toutou perdu. Pour le coup, il sortit une coupelle de cacahuètes grillées. La conversation pouvait débuter.

    Le théorème de l’engambi ( Jigal, 2001)

    Lorsque Bart et Riri découvrent le fameux chercheur Victor Barbinet à l'agonie dans un chiotte d'autoroute, ce qui n'aurait dû être qu'un vulgaire fait divers va devenir une fabuleuse course au trésor. Totor travaillait sur la plus célèbre énigme mathématique de tous les temps, restée sans réponse depuis plus de quatre siècles et systématiquement jalonnée de morts tragiques. A la clé, évidemment, un beau paquet de pognon pour celui qui percera le mystère. Et c'est là que démarre l'engambi qui, des calanques de Marseille aux palaces de Rabat en passant par les souks d'Ankara, va voir nos héros affronter les pires jobis dans une aventure rocambolesque qui va leur faire regretter d'avoir déserté leur terrasse de café préférée à l'Estaque.

    Bibliographie complémentaire succincte :

    2000 - La nuit des bras cassés (prix sang d'encre des lycéens 2003) - 2001 - Le théorème de l'engambi - 2002 - Le dernier des chapacans et L'Arménienne aux yeux d'or - 2003 - Les Martiens de Marseille - 2004 - La porte des Orients perdus et Les damnés du Vieux-Port - 2005 - Marseille, la ville où est mort Kennedy (lauréat été 2005 du prix du polar SNCF) et Sous les pavés, la rage (prix virtuel du polar - prix ROMPOL - 2006)



    NOTA: L'association Corsicapolar demande à Maurice Gouiran de noter sur son agenda qu'il sera attendu le jeudi 3 juillet prochain à 20 Heures devant la gare maritime de la SNCM, La Joliette, Marseille, pour procéder aux formalités d'embarquement. Si nécessaire, il lui est conseillé de faire un noeud à son kleenex daté... Pour un maximum de sécurité, il est demandé à tous ce qui le connaissent de lui rappeler son rendez-vous tous les jours jusqu'au 3 juillet. Corsicapolar ne voudrait pas avoir recours à la force publique pour le monter à bord du Danielle Casanova.


    Yahoo!

  • Gilles Del Pappas, écrivain, ami de la Corse et premier soutien de Corsicapolar, sera à nouveau présent au festival du polar corse et méditerranéen. Il embarquera sur le Danielle Casanova le 3 juillet prochain en soirée et, à bord, participera à une séance de dédicaces avec une quinzaine d'auteurs.



    Gilles Del Pappas :


    GRAND PRIX LITTÉRAIRE DE PROVENCE pour l'ensemble de son oeuvre.

    GRAND PRIX DE LITTÉRATURE POLICIÈRE D'AUBUSSON.

    De père grec et de mère italienne, Del Pappas est un vrai Marseillais. Pure huile d'olive ! Né en 1949 au Racati, un quartier populaire de la cité phocéenne, il passe une enfance heureuse de gamin des rues, ambiance que l'on retrouve parfois au détour de ses romans. Il s'essaye d'abord à l'écriture en commençant par la science fiction avant de devancer l'appel de l'armée pour laquelle il devient photographe militaire en 1967. Poursuivant son goût photographique dans le civil, il touche également à de nombreux autres métiers (éducateur et cinéaste entre autre). Il s'intéresse très tôt à l'image, la photographie tout d'abord, la peinture ensuite puis le cinéma. Et c'est par celui-ci qu'il appréhende l'écriture. Comme ses lointains ancêtres phocéens, Del Pappas a su très jeune quitter Marseille, son "Omphalos", pour parcourir le monde... L'Amérique du Sud, le Maghreb, L'Afrique, L'Inde... Ailleurs n'est jamais trop loin pour ce voyageur, sans cesse en quête de nouvelles cultures et de nouvelles rencontres. Mais Del Pappas, c'est aussi un amoureux de la mer, du soleil, des garrigues, de Marseille, des odeurs, des lumières, sans oublier la cuisine bien sûr pour laquelle il est toujours partant, dès qu'il s'agit de partager une sardinade entre amis. En 1995, son premier roman " Le baiser du Congre " est unanimement salué par la critique. Nominé au Prix du polar en 1998 pour " La Girelle de la Belle de Mai ", il reçoit le grand prix littéraire de Provence en 2002 pour l'ensemble de son œuvre (10 romans et de nombreuses nouvelles). Il sortira la même année " Mémoire d'un goûte sauce ", un livre consacré à la cuisine, une autre de ses passions. Del Pappas se consacre entièrement à l'écriture.



    Sortie du Jobi du Racati en poche Jigal ( Mai 2008)

    La peur ? Non ! Il n’avait pas peur… C’était pas quelques jeunes nervis qui allaient l’emmerder. Remettre en question sa tranquillité, sa quiétude, son calme… Non ! Surtout à cette heure où il goûtait la nuit marseillaise en savourant à la fois un laser des chants sacrés charakans et un beurrek onctueux que lui avait fait parvenir une de ses belles-filles. La pâtisserie salée révélait l’âpre douceur un peu aigre du fromage grec.
    Il sourit (…)


    « Ce troisième volet des aventures de Constantin dit « le Grec » est une plongée dans son passé familial. Un vieil homme, Dionysos qui a bien connu son père, lui rend visite afin de lui remettre des documents relatifs à un héritage. Mais Constantin ne sait pas grand chose de la vie de son père qui est mort quand il était encore enfant. Comme une galère n’arrive jamais seule, il décide également d’aider sa voisine Esther, (croisée dans Bleu sur la Peau), qui est menacée d’expulsion par la mairie. Il flaire la magouille et décide de mettre son nez dans ces affaires pas très claires, d’autant que lui, habitant le même immeuble, n’a reçu aucun courrier de ses services.Une suite de péripéties assez rocambolesques, Constantin se trouve confronté à des tueurs, magouilleurs, sur fond de transactions immobilières. Encore une fois, Gilles Del Pappas nous entraîne à la suite de son personnage, qui fonce tête baissée au devant de toutes les engatses possibles et imaginables. De nouveau cette écriture riche en sensations, couleurs, odeurs, goût et un texte emmaillé d’anecdotes relatives à l’histoire de Marseille, sa mythologie, son architecture… Pour le plus grand plaisir de ses lecteurs. » lu sur le site  pol’art noir.





    Les 100 femmes du Grec.
    Kali nicta Constantin (Editions Transbordeurs, 12/2007)

    Constantin fuit des souvenirs et Marseille. Il s'installe sur une île grecque située au milieu de nulle part. Il veut être seul et trouve, loin de tout, une maison isolée sur une plage au bout du monde pour penser ses plaies. Il noue des relations avec trois garçons de son âge, un médecin, un instituteur et un policier. Une fois par semaine, les amis se retrouvent autour d'un dîner ou d’un verre de retsina et parlent des femmes. Grâce à une jeune femme insaisissable, ils comprendront les ombres qui planent sur cet endroit étrange. Petit à petit, il va redécouvrir les plaisirs de la vie, simple et frugale.

    En dédicaces , Anacréontiques dont nous reproduisons le début :
    Si tu es assez savant pour énumérer toutes les feuilles des arbres
    Si tu sais trouver le nombre de vagues
    Celles de la mer entière
    C’est toi seul que j’engage comme comptable de mes amours
    Avent tout, mes amours d’Athènes…

    Serge Scotto dans le Mague : « Et Del Pappas frappe juste ! D’abord, il y a cette île grecque, le cagnard sur nos têtes et le cri des mouettes comme si on y était. Puis tous ces petits moments de rien qui font l’humanité et dans la description sensuelle desquels excelle cet auteur : on le savait déjà, mais ce texte sublime cette disposition rare à toucher du doigt les bleus à l’âme, les odeurs de cuisine et les parfums de l’amour. Enfin, il y a la saveur des anecdotes, souvent édifiantes, et où chacun et chacune verra passer dans ces pages certainement un peu de lui-même et beaucoup de ses fesses… »





    Vogue, bel engatseur, Editions Jigal ( octobre 20078)

    De retour de son exil dans les îles grecques, Constantin dit le Grec retrouve Marseille avec l’envie de bouléguer sa vie ! Pêcheur il sera ! Mais attirant les embrouilles comme dégun, Constantin se retrouve au centre d’une incroyable engatse qui, de l’Estaque à l’Amérique du Sud, en passant par les camps de concentration, va réveiller de vieux démons. Fidèle à lui-même et avec l’aide de l’ami Féfé, c’est au lance-flammes que l’affaire se réglera... parce qu’ici, il y a des choses avec lesquelles on ne plaisante pas !

    Dans le 14e roman de sa série marseillaise, DEL PAPPAS aux basques de son héros Constantin dit le Grec, retourne vers la mer et les viriles amitiés qui nimbèrent son premier roman, « le baiser du congre ». Constantin, ou serait-ce Del Pappas, a le goût de l’insouciance, du désir et des idéaux que rien n’entrave jamais. Ses romans sont toujours des rencontres, des regards, qui bien au-delà de l’histoire particulière de cette ville fantasmagorique, Marseille, emmènent ses lecteurs pour une partie de plaisir, comme une soirée entre amis, de tchatche débridée, de bouffe épicée, de paroles partagées, de rires communicatifs… Chez DEL PAPPAS, c’est souvent exagéré, c’est à la fois, noir et lumineux, mais à travers ses veines et ses mots coulent le sang et l’histoire des hommes du sud ! Chez DEL PAPPAS, c’est en effet au-delà des intrigues qu’il faut lire, c’est entre les lignes qu’il faut apercevoir la chair et l’âme non seulement de son auteur, mais aussi, de cette Méditerranée qui rend parfois les hommes fous…




    on a rangés les Indiens dans la catégorie des Amérindiens. Ils portaient d’autres noms et ont laissé derrière eux de grandes civilisations (Aztèque, Maya, Inca…). Ils ont été réduits en esclavage, chassés, exterminés… dans des proportions incroyables. Des ethnies ont été entièrement décimées. Il n’existe plus d’indiens des Caraïbes, plus de Natchez, Biloxi, Catawba, plus de Tupi et neuf dixièmes des tribus amazoniennes ont été anéanties. D’autres ont été totalement métissées et christianisées. Tous font l’objet d’un ethnocide culturel. C’est la mythologie des forts qui l’emporte sur la mythologie des faibles ou affaiblis, eux-mêmes capables de cruauté et de barbarie.

    Gilles Del Pappas nous amene dans les brumes des Amérindiens, ceux de la Guyane et dans celles de Russ, l’Indien blanc…



    En dédicace de son dernier roman « Indien Blanc », l’auteur rapporte les paroles de « Chef boîteux » ( Tahca Ushte ) : « Notre peuple ne s’appelle pas Sioux ou Dakota. Ce sont les blancs qui s’expriment de cette manière. Nous nous appelons Ikce Wicasa. Les humains de la nature, le peuple ordinaire sauvage et libre. Il me plaît d’être ainsi appelé ».

    Bien sûr, Indien blanc est une fiction et l’auteur a jugé utile d’en avertir le lecteur. Il n’avoue cependant que le péché d’envie d’intriguer et de faire rêver. Les lettrés ne devront pas y chercher « un semblant de cohérence sociologique, ethnologique, culturelle ou historique. Il y trouveront de la sympathie ( au sens plein du terme) pour les Amérindiens qui défendent leur culture « avec énergie et amour».

    Et pour les couillons qui se reconnaîtraient, Gilles Del Pappas a sorti une autre citation mais celle-là anonyme :

    Si j’avais la pine d’un bison
    Si j’avais les couilles d’un bison
    Je montrerais en haut de la colline
    Et je pisserais sur tous les couillons.

    Les premières pages du récit décrivent une culture animiste. C’est la mort du grand fromager, un arbre qui ressemble au fromage africain. L’arbre plusieurs fois centenaire souffre et les spectateurs, impuissants, souffrent avec lui en assistant à sa chute : « Lallêtou, licota matobou ! ». traduisez « C’est sa fin, c’est sa mort ! », s’exclament-ils… Mais cet animisme est présent aussi dans toute la nature et la vie confondue.

    Amoïdona, jeune amérindienne, lorsqu’elle a donné son amour à Russ, accepte qu’il parte. Leurs destins sont liés et c’est cela qui compte. Elle lui dit alors qu’elle sera partout où il se trouvera… « Le fleuve est partout et je serai toujours avec toi. Il te suffit, lui dit-elle, de plonger tes regards si clairs dans ces eaux noirs pour m’apercevoir… Je suis là, dans le fleuve, mais aussi dans le manguier, dans le noyau du maripa dont on fait le beurre, dans les grains de comou dot on fait le lait si doux… » Suit une énumération de tout ce qui grimpe, ce qui vole, ce qui nage… jusque dans le moustique cruel ou une rivale… Elle sera en lui… en elle.

    Maintenant que vous êtes imprégnés de culture animiste, débarque l’ingénieur français qui veut profiter d’un colloque pour faire du tourisme ethnologique… De façon irraisonnée et impulsive, il va suivre un Amérindien qui va s’avérer être Russ, l’Indien blanc. La rencontre va être rugueuse mais ce dernier va confier à notre ingénieur une enveloppe à remettre à une dame domiciliée à Paris…

    A partir delà, deux intrigues vont prendre des voies différentes. La première s’envole avec l’enveloppe et l’ingénieur vers Paris. C’est un retour vers le passé trouble de Russ. La deuxième monte en pirogue avec cet Indien blanc qui, pour gagner du fric, accepte de rechercher un homme sur une île maudite pour le compte de mystérieux commanditaires… C’est un avenir incertain.

    Sur la quatrième page de couverture , on peut lire : « Cette histoire est également un prétexte pour mettre en scène les derniers Indiens de Guyane, refoulés toujours plus loin par notre civilisation. Le roman noir devient pirogue, il glisse au fil de l’eau attentif aux moindres détails de la nature qui l’aspire et le voyage prend d’autres couleurs…"


    A Marseille, où il a jeté ses amarres, Gilles Del Pappas a été appelé par la fumée des Amérindiens…

    Toutes les puissances du globe
    Sont là, dans la ville maritime
    Où débarquent, brûlent et passent
    Les races multipliées
    […./…]


    L’homme passe sa vie à lancer des amarres,
    Puis, quand il est saisi dans le calme du port,
    Pour peu qu’à l’horizon une fumée l’appelle,
    Il regrette à nouveau la liberté des mers
    […/…]


    Deux extraits de poèmes écrits par Louis Brauquier, parce que Gilles Del Pappas, comme Jean-Claude Izzo, pourrait nous réciter les deux extraits en poursuivant ..

    Dans la cohue des idiomes
    Au hasard des chants et des rixes,
    Et surgissant des faits divers,
    J’exalte toutes les puissances.
    […/…]

    Il n’est pas étonnant que , loin du Ferry Boat Marseillais, l’auteur marseillais nous amène au delà de la Méditerranée, pour « effacer la mer qui nous sépare et nous engloutit », comme elle engloutit les Indiens de Guyane.

    Gilles Del Pappas connaît des îles lointaines… Ces îles que Jean-Toussaint Desanti nous a décrites « La peau qui nous enveloppe, c'est notre île, notre insularité. Nous ne pouvons pas en sortir, elle nous accompagne partout. Nous sommes tous insulaires au sens propre. Nous sommes obligés de montrer nos sentiments sur notre peau et de lire, sur la peau des autres, leurs sentiments. Nous sommes toujours dans ce rapport à la fois d'exclusion et d'intériorité. L'intérieur et l'extérieur se tiennent. La notion de frontière doit être pensée entièrement, elle n'est pas une ligne de séparation, mais une relation mobile." [...]


    Quelques ouvrages antérieurs:



    Le baiser du congre ( Jigal, 1998) premier roman

    À Marseille, il paraît que pour faire une bonne bouillabaisse, il suffit de lever une girelle frétillante, d’ajouter un vieux pêcheur corse, son pointu, le soleil et quelques belles calanques. À mi-cuisson, jetez dans le bouillon un flic psychopathe, un Noir Marron véreux, une introuvable mine d’or et deux, trois meurtres sanglants ! Et moi, Constantin dit le Grec, j’étais loin d’imaginer l’engambi monstre que ça allait donner, même la Bonne Mère n’avait jamais vu ça ! Depuis deux ans Del Pappas nous distille avec passion l’épopée du Grec à Marseille. Au fil de ses cinq romans, les mots, les hommes et les lumières de la Méditerranée prennent vie avec une force surprenante. Le Baiser du Congre (nominé au Prix Polar 98) est son premier roman.

    Quelques présentations de romans :


    Sous la peau du Monde ( Après la lune, 2006) :

    Maria s'ennuie à mourir dans ce bar de nuit. Lazare, macho taciturne dont on ne sait s'il était déjà laid avant d'avoir ce visage balafré, lui propose de travailler à son service. Elle voyagera. Elle connaîtra l'aventure. Elle sera riche. Elle aura la belle vie. Par défi, Maria accepte le marché. Sans avoir la moindre idée de ce que ce mystérieux inconnu au visage brûlé par un passé de cendres attend d'elle en échange. Del Pappas frappe là où on ne l'attendait pas et donne avec " Sous la peau du monde " un polar existentiel, crépusculaire, oscillant entre ombre et lumière, qui rappelle l'atmosphère des romans de William Irish.

    L’épingleur des Accoules ( Jigal, 2006) :

    Evidemment, quand après une longue période niasqué dans l’alcool, Constantin dit " Le Grec ", se met en tête d’aider sa jolie et frêle voisine, vous pouvez être sûrs que le début des embrouilles n’est pas loin ! La scoumoune je vous dis ! Bien sûr, ni l’un ni l’autre ne pouvaient imaginer que ces dossiers étaient susceptibles de faire " sauter " la République… Ils ne se doutaient pas non plus que la moitié des services secrets serait à leur poursuite afin de récupérer ces papiers que le " Vieux " avait amassés depuis si longtemps… Del Pappas poursuit ici son exaltante et hétéroclite saga marseillaise retraçant à travers le regard de son héros Constantin dit Le Grec les 40 dernières années de cette ville de fantasmes... "L’épingleur des Accoules" 13ème du genre, se joue des contrastes mêlant tour à tour la naïveté de la jeunesse et la légèreté des amours contrariés, à la roublardise d’un vieux despote qui ne sera pas sans en évoquer d’autres aux lecteurs les plus assidus. Mais vous en conviendrez, ce ne sont pas les despotes qui manquent de par le monde ! La force de Del Pappas, c’est sa capacité à nous entraîner derrière lui, à dévaler la pente, le soleil dans les yeux, poursuivi par le rire en cascade d’une jolie girelle ! La vie quoi ! ...

    Bada d'amour ( Jigal, 2005)

    Tout avait si bien commencé... la plage dans cette chaude couleur orangée du soleil couchant, le sel sur la peau, les amis, les oursins. Hummm ! Les oursins... jusqu’à ce que ce vieux cargo rouillé frôle la côte. Et là, c’est toute l’Afrique qui allait violemment en surgir. Le Rwanda, ses gris-gris, les machettes, les Hutus et les Tutsis... Le génocide. Une très sale Histoire. Heureusement Constantin dit "Le Grec", est toujours là, sensible à la détresse humaine, surtout quand celle-ci prend l’apparence d’une jolie gazelle... Avec ce douzième polar de sa saga marseillaise, Del Pappas, au delà des mots et des intrigues, profite ici de son récit pour que certains pans de l’Histoire ne s’effacent jamais. Un devoir de mémoire contre tous les génocides.

    La mue de la Cigale ( Jigal 2002 réédition 2005)

    De retour de New York, Constantin dit "Le Grec" prépare nonchalamment son expo photos, encore sous le charme d'une blonde torride. Il se retrouve alors, incidemment pris sous les feux croisés des nervis de l'Ordre du Temple et d'une bande de Chinois Shaolin venus récupérer coûte que coûte un incunable mystérieux qui cache bien son jeu... "La mue de la cigale" est le 10ème polar de Del Pappas qui poursuit ici son exaltante et hétéroclite saga marseillaise. Et rares sont ceux qui comme lui, auront porté autant d’amour à la ville de Marseille, pour en tirer ces romans, qui ne devraient pas tarder à être distribués par l’Office du Tourisme à tous les estrangers qui souhaitent découvrir cette ville sous les meilleurs auspices... Avec en prime une leçon d’Histoire, puisque Del Pappas, à travers le regard de son héros Constantin dit "Le Grec", nous conte au delà des intrigues les 30 ou 40 dernières années de cette ville fantasmagorique... Il n’épargne rien, ni personne... et même si aucun nom, aucun fait, aucune date ne transpirent, sa force est de tirer la substantifique moelle de cette cité pour nous en faire sentir les odeurs, les couleurs et les ombres. Del Pappas vibre, tour à tour cynique, tendre, passionné, grande gueule ou faux candide. Il a l’optimisme chevillé à l’âme, l’humour à fleur de peau et l’amour immodéré de la vie.
    "Massilia dreams" ( Librio, 2000 ) : " De son ventre, gicle le sang, elle pense à la malédiction de ces maudits cailloux… Mourir ! Bizarrement ça ne l'affecte plus. Elle a bien vécu, ne regrette rien. Elle n'aurait pas dû toucher ces pierres maléfiques... " Voilà l’énigme plantait à la première page. De son côté Loule, chauffeur de Taxi marseillais, arrive à la Gare St Charles… Une aventure torride avec une belle Asiatique, un riche Anglais amateur d'Elvis Presley, une mallette oubliée, une enquête de routine, vont débouler dans la vie quelque peu routinière de Loule, ( lui aussi passionné d’Elvis Presley, Billie Holliday et d’autres) et précipiter ce dernier dans un piège redoutable et inextricable. Une femme entre deux âges prétend avoir perdu ses bijoux dans son taxi. L’Anglais fait de Loule son chauffeur attitré et la belle Asiatique lui tombe dans les bras…


    Avis sur l’auteur :

    " Cet ancien photographe, sait comme peu, fixer les instantanés invisibles à l’œil étranger, d’une ville qui lui colle à la peau" Fabrice Gaignault, ELLE.
    " Car c’est bien cela que l’on ressent en lisant les aventures du Grec : du bonheur" Stéphane Bugat, Le Journal du Polar.
    "À l'instar de Montalban, Camillieri, Marcello et Foïs, Del Pappas développe un style métissé en Technicolor et Odorama... " (Marianne - octobre 2000)

    Bibliographie complémentaire succincte :
    Chez Jigal: 1998 - Le baiser du congre et Bleu sur la peau - 1999 - Le jobi du Racati et La girelle de la Belle de Mai - 2000 - Le royaume de dégun et Du sel plein les yeux - 2001 - Pleure pas le mistral se lève et Le cœur enragué - 2002 - Le cafoutchi du diable et La mue de la cigale - 2003 - L'anticyclone des Açores - 2005 - Bada d'amour - 2006 - L'épingleur des Accoules.
    Chez d’autres éditeurs : Chinois vert mouillé et Sous la peau du monde ( Editions après la lune), Massilia Dreams ( Librio) Sodade , Le boîteux serbe et L’Asiate aux yeux verts ( CLC) Du soleil dans la tête et l’Ecole dans les nuages ( Hors commerce) Cap’taine Solal et Shabada ( Lutin malin ).



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  • Serge Scotto, ecrivain, dessinateur, journaliste, parolier, dialoguiste, musicien, chanteur, comédien... "lui l'humain" a obtenu la permission de son chien Saucisse pour revenir à Ajaccio à l'occasion du festival du polar corse et méditerranéen...



    Serge Scotto :

    Serge Scotto, avec François Thomazeau (bonne mère) et Patrick Coulomb alias Patrick Blaise (Pourriture Beach), fait partie du trio des débuts de l’Edition " L’écailler du sud " née en 2000 à Marseille. Cette maison d'édition s'est fait aujourd'hui une place dans le monde du polar en France. Serge scotto a écrit plusieurs romans en solo mais aussi participé à des œuvres collectives.



    "Le crapaud qui fume" L'écailler du sud (2000), premier roman.

    Une île de tulles roses, s'arrachant au vert des collines. Un village. Sa place. Ses gens. Quelques naufragés, venus y échouer. Le huis clos ne tient qu'à un fil. Celui de la rivière où un homme est retrouvé noyé, un inconnu. L'occasion est trop belle et l'instant trop fragile pour que ne se rompe l'édifice de cette petite humanité. Un conte de la cruauté où chacun se fait souffrir. Un petit monde qui se reflète dans les yeux de l'inspecteur Tabassin, qui traverse cette histoire sans y trouver de morale. Comme dans la vie !
    Premières lignes : " Elle aurait pu étouffer un chien sous son aisselle et l’odeur de ses dessous de bras laissait penser qu’elle avait peut-être un jour oublié là le cadavre d’une de ces pauvres bêtes. Le Bon Dieu qui a créé Adam, Eve et les éléphants, avait, un jour d’aberration et dans une malheureuse confusion, permis que Madame Chabot vienne au monde…"

    Madame Chabot se prénomme Paulette " bibendum de cire blanche et molle " et tient un orphelinat. Elle aura droit par la suite à un portrait à la Maupassant. Et puis il y a Goupil qui s’intéresse à Paulette parce qu’il a du vice et ne manque jamais une occasion de faire du mal. Nous sommes à la fin des années soixante dix, parmi les pensionnaires de Paulette, il y a le plus turbulent, Michel, qui a 11 ans… C’est lui qui découvre un cadavre dans la rivière voisine… " Sur le chemin du retour, pour se détendre, il attrape machinalement un crapaud qu’il fume jusqu’à ce qu’il éclate, mais Michel n’en éprouve aucune joie… "

    Qui est Serge Scotto?

    " Serge Scotto, la quarantaine joviale est un touche-à-tout éclectique : tour à tour et dans le plus grand désordre instituteur défroqué, musicien tendance "alternatif", directeur de galerie d’art, auteur de polars bien sûr (5 romans à son actif) et journaliste (aidé en cela par son fidèle compagnon, le Chien Saucisse) dans plusieurs quotidiens et magazines dont Métro et Le Ravi. Une langue acerbe, un style vif et critique, l’ironie à fleur de peau... une conscience citoyenne, bref du talent à revendre... " C’est ainsi que le présente la Librairie Gaïa sur son site.
    Jean-Claude Renoux écrit sur le site Rayon polar : " Si vous n'avez jamais croisé Serge Scotto sur un salon, vous avez manqué quelque chose : il dédicace avec son chien Saucisse, et son clébard vend plus de livres que lui. Mais on aurait tort de le prendre pour un farfelu... Quoique... Mais des farfelus comme lui il en faudrait beaucoup. J'avais été frappé par la force symbolique de la fin de "Le crapaud qui fume". "Alerte à la vache folle" me confirme que s'il y a un sacré bordel... bazar dans la tête de Serge, comme tous les bordels... négligents, il sait parfaitement retrouver ses affaires, et il nous mitonne des petits polars punk (je pense qu'il peut réclamer le label) à mourir de rire ou à pleurer de rage, car hélas c'est bien de notre réalité quotidienne que Serge tire ces scénettes à vous glacer le sang. En attendant j'imagine la baronne retenue par du fil de fer barbelé expirant en connaissant pour la première fois l'orgasme lorsqu'un taureau explore ce qu'elle réservait, jusque-là, à son mari et à ses hôtes, ou le chant de l'hidalgo quand un molosse se délecte de ses castagnettes, ou le prêtre en proie à la révélation que l'immaculée conception signifie que Jésus est un clone. Quant à la dernière question, à savoir qui a enc... le père Noël, je vous jure que ce n'est pas moi ! Faites un geste : achetez "Alerte à la vache folle", autrement Saucisse n'aura rien à bouffer ce soir, et en plus vous allez en redemander. "

    Sur le site de l’Ecailler du sud, on peut lire: Serge Scotto, 46 ans et 400 coups... On aura croisé Serge Scotto sur tous les fronts et sous divers pseudos. Il aura touché avec talent au journalisme, dans tout ce que la région provençale compta de gazettes et de radios un jour subversives, qui souvent l'invitèrent à s'exprimer pour les mêmes raisons qu'elles l'invitèrent ensuite à se taire. La BD lui réussit tout autant, carrière commencée en 86 par l'organisation du "Festoch' Hara-Kiri", et qui se termina par son éviction d'un journal bien connu où ses bandes radicales et signées Skato, qui clôturaient en page 3 des éditoriaux forts corrects, lui valurent l'hostilité des gentils annonceurs. On se souviendra encore du duo neo-punk Les Steaks qui défraya la chronique durant les eighties, groupe culte où sous le nom de guerre de Grosteak, notre auteur battait de son mieux ses tambours, suant et beuglant dans sa couche-culotte géante et maculée douteusement. Depuis, il est en mercenaire discret le parolier d'artistes de tous bords. Poussé par son amour des mots et immobilisé quelques mois par une lourde opération, ce fort en gueule met enfin tout son engagement dans la littérature où la rigueur de sa folie fait merveille. S'il nous fait voyager dans le temps et l'espace souvent fort loin de la Canebière, cet Endoumois de naissance n'a jamais renié Marseille où il vit, même s'il prétend qu'elle est son plus grand chagrin d'amour.

    Sur le site " Marseillais du Monde " : " Né du coté d’Endoume au début des années 60, Serge Scotto di Rinaldi renonce très tôt à un poste d'instituteur pour se tourner vers le monde de l’art et de la nuit. Souvent provocateur, homme aux casquettes multiples, tour à tour et dans le désordre - si l’on peut dire - dessinateur (il œuvra un temps pour "Fluide Glacial"), musicien (batteur déjanté des "Steacks"), parolier, journaliste radio et presse écrite (Métro, Le Ravi, Le Mague), peintre, directeur de galerie d’art, écrivain, Serge Scotto est un artiste multifonctions, qui se définit parfois lui-même comme un "punk classique".



    Serge scotto est donc écrivain mais aussi dessinateur ( un plus pour ses dédicaces très appréciées) et le parolier discret de divers artistes. Journaliste, il tient notamment une chronique dans le journal en ligne Le Mague et dans le journal marseilais « Marseille cité ». Il écrit les dialogues de courts métrages réalisés par Fréderic Vignale. Vous pouvez, comme nous l’avons fait avec plaisir, visionner « Les ronces » et "L’avérité" sur Dailymotion .



    Massacre à l'espadrille -Baleine Noire - mai 2007.

    premières lignes :
    - Tiens, ça fait longtemps que j'ai pas violé un gosse ! C'est ce que je me suis dit l'autre matin, en me réveillant. Plus exactement, après m'être branlé : je m'étais arraché à des rêves vertigineux, suant, entortillé dans mes draps et planté d'un mât qui se logea instantanément dans ma main. Appelant au soulagement après les agitations de ma nuit. Ça m'arrive souvent. C'est irrépressible ; il faut en passer par là avant même d'espérer se lever pour aller faire pipi. J'aime bien me branler. J'ai jamais fait que ça. Cette fois-là, en me masturbant, j'ai repensé au petit Jérémie, le dernier que j'ai tué. Oh là là, que d'histoires encore pour un morveux qui n'avait jamais servi à rien et qui n'aurait sans doute jamais été bon à grand-chose. Les médias en avaient rempli des brouettes, bien sûr, comme d'habitude. Ça a duré des jours et des mois et ça dure encore... Qui, je me le demande, aurait entendu parler de ce petit Jérémie sans moi, si je ne lui avais pas fracassé le crâne avec une pierre avant de le jeter à la rivière ? De son vivant peut-être aurait-on vu une fois son nom s'inscrire dans le journal, pour l'obtention de son baccalauréat au mieux. À l'évocation de son souvenir, j'ai super joui ! J'ai essuyé ma queue dans les draps parce que depuis que j'ai acheté une machine à Darty je m'en fous de salir. J'adore faire tourner la machine à laver. J'aime sa forme parfaite et blanche comme un carré de sucre. Un rectangle, au demeurant. J'aime le chant du moteur qui vaut celui des cigales. J'aime qu'elle vibre au bord de l'orgasme. Je la remplis d'abord de mon linge, j'ajoute un peu de poudre et j'appuie sur un bouton, et c'est tout. Et pourtant elle tourne, magiquement, pour me rendre mes vêtements et sous-vêtements purs et sans taches. Ça marche très bien et je ne comprends pas pourquoi maman s'entêtait à laver à la main. Maman faisait tout à la main. Comme moi, finalement...

    Extrait d’un article écrit par Hubert Artus sur le site  Rue89 :
    […/…]"Tiens, ça fait longtemps que je n’ai pas violé un gosse!": c’est la première chose que nous dit le narrateur, et ce juste après s’être masturbé. Bien. On y est, donc. Le livre sera le monologue intérieur d’un petit tueur. La tranche de vie d’un violeur. Ici, il est en fuite après avoir caressé et tué un jeune garçon (ne pas laisser de traces…). Un carnet de route d’une (dés)armante sincérité. Où on le suit, entre ses souvenirs (sa "première fois", en colonie), ses envies de gosses, et ses pensées. Sur la même ligne de propos, avec la même souffrance, le même humour et la même provocation, le bonhomme nous conte ainsi ses idées sur les flics, sur la politique, ses convictions écologiques et profondément anti-anglaises (toujours nommés "ces connards d’Anglais"), son antitourisme de masse, et sa passion pour Wonder Woman (son symbole sexuel).
    Et c’est précisément en mettant à la même hauteur ces différentes idées que Serge Scotto arrive à éviter l’écueil que lui tendait sa propre entreprise: en faire trop, forcer sur le burlesque. Il en ressort ici un texte qui allie réalisme et clownesque, cartésien et déréglé, lucidité et provocation. En cela, le texte libère le portrait d’un type victime de son époque. Et on se dit alors que les meilleurs polars sur les monstres (tueurs, serial killer, violeurs, etc) se doivent de les présenter aussi comme des gens de leur temps (cf "Le Couperet" de Donald Westlake, adapté par Costa-Gavras dans un film du même nom).[…/…]


    Toujours chez la mythique Baleine, à paraître en septembre 2008 dans la série du Pouple: Saint Pierre et nuque longue

    « Promener le chien d'un autre peut vous conduire à d'hasardeux rendez-vous avec vous-même... Ainsi, en recroisant à Montmartre le cul de Sabrina, Gabriel Lecouvreur, dit Le Poulpe, ne pensait pas devoir remettre les pendules du passé à l'heure ni les pieds à Marseille ! Où un quart de siècle plus tôt il avait traîné sa longue carcasse nonchalante le temps de vivre un amour d'été... »

    Un voyage initiatique, à la recherche du temps perdu à l'époque avec une mauvaise troupe de zicos, bras cassés sans grand avenir et de tous acabits, dont certains ont depuis plus ou moins mal tourné quand d'autres sont déjà carrément morts..., dont l'un plus particulièrement, retrouvé flottant dans les eaux troubles du Vieux-Port.
    Dans un monde en progrès une enquête aux accents sudistes, qui sera pour Le Poulpe l'occasion d'un bilan, et pour l'auteur celle de dresser le portrait d'une ville et d'une génération en pleine évolution. Qui pour le meilleur, qui pour le pire...



    Quelques présentations de romans antérieurs:





    La Gloire de Saucisse - Jigal (2005)

    Tel un Socrate à quatre pattes, Saucisse regarde le monde d’en bas et, un brin cabot, mais toujours grande gueule, observe ses contemporains, avec cette humeur et cette lucidité qui lui permettent d’exercer à loisir son beau métier de journaliste dans nombre de quotidiens de l’hexagone! Avec sa caméra embarquée à hauteur de museau, Saucisse voit et entend ce que personne ne soupçonne. Expert en dommages collatéraux, Saucisse nous livre ici, dans ce second tome (il y a tant à dire…) quelques-unes de ses réflexions qui n’en doutons pas, permettront un jour à nos descendants de mieux cerner l'humanité ! Acerbes et cyniques, ses chroniques revisitant l’actualité nous permettent d’avoir l’œil (et la langue vive…) d’un philosophe du trottoir sur les travers de nos amis les Hommes.
    Le blog dog du chien Saucisse est à l’adresse :
    http://chiensaucisse.over-blog.com/

    Nous serons les rois de Marseille - L'écailler du Sud (2004)

    Tout le monde connaît le roi de Marseille. II n'est pas un Marseillais qui ne puisse vous donner son nom. Le roi de Marseille, c'est lui-même. A Marseille, il n'y à que des rois de Marseille. Les autres n'ont qu'à bien se tenir... Tino et Nikita en sont sûrs, ce seront eux les prochains rois de Marseille. Chacun a son idée des moyens d'arriver à ses fins. Et craint dégun ! Comme l'auteur en ses vertes années sans doute, qui écumait alors la nuit marseillaise. Exerçant ses talents multiples dans la moitié des boîtes de la ville, on put l'y croiser en panoplie de dame-pipi, serveur, galeriste, producteur ou "patron"... voire client et saoul. De cette épique traversée d'une jeunesse phocéenne, il témoigne par la pure fiction dans ce cinquième roman, " drôle et beau ", où les souvenirs allument la mèche d'un pétard de sort !

    Comme un chien - L'écailler du sud (2003)

    Lorsque Adam disjoncte, il ne pète pas que les plombs et fait plus de dégâts qu'une coupure de l'EDF ! C'est pour vous qu'Adam commet tous ces crimes, parce que vous en avez rêvé et qu'il faut bien que quelqu'un le fasse. Adam, c'est la faute originelle. Mais son excuse de faire le mal, c'est de le faire exprès. Alors ne boudons pas notre plaisir, qu'il y au moins une morale à cette histoire. Suivons le portrait du serial killer angélique et vengeur, dans un récit qui, sous couvert d'un road movie assassin, confine à l'extra-lucidité manquant gravement à nos modernes psychés.

    Le soudard éberlué - L'écailler du sud (2000)

    Le colonel Riltamer ne manque pas de savoir-vivre, ce qui, à travers les frasques de l'histoire, l'a conduit à jouir de l'âge de sa retraite en comptant les morts pour la France, pour le Roi ou pour l'Empire. L'homme sage n'aspire qu'à marier sa fille, et à soigner une goutte expiatoire du péché de bonne chère. La sauce, voilà l'ennemi. Un penchant qu'il partage avec quelques autres briscards de son acabit, loin de cette acné politique qui marque l'éternelle adolescence de la Nation. Mais le péril est en la demeure et la confusion pénétrante, qui passe la porte de la maison Riltamer tel un fantôme, retrouvé flottant dans la scène. Aux armes, citoyen. Un roman " dix-neuvième ", parisien et bordelais, par l'auteur marseillais du " crapaud qui fume".



    Serge Scotto, présent en juillet 2007, revient participer à la deuxième édition du festival du polar corse et méditerranéen qui se déroulera à Ajaccio du 4 au 6 juillet 2008. Il embarquera en soirée le jeudi 3 juillet 2008 sur le car ferry de la SNCM "Danielle Casanova" où aura lieu une séance de dédicaces.


    Pendant le festival, le samedi 5 juillet à 18 Heures, il jouera avec Michel Jacquet et André de Rocca, un sketch tiré de la comédie marseillaise déjantée " Mme Olivier".



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